À la mémoire de Brahim Bouarram et toutes les victimes de crimes racistes

Rassemblement le 1er mai 2024

de 11h à 12h

au Pont du Carrousel – 75001 Paris

 

Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, 29 ans, profitait d’une journée ensoleillée sous le pont du Carrousel. Il ne savait pas qu’on allait le précipiter dans la Seine et mettre fin à ses jours. Les assassins venaient de quitter le défilé du Front National. La haine raciste fomentée par le FN a armé les mains de ses assassins.

Depuis, d’autres noms se sont ajoutés à la liste sinistre des victimes de crimes racistes.

C’est à sa mémoire et à celle de toutes les victimes du racisme dans ce pays, en souvenir de la souffrance de leurs proches que nous nous rassemblons ici, sur le lieu du crime innommable, le 1er mai de chaque année.

Et c’est dans le contexte d’un processus d’extrême droitisation créée par la banalisation des idées racistes, que cette commémoration a lieu. Sous prétexte de la diffusion du racisme dans notre société, le débat des européennes se polarise une fois de plus, encore aujourd’hui, autour du foulard, de la laïcité, du séparatisme, du périple migratoire, du communautarise, de l’assistanat, de la sécurité et de l’ordre républicain.

Ces surenchères sont portées par des chefs d’état, des ministres, des leaders politiques, des médias et non par les mouvements sociaux. Ces derniers ont pour préoccupations : le pouvoir d’achat, la redistribution, la dégradation du système éducatif et du système de santé.

C’est bien le racisme d’en haut qui engendre celui d’en bas. Comme dit Bourdieu, « Ce racisme de l’intelligence est un racisme de classe dominante, qui produit un discours de justification de leurs propres privilèges et de l’ordre social qui domine ».

Le racisme comme idéologie et comme rapport social, montre qu’une partie des classes populaire et laborieuses a basculé dans la haine de l’immigration et de ses descendants, les considérant à l’origine de tous ses maux.

Ce ne sont pas les immigrés et leurs descendants le problème.

Ce sont ceux qui font le choix de ne pas s’attaquer à ce qui produit de la précarité.

Ceux qui font le choix de ne pas toucher à la structure du système inégalitaire, tout en donnant l’illusion d’agir contre un bouc-émissaire : l’immigration, les musulmans, les réfugiés…

Ceux qui remettent en cause les acquis sociaux

Ceux qui bafouent la démocratie

Ceux qui violentent les manifestants

Ceux qui criminalisent la solidarité avec le peuple palestinien

 Nous, citoyens et organisations fidèles aux combats pour la défense des droits fondamentaux des personnes, aux valeurs de nos convictions et à nos principes universalistes, nous continuons la lutte contre les rapports sociaux racistes, base de l’idéologie raciste et de division, la lutte contre toutes les formes de racisme.

Le combat contre le racisme impose le combat contre l’exploitation, comme le combat contre l’exploitation exige le combat contre le racisme.

Ce n’est qu’en s’engageant avec résolution, toutes et tous que nous rendons justice à Brahim Bouarram et à toutes les victimes des violences racistes et des violences des classes dominantes.

 

Signataires :

ATMF, LDH, MRAP, ACDA, ACDR, ADTF, AFAPREDESA, AMF, ASDHOM, AMDH-Paris, APCV, ATF, AFA-Paris, Attac Paris Centre, COPAF, Comité Vérité et Justice Ali ZIRI, CRLDHT, CEDETIM/IPAM, CORENS (Collectif Régional pour la Coopération Nord-Sud – Hauts de France), CIBELE (Collectif Régional pour la Coopération Nord-Sud – Ile de France), CIVCR (Collectif Ivryen contre le racisme), DAL, Droit devant ,FASTI, Femmes Egalité, Femmes Plurielles, FTCR, FUIQP, GISTI, L’ACORT, Fondation Frantz Fanon, L’Institut Mehdi Ben Barka – mémoire vivante, RAAR, REMCC, Rejoignons-Nous, Résister Aujourd’hui, UJFP, UTAC, UTIT,

Le Sneps.pjj.FSU, Union Syndicale Solidaires, EELV, Ensemble!, La France Insoumise, Génération.s, PCF, PEPS-Pour une Ecologie Populaire et Sociale, PCOF, NPA