Association des Travailleurs Maghrébins de France
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La Manche est déjà un cimetière

27 vies arrachées, 27 vies sacrifiées,

Peut-être plus ?

Ni deuil, ni répit,

Même pas  un temps,

Le temps de compter tous ces morts du désespoir

Non !

L’Europe est en mouvement pour faire face à l’urgence,

Pour relever le « défi migratoire »,

Pour se barricader, pour se défendre contre la Menace,

Frontex est la solution,

Frontex dont le budget, les moyens militaires, l’autonomie ont explosé,

Doit voir ses moyens  immédiatement renforcés,

FRONTEX dont les pratiques en termes de refoulements, de violences envers des exilés,

de violation des droits fondamentaux des personnes et du droit international sont mises en cause,

Frontex reste l’outil armé de la mise en œuvre du nouveau Pacte européen sur la migration et l’asile

 

Encore et encore les mêmes logiques sécuritaires des politiques migratoires européennes :

  • Restriction de la délivrance des visas,
  • Construction de murs et de clôtures,
  • Contrôle militarisé des frontières,
  • Renvoi forcé dans les pays d’origine,
  • Sous-traitance du contrôle migratoire à des États répressifs

 

Pourtant, la solution est à portée de main :

  • Fin de la présence des grandes puissances dans les pays pauvres de leurs richesses,
  • Fin des spoliations de leurs mines et ressources énergétiques,
  • Fin des guerres provoquées, menées ou entretenues,
  • Et donc fin des traversées au péril de leur vie,
  • Et donc plus de cimetières maritimes

Ni en Méditerranée, ni en Manche

 

 

ATMF

Conseil d’Administration, 26.11.2021

 

 

 

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Festival des Migrations • 30/09/2017 Place Gutenberg • Strasbourg

Nos revendications restent les mêmes et nous affirmons avec force :

L’urgence d’agir au niveau national et européen en réaffirmant l’intangibilité du droit international : les pays membres de l’Union Européenne ont signé la Convention de Genève sur le statut des réfugiés à savoir

  • Le droit de quitter tout pays, y compris le sien (article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, article 12 du Pacte international relatifs aux droits civils et politiques, dont les Etats membres de l’U.E. sont tous signataires)
  • Le droit d’asile (articles 31 et 33 de la Convention de Genève, article 18 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne)
  • Ce droit est entravé par l’Union Européenne qui tente de repousser ses frontières encore plus au sud et se rend ainsi complice de violations des droits humains lorsqu’elle soustraite le contrôle des personnes migrantes à la Libye et aux pays du Sahel.
  • Seule une application effective de cette convention, notamment par la délivrance de visas, permettra d’éviter les drames en Méditerranée. Des frontières fermées rendent la migration plus difficile, plus coûteuse et plus dangereuse ; elles ne l’empêcheront pas
  • Depuis 2000, l’Union Européenne a dépensé plus de treize milliards d’euros pour sécuriser, surveiller, contrôler ses frontières extérieures.
  • En pure perte sur la même période, migrants et réfugiés ont dépensé plus de quinze milliards d’euros pour les franchir !
  • L’Union Européenne ne doit pas confier la responsabilité des réfugiés (politiques, économiques ou climatiques) aux pays non-européens qui ne leur assurent aujourd’hui aucune protection effective. Cela pousse des personnes fuyant les conflits, comme les Syriens, à prendre la mer au péril de leur vie.
  • Les investissements économiques et l’aide au développement aux pays du Sud de la Méditerranée ne doivent pas être conditionnés à la mise en place des dispositifs de contrôle de flux migratoires, mais s’inscrire dans une dynamique d’égal à égal.
  • C’est bien la fermeture des frontières qui tue des hommes et des femmes sur le chemin de l’exil, car si les frontières étaient ouvertes, tous ceux qui veulent atteindre l’Europe, tous ceux qui en ont besoin pour sauver leur vie ou l’améliorer, pourraient arriver par avion ou par des routes sûres, sans avoir besoin de risquer leur vie en mer ni de débourser des sommes colossales pour franchir cette frontière.

Incapable de développer une véritable politique commune en matière d’asile et d’immigration, l’Union européenne ne fait rien d’autre qu’alimenter les affaires des passeurs, dont l’activité est aujourd’hui devenue le troisième trafic du monde en termes de chiffre d’affaire, derrière la drogue et les armes. Ce sont les passeurs qui désormais déterminent qui arrive en Europe, à quel endroit et à quel prix !

Ce changement de vision est urgent. Nous voulons une politique européenne d’asile et d’immigration basée sur le respect des droits des personnes migrantes plutôt que sur la répression. Nous réaffirmons la nécessité de construire une gouvernance alternative au modèle européen actuel. Ce chantier appelle d’une part, une réflexion approfondie avec des nouveaux acteurs incluant les collectivités locales, les universités, les réseaux de migrants et d’autre part, à porter un intérêt aux divers modèles migratoires alternatifs en cours dans d’autres parties du monde (l’Asie, l’Amérique latine, l’Afrique)

LE COLLECTIF POUR UNE AUTRE POLITIQUE MIGRATOIRE dont fait parti l’ATMF