Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Palestine : de la solidarité et de l’éthique de responsabilité

Pour la deuxième fois, ce samedi 26 juillet, la Préfecture interdit au peuple de Paris de manifester son indignation contre l’horreur et la barbarie sioniste israélienne à Gaza.

Pour la deuxième fois, le gouvernement français interdit au peuple de Paris de manifester pour exiger l’arrêt du massacre perpétré à GAZA et l’urgente protection du peuple palestinien.

Pour la deuxième fois, le gouvernement français interdit au peuple de Paris de manifester contre la schizophrénie et l’imposture des souteneurs d’Israël dans sa mécanique terroriste d’assassinat d’enfants et de crime contre l’humanité, du viol permanent du droit international, de colonisation, de pratique de l’apartheid et de l’épuration ethnique… Contrairement à ce qu’on croit ces souteneurs engagent de plus en plus Israël dans son processus infernal « non seulement criminel pour les palestiniens mais également suicidaire pour les juifs » (Pierre Stambul coprésident de l’UJFP)

Comme toutes les organisations associatives et politiques, et comme toutes personnes douée du sens de la mesure, nous militants de l’ATMF, nous ne manifestons pas contre nos frères et sœurs juifs qui, comme nous tous, aspirent à la paix, à la coexistence et au respect du droit international. Nous manifestons pour l’urgente protection du peuple palestinien, nous manifestons pour la justice, le droit et la paix, dans le respect mutuel de tous et de toutes; chrétiens, juifs, musulmans, croyants, non croyants…

Nous, militants de l’ATMF nous ne comprenons pas la position du Président de la République et le penchant de ce gouvernement pour interdire la liberté d’expression et de manifestation, pourtant inscrite dans la Constitution de la République d’égalité, de liberté et de fraternité.

Pourquoi cette interdiction dans la capitale frappe-t-elle l’expression des solidarités avec le peuple palestinien?
La position de François Hollande et de son premier ministre pourrait-elle nous étonner, sachant qu’Emmanuel Valls a déclaré, en juin 2011, dans une des radios, son lien de manière éternelle à Israël, et « que François Hollande a contacté, le 9 juillet, le premier ministre israélien pour lui apporter son soutien afin de prendre toutes les mesures pour protéger sa population, alors qu’au président de l’Autorité palestinienne, il dit s’inquiéter de la situation à Gaza et déplorer les nombreuses victimes des frappes aériennes » (communiqué de l’AFPS)
Mais, alors, qui protège les populations civiles de Gaza ? Qui protège le peuple palestinien ? Le Président de la République s’est-il à un moment posé cette question? Elle est où l’éthique de responsabilité ?

Elle est où l’éthique de responsabilité lorsque, le 1er juillet, le Président de la République, parfaitement dans son rôle, présente ses condoléances aux familles des trois jeunes colons assassinés, mais qu’il ne dit aucun mot sur les victimes palestiniennes? Qu’il n’ait aucun mot pour les familles des victimes palestiniennes est un grave manquement à l’éthique de responsabilité.

«Le soutien unilatéral de François Hollande à Israël est ahurissant», comme le note Edwy Plenel, «votre position foule aux pieds le droit international».
C’est une imposture, une imposture parce que l’injustice est flagrante.
Mais enfin! Qui colonise qui ? Qui terrorise qui? Qui assassine des enfants, des civils…? Qui détruit des maisons, des hôpitaux, des écoles…? Qui arrache des oliviers? Qui construit un mur de la honte? Qui pratique l’apartheid et l’humiliation? Qui judaïse Jérusalem ? Qui viole, depuis près d’un demi-siècle le droit international?

Elle est où l’éthique de responsabilité, lorsque la France s’abstient, le mercredi 23 juillet, pour l’envoi d’urgence, par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, «d’une commission chargée d’enquête sur les violations qui auraient été commises dans le cadre de l’offensive israélienne à Gaza, et pour exiger le respect du droit international dans les Territoires palestiniens occupés.»
Elle est où l’éthique de responsabilité concernant cette abstention, alors qu’on nous claironne constamment à propos d’autres affaires, qu’il faut laisser la justice faire son travail?
Nous parlons du pays des droits de l’homme, alors que dans toutes les démocraties occidentales les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien sont autorisées, que ce soit à Berlin, à Londres, à New York, à Vienne, à Bruxelles, à Amsterdam, etc.

Nous ne parlons pas des régimes arabes. Nous ne parlons pas de la Syrie, dont le criminel de guerre doit, normalement, rendre compte de ses crimes devant la Cour pénale internationale.

Nous ne parlons pas d’autres régimes qui devraient commencer (selon les vœux de Abou Ammar) par respecter leurs peuples en garantissant la liberté d’esprit; la liberté d’expression, de création, d’association, de circulation… sans oublier les droits fondamentaux; un revenu minimum d’existence, le droit à la santé, à l’éducation, à une justice digne de ce nom, au logement, au travail… Nous condamnons avec la plus grande fermeté la déportation et les menaces de mort des intégristes islamistes à l’encontre des chrétiens de Mossoul en Irak.

Nous parlons du pays des droits de l’homme dont nous sommes plutôt en droit d’attendre, au minimum, de contribuer à assurer la nécessaire et urgente protection du peuple palestinien, de respecter et de contribuer à faire respecter le droit international.

Nous parlons de la France et de cette grave entrave à la liberté d’expression et de manifestation à Paris. Cette entrave et cet alignement sur la politique criminelle d’Israël ne s’inscrivent-ils pas dans l’aveuglante lignée des chocs des civilisations mise en pratique par le criminel G.W. Bush en Irak ?

A Paris le 26 juillet 2014,

Le Conseil d’Administration de l’ATMF

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