Association des Travailleurs Maghrébins de France
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La réponse de l’ATMF à Rodolphe GRANIER, élu municipal du « Groupe Changer Paris »

« On domine plus facilement les peuples, en excitant leurs passions qu’en s’occupant de leurs intérêts. »

Gustave Le Bon – 1913

« La loi « Séparatisme », est une Menace pour Tous.

Elle participe d’un « renforcement global du contrôle de l’ordre social ».

Elle renoue avec les pratiques d’allégeance.

Elle s’éloigne de la République ».

Notre association l’a affirmé dans son communiqué du 02 avril 2021

Rodolphe GRANIER, élu municipal du « Groupe Changer Paris », l’a illustré par son intervention, lors de la séance du conseil de Paris, du 15 avril 2021.

Il a demandé la suppression de la subvention accordée à notre association.  Le motif évoqué est que l’ATMF est une « association politique ». Et pour preuve, il cite les communiqués qu’elle a publiés :

  • contre le royaume du Maroc et la répression de l’état à l’encontre du Hirak du Rif
  • contre l’annexion des territoires palestiniens
  • sur le 17 Octobre 1961
  • sur les violences policières
  • sur la « loi séparatisme »

Ainsi, la loi « conforter les principes de la République », ouvre la voie à des surenchères hautement dangereuses pour le droit démocratique de tous les citoyens de France, et particulièrement de ceux issus de l’immigration et leurs enfants français.

Alors, pour quel modèle de république œuvre-t- on pour l’ensemble des citoyens, quand on défend une monarchie totalitaire et la répression de ceux qui se battent pour « la liberté et l’égalité» ?

Qu’en est-il de la liberté d’opinion ?  Les associations défendant les droits des immigrés et de leurs enfants, seraient exclues de ce droit ? De quel « universalisme » républicain, peut-on se revendiquer, dans ce cas ?

La politique constitue-t-elle un délit de « séparatisme » pour certains citoyens, quand elle est une preuve d’implication dans la vie de la cité pour d’autres ?

Pour notre association, il s’agit d’une volonté d’instaurer une police de la pensée, en agitant le chantage aux subventions. Exclure du champ politique, une association agissant sur les questions relatives à l’immigration, relève d’une logique d’exclusion de l’égalité des droits et de domination.

Les déclarations répétées de Rodolphe GRANIER ne sont pas un fait isolé. Elles participent, dans un contexte de crise économique et sociale sans précédent, puis de préparation des élections présidentielles,  au déploiement d’un climat idéologique caractérisé par une Lepénisation des esprits. Reprendre des concepts d’extrême-droite ou issus du passé colonial, devient un moyen de capter des voies à l’extrême droite. Un exercice auquel se livre une frange de la droite, mais pas uniquement.

Pendant que l’on stigmatise une partie des citoyens en les désignant comme un danger pour la république, des prérogatives plus larges pour réprimer les protestations populaires sont octroyées. Pour les uns, c’est la loi « séparatisme », pour tous, c’est la loi sur « la sûreté globale ».

L’ATMF restera résolument attachée, à la défense des droits, des libertés  de tous  ceux qui en sont privés, et là où ils sont bafoués, « sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.

L’ATMF continuera « à s’occuper des intérêts » de tous sur une base d’égalité et de justice sociale.

 

Atmf, 19 avril 2021

 

 

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Nulle part de place pour le racisme, pour la violence policière non plus !

TROP C’EST TROP !

Les insultes racistes, le tabassage de la personne interpellée, lundi 27 avril, à l’Ile Saint Denis, n’est pas un fait isolé. C’est la réalité vécue par les citoyens de seconde zone, habitants et jeunesse des quartiers populaires, ceux dont un grand nombre continue, sans moyens de protection adéquats, à assurer nos besoins de première nécessité, mettant quotidiennement, leurs vies en jeu.

A la VIOLENCE de leurs conditions de vie,  se rajoutent la VIOLENCE des discriminations, la VIOLENCE des contrôles au faciès, la VIOLENCE des humiliations, des insultes, des injures racistes, la VIOLENCE des coups qui pleuvent à plusieurs, la VIOLENCE de la garde à vue et le début d’un dossier judiciaire. Tel, est le témoignage récurrent de ceux qui  dénoncent ces faits, sans qu’aucune crédibilité ne soit donnée à leur parole face à des détendeurs de l’autorité.

Au nom de faire respecter les mesures de confinement, de multiples exactions physiques et propos racistes, sont rapportés : Le 18 mars, à Asnières-sur-Seine, à Villeneuve-Saint-Georges puis à Ivry-sur-Seine, des policiers assènent des coups de poing à des jeunes ; à Grigny, des policiers en moto renversent un habitant , puis à Strasbourg , Sofiane, 19 ans, est tabassé, doigts dans les yeux, coups de poing, coups de rangers dans la tête ;  le 19 mars, à Aubervilliers, on a tiré au taser sur Ramatoulaye jeune maman de 19 ans ; le 23 mars , aux Ulis, en Essonne, Yassin, 30 ans reçoit des claques, de coups de crosse et de flashball dans la tête ; le 24 mars, au même endroit, Sofiane 21 ans,  est frappé violemment avec des coups de matraque télescopique, des coups de pieds ;  le 8 avril à Béziers, Mohamed Helmi Gebsi, 33 ans perd la vie; le 10 avril à St-Pierre-des-Corps, Mohamed, 26 ans, est passé à tabac ; le 18 avril un jeune en moto, percuté par la porte de la voiture de la police, a la jambe gravement blessée … Quelques exemples …

Les émeutes d’avril  comme celles d’avant, ont comme point commun, l’explosion d’une colère longtemps contenue suite aux brimades et au non droit, face auxquels la justice ne semble pas possible. . Brandir les  « antécédents » d’une personne ne peut justifier la violence et le racisme. L’émeute devient une réponse à l’écrasement, l’expression d’une dignité retrouvée, ne serait-ce que l’espace de quelques heures, et quelque soit le prix. C’est ce que revendiquent ces jeunes des quartiers populaires : le droit au droit, le droit à l’égalité de traitement, les pauvres comme tous les autres, en banlieue comme dans les centres villes.

 

Le racisme est un délit. Le racisme est une Violence. Le racisme et la violence constituent un double délit. Exercés par des policiers, des représentants de l’autorité, ils menacent les valeurs de la république. Nous réclamons la justice et non l’exemplarité. Nous exigeons la fin de l’impunité. Les policiers qui usent de leur pouvoir pour enfreindre la loi doivent être sanctionnés. Le recrutement et la formation au sein de la police doivent faire l’objet d’une approche respectueuse des droits des citoyens.

L’urgence sanitaire ne peut être un prétexte à l’établissement de l’état de non droit.  La contravention ne doit pas devenir un délit condamnant les quartiers populaires à la double peine.                                           

Paris, le 28 avril 2020

ATMF

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Contre les actes antisémites, contre leur instrumentalisation, pour le combat contre toutes les formes de racisme

Nous soussignés associations, partis, syndicats, indépendants, sommes toutes et tous activement impliqués dans la lutte contre le racisme sous toutes ses formes. La lutte contre l’antisémitisme fait partie à part entière de notre combat antiraciste. Nous condamnons fermement les actes antisémites, qui surgissent dans un contexte social et politique particuliers.

Malgré l’ampleur du dispositif de répression policière et judiciaire déployé contre les Gilets jaunes par l’État, le mouvement continue de bénéficier d’un fort soutien populaire. Il n’est pas homogène et révèle une effervescence sociale. Face à un gouvernement déterminé à ne pas répondre aux attentes sociales, il reflète la société française et ses contradictions et a largement évolué dans ce qu’il porte depuis le mois de novembre.

La séquence que nous vivons est par conséquent confuse. Si des éléments d’extrême-droite sont encore présents, le mouvement montre bien qu’ils sont loin d’être hégémoniques et capables d’en prendre le contrôle, en l’état actuel. Politiquement, mais aussi physiquement, les groupes d’extrême-droite sont mis à l’écart, comme cela a pu être constaté à Lyon, Paris, Toulouse ou encore Bordeaux. Plus le mouvement perdure, plus l’espace auquel l’extrême-droite pouvait prétendre durant les premières semaines semble se rétrécir. Parallèlement, les contacts et convergences avec des syndicats, des collectifs antiracistes, de sans-papiers, de soutien aux migrants se renforcent.

Les tags antisémites du week-end du 9 Février comme la dégradation du lieu de mémoire d’Ilan Halimi s’inscrivent dans le contexte de cette période de brouillage politique et informatif. Une période qui favorise la résurgence d’un racisme identitaire rappelant celui de l’entre-deux guerres. Ces actes antisémites portent bien la signature idéologique de l’extrême-droite nostalgique du nazisme (croix gammés, croix celtiques, « juden » etc.). Ils témoignent de la progression de la dialectique d’extrême droite à l’échelle nationale et planétaire dans un contexte d’aggravation des inégalités sociales. Or le gouvernement et ses alliés ont choisi d’instrumentaliser ces actes contre les Gilets jaunes, dénonçant leur supposée violence, antiparlementarisme et antisémitisme.

Pourtant, c’est bien ce gouvernement qui, récemment, entreprenait de réhabiliter le Maréchal Pétain, chef du régime collaborationniste de Vichy. C’est bien cette même classe politique qui trouvait si peu à redire des hommages rendus à Maurras ou à Céline, écrivains violemment antisémites. L’antisémitisme est une affaire bien trop grave pour la laisser à celles et ceux qui, jour après jour, s’emploient à stigmatiser et à réprimer les minorités. Le sommet du cynisme est atteint lorsque, déjà, nous pouvons percevoir le glissement dangereux consistant à attribuer la montée de l’antisémitisme au « communautarisme musulman », comme n’a pas manqué de s’y adonner un Eric Ciotti hélas pas isolé. Le racisme structurel n’est ni le fait des Gilets jaunes, ni le fait des minorités. Il est celui de l’État qui organise une société inégalitaire et violente.

Nous n’acceptons pas la manipulation dégradante de la lutte antiraciste par tous ceux qui, le plus souvent, ont favorisé le racisme. Nous luttons contre le racisme sous toutes ses formes, nous n’oublions pas non plus tous les actes racistes et toutes les violences policières islamophobes, négrophobes, rromophobes, visant les asiatiques, les personnes LGBT. Ce que disent les chiffres depuis des années tient en une phrase : le racisme avance en France et en Europe. Nous ne manifesterons pas ni ne participerons à la grand-messe organisée par les forces et partis politiques, ceux qui se disent progressistes avec ceux qui s’inscrivent contre le mouvement social, et qui affirment ensemble : « le racisme, ce n’est pas la France. » Cet « antiracisme », vidé de sens social et politique, est celui des pompiers pyromanes. L’antiracisme que nous revendiquons reconnaît la responsabilité politique du gouvernement français et des forces politiques alliées qui défileront avec lui. Manifester contre le racisme avec ceux qui, LREM en tête, en sont responsables et l’instrumentalisent relève pour nous de la contradiction et de la faute politique. Nous affirmons que cela ne peut être que contre-productif.

Nous ne nous laisserons pas prendre en otage entre les instrumentalisations du gouvernement ou celles des officines et ambassades poursuivant un agenda n’ayant rien à voir avec le combat contre le racisme et l’antisémitisme. Notre refus de la haine antisémite comme de toutes les haines raciales nous l’exprimerons sur un terrain dégagé de tout ce qui produit et entretient ces haines. Le mouvement anti-raciste ne servira pas de caution pour salir les Gilets jaunes. La période est dangereuse nous en sommes conscients, et une sortie de crise qui se contenterait de rétablir l’ordre, serait porteuse de conversion à la haine raciale et au fascisme. Les mobilisations exigent des réponses sociales et démocratiques. La responsabilité gouvernementale est totalement engagée.

 

Nous appelons à manifester contre les actes antisémites, contre leur instrumentalisation, contre le racisme sous toutes ses formes :

 

 

Mardi 19 février à 19h

Place Ménilmontant Paris 75020

(M° Ménilmontant)

 

 

Premiers signataires :

UJFP, PIR, Collectif Rosa Parks, ATMF, FTCR, Femmes plurielles, Fondation Frantz Fanon, AFPS 63, AFPS Paris 14-6, AFPS Paris Sud, Action Antifasciste Paris-Banlieue, FUIQP, Argenteuil Solidarité Palestine, Comité Adama, CEDETIM/IPAM, AFD International, Urgence notre police assassine (UNPA), NPA, Le temps des lilas…

 

 

Personnalités :

Ivar Ekeland (mathématicien), Ahmed Abbes (mathématicien), Sonia Dayan-Herzbrun (sociologue), Stathis Kouvelakis (philosophe), Julien Thery (historien), Maryse Tripier (sociologue), Véronique Bontemps (anthropologue), Gustave Massiah (économiste), Catherine Samary (économiste), Judith Bernard (metteure en scène), Dominique Grange (artiste chanteuse), Alain Gresh (journaliste), François Gèze (éditeur), Barbara Glowczewsky (anthropologue), Geneviève Sellier (professeur emerite), Patrick Simon (démographe), Nicolas Frize (compositeur), Yves Chilliard (biologiste), Michel Harris (mathématicien), Taoufiq Tahani (mathématicien, président d’honneur de l’AFPS), Ugo Palheta (sociologue et membre du NPA), Laurent Lévy (essayiste), Saïd Bouamama (sociologue), Kader Attia (écrivain), Isabelle Cambourakis (éditrice), Alima Boumediene Thiery (avocate), Dominique Vidal (historien et journaliste), Olivier Le Cour Grandmaison (universitaire), Didier Epsztajn (animateur du blog « entre les lignes entre les mots »), Patrick Silberstein (mèdecin et éditeur), Alain Cyroulnik (éducateur syndicaliste), Philippe Cyroulnik (critique d’art), Bernard Dreano (militant associatif), Thierry Labica (études britanniques), Marie Hélène Bacqué (sociologue), Rony Brauman (médecin et enseignant), Hubert Krivine (physicien), Ron Naiweld (historien), Daniel Mermet (journaliste), Irène Jami (professeure d’histoire), Alain Bertho (anthropologue), Armelle Andro (démographe), Michel Maric (économiste), Julien Talpin (sociologue), Toni Negri (philosophe), Nacira Guénif (sociologue), Alexis Cukier (philosophe), Michelle Guerci (journaliste), Fabien Marcot (graphiste), Michaël Löwy (sociologue), Eric Hazan (éditeur), Eyal Sivan (cinéaste et professeur AHK), Christine Delphy (sociologue et militante féministe), José Luis Moraguès (psychologie clinique et psychopathologie, militant antiraciste ), Simone Bitton (cinéaste), Philippe Poutou (porte parole du NPA), Christine Poupin (porte parole du NPA), Olivier Besancenot (porte parole du NPA), Louis Weber (éditeur), Isabelle Garo (philosophe), Anne Jollet (historienne), François Burgat (politologue)…

 

http://www.atmf.org/wp-content/uploads/2019/02/appel-version-finale-21-02-2018.pdf

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Réunion publique – Vérité et Justice pour Hocine Bouras

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Le 26 août 2014, Hocine Bouras, qui avait alors 23 ans, a été tué d’une balle dans la joue sur l’autoroute A35 par un gendarme, alors qu’il était menotté et en situation de transfert vers le tribunal de Colmar.

La famille de Hocine n’a appris la mort de ce dernier que plus tard par le journal local.

Elle n’a eu de cesse depuis de demander que Vérité et Justice soient faites sur ce meurtre en se portant partie civil au procès.

Un premier non-lieu sera requis par le parquet à la fin novembre,en pleine promulgation de l’état d’urgence, et sera confirmé en janvier.

Cette annonce de non-lieu est insupportable, car elle vient confirmer l’existence d’un permis de tuer dans l’institution policière,soutenu par l’institution judiciaire.

Les crimes policiers visent, principalement, les jeunes non-blancs issus des quartiers populaires. Ils témoignent d’un racisme d’Etat dont la police est le bras armé.

En clair, il y a en France des morts – et donc aussi des vies – qui ne comptent pas !

En effet, le non-lieu est le lot de la plupart des affaires, aussi différentes soient-elles, concernant les tué.e.s par la police (qui se dénombrent officiellement à plus d’une dizaine par an) : Lamine Dieng, Amadou Koumé, Amine Bentounsi, Wissam El Yamni, Mourad Touat, Ali Ziri, Abdoulaye Camara, Lahoucine AIT Omghar, Nabil Matboul, Youcef Mahdi, Bertrand Nzabonayo,……

La famille de Hocine, soutenue par des militant.e.s locaux et d’autres collectifs luttant contre les crimes policiers, décide de ne pas baisser les bras en faisant immédiatement appel de cette décision de justice.

Le rendu du jugement d’appel sera le 07 juillet.

Elle a aujourd’hui conscience que seule la construction d’un rapport de force collectif lui permettra de renforcer cette lutte, et décide ainsi de créer le 28 mai 2016 le « Collectif Vérité et Justice pour Hocine Bouras ».

En vue de pouvoir échanger sur les enjeux de ce collectif, ses besoins financiers et pratiques, ses actions, ses axes de travail et d’investigation, et permettre à chacun et chacune qui le souhaitent, de soutenir ou de s’y impliquer au mieux, nous organisons :

– une réunion publique le vendredi 17 juin 2016 à 19h à la Maison des Association, 1a place des Orphelins, Strasbourg

– une manifestation le samedi 25 juin à Colmar

En ces temps où les quartiers populaires et le mouvement social ne comptent plus son lot d’arreté.e.s, d’enfermé.e.s, de tabassée.e.s, de blessé.e.s graves, de mutilé.e.s, voir de tué.e.s par l’action et l’armement des forces de l’ordre, il est :

– Urgent de s’organiser face à l’impunité policière,
– Urgent de faire cesser ce cortège de vies brisées,
– Urgent d’affirmer une solidarité matérielle et politique pour lutter contre l’indifférence et la normalisation des crimes policiers,
– Urgent de lutter contre les politiques sécuritaires et la justice à deux vitesses !

Tant qu’il n’y aura pas de justice, Il n’y aura pas de paix !

collectifHocineBouras@gmail.com

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Communiqué de presse : Collectif Vérité et Justice pour Hocine Bouras – communiqué 28 mai 2016

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Ali Ziri – rejet du pourvoi en cassation : NON-LIEU définitif !

ob_75b3e5_145100-0Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri.
17/02/2016

Communiqué de presse.

Mardi 16 février, la Cour de cassation a décidé de valider le non-lieu, dans l’affaire Ali Ziri, prononcé par la Cour de Rennes en décembre 2014, contrairement à sa première décision du 18 février 2014, où elle avait cassé le non-lieu confirmé par la Cour d’appel de Versailles.
Cette décision est incompréhensible, dans la mesure où la Cour de Rennes n’a pas répondu aux questions soulevées par la Cour de cassation qui estimait que la chambre de l’instruction n’avait pas « légalement motivé sa décision », et avait donc ordonné que l’affaire « soit à nouveau jugée, conformément à la loi ».
Ni les recommandations, ni le dépaysement à Rennes n’avaient empêché la nouvelle chambre de l’instruction de faire fi des recommandations de la Cour de cassation. La Cour d’appel de Rennes s’était opposée au parquet en confirmant l’ordonnance du non-lieu rendu en 2012 par le juge Jean-Marc Heller.

Cette décision de justice n’est pas la seule à susciter colère et incompréhension. Récemment, une autre affaire de violences policières a été jugée aux assises de Bobigny. Le policier qui comparaissait pour avoir tué un jeune homme d’une balle dans le dos a été acquitté, alors même que ses collègues venus témoigner en sa faveur ont reconnu avoir menti sous serment lors de leur témoignage. Ils ont ainsi compromis grandement leur propre version, prétendant que leur collègue avait agi en état de légitime défense, alors même que quatre témoins invalidaient sa version des faits, alors même que le procureur général avait requis contre lui une peine de cinq ans d’emprisonnement avec sursis assortie de mesures de soins. Lors de son réquisitoire le procureur précisa « Je ne crois pas à la légitime défense ».
Précisons également que le président du tribunal n’était autre que le juge Jean-Marc Heller, le magistrat qui avait décrété le premier non-lieu dans l’affaire Ali Ziri.

En France, pays des droits de l’Homme, nous avons une justice à deux vitesses. Ainsi, dans le procès des salariés de Goodyear, huit travailleurs ont écopé de 24 mois de prison, dont 9 ferme, et 5 ans de mise à l’épreuve, alors que les 2 cadres séquestrés avaient retiré leur plainte. D’un côté, on acquitte après un meurtre, de l’autre on condamne à la prison  des syndicalistes qui défendaient leur emploi.
Dans l’affaire Ali Ziri, la décision de la Cour de cassation, qui confirme le non-lieu inique après l’avoir, dans premier temps cassé, nous incite à penser qu’il y a bien deux poids deux mesures dans notre justice. Lorsqu’on est policier, on est au-dessus de la justice, au point qu’on peut se permettre d’ignorer la loi.
Lorsqu’on est un simple citoyen, de surcroît d’origine maghrébine, on reste en dessous de la loi, au point que la justice ignore vos droits.

Ce dernier et définitif non-lieu, reçu en période d’état d’urgence, après  six ans de procédures, ne met pas fin à notre combat contre les violences policières et leur impunité.
Nous restons mobilisés pour que Vérité et Justice soient faites pour Monsieur Ali Ziri, ce chibani mort  aux  mains de la police en juin 2009, et solidaires du combat des familles de toutes les autres victimes et des collectifs qui les soutiennent.

Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri, c/o ATMF, 26 Bd du Général Leclerc, 95100 Argenteuil.

Contacts : Omar Slaouti (0698299792)
Elise Languin (0683323369)

 

Ali Ziri – communiqué de presse mardi 16 février 2016