Association des Travailleurs Maghrébins de France
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La carte de séjour mention retraité ou conjoint de retraité

La carte de séjour mention retraité ou conjoint de retraité vous permet d’entrer à tout moment en France pour des séjours d’une durée maximum d’1 an sans avoir à demander de visa. Elle n’autorise pas à y travailler.

Vous êtes concerné si vous êtes étranger et si vous remplissez toutes les conditions suivantes :

  • vous avez résidé en France sous couvert d’une carte de résident (carte de résident ou carte de résident de longue durée -UE ou ancienne carte de résident ordinaire de 3 ans ou privilégié de 10 ans),
  • vous avez établi (ou établissez) votre résidence habituelle à l’étranger,
  • vous êtes titulaire d’une pension de retraite d’un régime de base français de sécurité sociale.

Votre époux(se) peut obtenir une carte de séjour conjoint de retraité s’il (ou elle) a résidé régulièrement avec vous en France .

Vous devez déposer votre demande dans les 2 mois précédant la date d’expiration de votre carte de résident.

Documents demandés

  • Votre passeport
  • Justification que vous avez établi (ou établissez) votre résidence habituelle à l’étranger
  • Extrait d’inscription établissant vos droits (sous forme de notification) ou la dernière attestation fiscale, délivré par l’organisme débiteur de votre pension de retraite (à défaut une photocopie d’un de ces documents)
  • Justificatif de votre résidence régulière en France avec une carte de résident
  • 3 photos d’identité
  • Déclaration de non polygamie si vous êtes marié et ressortissant d’un État qui l’autorise

Les carte retraité (ou conjoint de retraité) est valable 10 ans et renouvelable.

 votre dossier a été refusé :

  • La décision du préfet vous est notifiée par lettre motivée (décision explicite). Ce refus est assorti, sauf exception, d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) fixant le pays où vous serez renvoyé. Dans ce cas vous pouvez former un recours contentieux devant le tribunal administratif (dans un délai de 48 heures, 15 jours ou 30 jours selon le type d’OQTF).
  • Si la préfecture n’a pas répondu dans un délai de 4 mois suite au dépôt de votre dossier, il s’agit d’un refus implicite.

Vous pouvez former dans un délai de 2 mois :

  • un recours administratif (recours gracieux devant le préfet et/ou recours hiérarchique devant le ministre de l’intérieur),
  • et/ou un recours contentieux devant le tribunal administratif.

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Allocation de solidarité aux personnes âgées

L’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) est une prestation mensuelle accordée aux retraités ayant de faibles ressources. Elle est versée par la Carsat (ou la MSA si vous dépendez du régime agricole). Elle s’ajoute, dans une certaine limite, à vos revenus personnels.

Pour savoir les conditions et les  démarches cliquer ici

Pour pouvoir bénéficier de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) ou de l’allocation supplémentaire d’invalidité (Asi), vous devez résider en France de manière stable.

Vous résidez en France de manière stable si vous vous trouvez dans l’une ou l’autre de ces situations :

  • Vous avez votre foyer permanent en France. Le foyer désigne le lieu où vous habitez normalement, c’est-à-dire le lieu de votre résidence habituelle, à condition que cette résidence en France ait un caractère permanent.
  • Le lieu de votre séjour principal se trouve en France. C’est le cas si vous séjournez en France pendant plus de 6 mois (ou 180 jours) l’année concernée.

Dans quelles conditions un couple peut-il bénéficier de l’Aspa et de l’Asi ?

Montant de l’Aspa et du minimum vieillesse

L’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) et l’allocation supplémentaire d’invalidité (Asi) sont accordées sous conditions de ressources. Dans le cas d’un couple dont l’un est bénéficiaire de l’Aspa et l’autre de l’Asi, le montant de chaque allocation dépend des ressources du couple et de leur situation juridique : marié, pacsé ou concubin. L’examen porte sur les ressources des 3 mois précédant la date d’effet de l’allocation.

Couple marié

Montants Aspa/Asi pour un couple marié
Ressources mensuelles du couple Montant mensuel de l’Aspa Montant mensuel de l’Asi
Jusqu’à 330,72 € 674 € 343,22 €
Plus de 330,72 € et jusqu’à 1 348 € Différence entre 674 € et la moitié des ressources annuelles excédant 330,72 € Différence entre 343,22 € et la moitié des ressources annuelles excédant 330,72 €
Plus de 1 348 € Pas d’allocation Pas d’allocation

 Couple en concubinage

 
Ressources mensuelles du couple Montant mensuel de l’Aspa Montant mensuel de l’Asi
Jusqu’à 257,96 € 674 € 415,98 €
Plus de 257,96 €

et jusqu’à 1 348 €

Différence entre 674 € et la moitié des ressources excédant 257,96 € Différence entre 415,98 € et la moitié des ressources excédant 257,96 €
Plus de 1 348 € Pas d’allocation Pas d’allocation

 

  • Couple pacsé
Ressources mensuelles du couple Montant mensuel de l’Aspa Montant mensuel de l’Asi
Jusqu’à 257,96 € 674 € 415,98 €
Plus de 257,96 € et jusqu’à 1 348 € Différence entre 674 € et la moitié des ressources excédant 257,96 € Différence entre 415,98 € et la moitié des ressources excédant 257,96 €
Plus de 1 348 € Pas d’allocation Pas d’allocation

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EXPULSIONS DU TERRITOIRE DE CHIBANI-A-S ! Le tribunal annule la décision préfectorale

 

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Un Chibani algérien de 72 ans était menacé d’expulsion par une décision de la Préfecture de la Haute Garonne datant du 20 mai 2016 lui refusant le renouvellement de sa carte de séjour mention « retraité ». Les services préfectoraux lui reprochaient d’avoir séjourné trop longtemps en France. Par une décision du 15/09/2016, le tribunal administratif de Toulouse a annulé cette décision scandaleuse et enjoint le Préfet de délivrer son titre de séjour à Monsieur DOUARA dans un délai de 8 jours. (A noter qu’à ce jour, la préfecture ne s’est toujours pas exécutée)

Monsieur DOUARA est titulaire d’une carte portant la mention « retraité » depuis 2005. Selon l’article L317- 1 du CESEDA, « L’étranger qui, après avoir résidé en France sous couvert d’une carte de résident, a établi ou établit sa résidence habituelle hors de France et qui est titulaire d’une pension contributive de vieillesse, […] bénéficie, à sa demande, d’une carte de séjour portant la mention « retraité ». Cette carte lui permet d’entrer en France à tout moment pour y effectuer des séjours n’excédant pas un an. Elle est valable dix ans et est renouvelée de plein droit. […] »

Rien n’interdit donc aux titulaires de ces titres de séjourner en France, y compris pour des périodes longues et répétées, pourvu que ces séjours successifs n’excèdent pas un an par séjour. Mais l’administration a estimé que louer une chambre dans une résidence ADOMA ou encore bénéficier de droits sociaux1 suffirait à démontrer que l’intéressé a établi sa résidence en France et du coup justifie le refus de lui renouveler son titre de séjour.

Vous n’y comprenez rien ? C’est normal, tout ceci n’a pas de sens. Et ce sont les Chibani-a-s qui en paient les conséquences. Entre l’administration qui leur oppose le fait de rester trop longtemps en France au risque de perdre leur titre de séjour et les caisses de sécurité sociale (CARSAT, CAF, CPAM) qui les somment de ne pas rester trop longtemps dans leur pays d’origine au risque de perdre leurs droits sociaux, comment faire ?

Dans l’affaire de Monsieur DOUARA, la préfecture s’était déjà illustrée en refusant de lui délivrer un récépissé de renouvellement de son titre, comme la législation le prévoit pourtant, au motif que « l’informatique ne fonctionne pas pour délivrer des récépissés au titulaire de carte de retraité ». Monsieur DOUARA est donc resté sans titre pendant les 11 mois d’instruction (là où la législation oblige l’administration à instruire les dossiers en 4 mois au plus). Le Tribunal Administratif annule aussi la décision de la préfecture de ne pas délivrer de récépissé.

Dans cette affaire, la préfecture, qui ne recule devant rien, a retenu cette période de 11 mois pour « démontrer » que Monsieur DOUARA avait séjourné plus d’un an en France.

1 Aux termes d’un arrêt de la Cour de Cassation du 14 janvier 2010, le titulaire d’une carte de séjour portant la mention « retraité » peut bénéficier de l’Allocation de solidarité pour les personnes âgées en apportant la preuve de sa résidence effective sur le territoire français.

2 Dans la mesure où les premières cartes de séjour mention « retraité » ont été délivrées il y a une dizaine d’années, le Collectif Justice et Dignité pour les Chibani-a-s s s’inquiète de la possible multiplication de ce type de refus de renouvellement.

En effet, il est évident que la quasi-totalité des titulaires de carte de séjour mention « retraité » louent des logements ou, tout au moins, des chambres en résidence sociale de type ADOMA et bénéficient de certains droits sociaux en France (protection maladie, aides au logement, ASPA). Selon le raisonnement de la préfecture, ils vont donc tous et toutes être expulsé-e-s….

Le collectif “Justice et Dignité pour les Chibani-a-s” salue cette décision de justice et demande :

  •  Que des instructions soient données demandant l’arrêt du traitement à charge des demandes de renouvellement de carte de séjour mention « retraité », rappelant l’obligation de délivrance de récépissés de renouvellement et exigeant plus largement le respect de la législation et la bienveillance autour de l’évaluation de la condition de résidence
  •  La suppression de la carte de séjour « retraité », telle qu’elle existe actuellement, au profit de la délivrance d’une carte de résident pour les personnes remplissant les critères de l’article L317-1 du CESEDA

Signataires : -Le collectif “Justice et Dignité pour les Chibani-a-s” (www.chibanis.org) -Association Ayyem Zamen (Paris) -Calima (Strasbourg) -La Case de Santé (Toulouse) -Cercle des Voisins du CRA de Cornebarrieu -Association Chibanis06 (Nice) -Elghorba (Lyon) -ESMA (Toulouse) -Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) -Le Gisti -Association Karavan (Toulouse) -L’olivier des sages (Lyon) -Pays’âges, la Maison des Sages (Grenoble) -Collectif « SOS Chibanis 66 » (Perpignan) -Tactikollectif (Toulouse) -Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)