Association des Travailleurs Maghrébins de France
10 rue Affre - 75018 Paris
01 42 55 91 82 national@atmf.org

By

CONTRE LES ATTAQUES DE LA CENTRALE SYNDICALE

L’ATMF se joint à l’appel de soutien à l’UGTT et à la condamnation des agressions dont elle a été victme.
L’ATMF, tout en dénonçant ces agressions, et en exigeant leur arrêt, demande le respect de toutes les formes d’expression démocratique en Tunisie.
L’ATMF exige le respect des libertés fondamentales et particulièrement la liberté syndicale dont le droit de grève fait partie intégrante et la liberté d’expression.
L’ATMF demande aux pouvoirs publics d’assumer leurs responsabilités et de protéger les syndicalistes de l’U.G.T.T. des attaques de ces milices aux ordres de la contre révolution qui veut la saborder.

ATMF – Bureau National
Paris 26.02.2012

==================================================

Paris, le 25 février 2012

L’Union générale tunisienne du travail (U.G.T.T.) subit depuis quelques jours des attaques de milices intégristes et salafistes ayant eu pour cibles les locaux de la centrale syndicale à travers le pays dont le siège national à Tunis.

L’U.G.T.T. considère que l’objectif poursuivi par ces «agressions orchestrées et systématisées contre l’intégrité de la plus ancienne des organisations de la société civile tunisienne » est de nuire à la centrale syndicale, de ternir son image aux yeux de l’opinion publique et de jeter le discrédit en l’accusant de bloquer l’économie du pays par son soutien aux mouvements sociaux.

Les attaques contre la centrale syndicale ont commencé à la suite de la grève générale des agents municipaux, par des dépôts d’immondices devant les locaux syndicaux puis par des tentatives d’incendie, de mise à sac et de dégradations des sièges des ses sections locales et régionale de Fériana, Le Kef, Kairouan, Monastir et Menzel Bouzelfa. L’U.G.T.T. est pleinement dans son rôle, celui de défendre les droits des travailleurs et travailleuses tunisien(ne)s dans leur lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Le lui reprocher relève d’une volonté d’étouffer l’action syndicale dont elle est le garant.

L’U.G.T.T. a dénoncé ces dérives et a «averti contre les dangers de monter l’opinion publique contre l’U.G.T.T. par certaines parties au pouvoir qui visent à instaurer une nouvelle dictature dans le pays et à tous les niveaux ». Ces attaques constituent une mise en cause du droit de grève, droit constitutionnel, et de la lutte des travailleur(se)s pour l’amélioration de leur condition et en vue de la satisfaction de leurs revendications légitimes.

Ces attaques contre l’U.G.T.T. font partie d’un processus et ont été précédées par des campagnes médiatiques de déstabilisation subies par la centrale syndicale depuis le 14/01/2011. Elles font partie d’un processus d’incrimination des luttes sociales et des agressions répétées des diplômés chômeurs, des journalistes, des médias, d’universitaires, des intellectuels, des organisations démocratiques et de mise en cause du droit de manifestation. Cela montre la volonté délibérée des forces de la contre révolution de saboter le processus démocratique issu de la Révolution tunisienne et de mettre en cause les acquis du peuple tunisien.

Il n’y a plus de doute, ces agressions systématiques des forces du progrès et de la démocratie ont pour seul objectif la mise au pas du peuple tunisien et de la société civile démocratique et en particulier l’U.G.T.T.

Nous, signataires :

Ø Dénonçons le silence assourdissant du gouvernement et certaines de ses composantes qui se rendent complices et comptables de la dégradation du climat social et politique dans le pays.

Ø Exigeons l’arrêt des agressions contre l’U.G.T.T. et demandons le respect de toutes les formes d’expression démocratique en Tunisie.
Ø Nous exigeons aussi le respect des libertés fondamentales et particulièrement la liberté syndicale dont le droit de grève fait partie intégrante et la liberté d’expression.
Ø Demandons aux pouvoirs publics d’assumer leurs responsabilités et de protéger les syndicalistes de l’U.G.T.T. des attaques de ces milices aux ordres de la contre révolution qui veut la saborder.

Premiers signataires :
ADTF – ATF – CRLDHT – Dynamique Citoyenne des Tunisiens à L’Etranger (DCTE) – Ettajdid / France Ettakatol/France – FTCR – MCTF – PCOT/France –PDP/France – PTT/France – UTIT-IdF –

METTING DE SOUTIEN à L’U.G.T.T.

JEUDI 1er MARS 2012 à 18H30

Salle jean Jaurès, Bourse du Travail 3 rue du Château d’eau – Métro République

Avec la présence d’un membre dirigeant de l’U.G.T.T.

https://picasaweb.google.com/114600362942396530293/CONTRELESATTAQUESDELACENTRALESYNDICALEUGTT#

By

7ème édition de la Semaine Anticoloniale

C’est en dénonciation de la loi du 23 février 2005 sur «l’apport positif de la colonisation» qu’est née la Semaine Anticoloniale.

Le 23 Février 2012 s’ouvrira, à l’initiative de Sortir du Colonialisme la 7ème édition de la Semaine Anticoloniale, qui se conclura le 17 mars par une Marche Solidaire des peuples en lutte co-organisée avec le collectif D’ailleurs Nous Sommes d’Ici.

2012, année de la célébration du cinquantenaire de l’anniversaire de l’Algérie, au centre du programme de cette Semaine Anticoloniale, et dont le coffret de 4 CD: Algérie Musiques Rebelles, en prévente sur le site, fait entendre les chants.

De nombreux évènements vont s’y tenir: colloques, projections de films, concerts, et La Bellevilloise accueillera le Salon Anticolonial, au cours duquel seront décernés les prix du livre anticolonial, du Colonialiste de l’année et celui de la Françafrique.

La Semaine déborde enfin du cadre parisien Paris pour s’ouvrir en régions, avec de nombreuses initiatives, festives ou militantes.

Le programme détaillé est consultable sur le site : www.anticolonial.net

<img729|center>

By

APPEL CITOYEN DES RESIDENTS ETRANGERS AUX CANDIDATS AUX ELECTIONS PRESIDENTIELLES ET LEGISLATIVES

Nous, résidents étrangers extra communautaires, bien que participant
pleinement à la vie culturelle, sociale, économique, écologique et solidaire de la Cité, demeurons toujours exclus du droit élémentaire à la participation démocratique, à savoir le droit de vote et d’éligibilité
aux élections locales.

Respectueux des lois républicaines, et contribuant au rayonnement de la société française, nous demandons ce socle légal afin de pouvoir faire exister notre choix.

Sans égalité civique, il est impossible d’imaginer une avancée sérieuse vers un nécessaire « mieux vivre ensemble » et un gain en cohésion sociale qui bénéficiera à une République ayant plus que jamais besoin de davantage de liberté, d’égalité, de fraternité et de justice.

La citoyenneté, c’est-à-dire le droit à une parole politique, se situe sur le même rang que le droit à la santé ou au logement. Dans une démocratie, ce droit est indissociable de l’individu.

Rien n’empêche que dans les collectivités locales les étrangers puissent disposer des modalités nécessaires pour faire valoir leur citoyenneté.

Dans nos territoires, la citoyenneté de résidence peut ouvrir la voie à une intégration qui serait pleine et volontaire. Ayant choisi de vivre en France, nous voulons être considérés comme des citoyens à part entière là où nous résidons.

Le Sénat, le 8 décembre dernier, a voté un texte donnant le droit de vote et d’éligibilité aux résidents étrangers aux élections communales. Aujourd’hui, nous voulons interpeller les candidats aux élections présidentielles et législatives, pour qu’ils s’engagent à voter un texte
de loi qui accordera enfin aux résidents étrangers extra communautaires le droit de vote et d’éligibilité aux élections locales.

Les résidents étrangers membres du Conseil Français de la Citoyenneté de Résidence

<img728|center>

By

ILS VEULENT ENTERRER LA VERITE !

Suite au décès de Monsieur Ali Ziri, 69 ans, mort à Argenteuil, le 11 juin 2009,

Suite à « un arrêt cardio-circulatoire d’origine hypoxique, généré par suffocation et appui dorsal »,
dit l’Institut médico-légal de Paris, le 24 juillet 2009,

Suite à son interpellation par la police nationale d’Argenteuil, 2 jours avant, le 9 juin 2009, avec son
ami Arezki Kerfali,

Suite au « manque de discernement des policiers interpellateurs qui n’étaient pas sans conséquence
sur l’état de santé de Monsieur Ziri » et suite au « traitement inhumain et dégradant », selon l’avis
de la C.N.D.S., dont ont été victimes les deux sexagénaires,

Suite au refus des juges d’instruction d’auditionner les policiers interpellateurs,

Et suite à la plainte pour outrage déposée par ces mêmes policiers contre Monsieur Kerfali, victime
pourtant, et témoin du drame, appelé ainsi à comparaître au tribunal de Pontoise, le jeudi 8 mars 2012 à 9 heures,

Suite au non-lieu requis par le Parquet de Pontoise le 6 janvier 2012, dans « l’affaire Ali Ziri »,

Suite à l’injonction du Préfet du Val d’Oise faite à la mairie d’Argenteuil de bien vouloir procéder au retrait de la plaque en hommage à Ali Ziri, posée par le collectif avec le soutien appuyé, faut-il le rappeler, de la municipalité, le 14 janvier 2012,

Suite enfin à la dépose de cette plaque commémorative par cette même municipalité, le 1er février 2012,

Le collectif « Vérité et Justice » pour Ali Ziri, composé d’une trentaine d’organisations politiques, syndicales et associatives, et de citoyens, appelle à une marche de protestation,

le samedi 11 février 2012, à 14 heures, qui partira du parc de la mairie d’Argenteuil en direction de la Sous-préfecture.

SOYONS NOMBREUX !

Non, la vérité ne peut et ne doit pas être enterrée !
Le collectif Ali Ziri

<doc727|center>

By

« Hommage à la mémoire de Abdelkrim Alkhattabi, symbole de la lutte du peuple marocain »

A l’occasion du premier anniversaire du mouvement 20 Février
le mouvement marocain du 20 février Paris-île de France
vous invite à une

Projection du film « Abdelkrim & la guerre du rif » suivie d’un débat.

Invité : Abdellah El Baroudi – Artiste, écrivain, exilé en France depuis 1965 et militant dans le Mouvement du 20 février

A la Maison de la Vie Associative (MVA) de Malakoff
28 rue Victor Hugo
Malakoff (92)
Métro Malakoff-Plateau-de-Vanves
Tram-T3 Didot

Organisé par le Mouvement marocain du 20 février – Paris-île de France.

mvt20fevparisidf@gmail.com

<img726|center>

By

L’Etat ordonne le retrait d’une plaque en hommage à Ali Ziri

Suite aux pressions de syndicats de police, le préfet
du Val-d’Oise a ordonné hier au maire d’Argenteuil de
retirer une plaque, déposée le 14 janvier 2012 par un
collectif, en mémoire d’Ali Ziri, un retraité algérien,
décédé en juin 2009 après son interpellation.

<doc724|center>

By

ATMF Aix En Provence : Hommage à Mohamed Bouazizi

Pour clôturer l’année 2011, riche en activités et en actions, l’ATMF organise une journée culturelle
en hommage à Mohamed BOUAZIZI, la flamme qui a déclenché le Printemps Arabe.
Sous le signe de la Solidarité avec les Révolutions dans le monde Arabe et tous les peuples en mouvement.
Le samedi 17 décembre 2011 à la salle Bois de l’Aune – Jas de Bouffan Aix en Provence
Au programme : 15 h -18h :
Conférence/Débat avec la participation de plusieurs intervenants de pays différents :
Animée par Nacer EL IDRISSI, Membre du bureau National de l’ATMF.
1/ Zied LAKHDHAR, Enseignant syndicaliste Tunisien.
2/ Safaa FATHY, poète et cinéaste Egyptienne (sous réserve)
3/ Samia AMMOUR, Artiste Algérienne et militante des droits de l’homme
4/ Ali LMRABET , Journaliste Marocain, Directeur fondateur du site web Domainonline.
Ex. représentant de RSF au Maroc
5/ Ahmed EL HOUMAIDI, Président de l’organisation des droits et des libertés au Yémen.
6/ Bernard DREANO, Président du centre d’études et d’initiatives de solidarité international.
Auteur du livre « La perle et le colonel, réflexion sur le printemps Arabe »
7/Cham DAOUD, membre de l’association « Souria Houria » Syrie liberté
18 H 20H :Buffet, boissons et gâteaux sur place
A partir de 20 H Concert avec :
1/ TIGHRI UZAR
La formation artistique « Tighri Uzar » est composée de trois femmes Algériennes
qui interprètent les chants Kabyles Traditionnels…
2/ Groupe Tunisien
Chansons et Musiques populaires Tunisiennes.
3/ Mokhtar El BERKANI
Grand Chanteur Marocain de la chanson REGGADA
Nous comptons sur votre présence.
Soyez nombreux !
P/ATMF
Nacer EL IDRISSI Tél. 06 77 47 21 58 – Mail. atmfaix@hotmail.com

<doc723|center>

By

Séminaire sur les discriminations

Dans la continuité de nos actions communes, de défense des droits des personnes âgées immigrées, nous vous informons que nous organisons, à Paris, le samedi 4 février 2012 de 14h à 19h* une rencontre-débat pour lancer, ensemble, une campagne nationale contre les discriminations dont ils, elles, sont victimes.

Voici le programme que nous vous proposons :

1) Prise de parole de collectifs et d’associations sur les situations et les actions en 2012.

2) Mise à plat et mobilisation contre tous les dispositifs et pratiques discriminatoires : pour le rattachement des droits sociaux à la personne sans condition de nationalité, ni de résidence.

Interventions de juristes, notamment, Antoine Math ( membre du GISTI).

3) Renforcer et élargir notre réseau national, régional, local, en lien avec nos partenaires européens et du Sud, et interpeller le rôle et la responsabilité des politiques, des syndicats, des médias et de l’opinion publique …

Interventions de militant(e)(s) associatifs, notamment, Boualam Azahoum (association ELGHORBA à Lyon).

Dans l’attente de vos propositions ou suggestions, nous restons à votre disposition.

Avec nos vœux de faire de l’année 2012, l’année de la fin de ces discriminations !!!

*  » Centre Social et Culturel J2P 28 Rue Petit 75019 Paris « métro Laumière »

Contact :
M.Ouachekradi
06.63.02.95.22

<img722|right>

By

Lettre ouverte à Messieurs

Messieurs,

L’honneur m’échoit de présenter respectueusement aux hautes autorités que vous représentez la situation de mes frères africains venus des pays au sud Sahara, communément appelés ‘’migrants subsahariens au Maroc’’.
Je suis moi-même migrant camerounais, ayant vécu dix ans au Maroc. Je suis viscéralement attaché à défendre la cause des personnes déplacées*, que ce soit pour des raisons économiques, politiques, sociales, ou climatiques. Notamment, je porte et dénonce régulièrement les injustices que subissent les sub-sahariens dans des forums sociaux, des conférences et débats. Comme vous le savez, les migrants fuient la guerre, des conditions climatiques difficiles ou des situations économiques désastreuses. Quittant l’Afrique subsaharienne, ils souffrent ensuite profondément de la traversée du désert et cherchent finalement un temps de répit au Maroc. Mais dans le royaume, ils sont précarisés, marginalisés et, trop souvent, déshumanisés.
Tous les jours, des subsahariens meurent de vouloir rejoindre l’Europe dans un silence assourdissant et l’indifférence totale des autorités marocaines. Depuis les tragiques évènements de Ceuta et Melilla en octobre 2005 qui ont vu quinze sub-sahariens mourir sous les balles des gardes marocains et espagnols, des organisations d’accompagnement de migrants et de défense des droits humains au Maroc se sont mobilisées pour intenter une action en justice, sans qu’à ce jour n’aient pu être identifiés et condamnés les responsables de ces meurtres. En 2008, une embarcation de fortune a chaviré au large des côtes d’Al Hoceima, faisant plus d’une trentaine de noyés dont des femmes et des enfants, parmi la soixantaine de sub-sahariens présents à bord. Les rescapés ont témoigné de l’implication des gardes marocains dans le naufrage, et pourtant ceux-ci n’ont jamais été inquiétés de quelque manière que ce soit.
Dans ses multiples communiqués, le GADEM (Groupement Anti-raciste d’accompagnement et de Défense des Etrangers et Migrants au Maroc) fait état des violences et de la déshumanisation dont sont victimes les subsahariens dans le pays : en témoigne par exemple cet extrait d’un communiqué datant du 25/10/2011 :
« Citant des informations de la MAP, le quotidien Al Massae rapportait dans son édition du 5-6 novembre 2011 le refoulement par les autorités marocaines, le 25 octobre, de 90 personnes et le 3 novembre, de 60 personnes qui tentaient de passer à Sebta (Ceuta) par la mer.
Les nombreux témoignages recueillis par le GADEM permettent d’affirmer que leurs interceptions en mer alors qu’ils cherchaient à rejoindre Sebta ont été particulièrement violentes, et dans certains cas, mortelles. Ces opérations ont donné lieu à des violences disproportionnées et à de nombreuses exactions. D’autres événements similaires antérieurs et plus récents retracent le même type de pratiques par les autorités marocaines et/ou espagnoles qui portent une atteinte grave au droit à la vie de ces personnes.
Les 90 personnes refoulées le 25 octobre à la frontière algérienne sont les rescapés d’un naufrage provoqué suite à l’intervention conjointe des forces de sécurité espagnoles et marocaines pour intercepter leur embarcation qui tentait de contourner par la mer le grillage installé sur la côte entre Fnidq et Sebta. Si certains migrants ont réussi à rejoindre le territoire sous contrôle espagnol, 10 à 15 personnes seraient mortes noyées, selon des témoignages concordants.
Le 3 novembre, 74 personnes, ressortissants de différents pays d’Afrique subsaharienne, ont tenté de rejoindre Sebta à la nage. Ils ont été rattrapés par les bateaux de la marine marocaine, alors que des tirs de balles en caoutchouc de la Guardia civil retardaient leur progression et que des civils marocains, apparemment incités par les forces de l’ordre marocaine, leur jetaient des pierres depuis le rivage. Seules 13 personnes ont pu rejoindre les eaux jouxtant Sebta (…).
Les migrants interviewés par le GADEM, accusent des hommes en uniforme qui leur semblaient être des militaires marocains de les avoir frappés et d’avoir enfoncé la tête de certains sous l’eau jusqu’à la limite de la noyade avant de les ramener à terre, où ils les auraient dépouillés de leur argent et téléphones portables.
Après avoir été emmenés dans différents commissariats des environs puis regroupés dans celui de Tetouan, ils ont été transportés en bus vers le commissariats d’Oujda puis finalement refoulés à la frontière avec l’Algérie, à l’exception des 5 personnes, séparées du reste du groupe, car elles auraient été gravement blessées lors de l’opération d’arrestation ».
Et l’horreur ne connait pas de trêve : le 23 décembre, alors que le monde entier s’apprêtait à fêter Noël et la nouvelle année, les personnes migrantes subsahariennes au Maroc étaient une fois de plus victimes d’une chasse à l’homme sans précédent, traquées telles des bêtes sauvages, sans respect de leurs droits et de leur dignité.
La police marocaine (en civil ou en tenue) a en effet multiplié les arrestations de sub-sahariens dans tout le royaume chérifien. Comme toujours, l’opération a débuté dans les quartiers périphériques des grandes métropoles où vivent les migrants et où la police passe le plus souvent à l’action en faisant du porte à porte. Cette fois encore, des centaines de personnes : femmes (dont certaines enceintes), enfants, demandeur d’asiles et réfugiés ont été arrêté comme des criminels. Sans ménagement, ils ont été menottés puis bastonnés. Ce à quoi s’ajoutent l’humiliation et le traumatisme d’une arrestation publique. Ensuite, sans avoir été présentées devant le juge d’instruction (comme le prévoit pourtant la loi), ils ont été directement reconduits à la frontière algérienne où les migrants sont alors victimes du jeu de ping-pong entre les deux pays. Le Maroc les renvoyant en Algérie et l’Algérie les repoussant vers le Maroc… Tout ceci ne serait qu’un jeu s’il n’avait provoqué la mort par épuisement de deux femmes : l’une du Congo Brazzaville enceinte de six mois, l’autre originaire de la République Démocratique du Congo, noyée avec ses deux filles.
Le lundi 16 janvier 2012, l’Association Rif des Droits Humains (ARDH) et l’Association Beni Znassen pour la Culture, le Développement et la Solidarité (ABCDS) ont demandé au Ministre marocain de la Justice et des Libertés et au Conseil National des Droits de l’Homme que soit menée d’urgence une enquête pour faire toute la lumière sur les trop nombreux cas de noyade de migrants, et sur la responsabilité des forces auxiliaires et de la marine royale dans ces évènements tragiques.
Devant l’ampleur du phénomène migratoire, ce ‘’grand défi de notre temps’’, il est désormais indispensable de porter l’attention de tous sur ces laissés-pour-compte qui ont cru pouvoir circuler librement sur Terre, comme le font tous les jours les capitaux internationaux, les richesses africaines et les touristes occidentaux. Est-ce vraiment utopique, pour un Africain, de souhaiter aller et venir librement sur cette terre ? De prendre son destin en main plutôt que d’attendre de recevoir une aide au développement qui ne tient pas ses promesses ?
Pour avoir rêvé de lendemains meilleurs, ces hommes, femmes et enfants, ont quitté leurs pays comme l’ont fait avant eux les Européens en quête de l’Eldorado ou les Marocains cherchant à améliorer leurs conditions de vie à l’étranger. Mais les subsahariens eux, aujourd’hui, sont pourchassés, emprisonnés, assassinés, stigmatisés, déshumanisés et chosifiés (pour exemple, voir l’article du quotidien marocain Al Massae n°1643 du jeudi 5 janvier 2012, rendant les subsahariens responsables de la propagation du virus du sida au Maroc). Et pourtant, pour nombre d’entre nous, le Maroc est plus qu’un pays de transit : certains y élisent domicile, s’y marient, y fondent une famille. Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, des subsahariens naissent, vivent et meurent au Maroc. Et considèrent les marocains comme des frères. Pourtant, ils éprouvent les pires difficultés à trouver un travail, à scolariser leurs enfants, à se faire soigner. Mais cela apparait-il dans les notes protocolaires adressées en haut-lieu? Il serait souhaitable que les stéréotypes d’image à l’encontre des migrants soient déconstruits et discrédités et, pour cela, que sa Majesté soit informée de la situation réelle des subsahariens vivant au Maroc.
D’ores et déjà, les migrants vivant au Maroc font entendre leurs voix : à l’occasion de la journée culturelle du 16 juillet 2011 à Rabat (dont le mot d’ordre était « Pour un Maroc riche de ses migrants »), ainsi que lors de la Journée Mondiale des Migrants du 18 décembre 2011, les diverses associations et collectifs de migrants ont affirmé leur loyauté au Maroc et leur souhait d’être régularisés. Pour que l’Afrique reste unie et indivisible.
Car il est aberrant que les marocains reproduisent avec les subsahariens les erreurs des Européens en considérant les immigrés comme des citoyens de seconde zone. N’ont-ils pas eux-mêmes déjà suffisamment souffert, en Europe, de préjugés et de stigmatisations? Nous pensons que ce grand pays qu’est le Maroc et dont les dignes fils sont aujourd’hui représentants dans les hautes institutions internationales de défense des droits humains, devrait au contraire soutenir la cause de la liberté de circulation et d’installation des personnes sur son territoire. Le Maroc a été le premier à ratifier la Convention sur la protection des travailleurs migrants et de leur famille. Il a aujourd’hui l’occasion de montrer l’exemple en accueillant et en intégrant ces quelques 35.000 migrants sub-sahariens (chiffre communiqué par le Ministère de l’Intérieur).
C’est pourquoi je me permets de vous interpeller. Car, me semble t-il, il est grand temps d’agir pour que cesse l’absurdité de ces politiques migratoires sécuritaires xénophobes qui ne font qu’attiser la haine entre les peuples. L’Homme, qui soit maghrébin, sub-saharien ou européen, doit pouvoir aller et venir librement. C’est là un droit fondamental qui doit être affirmé et défendu, corps et âme.
Messieurs, j’en appelle donc à vos autorités respectives pour que, dès à présent, les migrants subsahariens au Maroc soient traités avec dignité. Pour cela, nous, migrants sub-sahariens, demandons au Maroc de garantir notre protection et de signer la Charte Mondiale des Migrants, proclamée à Gorée en février 2011 et définissant les droit des personnes en déplacement.
En espérant que mon cri d’alarme trouve un écho favorable, je vous prie de croire, Messieurs, à l’expression de mes meilleurs sentiments militant.

YENE Fabien Didier

*Consultant en Migration. Fondateur de l’Association pour la Sensibilisation et le Développement des Camerounais Migrants au Maghreb-Maroc ; Président de la Communauté des camerounais migrants au Maroc ; Secrétaire Général du Conseil des migrants subsahariens au Maroc ; Président du Collectif des communautés subsahariennes au Maroc ; Membre de la Coordination internationale de la Charte Mondiale des Migrants. Auteur du livre « Migrant au pied du mur » (éditions Atlantica Séguier).

YENE Fabien Didier
Consultant: Migration Sub-saharienne
Tél:00212610275676 // 0033616636732

By

Claude Guéant : + de 17,5% d’expulsions en 2011

Les chiffres records de l’immigration en France sont connus. Le ministre de l’intérieur Claude Guéant a présenté hier son bilan 2011 ainsi que ses objectifs pour l’année 2012. Un discours qui fait monter la tension au sein des associations de défense des immigrés.Lire la suite