Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Le Peuple marocain endeuillé, Solidarité !

L’ATMF est touchée dans sa chair par les pertes humaines engendrées par le puissant séisme qui a frappé plusieurs régions du Maroc (Al Haouz au sud-ouest de Marrakech, Marrakech, Ouarzazate, Azilal, Chafchaoua, Taroudant…).

Le bilan provisoire est déjà très lourd, 820 morts et des centaines de blessés (bilan à 14h).

L’ATMF se mobilise avec l’ensemble des ONG humanitaires françaises et des associations maghrébines de la société civile pour apporter leur soutien aux rescapés du séisme et plus particulièrement dans les villages les plus reculés.

Le Maroc est une zone sismique qui a été touchée par des tremblements de terre d’importante force magnétique engendrant de nombreux drames. La responsabilité du gouvernement marocain est, par conséquent, engagée, aussi bien concernant la lenteur des secours mis en œuvre que le manque de prévention, notamment le non-respect des normes anti-sismiques dans la construction.

L’ATMF présente ses condoléances à toutes les familles endeuillées et appelle l’ensemble des maghrébins et leurs concitoyens français à se solidariser avec le peuple marocain et les victimes de ce séisme.

Conseil d’administration de l’ATMF.

Paris,
Le 09 septembre 2023

 

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Atmf communiqué : Solidarité avec le docteur Labbas Sbaï tabassé par un gardien de la prison de Zagora au Maroc

« On m’a frappé, on m’a frappé, sur la tête … Violement…

Ici, c’est Guantanamo, c’est Abu Ghraïb … »

Ici, c’est le Maroc…

Ce sont avec ces derniers mots, en toute conscience que Labbas SBAÏ, citoyen suisse d’origine marocaine, chirurgien de 67 ans reconverti au tourisme écologique, détenu à la prison de Zagora, au sud du Maroc, a dénoncé son tabassage par un gardien qui s’est acharné sur sa tête, provoquant douleurs et absences constatées par son frère Brahim, lors de sa visite du 2 juin 2022.

Depuis, c’est porté sur une chaise par 4 gardiens, qu’il a été présenté à son frère le 14 juin dernier. Le regard perdu, sans aucune expression, dans l’incapacité d’articuler un seul mot, de se mouvoir, de se maintenir ou de réagir, Labbas semblait avoir quitté tout contact avec le monde extérieur.

Maintenu dans cet état semi comateux, sans accès aux soins appropriés, en violation des droits humains, Labbas risque le pire.

Pour quel crime ?

Celui d’avoir osé dénoncer la corruption et le trafic de drogue qui sévissent à Mhamid El Ghizlane, à la frontière maroco-algérienne, celui d’avoir désigné un système mafieux où seraient impliqués des politiciens, des hauts fonctionnaires et des militaires gradés, le quotidien suisse « Le Temps », l’affirme.

Ces actes ont déjà valu à Labbas, des arrestations entre 2006 et 2010, puis son adoption au cours de cette dernière année, par Amnesty Internationale comme prisonnier politique et lanceur d’alerte qui dérange le pouvoir marocain.

Pour quelle raison ?

La raison d’état, la raison de l’arbitraire et de la muselière, qui fait de la torture et de la maltraitance violente des citoyens, une arme pour terroriser toute voix osant relever la tête, dénonçant l’abject.

 Dans quel endroit ?

« Ici ».

« Ici » C’est le Maroc. C’est le Guantanamo, l’Abu Ghraïb, où le détenu politique comme le détenu de droit commun, sont traités avec barbarie.

« Ici », c’est le Maroc « nouveau », un Maroc ne s’embarrassant plus  de sauvegarder une image policée. Un Maroc d’arrogance, dopé par des soutiens et collaborations d’organes d’espionnage et de crimes à l’encontre notamment du peuple palestinien.

« Ici », c’est le Maroc  qui jette les meilleur-e-s d’entre les filles et les fils de son peuple dans les prisons : Manifestants, militants des droits humains, militants du Rif et des zones marginalisées, journalistes, historiens, youtubeurs, rappeurs, citoyens revendiquant leur citoyenneté…

« Ici », c’est le Maroc où on doit se taire ou crever.

 

Alors, que nos voix tonnent !

Réclamons avec force, justice pour Labbas, justice pour tous les Labbas !

Que les tortionnaires soient poursuivis pour leurs crimes !

Que toutes les voix libres soient libérées !

Que tous les détenus sans distinction aucune soient traités avec dignité!

Que les prisons de la honte soient fermées !

 

 

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Un silence assourdissant des États membres de l’Union Européenne, face aux atteintes portées par le régime marocain aux droits fondamentaux

Hier comme aujourd’hui, l’Etat du Maroc, pays ami de l’Union Européenne, où l’on espionne les téléphones des journalistes et des défenseurs des droits humains à l’aide du logiciel israélien Pegasus, où les atteintes aux droits fondamentaux, à la liberté d’opinion, à la liberté de la presse se multiplient, où l’on harcèle, salit, instrumentalise et condamne, où le courage et l’engagement se paient au prix de vies brisées, l’Etat de ce pays, le Maroc, jouit d’une totale complaisance.

Au Maroc, les enlèvements, la torture, les arrestations arbitraires, les poursuites judiciaires, les condamnations à de lourdes peines de prison restent ce qui caractérise « l’exception marocaine » tant défendue par les Etats membres de l’Union Européenne.

Au Maroc, on continue à cibler les journalistes, les Youtubeurs, les rappeurs, les activistes des droits humains, les militant-e-s des mouvements sociaux et tout-e citoyen-ne exigeant la justice sociale.

Au Maroc, la criminalisation, la diffamation, le piétinement des libertés individuelles, l’atteinte aux expressions politiques et associatives, l’instrumentalisation de la justice sont une constante d’une « démocratie » de façade qui fait de la répression une institution.

 

Les parlementaires européens se doivent de réagir vivement :

– Pour exiger la libération de tous les détenus politiques et d’opinion, notamment les journalistes Omar Radi, Soulaimane Raissouni, Toufik Bouachrine, les prisonniers du Hirak du Rif : Nasser Zefzafi, Nabil AhamjiK, Said Ighid, Zakaria Adehchour, Mohamed Jaloul…, la militante d’ATTAC Maroc Fatima Zohra Ould Belaid, le militant Nouredine Aouaj et les citoyens actifs sur les réseaux sociaux.

– Pour exiger que les droits fondamentaux soient respectés au Maroc,

– Pour condamner les pratiques du régime marocain et de son appareil policier,

– Pour dénoncer les décisions d’une justice aux ordres d’un pouvoir autocratique,

– Pour que le Maroc honore ses engagements internationaux et sa propre constitution.

 

Rassemblement Place Kléber – Strasbourg

Mercredi 19 janvier 2022 à partir de 10 h 00

 

Rassemblement organisé par :

– Comité France de soutien aux prisonniers politiques et d’opinion au Maroc – Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) – Association des Marocains en France (AMF) – Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) – Institut Mehdi Ben Barka – Mémoire Vivante – Association Marocaine des Droits Humains (AMDH Paris/IDF) – Justice et Liberté au Maroc – Association Marocaine des Droits Humains (AMDH Nord/France)

Avec le soutien :

– Union Juive Française pour la Paix Alsace (UJFP) – D’ailleurs Nous Sommes d’Ici 67 – Attac Strasbourg

 

 

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L’accord-cadre de coopération sécuritaire entre le Maroc et Israël

Une nouvelle étape dans la trahison de la cause du peuple palestinien

Une menace pour la paix dans la région du Maghreb et celle du Sahel

 

En recevant Benny Gantz*, chef d’état-major israélien lors du massacre perpétré à Gaza en 2014  et actuel ministre de la Défense, le régime marocain choisit le camp des criminels de guerre.

 C’est un nouveau pas dans le processus de normalisation des relations avec un État colonisateur et terroriste, un régime d’apartheid, écrasant le droit du peuple palestinien à sa terre et à un État souverain et indépendant.

 L’accord-cadre de coopération sécuritaire entre le Maroc et Israël  est une démonstration de force  envers les pays du Maghreb et de l’Afrique.

Ainsi donc, par ce choix, la monarchie marocaine confirme son alignement derrière les intérêts des États-Unis, de ses alliés et à leur tête Israël.

Pensant pouvoir jouer un rôle majeur dans la région, le régime marocain n’est, que le valet de ses maîtres dans une nouvelle guerre froide menaçant d’embrasement de toute la région.

Aussi, nous rejetons avec force ces choix dangereux pour la paix, pour les peuples.

La cause du peuple palestinien est la cause de tous les peuples, du Maghreb, d’Afrique et d’ailleurs.

Nous appelons :

  • A s’opposer à toutes les tentatives chauvinistes, cherchant à transformer des peuples frères en peuples ennemis,
  • A défendre la paix, contre la guerre
  • A exprimer notre indignation contre cette honteuse normalisation,
  • A exprimer notre entière solidarité avec le peuple palestinien.

 

* Le ministre de la Défense israélien Benny Gantz en visite au Maroc du 23 au 25 novembre 2021.

Signataires :

Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), Association Marocaine des Droits Humains (AMDH-Paris/IDf), Institut Mehdi Ben Barka – Mémoire Vivante.

 

 

L’accord-cadre de coopération sécuritaire entre le Maroc et Israël

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C’est la mort au Maroc, pays de Pegasus, où le droit à la survie est payé de sa vie

« Sous quelque gouvernement que soit, la nature a posé des limites au malheur des peuples.

Au delà de ces limites, c’est la mort, la fuite ou la révolte. »

Diderot

 

C’est la mort au Maroc, pays de Pegasus, où le droit à la survie est payé de sa vie.

Yassine Lkhmidi, jeune marchand ambulant de Sidi Bennour, s’est donné la mort en s’immolant par le feu, le 28 juillet, protestant contre la confiscation de son étal par les autorités locales.

Un acte extrême, comme le désespoir, la misère, la « hougra », la répression, d’un système totalitaire cherchant à maintenir sa main mise sur les richesses du pays.

Les limites aux malheurs du peuple marocain sont franchies, c’est la mort.

C’est la révolte au Maroc, pays de Pegasus, où le peuple ne cesse de résister, d’affronter.

La population de Sidi Bennour a manifesté massivement, jeunes, vieux-ieilles-, hommes, femmes, enfants, clamant son indignation, sa révolte, parce qu’une vie de plus, une vie de trop, a été arrachée

à sa famille, à ses amis, à ses voisins, à son quartier, à sa ville, à son pays.

Une réponse au message de Yassine :

Hier, à Sidi Bouzid, en Tunisie, Mohamed Bouazizi, en commettant le même acte, a déclenché le printemps arabe.

Aujourd’hui à Sidi Bennour, au Maroc, la population exerce son droit de révolte.

C’est la mort dans l’âme, la révolte dans le cœur, que notre association réclame :

  • justice pour Yassine mort brulé vif,
  • justice pour tous ceux qui ont péri noyés dans la Méditerranée,
  • justice pour les combattants anonymes de la vie, pour ceux et celles qui se lèvent tôt,
  • pour ceux et celles qui se couchent tard, pour ceux et celles qui triment avec courage,
  • justice pour les combattants du Hirak du Rif, pour toutes les voies libres, pour les détenus d’opinion, pour les détenus de manifestations populaires, pour les journalistes.

Les coupables, les voleurs des richesses du pays, les tortionnaires, doivent payer.

 

«#Nous sommes tous Yassine» «كلنا_ياسين#»

Nos condoléances à la famille de Yassine, à la population de Sidi Bennour, au peuple marocain.

Nous avons perdu un fils, un frère de plus.

C’est au-delà des limites.

 

ATMF

Conseil d’Administration, 09 août 2021

 

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URGENCE : la vie du journaliste marocain Soulayman RAISSOUNI est en DANGER

A tous les élus de la République Française épris de liberté et de justice.

A toute voie qui défend les libertés d’opinion et de la presse.

Le journaliste marocain Soulayman RAISSOUNI, en grève de la faim depuis 100 jours, est en train de vivre ses dernières heures.

VOUS POUVEZ SAUVER SA VIE

En intervenant auprès du Président de la République, afin de saisir les autorités marocaines pour demander le transfert immédiat de Soulayman à l’hôpital, pour mettre fin à son incarcération arbitraire.

 

En rompant le silence coupable de la France vis-à-vis de l’aggravation de la situation des droits de l’homme au Maroc, alors que des voies officielles au niveau international dénoncent l’inacceptable.

Les avocats Abderahmen BEN AMROU, Abderrahim BARRADA et Abderrahim JAMAI se sont adressés, au président de la Haute Assemblée du pouvoir judiciaire, dans une lettre datée du 13 juillet 2021, ayant pour objet « Une demande urgente », dans les termes suivants :

« La vie de Monsieur Soulaymane RAISSOUNI, détenu à la prison de Ain SEBAA, à Casablanca, est menacée d’une heure à l’autre.

Le pouvoir judiciaire porte la responsabilité de son maintien en vie et de son devenir. Elle se doit d’intervenir rapidement et sans tarder ou attendre. La situation exige au regard son état de le transférer immédiatement et en toute urgence à l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires pour le sauver. »

 

ATMF 16.07.2021

 

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SAUVONS LA VIE DU JOURNALISTE MAROCAIN SOULAIMAN RAISSOUNI

Appel à rassemblement devant la Mairie de Gennevilliers

Le journalisme n’est pas un crime

Libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion au Maroc

76 jours de grève de la faim, 13 mois de détention arbitraire

Souleiman RAISSOUNI est en danger de mort

 

21 jours de grève de la faim, 11 mois de détention arbitraire

Omar RADI voit sa santé, se détériorer gravement

Leur délit : La pratique d’un journalisme indépendant

Leur délit : La liberté d’expression et d’opinion

Ils ne sont pas les seuls : Les autorités marocaines renouent avec les pratiques des années de plomb

La liste des victimes de la brutalité répressive ne cesse de s’allonger…

Le dernier en date,  l’arrestation de  Nourredine AOUAJ, le mercredi 16 juin

Lors du rassemblement de soutien aux deux journalistes

Ce n’est pas le premier et ce n’est certainement pas le dernier

Exigeons la libération de tous les détenus politiques, de tous les détenus d’opinion :

Les activistes des droits de l’Homme, Les militants du Hirak du Rif, Les youtubeurs, Les artistes, Les manifestants des mouvements populaires

Exigeons la libération urgente et sans condition de Souleimane, d’Omar et d’Aouaj

de toute voie proclamant les libertés fondamentales, et de toute voie s’étant élevée pour dénoncer l’injustice sociale

Il y a urgence 

Souleiman est déterminé : La liberté ou la mort

Mercredi 23 juin, 17h30 – 19h30

Mairie de Gennevilliers

177 avenue Gabriel-Péri

Premiers signataires :

  • Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)
  • Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) -Association des Marocains en France (AMF)
  • Association Marocaine des Droits Humains (AMDH-Paris/IDF)
  • L’Association des Familles Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA)
  • Comité pour le Respect des      Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRDLHT)
  • Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives (FTCR)
  • Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA
  • L’Assemblée des Originaires de Turquie (L’ACORT)-L’Association Démocratique des Tunisiens en France (ATDF)
  • Dounia News (Belgique)
  • Le Conseil Lumineux de la Diaspora Congolaise (C.L.D.Congo)
  • Parti Communiste Français (PCF)
  • Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP)
  • Riposte Internationale
  • Collectif des Amazighs de France pour le Changement Démocratique au Maroc
  • Comité de Soutien au Mouvement Rifain (CSMR-Paris)
  • Institut Mehdi Ben Barka-Mémoire Vivante
  • Association des Tunisiens en France (ATF)
  • Forum Marocain pour la Vérité et pour la Justice en France (FMVJ-F)

 

 

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CGT Soutien enseignants contractuels au Maroc

Depuis plusieurs mois, des milliers d’enseignant·e·s contractuel·le·s au Maroc ne cessent de manifester dans différentes villes pour obtenir leur titularisation.

Face à cette revendication légitime, les autorités marocaines n’ont apporté que la répression comme réponse.
Le recours aux enseignant·e·s contractuel·le·s au Maroc en 2016 a été dicté par la volonté de réduire le nombre d’enseignant·e·s titulaires, bénéficiant du statut de fonctionnaires, afin de répondre aux exigences des institutions financières mondiales.

Depuis le 6 mai 2018, la coordination nationale des enseignant·e·s contractuel·le·s n’a cessé de mobiliser les enseignants dans des rassemblements et manifestations locaux, régionaux et nationaux, afin d’alerter le gouvernement marocain sur ce statut précaire qui ne répond pas aux revendications des enseignants contractuels.

Les réponses des autorités marocaines, notamment lors de la manifestation nationale des 6/7/8 avril à Rabat ont été les suivantes : arrestations, violences et harcèlement sexuel des enseignantes, répression, passage devant les tribunaux pour certain·e·s enseignant·e·s accusé·e·s de diffusion de l’appel de la coordination à manifester, et, leur poursuite en état de
liberté, retenue sur salaires…

La FERC-CGT et la CGT-Éduc’Action, fidèle à leurs valeurs, saluent le combat des enseignant·e·s contractuel·le·s au Maroc.

La FERC-CGT et la CGT-Éduc’Action apportent tout leur soutien et toute leur solidarité à la lutte menée par les enseignant·e·s contractuel·le·s et leur coordination nationale.

Montreuil, le 11 juin 2021

 


Fédération de l’éducation, de la recherche et de la culture // 01-55-82-76-12 // ferc@cgt.fr

 

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تعقيب على تقرير المجلس الوطني لحقوق الإنسان حول حَراك الريف

تعقيب على تقرير المجلس الوطني لحقوق الإنسان( المغرب) حول محاكمات السجناء السياسيين لحراك الريف

النشر يوم الجمعة 5 مارس 2021

 

1)  كلمة تقديمية لجمعية ثافرا

2)  كلمة جمعية العمال المغاربيين  بفرنسا

3)  مساهمة من أبوبكر الجامعي

4) PDF تعقيب على تقرير المجلس الوطني لحقوق الإنسان حول حَراك الريف : في الجزء السفلي من الصفحة ، بتنسيق 

 


..كلمة تقديمية لجمعية ثافرا

تحلّ علينا، يوم 05 مارس 2021، الذكرى الرابعة لإقرار وثيقة الملف المطلبي للحراك الشعبي بالريف بعد المصادقة عليها جماهيريا يوم 5 مارس 2017 بساحة كالا بونيتا بالحسيمة. وبهذه المناسبة الهامّة نتشرف في جميعة ثافرا للوفاء والتضامن أن نتشارك مع جميعة العمال المغاربيين بفرنسا نشر هذا التعقيب على تقرير المجلس الوطني لحقوق الإنسان حول حراك الريف، آملين أن يكون هذا الاجتهاد الذي خطّه صاحبه بصدق مناسبة للأخذ والرد الهادئين وحافزا لبلورة تعقيبات أخرى على تقرير المجلس الوطني لحقوق

.الانسان ونؤكد أن جمعية ثافرا مستعدة للتعاون مع كل الصادقين في أي عمل جماعي ينحو في هذا الاتجاه

نتوخّى من نشر هذا التعقيب المتميّز في هذه المناسبة استعادة رمزية هذه المحطة بدلالاتها العميقة والمكثفة والتذكير بمحورية الملف المطلبي من حيث منهجية صياغته وتشاركية مساره وديمقراطية إقراره وعدالة مطالبه ومصداقيتها. كما نبتغي من ذلك التذكير بمشروعية الحراك الشعبي بالريف، والتأكيد على براءة معتقليه السياسيين الذين يجب إطلاق سراح من لا يزال منهم رهن الاعتقال بدون قيد أو شرط، مع تنبيه الدولة المغربية إلى غلطها التاريخي في التعاطي مع الحراك بمقاربة أمنية قمعية ارتكبت من خلالها فصولا

.جديدة من فصول انتهاكاتها الجسيمة لحقوق الإنسان بالريف وبعموم الوطن

إن هذا التعقيب الأول من نوعه في دقته النظرية والمفاهيمية وعمقه في التعليق على تقرير المجلس الوطني، يفند من الزاوية القانونية والممارسة الحقوقية مغالطات المجلس وادعاءاته المستمدة من محاضر الضابطة القضائية والنيابة العامة وتصريحات دفاع الطرف المدني وشهود الزور، ويدحض شيطنته للحراك الشعبي بالريف ونشطائه باختزاله في أعمال العنف والفوضى ونشر الكراهية والتطرف والعنصرية لا لشيء سوى أنه طالب الدولة الاعتراف بتاريخ الريف وإعادة الاعتبار لرموزه وكشف حقيقة ما حدث فيه من انتهاكات جسيمة لحقوق الإنسان على امتداد قرن من الزمن. فرغم أن المجلس يقرّ بأن ما شهدته منطقة الريف يعد « حدثا استثنائيا في الحياة السياسية والاقتصادية والثقافية للمغرب الحديث؛ سواء من خلال مدتها وحجمها أو انعكاساتها »، وبأنه  » لا نظير له في سياقات حقوق الإنسان بالمغرب »، إلا أنه عمد إلى تجريد الحراك الشعبي بالريف من هويته الإسمية وطابعه المجتمعي بنزع مفهوم الحراك عنه واختزاله في عبارة فضفاضة هي « احتجاجات الحسيمة »، بل وحاول جاهدا طمس حقيقته السلمية والحضارية والمطلبية

عبر تمرير الرواية الرسمية لتبرئة الدولة من الانتهاكات الحقوقية التي ارتكبتها بالريف، إمعانا منه في محاولاته اليائسة لنزع صفة الاعتقال السياسي عن معتقليه

لقد حاول تقرير المجلس تسويغ تعامل الدولة مع حراك الريف بالقمع والعنف من خلال تمييِز التقرير في صيرورة الحراك بين مرحلة طبعتها الاحتجاجات السلمية تنتهي حسبه يوم 26 مارس 2017، وبين مرحلة تلتها اتسمت بالاحتجاجات العنيفة. لكنّ العودة إلى كرونولوجيا الحراك تظهر أن لجوء الدولة إلى القمع والعنف بدأ مباشرة بعد طرح مشروع الملف المطلبي، إما عبر فرض حصار على مدينة الحسيمة واحتلال ساحاتها التي تحتضن تظاهرات نشطاء الحراك والجماهير الشعبية كما كان الأمر مع تطويق ساحة محمد السادس (ساحة الشهداء) بذريعة إقامة معرض المنتوجات التقليدية، وإما عبر تعنيف المحتجين ومنع تجمع النشطاء ومطاردتهم في شوارع المدينة كما كان الشأن مع حظر مسيرة تخليد ذكرى رحيل محمد بن عبد الكريم الخطابي والمصادقة على الملف المطلبي يوم 5 فبراير 2017. والحقيقة التي يغيبها تقرير المجلس في هذا السياق هي أن نشطاء الحراك، رغم هذا الجو الرهيب الذي فرضته الدولة في مدينة الحسيمة، ناشدوا في بلاغاتهم عموم المواطنين إلى التزام الهدوء وتجنب الانسياق مع استفزازات القوات الأمنية والتشبث بالسلمية، ما أكسب الحراك زخما إضافيا حيث انتقلت مسيرات الحراك إلى خارج مدينة الحسيمة: إمزورن، بني بوعياش، بوكيدارن، تماسينت، تروكوت، الناظور، العروي، سلوان، تارجيست، بني حذيفة، بني بوفراح، أولاد أمغار… وبالتالي فشلت المحاولة الأولى لقمع الحراك، وانتهت بتكسير الحصار على مدينة الحسيمة والمصادقة على الملف المطلبي يوم 5 مارس 2017

 

في الوقت الذي تعامى فيه تقرير المجلس عن الطابع السلمي والحضاري والفني الجمالي لاحتجاجات حراك الريف بهدف انتزاعه من هويته الحضارية والمجتمعية واختزاله في التطرف والكراهية والعنصرية والانغلاق، انكبّ على تلميع صورة الدولة وأجهزتها وتقديمها كضحية وصمتَ عن عنفها الشرس ضد الحراك وبرره بشكل مفضوح عبر ادعاءات مضلّلة ومغالطات كاذبة ووقائع مزيفة وانتقائية فاضحة، كأن أجهزة الدولة الأمنية لم تعذب المعتقلين ولم تداهم بيوتا ولم تكسّر أبوابا ولم تخرّب ممتلكات خاصة وعامة

.ولم تمارس عنفا لفظيا وماديا في حق المواطنين العزّل بمختلف أجناسهم وفئاتهم ولم تعرقل حقهم في التنقل، وكأنها لم تقتل مواطنا بالرصاص

وحتى يضفي التقرير مصداقية على استنتاجاته، ادّعى دون استحياء أنه « عقد لقاءا مع جمعية ثافرا حول ما جرى »، ما يوحي بأن اللقاء كان حول التقرير. وهو ما نعتبره افتراءً وسقطة أخلاقية لتركيبة المجلس الحالية، تعري الموضوعية والحياد التي تدعيها وتضع مقصد مساعيها موضع الظّن. ونؤكد أن اللقاء بالمجلس لم يكن حول التقرير وإنما حول الوضع المأساوي لمعتقلي حراك الريف بمختلف السجون، حيث طالبنا المجلس بتفعيل اختصاصاته الدستورية والقانونية والتدخل لدى المندوبية العامة لإدارة السجون لتجميع المعتقلين في أقرب سجن من عائلاتهم وتوفير وسيلة لتنقل العائلات لزيارتهم وتمكينهم من ملفاتهم الطبية وغيرها من مطالب المعتقلين السياسيين العاجلة والآنية في تلك اللحظة. ومن المستملحات التي تخللت ذلك اللقاء، ما قاله السيد أحمد الزفزافي رئيس جمعية ثافرا لرئيسة المجلس حين استفاضت في تبرير تأخر المجلس عن إصدار تقريره: « طلقو لدراري وخوذوا التقرير ». وليت تركيبة المجلس الحالية أخذت بتلك النصيحة عوض أن تكون شاهدة زور ومجتهدة في تبرير انتهاك حقوق الإنسان وتحويل الضحية إلى جلاد وتبرئة مرتكبي انتهاكات حقوقية جسيمة في حق نشطاء حراك الريف وعموم الأهالي من القتل طحنا في حاوية الأزبال أو بالرصاص، منع الاحتجاج السلمي وتفريق المتظاهرين بالعنف، الاستعمال المفرط للغازات المسيلة للدموع وبشكل عشوائي وفِي المناطق الآهلة بالسكان، تخريب الممتلكات العامة والخاصة من طرف قوات الأمن، عسكرة الريف،

.الاختطاف والاعتقال التعسفي، التعذيب الجسدي والنفسي، المحاكمات الصورية، الأحكام الباطلة والظالمة، تشتيت المعتقلين السياسيين، المعاملة الانتقامية والعنصرية

إن إصرار تقرير المجلس على تضمين فصوله وقائع غير موضوعية واستنتاجات غير حيادية، يجعلنا أمام تقرير غير حقوقي؛ بل أمام رواية سياسية تنسجم مع رواية الأغلبية الحكومية والتوجه الأمني، وبعبارة أدق أمام تقرير بمثابة شهادة الزور على التاريخ. وعليه، نثير انتباه الدولة إلى ضرورة إعمال العدالة والإنصاف والاعتراف في معالجة

.تداعيات حراك الريف، لأنه مهما بدت تصوراتها المستقبلية للريف صادقة وواعدة سيبقى الماضي يلوّنها إن لم تسوَ جراحه بعدالة

جمعية ثافرا 05.03.2021

 


L’Association des Travailleurs Maghrébins de France et l’Association & TAFRA pour la solidarité et la fidélité diffusent conjointement un commentaire à propos du Rapport du conseil national des droits de l’homme sur le Hirak du Rif : Pourquoi ?

لماذا التعليق؟

هذا التعليق وثيقة عملية تستند إلى أحداث موثقة ومؤرخة ومحدّدة بدقة  ولكنه أيضاً إضاءة تعتمد على التحليل القانوني. وهدفها هو إبراز الجوانب الذاتية والمغالطة التي اشتمل عليها التقرير الذي  أنجزه المجلس الوطني لحقوق الإنسان والتي تكشف التواطؤ  وتكشف بالدليل توظيف هذه المؤسسة من أجل التغطية على الانتهاكات

.كما أن الوثيقة أداة لإعادة إطلاق حملة المطالبة بإطلاق سراح نشطاء الحراك وجميع النشطاء والمواطنين ضحايا القمع

 

لماذا الآن ؟

إن  الأخبار حول المغرب، هي سلسلة من الدلائل لتي تثبت، إذا لزم الأمر، أن حراك  الريف  تعبير شعبي عن مطالب  تندد بجمود السياسات الاقتصادية والاجتماعية والثقافية

.القائمة على نظام مفترس يستحوذ  على ثروات البلاد، باستخدام قمع منهجي لأي شكل من أشكال المعارضة أو التعبير النقدي

وقد برزت الدولة التي لا تحترم القانون  أو دولة اللاقانون بشكل خاص في الحكم على نشطاء « الحراك » في الريف بأحكام مشددة، تصل بعضها إلى السجن 20 عاماً. كما أم القمع في الريف لم يكن استثناء وقد استمر ولا يزال ينزل على المواطنين والفنانين وأصحاب التسجيلات على اليوتوب  ومناضلي  حقوق الإنسان و العديد من الصحفيين المتهمين بالعنف الجنسي والاغتصاب، والاتجار بالبشر، وغسل الأموال، وتعريض أمن الدولة للخطر… السلطة تلجأ إلى المراقبة الجماعية والتجسس على هواتف بعض

.النشطاء من خلال برنامج التجسس الباهظ الثمن بيغاسوس من طرف  شركة NSO الإسرائيلية

وفي الوقت الذي يرسي فيه النظام مناخاً من الرعب، لا يزال يزعم وجود ما يسمى الانفتاح الديمقراطي. ولهذا، فإنه يستخدم كلا من الشرطة والقضاء، مدعياً أن القانون يحظى بالاحترام. ويتم تصدير هذه الممارسات إلى خارج المغرب فقد كشف  بيان مشترك من طرف الإدارة العامة للأمن الوطني والإدارة العامة لمراقبة التراب الوطني و الإدارة العامة للدراسات والمستندات عن وضع شكايات مشتركة ضد الأشخاص الذين يسيئون إلى المؤسسات المغربية من الخارج كما تم مؤخرا اعتقال يوتوبر مغربي

.أمريكي

 وفي مواجهة هذه الانتهاكات الخطيرة للحريات وحقوق الإنسان، فإن السكوت المتواطؤ هو سيد الموقف. إن مصالح الدولة، ولا سيما مصالح فرنسا، لا يمكن أن تكون مبررا

.للتضحية بمصالح الشعوب المناضلة من أجل كرامتها وعدالة المجتمع والحرية والديمقراطية

وهذا هو السبب في أن المطالبة بالحرية مفروضة على جميع الأصوات المحتجة  والتي تندد بالتعسف والتهميش الاجتماعي والثقافي، فضلا عن غياب الآفاق التي تدفع

   .جيلا من الشباب بأكمله إلى التضحية بحياتهم في قوارب الموت. ولهذا السبب، فإن المطالبة بالإفراج عن مناضلي حراك  الريف وجميع الحراكات ضرورة ملحة

05.03.2021 – ATMF


مساهمة من أبوبكر الجامعي

Traduction du texte de Aboubakr Jamaï du français à l’arabe

 

إن هذه الدراسة عمل مفيد جدا . وتتمثل مهمتها الأساسية في كشف أوجه القصور في تقرير صادر عن مؤسسة يفترض أن تحمي حقوق الإنسان. وبذلك، تلقي الدراسة الضوء القاسي على الوظيفة السياسية للمجلس الوطني لحقوق الإنسان: تلميع الصورة السلطوية للنظام الحاكم المغربي أمام الآخرين،   وكما تبين هذه الدراسة، فإن المجلس الوطني لحقوق الإنسان ما هو إلا  واحدة من العديد من الأقنعة لمؤسساتية الزائفة التي يزين النظام بها وجهه الاستبدادي وهي كلها مؤسسات تزعم التمسك بوهم الديمقراطية إن لم تكن الديمقراطية. وقد سبق  للمجلس الوطني لحقوق الإنسان أن تناول أوجه القصور والتجاوزات من طرف أجهزة الدولة وقالت رئيسته  إن نشطاء الحراك تعرضوا للتعذيب  لكنه فعلَ ذلك كساعة معطوبة  تعطي الوقت الصحيح مرتين فقط في اليوم. ولذلك فهذه الدراسة تبرز بالملموس و بالأدلة، وليس المزاعم إلى أي

.مدى لا تلعب هذه المؤسسات سوى دور المساحيق

 

وفوق كل شيء، تساعد هذه الوثيقة  على قياس أهمية الحراك بشكل أفضل في سلسلة الأحداث الكبرى التي تشكل الطريق الشاق إلى مغرب الكرامة والحرية. وتوثق  الثمن الباهظ الذي دفعه النساء والرجال الذين قادوا هذا الحراك وشاركوا فيه. لكن تضحياتهم لن تذهب سدى. وقد دفعت حركة 20 فبراير السلطة في المغرب إلى الاعتراف في الخطاب الملكي الذي يمكن وصفه بالهدنة يوم  9 مارس 2011 بأن مؤسساته السياسية عفا عنها الزمن كما  دفع  حراك الريف النظام إلى ردود فعل سلطوية  أكدت أن  ما يسمى بالإصلاحات الديمقراطية لما بعد عام 2011 ودستورها الممنوح ما هي إلا أوهام و بعد الإساءة التي تعرض لها ناصر الزفزافي ورفاقه وبعد مهزلة المحاكمات التي كانوا ضحايا لها، من لا يزال يستطيع  الادعاء أن دستور عام 2011 والمؤسسات التي انبثقت منه تشكل نقطة تحول ديمقراطي؟

لقد وقع الحراك في منطقة يهيمن عليها انتخابياً حزب الأصالة والمعاصرة وهو حزب أسسه مستشار الملك الأكثر نفوذاً. وفي حين أظهر الحراك   تفاهة هذا الحزب إلا أنه أبرز قبل كل شيء غرور المشاريع السياسية الجاهزة في مواجهة استياء المواطنين. لقد   أجبر الحراك النظام إلى اعتراف آخر بالفشل وهو فشل نموذجه الاقتصادي. و من الحجج القديمة للسلطوية أن تزعم أن إدارتها الاقتصادية أكثر فعالية من تسيير الأنظمة الديمقراطية. وبفضل نشطاء الحراك، فإن النموذج المغربي طويت صفحته  وأبرزت قائمة المطالب الاقتصادية والاجتماعية التي دافع عنها الحراك عدم كفاءة نموذج اقتصادي ريعي يقوم على استثمارات الزينة و الفخفخة التي ليس لها تأثير حقيقي على رفاه

.المواطنين    

وأخيراً، وليس آخراً، فقد أفرز الحراك  مجموعة من القادة الشباب الشجعان والمنظمين الذين استطاعوا أن يبرهنوا على زيف الأطروحة التي تزعم أن المغاربة  وخاصة

.الشباب غير ناضجين  سياسيا .وإذا كانوا يدفعون ثمناً باهظاً لنشاطهم، فقد زرعوا بذور المغرب الأفضل الممكن


 

تعقيب على تقرير المجلس الوطني لحقوق الإنسان حول حَراك الريف

 

 

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Commentaires sur le rapport du Conseil National des Droits de l’Homme (Maroc) à propos du Hirak du Rif (Hirak Al-Rif)

1) Mot de l’Association TAFRA
2) Mot de l’ATMF
3) Contribution d’Aboubakr Jamaï : journaliste et universitaire
4) Le commentaire sur le rapport du Conseil National des Droits de l’Homme (Maroc) à propos du Hirak du Rif : en bas de l’article (PDF)

MOT DE L’ASSOCIATION TAFRA

Aujourd’hui, 05 mars 2021, est le quatrième anniversaire de l’approbation du document/ dossier des revendications du Hirak populaire du Rif. Approbation publique qui a eu lieu le 5 mars 2017 sur la place Calabonita à Al-Hoceima. Et en cette occasion importante, nous sommes honorés, au sein de l’Association de Tafra pour la Loyauté et la Solidarité, de co-publier avec l’Association des Travailleurs Maghrébins de France, ce commentaire sur le rapport du Conseil National des Droits de l’Homme sur le Hirak du Rif. Nous espérons que cet effort, sincèrement déployé par son auteur, soit l’occasion d’échanges sereins et motive d’autres commentaires sur le rapport du Conseil National des Droits de l’Homme. Nous affirmons, par l’occasion, la prédisposition de l’Association Tafra à coopérer à tout travail collectif allant dans ce sens avec toutes les personnes sincères.

En publiant ce commentaire remarquable, nous voulons restituer la symbolique de cette étape aux significations profondes et denses, et rappeler le caractère central du dossier des revendications en termes de méthodologie, de formulation, sans oublier sa trajectoire participative et son approbation démocratique. Il y va également de la justesse et de la crédibilité de ses revendications. Nous voulons également rappeler la légitimité du Hirak populaire dans le Rif et réaffirmer l’innocence de ses prisonniers politiques qui doivent être libérés sans condition. C’est également pour avertir l’Etat marocain quant à son erreur historique consistant à traiter le Hirak via une approche répressive et sécuritaire qui lui fait commettre des de nouveau chapitre de violations graves des droits de l’homme dans le Rif et dans l’ensemble du pays.

Ce commentaire est le premier en son genre dans sa précision conceptuelle et théorique, en plus de sa profondeur dans le traitement du rapport du Conseil national. Il réfute les indications fallacieuses et les allégations puisées par le Conseil dans les procès-verbaux de la police judiciaire et du ministère public ainsi que dans les déclarations de la défense de la partie civile et des faux témoins. Il conteste également la diabolisation du Hirak populaire dans le Rif et ses militants, une diabolisation qui émane de la réduction du Hirak à des actes de violence, de désordre, de propagation de la haine, l’extrémisme et le racisme. Et cela seulement parce qu’il a demandé à l’État de reconnaître l’histoire du Rif, de réhabiliter ses symboles ainsi que de révéler la vérité sur les violations graves des droits de l’homme qu’il a subies un siècle durant. Même si le Conseil reconnait que ce qu’a connu la région du Rif constitue un « événement exceptionnel dans la vie politique, économique et culturelle du Maroc moderne ; Que ce soit par sa durée, son envergure ou ses répercussions », et que cela « n’a pas d’équivalent dans les contextes des droits de l’homme au Maroc », il (le Conseil) a procédé à dépouiller le Hirak populaire dans le Rif de son identité de son identité nominative et de son caractère sociétal. Il le fait en biffant le concept du Hirak et en le réduisant une expression vague à savoir «les manifestations d’Al Hoceima». Il a même tenté d’occulter sa réalité pacifique, civilisée et revendicative, se faisant ainsi le relais officiel pour blanchir l’Etat des violations des droits de l’homme qu’il a commises dans le Rif et pour enlever à ses détenus le statut de détenus politiques.

Le rapport du Conseil a tenté de justifier l’usage de la violence et de la répression contre le Hirak du Rif en en distinguant deux phases : une phase marquée par des protestations pacifiques et prend fin le 26 mars 2017 et l’autre phase (suivante) marquée par les protestations violentes. Cependant, le retour à la chronologie du Hirak montre que le recours de l’Etat à la répression et à la violence a commencé immédiatement après la présentation du projet du dossier revendicatif, soit en imposant un siège à la ville d’Al-Hoceima ou en occupant ses places qui accueillaient les manifestations des militants du Hirak et des masses populaires. Ce fut le cas de la place Mohammed VI (place des Martyrs) sous prétexte d’organiser une foire des produits artisanaux. Ou encore en violentant les manifestants, en empêchant leur rassemblement et en les poursuivant dans les rues de la ville. Ce fut le cas de l’interdiction de la marche commémorative de la mort de Mohamed Ben Abdelkrim Al-Khattabi et de l’approbation du dossier revendicatif le 5 février 2017. La vérité que le rapport du Conseil occulte est que malgré le climat terrible imposé par l’État dans la ville d’Al Hoceima, les militants du Hirak ont appelé dans leurs communiqués à tous les citoyens à rester calmes, à ne pas réagir aux provocations des forces de sécurité et à s’en tenir à la non-violence. Cela a donné au Hirak une impulsion supplémentaire, et les marches du Hirak s’étaient déplacées hors de la ville d’Al-Hoceima: Imzouren, Bni Bouayach, Boukidan, Tamassint, Trougout, Nador, Al Aroui, Selouane, Targuist, Bni Hdifa, Bni Boufrah, Oulad Amghar … La première tentative de répression du Hirak a par conséquent échoué et s’est terminée par la levée le siège de la ville d’Al-Hoceima et par l’approbation du dossier revendicatif le 5 mars 2017.

Alors que le rapport du Conseil ferme les yeux sur la nature pacifique, civilisée, artistique et esthétique des protestations du Hirak du Rif dans le but de l’extraire de son identité culturelle et sociétale et de le réduire à l’extrémisme, à la haine, au racisme et au repli, il s’est attelé à redorer l’image de l’État et ses appareils. Il présente celui-ci comme une victime et ne dit rien sur sa violence féroce contre le Hirak. Il justifie ouvertement la violence en usant des allégations trompeuses et fallacieuses, et une sélectivité scandaleuse. Comme si les appareils sécuritaires de l’État n’ont pas torturé les détenus et pris d’assaut les domiciles. Comme si ces mêmes appareils n’ont pas cassé les portes, détruit les propriétés privées et publiques et exercé de la violence physique et verbale contre le droit des citoyens de toutes catégories, de tous genres et non armés. Comme si ces appareils n’ont pas entravé le droit des citoyens à la circulation et n’ont pas tué un citoyen par balles.

Pour rendre crédible ses conclusions, le rapport n’a pas hésité, et sans vergogne, de prétendre que le Conseil « a tenu une réunion avec l’Association Tafra à propos de ce qui s’est passé », ce qui suggère que la réunion aurait porté sur le rapport. Nous considérons cela comme une calomnie et une entorse morale de la part du Conseil dans sa composition actuelle, et cela met à nu ses prétentions à l’objectivité et la neutralité et couvre de suspicion les desseins de ses efforts. Nous affirmons que la réunion avec le Conseil ne portait pas sur le rapport, mais sur la situation tragique des détenus du Hirak du Rif dans diverses prisons. Nous avons, en effet, appelé le Conseil à activer ses compétences constitutionnelles et juridiques et à intervenir auprès de Délégation Générale de l’Administration Pénitentiaire pour rassembler les détenus, dans les plus brefs délais, dans la prison la plus proche de leurs familles et de fournir à celles-ci un moyen de transport pour leur rendre visite. Nous lui avons également demandé de leur permettre l’accès à leurs dossiers médicaux et de répondre aux demandes urgentes et immédiates des détenus politiques en ce moment-là.

Parmi les anecdotes qui ont marqué cette réunion, ce que M. Ahmed Zafzafi, président de l’Association Tafra, a dit à la présidente du Conseil lorsqu’elle justifiait en détail le retard du Conseil dans la publication de son rapport : «libérez les gars et prenez le rapport.» Si seulement le Conseil dans sa composition actuelle avait suivi cet avis au lieu d’être un faux témoin, de faire preuve de diligence pour justifier la violation des droits de l’homme, de transformer la victime en bourreau et d’acquitter les auteurs de graves violations des droits de l’homme à l’encontre des militants du Hirak du Rif et l’ensemble de la population. On en cite le meurtre par broyage dans une poubelle ou par balles, l’interdiction de la protestation pacifique et la dispersion des manifestants par la violence et l’usage aléatoire et excessif de gaz lacrymogène dans des zones peuplées, la destruction de biens publics et privés par les forces de sécurité, la militarisation du Rif, les enlèvements et détentions arbitraires, la torture physique et psychologique, les parodies de procès, les verdicts injustes et inéquitables, la dispersion des détenus politiques, la vindicte et les traitements racistes.

L’insistance du rapport du Conseil à intégrer des faits non objectifs et des conclusions partiales, nous met face à un rapport en porte à faux avec les droits de l’homme ; voire même face à une version politique cohérente avec la version de la majorité gouvernementale et l’orientation sécuritaire. Nous sommes plus précisément, devant un rapport / faux témoignage contre l’histoire. Par conséquent, nous attirons l’attention de l’État sur la nécessité de mettre en œuvre la justice, l’équité et la reconnaissance face aux répercussions du Hirak du Rif, car quand bien même seraient ses intentions sincères et prometteuses, le passé continuera à déteindre sur elles tant que les blessures ne sont pas traitées avec justice.

Association Tafra, le 5 mars 2021

 


L’Association des Travailleurs Maghrébins de France et l’Association TAFRA pour la solidarité et la fidélité diffusent conjointement un commentaire à propos du Rapport du conseil national des droits de l’homme sur le Hirak du Rif : Pourquoi ?

 

Pourquoi le commentaire ?

Le Commentaire est un document factuel, reposant sur des événements documentés, datés et précisés, mais également un éclairage s’appuyant sur une analyse juridique. Il a pour objectif de mettre en exergue les aspects  subjectifs et fallacieux portées par certaines affirmations du conseil national des droits de l’homme, révélatrices d’une compromission et d’une instrumentalisation de cet organe. C’est également, un outil pour relancer une campagne en faveur de la libération des militants du Hirak, de tous les militants et citoyens victimes de la répression.

Pourquoi aujourd’hui ?

L’actualité au Maroc, est une succession de démonstrations prouvant, si besoin, que le Hirak du Rif est une expression populaire de revendications dénonçant l’impasse de politiques  économiques, sociales et culturelles basées sur un système prédateur s’accaparant les richesses du pays, usant d’une répression systémique de toute forme de contestation ou d’expression critique.

L’État de non-droit, s’est particulièrement illustré en condamnant les militants du « Hirak » du Rif à de lourdes peines, pour certains, allant à 20 ans de prison. Une répression qui n’est pas une exception. Elle n’a cessé et continue, de s’abattre sur des citoyens, des artistes, des youtubeurs, des activistes de droits humains. De nombreux journalistes sont accusés de violences sexuelles, de viols, de trafics d’êtres humains, de blanchiment, d’atteinte à la sécurité d’état… Une surveillance de masse est à l’œuvre, allant jusqu’à infiltrer les téléphones de certains militants par coûteux logiciel espion Pegasus de l’entreprise israélienne NSO.

Tout en instaurant un climat de terreur, le régime au Maroc continue à revendiquer une prétendue ouverture démocratique. Pour cela, il a recours à une conjonction entre l’appareil policier et judiciaire, prétendant que le droit est respecté. Ces pratiques sont exportées en dehors du Maroc. Un communiqué commun de la DGSN, de la DGST et de la DGED, annonce le dépôt de plaintes contre les personnes portant atteinte aux institutions marocaines depuis l’étranger, l’arrestation du youtubeur américano-marocain. 

Face à ces graves atteintes aux libertés et aux droits humains, c’est le silence coupable. Les intérêts d’un Etat, et particulièrement ceux de la France, ne peuvent être une raison pour sacrifier ceux des peuples se battant pour leur dignité, la justice sociale, la liberté et la démocratie.

C’est pourquoi, s’impose l’exigence de la liberté pour toutes les voix contestantes, dénonçant l’arbitraire, la marginalisation sociale et culturelle, ainsi que l’absence de perspectives poussant toute une jeunesse à sacrifier sa vie dans des barques de la mort. C’est pourquoi, s’impose l’exigence de la libération des militants du Hirak du Rif et de tous les Hirak.

ATMF, 05 mars 2021


Contribution d’Aboubakr Jamaï : journaliste et universitaire

 

Cette étude fait œuvre utile. Sa mission première est d’exposer les défaillances d’un rapport émanant d’une organisation censée protéger les droits de l’homme. Ce faisant, elle jette une lumière crue sur la fonction politique du CNDH : rendre présentable l’autoritarisme du régime marocain.

 

Comme l’atteste la présente étude, le CNDH fait partie de ces nombreux faux nez institutionnels dont se pare le système. Ils permettent de maintenir l’illusion de la démocratisation si ce n’est de la démocratie. Il est bien arrivé au CNDH de pointer les manquements de l’Etat. Son ancien président a bien déclaré, que des militants du Hirak avaient été torturés. Mais il l’a fait comme le ferait une montre cassée qui donne l’heure, juste deux fois par jour. Ce n’est donc pas le moindre des intérêts de cette étude, que de montrer par la preuve, et non l’incantation, la facticité de ces institutions cache-sexe.

 

Ce rapport contribue surtout à mieux mesurer l’importance du Hirak dans la série d’événements majeurs qui façonnent l’ardu chemin vers un Maroc de la dignité et de la liberté. Il documente le prix élevé payé par les femmes et les hommes qui ont mené et participé à ce Hirak. Mais leurs sacrifices n’auront pas été vains. Le mouvement du 20 Février avait poussé le régime à reconnaître dans le discours, que l’on peut qualifier d’armistice du 9 Mars 2011, l’obsolescence de ses institutions politiques. Le Hirak du Rif a forcé le régime à des réactions autoritaristes qui ont souligné la fiction des réformes soi-disant démocratiques de l’après 2011 et de sa constitution octroyée. Après les sévices infligés à Nacer Zefzafi et ses compagnons, après la parodie de justice dont ils ont été victimes, qui peut encore prétendre que la constitution de 2011 et les institutions qui en sont nés constituent un tournant démocratique ?

 

Le Hirak est survenu dans une région électoralement dominée par le Parti de l’Authenticité et de la Modernité. Un parti fondé par le conseiller du Roi le plus influent du régime. Si le Hirak en a démontré l’insignifiance, il a surtout souligné la vanité des projets politiques préfabriqués face à au mécontentement des citoyens.

 

Le Hirak a poussé le régime à un autre aveu d’échec. Celui de son modèle économique. C’est un vieil argument de l’autoritarisme, que de prétendre que sa gouvernance économique est plus efficace que celle des régimes démocratiques. Grâce aux militants du Hirak, celui du Maroc aura vécu. La liste des revendications économiques et sociales défendue par le Hirak, a souligné l’ineptie d’un modèle économique rentier basé sur les investissements de prestige sans réel impact sur le bien-être des citoyens.

 

Enfin et ce n’est pas le moindre des enseignements. Le Hirak a généré un groupe de jeunes leaders. Par leur courage et l’articulation de leur action, ils ont démenti la thèse de la décérébration politique des jeunes générations. S‘ils paient cher leur militantisme, ils ont semé les graines d’un Maroc meilleur.

05 mars 2021


 

Cliquer sur le lien pour télécharger le rapport : Commentaire Rapport CNDH – Maroc