Association des Travailleurs Maghrébins de France
10 rue Affre - 75018 Paris
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Appel à manifester le 22 novembre / migrant-e-s : bienvenue !

Nous vous informons qu’en raison des événements du 13 novembre 2015 survenus à Paris, la préfecture de police a décidé de l’interdiction de la tenue de cette manifestation.

 

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Un drame se déroule aux portes de l’Europe. Fuyant les guerres et les crises des millions de personnes quittent leur pays. Des milliers d’entre elles viennent trouver refuge vers l’Europe. La seule réponse qui leur est faite est la fermeture des frontières.

Des drames se déroulent aussi au coeur de l’Europe. Aujourd’hui à Calais près de 7000 personnes vivent dans des conditions effroyables, tandis qu’à Paris nombre de migrantEs se retrouvent à la rue. Nous ne pouvons accepter que des gens soient condamnés à vivre dans de telles conditions.

Nous dénonçons les politiques françaises et européennes qui créent des situations à Calais comme aux portes de l’Europe.

Nous demandons immédiatement des conditions d’accueil dignes pour tous et toutes. Qu’ils/elles soient nomméEs réfugiéEs, migrantEs ou sans-papiers, nous exigeons des droits égaux pour touTEs, des titres de séjour, l’accès aux soins et au logement.

Aujourd’hui l’Europe a fait preuve de son incurie. Il faut supprimer le règlement de Dublin et démanteler Frontex qui sont les premières causes des drames que vivent aujourd’hui les migrants.

NOUS APPELONS A MANIFESTER LE DIMANCHE 22 NOVEMBRE 2015 A 15H

Au départ de la place de la Bastille (arrivée Place de la République)

Premiers signataires : ATMF, Attac, CGA, CGT Educ’action 93, CNT-RP (Union des syndicats CNT de la région parisienne), Collectif des Sans Voix Paris 18, Collectif 20e solidaire avec les migrants, Droits devant !!, Ensemble !, EuroPalestine, Fasti, Fédération anarchiste, Femmes égalité, Gisti, IJAN, LDH (fédération de Paris), Mouvement Utopia, MRAP (fédération de Paris), NPA, PCF, PCOF, PG, RESF, SNPES-PJJ-FSU IDF, STRASS, Sud éducation, UD CGT Paris, UJFP, Union syndicale Solidaires

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Lettre ouverte au Président Hollande de Des Ponts Pas Des Murs

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ACTION COLLECTIVE

Lettre ouverte au président de la République à propos du sommet de La Valette des 11 et 12 novembre 2015

A la veille du sommet international qui se tiendra à La Vallette (Malte) les 11 et 12 novembre pour examiner les questions relatives aux migrations avec les pays africains et d’autres pays concernés au premier plan, quarante-cinq organisations interpellent le Président de la République. Dans une lettre ouverte, elles demandent à la France et à l’Union européenne de ne pas sous-traiter leurs obligations internationales à l’égard des migrants et des demandeurs d’asile à des États qui ne respectent pas les libertés et droits fondamentaux, ni d’instrumentaliser la solidarité internationale et l’aide au développement à des fins de contrôle migratoire.

 

Paris, le 9 novembre 2015

Monsieur le Président de la République,

Nos organisations vous ont alerté à plusieurs reprises au cours des derniers mois à propos de l’urgence à agir afin que cessent l’hécatombe, les souffrances et les dénis de droits des migrants tentant de fuir leurs pays et de rejoindre l’Union européenne. Lorsque, après avoir demandé à vous rencontrer à ce sujet, nous avons été reçus par vos conseillers, le 18 septembre dernier, nous leur avons fait part de nos plus vives inquiétudes au sujet du sommet euro-africain organisé à La Valette (Malte) les 11 et 12 novembre prochain. Ces inquiétudes sont confirmées. La préparation de cette conférence, peu transparente et non inclusive de la société civile, qui ne pourra pas être présente lors du sommet, s’appuie « sur les processus de coopération existant entre l’Europe et l’Afrique, en particulier les processus de Rabat et de Khartoum sur les migrations, et sur le dialogue UE-Afrique sur la migration et la mobilité ». Elle augure donc d’une aggravation des logiques d’externalisation du traitement de la demande d’asile et d’instrumentalisation des politiques d’aide au développement, à des fins de contrôles migratoires, que nous dénonçons de longue date.

Nous sommes d’autant plus alarmés que dans son « plan d’action sur les retours » adopté le 9 septembre dernier, la Commission européenne a clairement exprimé ses objectifs. Alors que nous attendions de l’Union européenne qu’elle mette tout en œuvre pour accueillir dignement les réfugiés arrivés à ses portes et prenne enfin les mesures (ouverture de voies d’accès légales…) qui permettent aux personnes contraintes de fuir les conflits de le faire sans se mettre en danger, le programme de la Commission vise avant tout à « améliorer l’efficacité [du] système de retours des migrants en situation irrégulière ». Et ce, alors même que parmi ces derniers peuvent se trouver des demandeurs d’asile n’ayant pu faire valoir leurs droits.

Le sommet de la Valette est annoncé comme un moment décisif pour traiter de la question des accords et clauses de réadmission des personnes en situation irrégulière, mise en balance avec l’ensemble de la politique d’aide et de coopération de l’Union européenne. Derrière les « incitations » et la nécessité de « stimuler » un certain nombre de pays d’Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Nord (plus particulièrement ciblés) se cache une véritable politique de chantage : alors que les sommes allouées à l’aide au développement atteignent un seuil historiquement bas (0,4% du PIB à l’échelle de l’UE, l’objectif de 0,7% n’étant atteint que par les pays scandinaves et la Grande-Bretagne), particulièrement en France, c’est une nouvelle forme de conditionnalité de l’aide qui est imposée. Le « principe » du « more for more, less for less » semble en être la clef de voûte : plus d’aide pour les pays qui contribueraient activement à la politique de retours, moins pour ceux qui seraient sensibles aux droits et intérêts des migrants. Nos associations s’inquiètent aussi qu’une part croissante des sommes destinées au développement soient en fait utilisées à des fins de contrôle des frontières et de coopération dans la lutte contre les départs dits irréguliers (au mépris du « droit à quitter tout pays y compris le sien » garanti par l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme). Ces détournements des objectifs de l’aide au développement, dénoncés de longue date, pourraient être encore amplifiés par la prééminence absolue donnée à l’augmentation du nombre de retours « volontaires » ou forcés.

La plupart des États africains qui sont parties prenantes au sommet de la Valette ne s’y sont pas trompés et ont dénoncé des « négociations » menées au prisme de l’obsession migratoire des pays de l’UE, sans tenir compte de leurs propres intérêts : les migrations sont aussi facteur de développement, et vouloir les entraver ne peut que contribuer à l’affaiblissement des droits et des opportunités des citoyens de la planète. Les documents de travail successifs destinés à préparer le « plan d’action » qui devra être adopté à l’issue du sommet de la Valette portent la marque de ces préoccupations, par le rappel de quelques grands principes sur les apports des migrations au développement ou sur la nécessité de promouvoir des canaux légaux de migration. Pourtant, au moment même où l’UE fait pression sur les rares pays, tels la Turquie, qui accordent relativement facilement des visas aux ressortissants des pays du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, on peut douter de la réelle volonté de mettre la politique des visas dans la balance des négociations.

Plus grave encore, certains axes du projet de « plan d’action » du sommet de La Valette risquent de porter atteinte aux droits des migrants et des demandeurs d’asile. La volonté d’externaliser la politique d’asile et d’immigration y est particulièrement marquée, au prix d’une collaboration avec des États où les atteintes aux droits fondamentaux sont telles qu’elles alimentent un véritable exode.

Sachant que les pays impliqués dans le processus de Khartoum (dont le Soudan et l’Érythrée) le sont aussi dans le sommet de la Valette, les plus grandes inquiétudes sont permises face à certaines mesures préconisées : des fonctionnaires des pays d’origine seraient ainsi requis pour aller valider les identités des personnes retenues dans des États de l’UE (par exemple en Italie ou en Grèce, dans les « hotspots ») pour faciliter leur expulsion. Ces « coopérations » au mépris du droit et de la sécurité des demandeurs d’asile, même déboutés, seraient aussi une forme de contrepartie à la présence renforcée d’agents de liaison et d’agences de l’UE dans les aéroports et autres lieux de départ. Le « centre multimodal » qui doit être construit à Agadez est emblématique de cette exploration des objectifs, méthodes et agences de l’UE dans des pays tiers. Il est pensé comme un lieu d’information (sur les dangers de l’émigration) et d’identification des migrants, mais aussi comme un éventuel centre « d’accueil » pour les expulsés d’Europe et d’autres pays. L’UE s’apprête donc à impulser la création d’un nouveau camp dans une région où il sera particulièrement difficile de vérifier les normes minimales en matière d’accueil et de faire respecter les droits fondamentaux des personnes hébergées ou retenues.

Cet affaiblissement des droits est au cœur même de la logique d’externalisation que nous dénonçons. Nous aurions aimé vous entendre partager les préoccupations sur lesquelles nous vous avons alerté à de nombreuses reprises. Votre discours du 7 octobre dernier a clairement montré que nous n’avions pas été entendus : « c’est en Turquie que les réfugiés doivent, autant qu’il est possible, être accueillis » avez-vous déclaré devant le Parlement européen, alors même les capacités d’accueil de ce pays (avec plus de 2,2 millions de réfugiés syriens !) ainsi que celles de nombreux pays du sud de la Méditerranée sont depuis longtemps dépassées.

La France et l’UE ne doivent pas sous-traiter leurs obligations internationales ni faire en sorte que leurs politiques soient prises en charge par des États qui ne respectent pas les libertés et droits fondamentaux. La solidarité internationale et l’aide au développement doivent retrouver leurs significations profondes et cesser d’être détournées à des fins qui vont à l’encontre des droits et aspirations des populations les plus vulnérables, en particulier les migrants. Puisse cette voix être portée par la France au cours du prochain sommet de la Valette !

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’assurance de notre très haute considération.

Liste des signataires

ACAT-France (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture)
ACORT ((Association citoyenne des originaires de Turquie)
Action Tunisienne
ADTF (Association Démocratique Tunisienne de France)
AMF (Association des Marocains en France – fédération)
ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France)
Anafé (Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers)
APSR (Association des Travailleurs Maghrébins de France)
CASAS (Collectif d’Accueil aux Solliciteurs d’Asile à Strasbourg)
Ccfd-Terre Solidaire
CEDETIM
CISPM (Coalition internationale des Sans-papier Migrants)
CSP 75 Coordination 75 de lutte pour les sans papiers
CRID (Centre de Recherche et d’Information pour le Développement)
Dom’Asile
Emmaus France
Emmaüs Europe
Emmaüs International
FASTI (Fédération des associations de solidarité avec tous-te-s les immigré-e-s)
FNARS (Fédération des Associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale)
FORIM (Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations)
France Amérique Latine
France Libertés
FSU (Fédération Syndicale Unitaire)
FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives)
GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s)
GRDR Migration – Citoyenneté – Développement
IDD (Immigration Développement Démocratie)
IPAM (Initiatives pour un Autre Monde)
La Cimade
Ligue des droits de l’Homme
Le Mouvement de la Paix
Médecins du Monde
Mouvement Utopia
MRAP
Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau
Organisation pour une Citoyenneté Universelle
Réseau Foi & Justice Afrique Europe
RESF (Réseau éducation sans frontières)
Secours Catholique – Caritas France
Secours Islamique France
Service International d’Appui au Développement (SIAD)
Solidarité laïque
Syndicat de la magistrature
Union syndicale Solidaires

 

LO Hollande la Valette V3 9-11-15

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STOP AU REGLEMENT DUBLIN ! ENREGISTREMENT DES DEMANDES D’ASILE MAINTENANT ET POUR TOUS !

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Action collective

Stop au règlement Dublin !
Enregistrement des demandes d’asile maintenant et pour tou⋅te⋅s !

 

Après l’évacuation du Lycée Jean Quarré le 23 octobre 2015, les exilés qui occupaient le lieu ont été dispersés. Certains sont encore à la rue, dans des campements (notamment Place de la République), parce qu’ils n’ont pas été hébergés le jour de l’évacuation ou parce qu’ils l’ont été dans des centres à plusieurs centaines de kilomètres de Paris et qu’ils ont voulu revenir près du lieu où ils ont entamé leur demande d’asile. Dans le meilleur des cas, ils sont logés dans des centres d’hébergement pour une durée non déterminée, dont le renouvellement est entre autres conditionné aux démarches administratives engagées au regard de l’asile.

Rassemblement le vendredi 6 novembre 2015 à 14 heures
devant la préfecture – 92 boulevard Ney (métro porte de Clignancourt)

Aujourd’hui, la priorité des exilés du bâtiment occupé de l’ancien lycée Jean Quarré, victimes de la défaillance des pouvoirs publics qui ne fournissent pas un accueil décent à tous les demandeurs d’asile comme aux personnes précaires en général, est celle d’un hébergement stable et convenable pour tous.

Mais un autre problème fait son apparition. Beaucoup d’exilés qui sont présents au lycée occupé ou hébergés dans des centres d’hébergement sont placés par l’administration sous procédure dite « Dublin III », mécanisme basé sur le principe qu’une demande d’asile doit être examinée dans le premier pays européen dans laquelle la personne est arrivée. Les systèmes de fichage et de contrôles étant de plus en plus performants, la France essaye ainsi de « dubliner » de nombreuses personnes vers ces pays et les empêche par conséquent de voir leur demande d’asile instruite en France. Ces exilés sont contraints d’attendre de nombreux mois (environ une année) avant de savoir si la France va les renvoyer vers ce pays « responsable » ou s’ils vont être autorisés à demander l’asile en France (en 2013, à Paris, sur 710 décisions Dublin, au final 7 personnes ont été renvoyées).

Après 20 ans d’application désastreuse de ce mécanisme et au moment où les États de l’Union européenne s’entendent pour « relocaliser » les exilés arrivés en Italie et en Grèce afin de « soulager » ces premiers pays d’accueil, la France continue à appliquer cette procédure inefficace, inéquitable et injuste à ceux qui sont déjà présents sur son territoire.

Dès aujourd’hui, le règlement Dublin – qui a pour conséquence de laisser les personnes dans une situation d’attente interminable – ne doit plus être appliqué. Les demandeurs d’asile doivent pouvoir déposer leur demande dans le pays de leur choix à l’intérieur de l’Union européenne.

Aujourd’hui nous demandons :

  • Un hébergement immédiat et durable de tous les exilés présents au lycée et à la rue, leur assurant un suivi juridique de leur demande d’asile ;
  • L’enregistrement immédiat des demandes d’asile et l’annulation des procédures « Dublin » pour les habitants du lycée Jean Quarré et tous les exilés ;
  • Des papiers pour résider, circuler et travailler librement.

Des réfugiés du lycée Jean Quarré et des personnes solidaires

2 novembre 2015

Pour demander l’enregistrement immédiat par la France des demandes d’asile :
Rassemblement le vendredi 6 novembre 2015 à 14 heures
devant la préfecture
92 boulevard Ney (métro porte de Clignancourt)

Soutenus par :

Acort,
APSR,
Ardhis,
Association IDEAL-92,
Association des Marocains en France,
Association des Tunisiens en France,
ATMF,
Centre Primo Levi,
Cimade Ile de France,
CISPM,
CNT-éducation 75,
CNT Santé Social et Collectivités Territoriales RP,
CSP 75,
Dom’Asile,
Droits devant !!,
Espace Fârâbî,
Fasti,
Gisti,
IJAN,
JRS France,
LDH Fédération de Paris,
Mouvement Utopia,
Mrap,
Solidaire Paris,
Solidarité Jean Merlin,
UJFP,
Union syndicale Solidaires.

Alternative libertaire,
Ensemble !,
NPA,
Parti de Gauche.

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1er anniversaire de Watch The Med – Alarmphone

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Après un an de fonctionnement, Watch The Med Alarmphone, système d’alerte et de sauvetage des migrants en mer auquel participe l’ATMF Strasbourg, a publié le communiqué suivant :

« Bien que nous nous confrontions à beaucoup de désespoir et de souffrance humaine lors de ces moments de détresse, nous avons aussi été inspiré-e-s un nombre incalculable de fois par la volonté de continuer
la lutte, de traverser la mer et de se déplacer ensuite vers les endroits désirés à travers l’Europe »

Elles ont grandi, sont devenues chaque jour plus fortes et plus visibles au cours des derniers mois : les incroyables luttes sociales et politiques des réfugié-e-s et des migrant-e-s pour la liberté de circulation. Traverser la Méditerranée dans de petits bateaux surpeuplés est l’un des aspects les plus dangereux de ces parcours de migration vers l’Union Européenne, alors même que son gouvernement maintient les voies sûres et légales fermées et grillagées.

Depuis avril dernier en particulier, notre Téléphone d’Alarme reçoit chaque jour des appels de personnes en détresse en mer, ou de leurs familles, communautés et ami-e-s. Nous tentons de nous assurer que leurs
appels soient entendus et que les opérations de sauvetage soient lancées. En Mer Méditerranée Centrale et de l’Ouest, tout comme dans la Mer Égée, nous avons été engagé-e-s dans des centaines de situations de
détresse et avons enregistré de graves violations des droits de l’Homme.

Aujourd’hui, le 11 octobre 2015, l’Alarmphone a soufflé sa première bougie. Nous avons volontairement choisi cette date pour lancer notre projet car elle correspond à l’anniversaire d’un naufrage qui a provoqué
la mort de plus de 200 personnes. La situation précaire du navire était connue, mais les autorités maltaises et italiennes était réticentes à l’idée de répondre rapidement à la détresse de plus de 400 personnes en
Méditerranée Centrale. Un an plus tard, nous avons lancé ce téléphone d’urgence, l’Alarmphone, en tant que hotline pour les personnes en détresse en mer lors de tentatives de traverser les frontières maritimes. Nous nous sommes posé la question : que se serait-il passé si les personnes présentes sur ce bateau avaient pu adresser un second appel à un téléphone indépendant grâce auquel une équipe de membres de la société civile puisse tirer le signal d’alarme et faire immédiatement pression sur les autorités pour mettre en place l’opération de sauvetage ?

Nous ne voulions pas rester plus longtemps sans rien faire alors que toujours plus de tragédies se déroulaient sous nos yeux, et nous ne voulions pas nous contenter de simplement accuser les autorités responsables après la mort de grands nombres de personnes. Nous avons décidé d’intervenir directement sur la zone de frontières la plus meurtrière du monde et de créer une ligne téléphonique active 24/7, gérée par un réseau transnational d’activistes et de groupes de migrant-e-s provenant de différents endroits des deux côtés de la Mer Méditerranée. Bien que nous n’ayons pas la capacité d’intervenir physiquement, puisque nous n’avons aucun navire à notre disposition, nous offrons des conseils et tirons le signal d’alarme lorsque des gens en situation de détresse immédiate ne sont pas rapidement sauvés, voire même se voient attaqués ou repoussés par les autorités des frontières
européennes.

Au cours de l’année écoulée, notre réseau d’activistes a grandi et nous sommes à présent plus d’une centaine de personnes, vivant dans différentes villes et pays. Nous avons obtenu le soutien de beaucoup de communautés de migrant-e-s, d’individus de la société civile ainsi que de militant-e-s et organisations de défense des droits de l’Homme. Nous collaborons également avec différents collectifs militants qui soutiennent les gens dans leur parcours vers et à travers l’Europe. Nous voulons remercier chacun d’entre eux, parce que nous avons appris énormément en nous engageant avec vous sur cette voie. Nous souhaitons remercier tout particulièrement nos jeunes ami-e-s Syrien-ne-s qui soutiennent courageusement chaque nuit les voyageurs en bateau et nous informent en cas de détresse.

Lorsque nous avons lancé l’Alarmphone, nous étions loin d’imaginer à quel point la situation des frontières maritimes de l’Europe allait devenir dramatique en 2015, avec plus d’un demi-million de personnes ayant traversé la mer à la fin septembre et avec, une fois de plus, plus de 3000 personnes disparues, noyées et mortes.

En avril, en une seule semaine, les naufrages en Méditerranée Centrale au large des côtes libyennes ont causé la mort de plus de 1200 personnes. Ces morts sont la conséquence directe de réticence de l’Europe en ce qui concerne la création d’une opération de sauvetage maritime adéquate et à grande échelle. Suite à cela, l’UE n’a pris aucune mesure pour empêcher ces morts et n’a fait qu’étendre sa politique de dissuasion en lançant une campagne militaire « anti-passeurs » du nom d’Eunavfor Med et en triplant le budget de l’opération Triton de Frontex, l’agence de contrôle des frontières de l’Europe. Plusieurs navires civils de sauvetage humanitaire, tels que
ceux de MSF, MOAS et Sea-Watch ont tenté de combler ce vide et ont sauvé des milliers de vies.

Au cours des mois d’été, de plus en plus de personnes se sont noyées dans la Mer Égée, qui est devenue la route la plus fréquentée pour rejoindre l’Europe. Bien que les détroits en la Turquie et la Grèce soient petits, la mer, ses courants et la puissance des vents transforment parfois ces traversées en entreprises incroyablement dangereuses. Et pour ne rien arranger, nous avons plusieurs fois été témoins du fait que des unités cagoulées de surveillance de la frontière attaquent les navires de réfugié-e-s, menacent les passager-e-s, volent leur moteur et parfois même sabordent leurs bateaux. Des milliers de personnes continuent toutefois d’arriver sur les petites îles grecques, et le voyage vers leur destination n’a jamais été aussi rapide qu’il ne l’est aujourd’hui.

La passage actuellement le moins fréquenté est celui entre le Maroc et l’Espagne mais là encore, des douzaines de personnes y ont trouvé la mort. Plus souvent que de raison, la marine Marocaine intercepte par la force les embarcations précaires des voyageurs et les remmènent vers l’endroit dont ils cherchent à s’échapper.

Nous avons assisté des gens en situation de besoin immédiat lors de centaines de situations de détresse. Nous avons souvent été capables de localiser leurs bateaux à l’aide de coordonnées GPS, d’obtenir des informations sur leur situation d’urgence et d’offrir une assistance psychologique, puis de sonner l’alarme auprès des services de sauvetage responsables et de mettre de la pression afin que ceux-ci interviennent aussi vite que possible. Bien que nous nous confrontions à beaucoup de désespoir et de souffrance humaine lors de ces moments de détresse, nous avons aussi été inspiré-e-s un nombre incalculable de fois par la volonté de continuer la lutte, de traverser la mer et de se déplacer ensuite vers les endroits désirés à travers l’Europe.

Cet été de migration n’a pas encore pris fin, mais ce dont nous avons été témoins ces derniers mois est déjà réellement historique. Les déplacements de centaines de milliers de personnes ont provoqué la plus grande crise qu’ait connu le régime des frontières européennes à ce jour. Tandis que la politique européenne de dissuasion tend à transformer les traversées en une lutte pour la vie ou la mort, ces personnes mettent simplement en acte leur liberté de mouvement en désobéissant et en traversant les frontières les unes après les autres.
Même si les pays essayent d’opérer une résurrection de leurs frontières, en plaçant des forces de police et militaires le long de celles-ci et en construisant des grillages agrémentés de barbelés tranchant comme des rasoirs toujours plus hauts, ils échouent à bloquer ces mobilités humaines. Ces voyageurs sont les membres les plus récents de l’Europe et ils la changeront et la transformeront pour toujours. Des milliers de citoyen-ne-s Européen-ne-s les ont accueilli et ont lutté en solidarité pour des passages et des arrivées sûres, pour des droits et des logements et contre la répression et les expulsions.

L’Alarmphone a un an et nous souhaiterions pouvoir dire qu’il est inutile de continuer notre travail car il existerait des passages d’entrée sûrs pour celles et ceux qui s’échappent pour diverses raisons.

Mais comme ceci n’appartient pas au futur proche et que le régime des frontières cherche à trouver de nouvelles manières de violemment exclure ces personnes en mouvement, nous promettons de continuer cette lutte.
Nous nous comprenons en tant que mouvement pour la justice globale et appelons dans cette perspective la campagne ‘Ferries not Frontex’, la liberté de circulation pour tou-te-s, des voies sûres et légales vers
l’Europe et une culture de l’accueil envers celles et ceux qui arrivent.
Nous voudrions remercier toutes celles et tous ceux qui ont soutenu l’Alarm Phone au cours de l’année passée, politiquement et socialement, par leur adhésion et leurs donations. Nous voudrions en particulier
remercier :

Les centaines de réfugié-e-s qui nous ont appelé depuis les bateaux : votre confiance et votre courage ont été des dons pour nous. C’est votre détermination qui nous anime et nous permet de continuer la lutte.
Father Mussie Zerai ;

– tous les réseaux des activistes Syrien-ne-s ; Nawal Soufi et toute son équipe ;

– le collectif de Macédoine et tous ceux qui font un travail semblable au nôtre et nous inspirent par leurs connaissances et leur engagement.
– Tous les braves pêcheurs qui ont sauvé des centaines de personnes en détresse dans les eaux turques et grecques ;

– nos ami-e-s de Sea-Watch ; les équipes de Médecins Sans Frontières et de MOAS.
– Tous les équipages de cargos qui n’ont pas hésité à réagir rapidement aux appels de SOS et ont fourni leur aide, même s’ils n’étaient pas équipés ou entraînés pour conduire des opérations de sauvetage.
– Les membres des centres d’opérations de sauvetage de la garde-côte et ceux qui ont pris la mer et ont fait de leur mieux pour sauver les migrant-e-s et les réfugié-e-s en détresse et qui, au contraire de certains de leur collègues, n’ont pas pris part à des pratiques violentes et inhumaines telles que les refus de sauvetage, les refoulements, les attaques et autres interceptions.

Nous remercions également tou-te-s nos ami-e-s qui ont partagé avec nous leurs propres expériences de traversée de la mer sur des bateaux : échanger avec vous nous a permis de beaucoup mieux comprendre l’ensemble
de la situation. Et tou-te-s les innombrables ami-e-s qui ont offert leur soutien aux membres de nos équipes de permanence lorsqu’il leur fallait quelqu’un à qui parler. Enfin, toutes celles et tous ceux qui luttent chaque jour pour la liberté de circulation.

Pour terminer, nous sommes toujours heureux-ses de recevoir des dons pour notre projet.

Forschungsgesellschaft Flucht & Migration
Sparkasse der Stadt Berlin
IBAN: DE68 10050000 0610024264
BIC: BELADEBEXXX
Catchword: WatchTheMed-AP
Contact pour informations : wtm-alarm-phone(att)antira.info

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Communiqué Norrent-Fontes

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Prétendant abroger le délit d’aide au séjour irrégulier [1], dit délit de solidarité, Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, affirmait : « Notre loi ne saurait punir ceux qui, en toute bonne foi, veulent tendre une main secourable » [2]. Or les modifications introduites dans la législation ne suppriment de fait pas le délit de solidarité [3]. Devenu premier ministre, le même a déclaré le 16 septembre dernier, pour commenter la décision française d’accueil sur le territoire national d’une partie des réfugiés qui frappent depuis des semaines aux portes de l’Europe [4] : «  Il faut du cœur, bien sûr, mais un cœur intelligent » [5]

Six cent maires et élus locaux disposés à prendre en charge des demandeurs d’asile dans leur ville ont récemment été conviés par le ministre de l’Intérieur à une réunion très médiatisée, où on les a assurés du soutien de l’État dans cet accueil. Le préfet Kleber Arhoul, nommé coordinateur, s’est notamment vu confier le mandat d’être « à l’écoute des initiatives citoyennes » [6].

Au même moment, les citoyens qui s’organisent pour essayer d’offrir les moins mauvaises conditions possibles aux exilés qui passent dans leur commune ont quelque raison de s’interroger sur ce qu’est l’« intelligence du cœur » prônée au sommet de l’État…

À Norrent-Fontes, l’une des jungles du Pas-de-Calais, quatre abris pour les exilés avaient été construits en 2012, avec l’accord du maire de l’époque. Deux de ces abris de fortune ayant été détruits au printemps dernier dans un incendie accidentel, les soutiens locaux, dont les membres de l’association Terre d’errance, ont entrepris de le reconstruire. Las : le maire aujourd’hui en fonction ne l’a pas entendu de cette oreille, et a pris début août, arguant de piètres motifs d’urbanisme [7], un arrêté d’interdiction de cette reconstruction. Les militants de Terre d’errance sont accusés d’avoir enfreint cet arrêté au motif qu’ayant stoppé les travaux de construction ils ont cependant posé une toile pour permettre aux exilés de se protéger de la pluie…

Mettre à l’abri : voilà donc né un nouveau délit de solidarité ! À ce jour, plusieurs membres de Terre d’errance ont été convoqués à la gendarmerie pour des interrogatoires, en attendant, peut-être, une inculpation.

Quid des principes d’humanité et de solidarité, rappelés avec force par les autorités ? L’écart entre les annonces gouvernementales et des pratiques locales d’intimidation d’acteurs de terrain ne peut qu’être souligné par nos organisations qui :

  • dénoncent l’hypocrisie des autorités qui prétendent avoir « pris la mesure » de la situation qu’elles appellent « crise migratoire » ;
  • revendiquent le droit, et même l’obligation, à manifester notre solidarité avec toutes celles et ceux qui quittent leur pays pour chercher un abri et des conditions de vie dignes en Europe ;
  • rappellent que les mobilisations citoyennes telles que celle des membres de Terre d’errance répondent aux carences de l’État à accompagner des personnes vulnérables ;
  • protestent contre la multiplication des efforts pour empêcher, ou du moins freiner, non seulement l’arrivée mais même le départ de celles et ceux dont il est proclamé que ce sont des personnes ayant « vocation à » bénéficier du droit d’asile ;
  • réclament une refonte radicale des politiques d’asile et d’immigration qui aujourd’hui sont la cause de désastres humains, et dans l’immédiat, l’accueil inconditionnel des demandeurs d’asile et l’instruction de leur demande dans le pays de l’Union européenne de leur choix ;

Le 10 octobre prochain, à Norrent-Fontes [8], avec Terre d’errance, nous porterons ces revendications aux côtés de de toutes celles et ceux qui veulent que la solidarité ne soit plus traitée comme un délit.

 

Le 8 octobre 2015

 

Organisations signataires :

région Nord-Pas-de-Calais :
ADRA antenne locale Dunkerque
Auberge des migrants
Calais Ouverture et Humanité
Collectif Fraternité Migrants Bassin Minier 62
Emmaüs Dunkerque
La Cimade Nord-Picardie
LDH 62
Réveil voyageur
Salam Nord/Pas-de-Calais
Secours Catholique du Pas-de-Calais
Terre d’errance
Terre d’Errance Flandres Littoral
Terre d’Errance Steenvoorde

organisations nationales :
Action tunisienne
ADTF (Association Démocratique des Tunisiens en France)
Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers)
ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France)
CRID (Centre de Recherche et d’Informations pour le Développement)
Droits et ici là-bas
Emmaüs France
Emmaüs international
FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réadaptation sociale)
Foi & Justice Afrique-Europe
FORIM (Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations)
France-Amérique-Latine
France Libertés
FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives)
Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau
Organisation pour une citoyenneté universelle (OCU)
RESF (Réseau Éducation Sans Frontières)
Secours islamique
Solidarité laïque
Syndicat de la magistrature (SM)
« Un toit, c’est un droit »
Union syndicale Solidaires
Mouvement Utopia

et pour la CFDA (Coordination française pour le droit d’asile)  :
ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture)
APSR (Association d’accueil aux Médecins et Personnels de Santé Réfugiés en France)
ARDHIS (Association pour la Reconnaissance des Droits des personnes Homosexuelles et transsexuelles à l’Immigration et au Séjour)
Comede (Comité pour la santé des exilés)
Dom’Asile
FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s)
GAS (Groupe accueil et solidarité)
GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s)
JRS France (Jesuite Refugee Service)
La Cimade
LDH (Ligue des droits de l’Homme)
Médecins du Monde (MdM)
MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples)
Centre Primo Levi
Secours catholique

Notes

[1Loi n° 2012-1560 du 31 décembre 2012 relative à la retenue pour vérification du droit au séjour et modifiant le délit d’aide au séjour irrégulier pour en exclure les actions humanitaires et désintéressées

[2Discours de M. Valls au Sénat devant la Commission des lois, 25 juillet 2012

[4On relèvera que l’accueil d’une trentaine de milliers de personnes en deux ans est un geste bien dérisoire au regard de la démographie et des ressources nationales, comme au regard du nombre de personnes aujourd’hui en quête de protection internationale

[5Discours de M. Valls à l’ouverture du débat à l’assemblée nationale sur l’accueil des réfugiés, 16 septembre 2015

[7Le terrain sur lequel est située la jungle de Norrent-Fontes serait une zone non constructible car inondable

 

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Manifestation de solidarité avec tous les migrants

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Liberté de circulation

Le récent afflux de Migrants et les drames qui en découlent aux frontières de l’Europe provoque un mouvement d’indignation.
Les guerres au moyen orient et en Afrique forcent au départ des millions de personnes. CertainEs essayent de rejoindre l’union européenne, pour y trouver refuge, y vivre et y travailler.
On ne saurait oublier la responsabilité des puissances occidentales, dans le chaos des zones concernées par les exodes, du fait des interventions militaires et des politiques de libre-échange.
En France les conditions d’accueil qui sont réservées aux migrants sont indignes, bien souvent obligés de dormir dans la rue et privés de soin, leurs droits les plus élémentaires sont bafoués.
Face aux situations tragiques que vivent migrants, les solidarités se multiplient. Aussi louables soient-elles ne peuvent entièrement répondre à un problème qui est avant tout politique.
La principale réponse de l’Europe est la militarisation de ses frontières. La fermeture des frontières est criminelle.
Face à cette situation, il n’y a pas d’autres solution que d’ouvrir les frontières.

Qu’ils soient nommés réfugiés, migrants ou sans-papiers, nous exigeons des droits égaux pour tous, des titres de séjour, l’accès aux soins et au logement.
Et face à l’urgence de la situation ouvrons les frontières, liberté de circulation pour toutes et tous.
Nous appelons à manifester le Dimanche 4 octobre à 15h, au départ de Bastille en direction de République.

 

Premiers signataires :

AL (Alternative libertaire), ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France), CAPJPO-EuroPalestine, CISPM (Coalition internationale des sans-papiers et migrants), Collectif 3 C, Collectif des sans-voix-Paris 18, Ensemble !, FA (Fédération anarchiste), FASTI (Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s), LO (Lutte ouvrière), Les migrants du lycée Jean-Quarré, , Mouvement Utopia, NPA (Nouveau parti anticapitaliste), RESF (Réseau éducation sans frontière), STRASS, UJFP (Union juive française pour la paix), UNSP (Union nationale des sans-papiers)…

 

Pour télécharger l’appel à manifester : Appel-manif-migrants-4-oct-V4 (1)

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Fête de la Fraternité à Aix

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Plusieurs associations organisent conjointement la quatrième édition de Fête de la Fraternité, le samedi 19 septembre à Aix-en-Provence :

 

« …Les migrants qui fuient la terreur, la guerre, la faim dans leur pays et qui ne trouvent que la perdition en mer, ou les verrous des centres de rétention, puis le rejet vers leur pays d’origine…

Les crimes racistes, l’antisémitisme, les extrémismes de tous bords, les discriminations de toutes sortes, radicalisme, intolérance…

La peur de l’étranger, du voisin, de l’autre – différent de soi, simplement…

Le repli sur soi, fermeture égoïste, comme ultime tentative de se défendre contre l’entourage ressenti comme hostile…

Violence contenue, violence libérée, en réaction au mal-être, au mal-vivre…

…Face à tout cela des citoyens tentent de susciter l’ouverture, la compréhension, le partage,l’aide, la solidarité.

La Fête de la Fraternité est une manifestation initiée par la Ligue des Droits de l’Homme d’Aix-en-Provence qui l’organise en partenariat avec diverses associations dont le but est d’agir pour cette ouverture à une autre vision de l’humanité.

Aujourd’hui, malgré leurs proclamations de principe, nos dirigeants font preuve d’une frilosité révoltante pour apporter à ces milliers d’enfants, de femmes et d’hommes contraints de fuir leur pays au péril de leur vie, un accueil qui réponde aux droits élémentaires des êtres humains. Nous, nous voulons affirmer qu’un monde où l’on partage en frères, où l’on débat comme des frères, où l’on s’accueille et s’entraide – c’est possible.

Nous fêtons cette fraternité humaine »

 

Organisations participantes : Aix Solidarité, Amitié judéo-chrétienne, Association des Travailleurs Maghrébins de France, Amnesty International, ATTAC, Emmaüs, La Cimade, LICRA, Secours catholique, Secours populaire, UNICEF

Téléchargez le programme en PDF : Fête de la fraternitépdf

 

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Rassemblement en solidarité avec les migrants à Aix

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Le mardi 15 septembre, des dizaines de militants se sont réunis à Aix-en-Provence en solidarité avec les migrants et les réfugiés.
Asile ! C’est un droit !
Des ponts, pas des murs !
Solidarité avec les migrants et les réfugiés

                     RASSEMBLEMENT

MARDI 15 septembre à 18 heures
Place de l’Hôtel-de-ville

Aix-en-Provence

Ensemble, nous demandons :

–        que tous les réfugiés soient accueillis dans des conditions respectueuses de leur dignité

–        une suspension des accords de Dublin (qui imposent que la demande d’asile soit faite dans le pays d’arrivée, ce qui est irréaliste compte tenu du nombre de demandes) et leur révision

–        l’organisation d’un grand débat public sur la question des réfugiés

–        l’organisation par la ville d’Aix-en-Provence et les villages de la CPA, en liaison avec l’Etat, d’un accueil digne des réfugiés et migrants et leur accompagnement économique, social et sanitaire.

 

A l’appel de : Aix Solidarité, Amnesty International, Association des travailleurs maghrébins de France, ATTAC, CADTM, CFDT, CGT, Colibris Pays d’Aix, Ensemble, Europe Ecologie Les Verts, FSU, Jeunes socialistes, La Cimade, Le Repaire d’Aix-en-Provence, LICRA, Ligue des droits de l’Homme, Parti communiste français, Parti de Gauche, Partit occitan, Parti socialiste, Résister aujourd’hui, Sud Santé-Sociaux, Syndicat de la magistrature, Syndicat des avocats de France, Union Syndicale Solidaires.

 

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Nouvelle lettre ouverte au Président de « Des Ponts Pas Des Murs »

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Lettre ouverte au Président de la République sur l’accueil des réfugiés et des migrants en France et en Europe

 

Paris, le 10  septembre 2015

 

Monsieur le Président,

Lundi dernier, lors de votre conférence de presse vous avez fait un certain nombre d’annonces sur le thème de l’asile et des migrations qui éclairent la position que la France entend défendre lors de la réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE du 14 septembre prochain à Bruxelles.

Nous notons que la tonalité de vos propos et leur contenu contrastent significativement avec les positions que la France défendait avant l’été. Les tragiques événements survenus depuis semblent avoir enfin provoqué le sursaut tant attendu pour que ces personnes qui souhaitent rejoindre l’Europe en quête de protection et de conditions de vie dignes soient considérées pour ce qu’elles sont : des êtres humains qui méritent en premier lieu notre compassion et notre solidarité, et non un regard suspicieux et le rejet à coup de murs, de barbelés et de répression policière.

Pour autant, vos annonces, si elles sont plus généreuses que celles faites avant l’été, restent de notre point de vue très en deçà du défi posé à notre pays et à l’Union européenne pour répondre à l’attente de ces réfugiés et migrants, qu’ils se trouvent déjà dans l’UE ou encore dans des pays tiers.

Aujourd’hui la France doit urgemment adopter des positions courageuses, et ce, dès la réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE du 14 septembre.  Elles sont au moins au nombre de trois :

  • Concernant les réfugiés et migrants se trouvant déjà sur le sol français.

Compte tenu de la tradition d’accueil par la France des exilés, que vous avez réaffirmée, comment justifier l’insuffisance de l’accueil proposé à ces personnes? Aujourd’hui, il faut sortir de la logique d’encampement à Calais. La France a la capacité logistique et économique de proposer des mises à l’abri dans des dispositifs en dur, à Calais et tout au long de la trajectoire migratoire en métropole et notamment à Paris. Ces lieux de mise à l’abri doivent permettre d’apporter aux personnes une réponse à leurs besoins vitaux comme manger, boire, se laver, être soignées et, pour la plupart, être accompagnées sur le plan psychologique. Des conditions d’accueil décentes sont indispensables pour que les migrants puissent être correctement informés et exercer sereinement leurs droits, notamment de demander l’asile.

Comme vous, nous saluons la mobilisation de nombreuses communes de France, certaines n’ayant pas attendu les événements tragiques récents pour agir. Nous attendons de l’Etat et des collectivités qu’ils mobilisent des moyens humains et financiers suffisants pour que la parole de la France se traduise en actes concrets de solidarité pour un accueil digne.

  • Concernant l’accueil des personnes se trouvant actuellement dans des pays de première arrivée (Grèce, Italie, Hongrie…).

Vous avez annoncé que la France accueillera 24 000 de ces personnes dans le cadre d’un dispositif permanent et obligatoire de relocalisation. Nous saluons le soutien de la France à un tel dispositif qui devra permettre une meilleure répartition de l’effort d’accueil des  demandeurs d’asile entre les pays de l’UE.

En revanche, le nombre de 24 000 (sur deux ans), suggéré par la Commission européenne, est  inadapté à la réalité immédiate. Le HCR lui-même estime à 200 000 au minimum le nombre de personnes à « relocaliser » en Europe sachant qu’il en est arrivé 350 000. La solidarité européenne, notamment vis-à-vis de la Grèce et de l’Italie, doit être autrement plus ambitieuse.

Vous avez par ailleurs insisté sur l’importance de la mise en place de « centres d’identification et d’enregistrement » (hotspots) dans les pays de première arrivée pour effectuer un tri entre les demandeurs d’asile et les personnes qui doivent être « raccompagnées », « dans la dignité ».  Nous avons les plus grandes inquiétudes quant aux méthodes qui seraient utilisées pour procéder à ce tri, et aux conditions matérielles dans lesquelles il s’effectuerait. Pouvez-vous nous garantir que ces centres ne seront pas des lieux de privation de liberté, des prisons aux portes de l’Europe ?

Nos organisations sont par ailleurs choquées qu’il soit envisagé de rejeter d’emblée certaines catégories de ces personnes qui, pour la plupart, ont risqué leur vie pour rejoindre l’Europe, alors que la complexité croissante des causes de départ rend de plus en plus difficile la distinction entre asile « politique » et exil « économique ». Rejeter ceux qui sont déjà plongés dans une extrême précarité, parce qu’ils seraient « pauvres » et non « réfugiés », n’est pas acceptable. En face de personnes qui fuient des situations de guerre, d’oppression ou de misère, la seule conduite digne, c’est celle fondée sur l’accueil et le respect des droits fondamentaux.

La crise actuelle a amené l’Allemagne à suspendre unilatéralement l’application du règlement Dublin pour les ressortissants syriens. Nos organisations alertent depuis longtemps l’UE sur les conséquences dramatiques de ce dispositif injuste, inéquitable et pourtant très inefficace. Nous vous demandons donc de tirer les conséquences de la crise actuelle et d’appeler l’UE à remettre à plat le système d’asile européen, en commençant, comme le préconisent le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe et le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants de l’ONU, par suspendre l’application du règlement Dublin, quelle que soit la nationalité du demandeur d’asile.

Enfin, nous estimons que la France et l’UE doivent urgemment renégocier avec le Royaume-Uni les règles d’entrée sur le territoire britannique. Ces règles sont à l’origine des problèmes majeurs rencontrés dans le Calaisis depuis bientôt 20 ans. Si, comme vous l’avez rappelé, cette crise doit nous amener à faire des « choix qui compteront » et qui seront jugés « par l’histoire » et à traiter les migrants avec « humanité et responsabilité », alors il est urgent de rouvrir ces discussions.

  • Concernant les personnes qui souhaitent rejoindre le territoire européen.

Vous avez également évoqué les défis posés par ces flux migratoires sur le plan international, notamment dans la perspective du sommet Europe-Afrique de La Valette (11 novembre 2015) et d’une conférence internationale sur les réfugiés que la France pourrait accueillir.

Pour nos organisations, l’urgence de la situation est telle que des mesures doivent être prises immédiatement pour éviter de nouvelles tragédies, de nouveaux décès – près de 3 000 –  que vous avez-vous-même rappelés au début de votre conférence. La France et ses partenaires européens doivent, d’urgence, ouvrir des voies d’accès légales et sûres pour les personnes qui se trouvent dans des pays tiers (Liban, Jordanie, Libye etc..) et qui souhaiteraient rejoindre l’Europe sans risquer leur vie et sans avoir recours à des passeurs. La délivrance de visas et la suppression des visas de transit aéroportuaire s’imposent, comme s’imposent le soutien au regroupement familial  et la sécurisation des parcours.

Pour faire face à cette urgence, l’UE pourrait aussi mettre en œuvre le mécanisme prévu par la Directive 2001/55/CE du 20 juillet 2001 relative à l’octroi d’une protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées, précisément conçue pour offrir, « en cas d’afflux massif ou d’afflux massif imminent de personnes déplacées en provenance de pays tiers qui  ne peuvent rentrer dans leur pays d’origine », une protection immédiate à ces personnes.

Quant aux discussions avec les pays de départ et les pays de transit des migrants, nous constatons que, depuis des années, des politiques de coopération et d’aide au développement sont mises au service de l’externalisation des contrôles migratoires, entraînant parfois  de graves conséquences en termes de droits humains des migrants. Nous sommes très alarmés par les travaux en cours dans le cadre du processus de Khartoum, où sont sous-traités, y compris à des régimes dictatoriaux, certains aspects de la politique migratoire de l’Union européenne. Nos organisations vous demandent solennellement de bannir, en matière de migrations, toute coopération avec des États tiers, d’origine et de transit, qui ne respectent pas les libertés et droits fondamentaux.

Monsieur le Président, l’émotion provoquée dans l’opinion par les images récentes, nous la ressentons depuis des années. Pour être à la hauteur des défis posés par la nécessaire protection des personnes qui frappent aux portes de l’UE, les dirigeants européens doivent faire preuve d’une grande volonté politique. Si cette volonté est bien expliquée, si vous et votre gouvernement vous engagez résolument, nous sommes persuadés que nos concitoyens seront de plus en plus disposés à accueillir ces personnes en quête de paix et de protection.

Nous souhaitons pouvoir évoquer de vive voix ces sujets avec vous, en particulier en vue du prochain sommet européen et des futures conférences internationales. Nous vous invitons une nouvelle fois à recevoir tous les acteurs de la société civile qui agissent concrètement, et certains depuis longtemps, en faveur d’un accueil digne et respectueux des réfugiés et des migrants. C’est ensemble que nous pourrons relever ce défi.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’assurance de notre très haute considération.

 

Signataires :

L’ACAT-France ;  l’ACORT;  Action tunisienne ; ADTF ; Anafé ; ARDHIS ; ATMF ; CCFD Terre-Solidaire ; Centre Primo Levi ; La Cimade; Coordination 93 de lutte pour les sans-papiers ; Coordination SUD ; CRID ; DIEL (Droits Ici et Là-bas) ; Elena-France ; Emmaüs France ; Emmaüs International ; Enda Europe ; EuroMed Droits – REMDH ; FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s) ; Fédération de l’Entraide Protestante ; FIDH ; FNARS ; Fondation France Libertés – Danielle Mitterrand ; FORIM ; Français Langue d’Accueil; France Amérique Latine ; FSU ; FTCR ; Gisti ; Grdr Migration-Citoyenneté-Développement ; IDD;  Ligue des Droits de l’Homme ; Médecins du Monde ; Migreurop ; Mouvement de la Paix ; Mouvement pour la dignité et les droits des Maliens ; MRAP ; l’Observatoire Citoyen du CRA de Palaiseau ; l’Organisation pour une Citoyenneté Universelle ; Réseau Foi et Justice Afrique Europe ; Secours Catholique-Caritas France ; Secours Islamique France ; Syndicat de la Magistrature; Terre des Hommes France ; Union syndicale Solidaires.

 

Cc : M. Manuel Valls, M. Laurent Fabius, M. Bernard Cazeneuve, Mme Marisol Touraine, Mme Annick Girardin, M. Harlem Désir

 

La version PDF de la lettre en français : Lettre ouverte au Président de la République sur l’accueil des réfugiés et des migrants

La version PDF de la lettre en anglais : OpenLetter-FrenchPsdtRep-ENG

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Cercle de silence à Aix-en-Provence

CERCLE de SILENCE d’Aix-en-Provence
comme tous les 2e samedi de chaque mois à Aix
samedi 12 Septembre 2015

de 11h30 à 12h.


sur la place de la Rotonde – du côté des allées provençales
afin de protester contre l’enfermement des étrangers, les conditions de cet enfermement
et les expulsions quotidiennes
que nous constatons au mépris total des droits fondamentaux de la personne.


Pour le groupe de coordination du cercle de silence d’Aix-en-Provence

Rappel : Le Cercle de Silence d’Aix-en-Provence est composé de citoyen (ne)s et de membres engagés individuellement au sein de divers mouvements et associations qui le soutiennent :
ACAT Aix, AIX-SOLIDARITE, AJC Amitié Judéo-Chrétienne Aix, AMNESTY International Aix, ASTI d’Aix-Marseille, ATMF Pays d’Aix, ATTAC Pays d’Aix, CADTM Aix, CCFD-Terre Solidaire Aix, CIMADE Pays d’Aix, EMMAUS Cabriès, ENTRAIDE de l’EPU l’Eglise Protestante Unie – Aix, FPPA Féminin Pluriel en Pays d’Aix, FRATERNITE FRANCISCAINE Aix, JRS France (Accueil Jésuite des Réfugiés) LDH Ligue des droits de l’homme Aix, MAIS International, OMI Missionnaires OBLATS Aix, PASTORALE DES MIGRANTS Aix, RELAIS ST DONAT, REPAIRE DU PAYS D’AIX, RESISTER Aujourd’hui, RESF13, SECOURS CATHOLIQUE Aix, SAF Syndicat des Avocats de France Aix.


 Aixoises, aixois,

Vous avez tous vu cet été les tragiques images qui témoignent du profond désespoir des personnes fuyant les zones de combat de la Syrie et de tous les autres lieux du monde où la vie est devenue trop risquée ou trop difficile pour y demeurer.

Ces personnes, familles, jeunes femmes, jeunes hommes, mineurs isolés, n’entreprennent évidemment pas des traversées et des voyages aussi périlleux sans de très solides raisons, ils sont tous déchirés d’avoir quitté leur pays et la plupart ne rêvent que d’une chose, revenir dès qu’il sera possible d’y mener une existence normale, la plus proche de ce qui est énoncé dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Et surtout, ne cherchons pas à juger leurs motivations, refusons cette volonté perverse de vouloir les trier, comme si la misère qui les pousse à tout quitter pouvait être quantifiée, soupesée, et pourquoi pas bientôt, numérisée. Refusons en particulier le détestable projet de créer des centres de sélection que certains voudraient installer à l’extérieur des frontières de l’Union Européenne. La liberté de circulation et la liberté d’établissement doivent être respectées et mises en œuvre.

Quels que soient nos horizons politiques ou philosophiques, notre premier devoir est de manifester une large ouverture d’esprit et de nous préparer à accueillir dignement ceux qui viennent ou viendront frapper à nos portes.

Nous allons devoir faire preuve de solidarité. N’hésitons pas à reconnaître, quelles qu’en soient les raisons, que la manière allemande de procéder ces derniers jours est un bon exemple à suivre.
En tant que citoyens nous pouvons bien entendu prendre des initiatives personnelles, certains le font déjà, des réseaux se mettent aussi en place au sein du tissu associatif régional, à chacun de s’engager à la mesure de ses affinités et de ses possibilités. Mais c’est au niveau des communes, les petites comme les grandes, que doivent se prendre les mesures structurantes pour un accueil efficace et bénéfique pour tous, les arrivants comme les résidents. Et l’Etat doit impérativement les aider à le faire.

Il y a donc une action citoyenne à mener pour que nos villes deviennent des « sanctuaires » – sans aucune connotation religieuse – au sens de la liberté d’installation, de la prise en charge bienveillante, du respect de l’altérité, au sens tout simplement de l’hospitalité telle que les sociétés humaines de toutes les cultures l’ont progressivement conçue, notamment les sociétés méditerranéennes.

Citoyens aixois, pour manifester cette volonté de voir Aix-en-Provence devenir une ville sanctuaire, nous vous convions à venir nombreux au cercle de silence qui se tiendra samedi prochain 12 septembre Place de la Rotonde, du côté des Allées Provençales, à partir de 11h30 et jusqu’à midi.