Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Assassinat raciste de Hichem Miraoui

Le sang versé par l’extrême droite coule avec la complicité du pouvoir politique

Hichem Miraoui, coiffeur tunisien de 35 ans, a été exécuté en pleine rue à Puget-sur-Argens, victime d’un crime raciste revendiqué par un militant fasciste, auteur de vidéos haineuses et de publications ouvertement racistes. Une seconde personne, d’origine turque, a été grièvement blessée. Ce crime n’est pas un fait divers. C’est un acte politique. C’est un meurtre nourri par un climat de haine, de stigmatisation systématique des immigrés, des musulmans et des quartiers populaires. C’est un crime encouragé par les discours politiques, amplifié par des complicités médiatiques.

Nous accusons.

Nous accusons les gouvernements successifs qui, loin de protéger les personnes ciblées par le racisme, ont au contraire créé les conditions de leur mise en danger.

Nous accusons les responsables politiques, comme le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui valide les collectifs identitaires, et le Premier ministre François Bayrou, qui reprend les thèses de « submersion migratoire » chères à l’extrême droite.

Nous accusons les éditorialistes et médias dominants qui servent de caisse de résonance à la haine, à la xénophobie, à l’islamophobie, avec une complaisance criminelle.

Nous accusons les pouvoirs publics d’avoir laissé prospérer, voire protégé, des groupuscules fascistes violents, au lieu de les dissoudre et de les combattre frontalement.

Ce crime n’est ni une surprise, ni un accident. Il est le fruit d’un racisme systémique, institutionnel et organisé. Il s’inscrit dans une escalade de violences racistes documentées, banalisées, tolérées. Il intervient après des attaques contre des mosquées, des agressions de militants, des manifestations fascistes à visage découvert. Il intervient dans une France où les victimes du racisme sont suspectées, où les crimes racistes sont minimisés, où les forces de l’ordre répriment les mobilisations antiracistes mais laissent les néonazis défiler.

Ce qui s’est passé à Puget-sur-Argens n’est que l’avant-goût d’un projet d’épuration raciale prôné par une extrême droite décomplexée, et désormais soutenue, dans les faits, par le pouvoir politique.

Nous refusons le silence, l’indignation feinte et les condamnations molles. Nous exigeons des actes, immédiatement :

  • La reconnaissance politique du caractère raciste de l’assassinat de Hichem Miraoui comme crime terroriste d’extrême droite.
  • La dissolution sans délai des groupes et collectifs fascistes, y compris ceux qui bénéficient aujourd’hui de relais institutionnels.
  • La mise en accusation des responsables politiques qui ont légitimé ou soutenu ces discours haineux, ainsi qu’un audit indépendant sur leurs complicités.
  • La mise en place d’un fonds d’urgence pour les victimes du racisme et leurs proches.
  • La fin des politiques racistes et sécuritaires qui servent d’alibi aux violences structurelles.

Le fascisme ne passera pas.

Le racisme tue.

Le discours haineux des politiques est complice.

Nous n’oublierons pas Hichem Miraoui.

Nous n’oublierons pas toutes les victimes du racisme, du fascisme et de la haine.

Conseil d’Administration – 04 juin 2025

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Meeting des Eurodéputé.es pour la PALESTINE – Strasbourg, 6 mai 2025

Le Collectif Palestine 67, dont fait partie l’ATMF Strasbourg, vous invite à un événement inédit en France :  

 Mardi 6 mai 2025 –  20h –  Salle de la Bourse, Strasbourg

 MEETING DES DÉPUTÉ·E·S EUROPÉEN·NE·S POUR LA PALESTINE  

Un moment fort de solidarité internationale en présence de député·e·s engagé·e·s pour la justice, la paix et le respect du droit international.

 Interviendront :  

– Marc Botenga  

– Rima Hassan  

– Emma Fourreau  

– Manon Aubry  

– Saskia Bricmont  

– Ana Miranda  

– Mounir Satouri  

Avec la participation du député français Emmanuel Fernandes.

Témoignage de terrain :  

Nous aurons l’honneur d’accueillir Ismaïl Rabah, ancien journaliste à Gaza, qui viendra témoigner de la situation dramatique sur place.

PROGRAMME COMPLET :  

 17h – Ouverture de l’exposition du Syndicat des journalistes palestiniens :  

« Palestine : les journalistes pris pour cible ? »  

 19h – Ouverture des portes  

 19h30 – Projection des portraits « GAZA VISAGES 

 20h – Lancement du meeting avec les interventions des eurodéputé·e·s et échanges avec la salle

 Entrée gratuite  

 Une participation libre sera proposée à la fin pour soutenir l’organisation.

 Rejoignez-nous en direct sur nos réseaux :  

– [Facebook] : (https://www.facebook.com/share/18ksVcZayr/)  

– [Instagram] : (https://www.instagram.com/marchespalestine67)  

– [TikTok] : (https://www.tiktok.com/@marchespalestine67)

Un rendez-vous à ne pas manquer pour toutes celles et ceux qui défendent la liberté, la dignité humaine, et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

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Migrer pour vivre, pas pour mourir – Commémor’Action en hommage aux victimes politiques migratoires

Le 6 février est la journée mondiale de lutte contre la répression meurtrière aux frontières de l’Europe et des pays auxquels l’Europe sous-traite le contrôle des flux migratoires. Exigeons la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles.

Il y a 11 ans, le 6 février 2014, au moins 15 personnes ont perdu la vie et des dizaines d’autres ont disparu au large de Tarajal, réprimées par les autorités alors qu’elles essayaient de rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta à la nage. Ce massacre est devenu un symbole des politiques de lutte impitoyable contre l’immigration dans les zones frontalières. Le principal instrument de cette répression est l’agence européenne Frontex dont nous demandons l’abolition.

 

Le nombre de morts et de disparus en route vers l’Europe n’a cessé d’augmenter que ce soit en Méditerranée, sur la route des Canaries, aux frontières internes de l’UE, dans la Manche, aux frontières orientales, le long de la route des Balkans, dans le désert du Sahara. On estime à plus de 67000 les personnes mortes et disparues sur les routes migratoires entre 2014 et septembre 2024. La mer Méditerranée est la frontière la plus meurtrière avec pour la même période plus de 30 000 morts.

Nous nous rassemblons solennellement le 08 février 2025 à 15h à Strasbourg, Quai des Bateliers

– Place Corbeau, en hommage aux personnes mortes ou disparues, afin de se souvenir, dénoncer la violence des politiques de lutte contre l’immigration et résister à la déshumanisation des personnes qui prennent la route de l’exil et tentent de fuir des persécutions ou recherchent des conditions de vie meilleures, au péril de leur vie.

 

Commémor’Action organisée par :

Association des Travailleurs Maghrébin de France-ATMF, Collectif pour une Autre Politique Migratoire (CASAS, la Cimade67, le CCFD Terre Solidaire, Europe Cameroun Solidarité-Femmes du 3èMillénaire-Wietchip, LDH Strasbourg, La Vie Nouvelle 67, le MRAP67, Oxfam67, la Pastorale des Migrants 67, le SAF Strasbourg), D’Ailleurs Nous Sommes d’Ici 67, NPA 67, Solidaires Alsace, La France Insoumise 67, Attac Strasbourg, Association Alsace-Syrie, Fédération Syndicale Étudiante – Strasbourg, PCOF 67, Missing At The Borders, Comité Palestine Unistras, La Fédération du Bas-Rhin du Parti Communiste Français, Les Ecologistes Strasbourg EMS

 

Appel en PDF :

Commemor’Action Strasbourg VH A4

des victimes des politiques VM A4

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Non à la criminalisation des migrants et à la sous-traitance inhumaine des politiques migratoires !

La condamnation du 14 novembre 2024  de 14 migrants à dix ans de prison ferme par la Cour d’appel de Nador, sonne comme un deal honteux.

L’association des Travailleurs Maghrébins de France condamne fermement ces lourdes peines infligées à des migrants au Maroc. Ces condamnations, motivées par une logique de dissuasion et de criminalisation de l’immigration, témoignent d’une politique répressive dictée par des intérêts sombres.

Une répression instrumentalisée

Ces jugements inacceptables ne sont pas un simple fait isolé. Ils s’inscrivent dans une stratégie bien plus large. Sous la pression de l’Union européenne, le Maroc accepte le rôle  de sous-traitant des politiques migratoires européennes, en échange d’avantages économiques et politiques, et devient ainsi un rempart aux frontières de l’Europe, au prix d’une violation systématique des droits fondamentaux des migrants.

Ces pratiques rappellent tristement des accords similaires passés entre l’Union européenne et des pays comme l’Italie ou la Libye, où la gestion externalisée des migrations a mené à des abus : arrestations arbitraires, détentions inhumaines et violations graves des droits de personnes.

Un contexte aggravé par des intérêts diplomatiques

La récente visite de la délégation présidentielle française au Maroc met en lumière une dimension encore plus cynique de ces politiques. Derrière les annonces officielles de partenariats économiques et diplomatiques se cachent des accords migratoires implicites, où le durcissement des politiques migratoires marocaines semble devenir une monnaie d’échange. Ces manœuvres traduisent une volonté de renforcer le « Pacte européen sur la migration », qui repose sur une approche sécuritaire et déshumanisante, en contradiction totale avec les valeurs d’humanité et de justice.

Un appel au respect des droits fondamentaux

Nous refusons que les migrants soient traités comme des criminels pour avoir tenté de fuir des conditions de vie insoutenables. Les migrations sont le fruit de crises multiples  économiques, climatiques, politiques, dont les pays du Nord portent une large responsabilité.

Face à cette situation :

  • Les autorités marocaines doivent arrêter cette répression injuste mettre fin à ces accords de sous-traitance scandaleuse de l’immigration.
  • L’Union européenne et ses États membres, en particulier la France, doit cesser l’externalisation de la gestion des flux migratoires au détriment des droits humains.

Nous devons refuser ces logiques de répression et œuvrer ensemble pour des alternatives qui placent les droits humains et la dignité au centre.

Nous ne pouvons accepter la déshumanisation de celles et ceux qui sont les doubles victimes de politiques locales et européennes responsables d’une paupérisation programmée, dictée par les intérêts des plus riches ici et là-bas.

 

La seule alternative : Des politiques de justice sociale, ici et là-bas, des rapports Nord-Sud d’égal à égal mettant fin à la spoliation des richesses, à l’interventionnisme post colonialiste et l’établissement des Etats de droits dans les pays du Sud.

 

Conseil d’Administration du 23.11.2024

 

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Libération des prisonniers politiques au Maroc

L’ATMF exprime sa joie à tous ceux qui,

par leur courage, par leur détermination, par leur résistance,

ainsi que celle de leurs familles,

ont eu raison des barreaux physiques de l’emprisonnement.

La libération de détenus politiques et de détenus d’opinion marocains,

est une victoire.

 

Une victoire,

Parce que toute personne arrachée à la répression, à l’incarcération, à la privation de sa liberté, au reniement de ses droits et de son humanité, est une victoire sur l’ignominie.

 

Une victoire,

Parce que toute libération symbole d’une résistance à l’oppression, à l’injustice, à l’arbitraire, au règne de l’argent, est une victoire sur la domination.

 

Cette victoire ne pourra être complète,

Que si la totalité des détenus politiques, des détenus d’opinion,

des détenus des différents Hiraks, Hirak du Rif, de Jerada…

des prisonniers sahraouis,

des détenus victimes d’une immigration forcée,

soient libérés sans condition aucune.

 

Cette victoire ne pourra être complète,

Que si tous les prisonniers, les prisonniers de droit commun, soient respectés dans leurs droits,

à des conditions d‘interpellation et de détention respectueuses de leur dignité humaine,

à une défense et à une justice équitables.

 

Cette victoire ne pourra être complète,

Que si la migration cesse de constituer un délit,

Que si la sous-traitance de la répression et de la maltraitance de l’immigration par la police et les autorités du Maroc soient abolies.

 

Cette victoire ne pourra être complète,

Que si cesse, la criminalisation du soutien au peuple palestinien,

Que si cesse, la criminalisation de la dénonciation de la normalisation des relations avec un état d’apartheid génocidaire,

Que si cesse, la collaboration honteuse du Maghzen avec le régime sioniste d’Apartheid, responsable de crimes abominables contre le peuple palestinien.

 

Une victoire incomplète,

Fait de la poursuite de la lutte pour la justice sociale,

pour les libertés et les droits fondamentaux au Maroc,

Une promesse à tenir jusqu’à la VICTOIRE.

 

Conseil d’Administration du 31 juillet 2024

 

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À la mémoire de Brahim Bouarram et toutes les victimes de crimes racistes

Rassemblement le 1er mai 2024

de 11h à 12h

au Pont du Carrousel – 75001 Paris

 

Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, 29 ans, profitait d’une journée ensoleillée sous le pont du Carrousel. Il ne savait pas qu’on allait le précipiter dans la Seine et mettre fin à ses jours. Les assassins venaient de quitter le défilé du Front National. La haine raciste fomentée par le FN a armé les mains de ses assassins.

Depuis, d’autres noms se sont ajoutés à la liste sinistre des victimes de crimes racistes.

C’est à sa mémoire et à celle de toutes les victimes du racisme dans ce pays, en souvenir de la souffrance de leurs proches que nous nous rassemblons ici, sur le lieu du crime innommable, le 1er mai de chaque année.

Et c’est dans le contexte d’un processus d’extrême droitisation créée par la banalisation des idées racistes, que cette commémoration a lieu. Sous prétexte de la diffusion du racisme dans notre société, le débat des européennes se polarise une fois de plus, encore aujourd’hui, autour du foulard, de la laïcité, du séparatisme, du périple migratoire, du communautarise, de l’assistanat, de la sécurité et de l’ordre républicain.

Ces surenchères sont portées par des chefs d’état, des ministres, des leaders politiques, des médias et non par les mouvements sociaux. Ces derniers ont pour préoccupations : le pouvoir d’achat, la redistribution, la dégradation du système éducatif et du système de santé.

C’est bien le racisme d’en haut qui engendre celui d’en bas. Comme dit Bourdieu, « Ce racisme de l’intelligence est un racisme de classe dominante, qui produit un discours de justification de leurs propres privilèges et de l’ordre social qui domine ».

Le racisme comme idéologie et comme rapport social, montre qu’une partie des classes populaire et laborieuses a basculé dans la haine de l’immigration et de ses descendants, les considérant à l’origine de tous ses maux.

Ce ne sont pas les immigrés et leurs descendants le problème.

Ce sont ceux qui font le choix de ne pas s’attaquer à ce qui produit de la précarité.

Ceux qui font le choix de ne pas toucher à la structure du système inégalitaire, tout en donnant l’illusion d’agir contre un bouc-émissaire : l’immigration, les musulmans, les réfugiés…

Ceux qui remettent en cause les acquis sociaux

Ceux qui bafouent la démocratie

Ceux qui violentent les manifestants

Ceux qui criminalisent la solidarité avec le peuple palestinien

 Nous, citoyens et organisations fidèles aux combats pour la défense des droits fondamentaux des personnes, aux valeurs de nos convictions et à nos principes universalistes, nous continuons la lutte contre les rapports sociaux racistes, base de l’idéologie raciste et de division, la lutte contre toutes les formes de racisme.

Le combat contre le racisme impose le combat contre l’exploitation, comme le combat contre l’exploitation exige le combat contre le racisme.

Ce n’est qu’en s’engageant avec résolution, toutes et tous que nous rendons justice à Brahim Bouarram et à toutes les victimes des violences racistes et des violences des classes dominantes.

 

Signataires :

ATMF, LDH, MRAP, ACDA, ACDR, ADTF, AFAPREDESA, AMF, ASDHOM, AMDH-Paris, APCV, ATF, AFA-Paris, Attac Paris Centre, COPAF, Comité Vérité et Justice Ali ZIRI, CRLDHT, CEDETIM/IPAM, CORENS (Collectif Régional pour la Coopération Nord-Sud – Hauts de France), CIBELE (Collectif Régional pour la Coopération Nord-Sud – Ile de France), CIVCR (Collectif Ivryen contre le racisme), DAL, Droit devant ,FASTI, Femmes Egalité, Femmes Plurielles, FTCR, FUIQP, GISTI, L’ACORT, Fondation Frantz Fanon, L’Institut Mehdi Ben Barka – mémoire vivante, RAAR, REMCC, Rejoignons-Nous, Résister Aujourd’hui, UJFP, UTAC, UTIT,

Le Sneps.pjj.FSU, Union Syndicale Solidaires, EELV, Ensemble!, La France Insoumise, Génération.s, PCF, PEPS-Pour une Ecologie Populaire et Sociale, PCOF, NPA

 

 

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Le Peuple marocain endeuillé, Solidarité !

L’ATMF est touchée dans sa chair par les pertes humaines engendrées par le puissant séisme qui a frappé plusieurs régions du Maroc (Al Haouz au sud-ouest de Marrakech, Marrakech, Ouarzazate, Azilal, Chafchaoua, Taroudant…).

Le bilan provisoire est déjà très lourd, 820 morts et des centaines de blessés (bilan à 14h).

L’ATMF se mobilise avec l’ensemble des ONG humanitaires françaises et des associations maghrébines de la société civile pour apporter leur soutien aux rescapés du séisme et plus particulièrement dans les villages les plus reculés.

Le Maroc est une zone sismique qui a été touchée par des tremblements de terre d’importante force magnétique engendrant de nombreux drames. La responsabilité du gouvernement marocain est, par conséquent, engagée, aussi bien concernant la lenteur des secours mis en œuvre que le manque de prévention, notamment le non-respect des normes anti-sismiques dans la construction.

L’ATMF présente ses condoléances à toutes les familles endeuillées et appelle l’ensemble des maghrébins et leurs concitoyens français à se solidariser avec le peuple marocain et les victimes de ce séisme.

Conseil d’administration de l’ATMF.

Paris,
Le 09 septembre 2023

 

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Haro sur les maghrébins âgés !! Communiqué

La « réforme  » des retraites, véritable régression sociale, touche particulièrement et de plein fouet les couches défavorisées de la population. Premiers impactés, les immigrés le sont, parce qu’une grande partie d’entre eux travaillent dans les métiers pénibles, ont des carrières hachées, sont tributaires du minimum vieillesse (allocation de solidarité personnes âgées : ASPA) conditionné jusqu’alors par une durée de résidence en France de plus de 6 mois.

 

Discrètement et sans débat un amendement de la droite sur la loi a porté cette obligation à plus de 9 mois par an sur le sol français sous peine de perte des droits. Cet article entrera en vigueur le 1er septembre.

 

Ne nous y trompons pas : si elle vise toutes les personnes retraitées y compris les françaises, celles qui achètent des villas au Maroc, au Portugal sont rarement éligibles à ce minima social. Les premières ciblées sont les personnes âgées migrantes n’ayant pas suffisamment cotisé pour avoir une retraite décente, autrement dit les plus précaires.

 

Et ce alors même que le président Macron déclarait le 14 avril 2023, à la délégation de 9 anciens combattants reçue à l’Elysée, qu’il se réjouissait que le versement de leur allocation ne soit plus soumis à la condition de résidence en France. Une contradiction et un traitement discriminant : pour les uns réparation d’une injustice et pour les autres assignation à résidence.

 

Que faut-il voir dans cette volonté d’empêcher ces personnes âgées de passer quelques mois par an dans leur pays d’origine ? Rien d’autre qu’un moyen de supprimer des droits. Gageons en effet qu’ils ne seront pas informés de ces exigences nouvelles et que de contrôles de plus en plus stricts leur feront perdre leur droit à la première occasion.

 

Nos associations dénoncent cette politique discriminatoire et réclament que ces personnes âgées migrantes puissent bénéficier de l’ASPA sans condition de résidence, à l’instar des anciens combattants.

 

Paris,23 avril 2023

 

Association des Travailleurs Maghrébins de France – ATMF

www.atmf.org

Groupe d’Information et de Soutien des Immigré.e .s -GISTI

www.gisti.org

 

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Bilan provisoire d’un carnage sans nom

Le 24 juin, à 21h, 27 corps gisent sans vie, à l’hôpital de Nador au Maroc

27 migrants assassinés, 27 vies arrachées

Et d’autres entre la vie et la mort

Un nombre inconnu de blessés laissés agonir sans secours

Un traitement d’une sauvagerie sans nom

Que les images, Que les vidéos parlent

La voix n’a plus de mots, La voix n’est plus que cris : horreur et barbarie

 

Aujourd’hui : A la frontière toute proche entre le Maroc et l’Espagne

Tout contre le mur de la honte de la ville de Melilla

Et dans les mers de la Méditerranée comme de la Manche : des Cimetières

A qui incombe la responsabilité criminelle ?

Aux commanditaires : l’Europe officielle

Aux exécutants : Les Etats voyous –

Le Régime marocain

L’Europe officielle

Celle qui sous-traite le contrôle migratoire à des États répressifs

Celle qui continue à voler en toute impunité

Les richesses de pays, pauvres de leur richesse

Celle qui continue à garder ses intérêts en Afrique et ailleurs

Au prix de guerres provoquées vidant sols et sous-sols, terres et mers

Sacrifiant des milliers de vies, réduisant à l’esclavage des enfants

Pour s’approprier : minerais rares, or, diamants, pétrole…

Celle qui attise la haine.

Accusant migrants et immigrés de manger son pain, de profiter de ses aides 

Faisant des ceux qui sont volés, les voleurs

Et les responsables de la misère des siens

Le Régime marocain

Celui qui n’hésite pas à utiliser ses propres enfants

Aux portes de Melilla

Comme une honteuse carte de négociation

Une opération marchande entre le royaume et l’Europe

Sacrifiant le droit à la protection de l’enfance

Celui qui mène la chasse aux migrants

A la demande de ses maîtres

Celui qui par les mains de sa police

Vole, maltraite, affame

Et aujourd’hui assassine

Des frères à nous dont nous portons le deuil

Que tous les coupables

Etats, Polices, Personnes

Soient jugés !

Le crime ne doit pas rester impuni

Que tous les accords de la nouvelle « traite humaine » soient abolis

Que l’humanité de toutes et de tous se soulève

Pour que la barbarie ne gagne pas !

 

L’ATMF appelle les instances onusiennes pour qu’elles mènent une enquête indépendante, afin de déterminer les responsabilités de ces crimes à tous les niveaux de l’Etat marocain.

L’ATMF appelle à abroger les accords bilatéraux entre le Maroc, l’Espagne et l’Union Européenne qui sont les outils de ségrégation contre les migrants et réfugiés du sud, ainsi que tous les accords de sous-traitance de l’immigration avec d’autres états.

L’ATMF appelle à la dissolution de l’Agence Frontex, bras armé de la mise en œuvre du nouveau Pacte européen sur la migration et l’asile, dont les pratiques en termes de refoulements, de violences envers des exilés, de violation des droits fondamentaux des personnes et du droit international sont mises en cause.

ATMF

Conseil d’Administration, 26 juin 2022

Vidéos Amdh Nador :

https://fb.watch/dVbOuMy8BG/

https://fb.watch/dVca2vMN8I/

https://fb.watch/dVcd1gw5ll/

https://fb.watch/dVce3kyAOl/

 

Bilan provisoire d’un carnage sans nom 24 06 2022

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Atmf communiqué : Solidarité avec le docteur Labbas Sbaï tabassé par un gardien de la prison de Zagora au Maroc

« On m’a frappé, on m’a frappé, sur la tête … Violement…

Ici, c’est Guantanamo, c’est Abu Ghraïb … »

Ici, c’est le Maroc…

Ce sont avec ces derniers mots, en toute conscience que Labbas SBAÏ, citoyen suisse d’origine marocaine, chirurgien de 67 ans reconverti au tourisme écologique, détenu à la prison de Zagora, au sud du Maroc, a dénoncé son tabassage par un gardien qui s’est acharné sur sa tête, provoquant douleurs et absences constatées par son frère Brahim, lors de sa visite du 2 juin 2022.

Depuis, c’est porté sur une chaise par 4 gardiens, qu’il a été présenté à son frère le 14 juin dernier. Le regard perdu, sans aucune expression, dans l’incapacité d’articuler un seul mot, de se mouvoir, de se maintenir ou de réagir, Labbas semblait avoir quitté tout contact avec le monde extérieur.

Maintenu dans cet état semi comateux, sans accès aux soins appropriés, en violation des droits humains, Labbas risque le pire.

Pour quel crime ?

Celui d’avoir osé dénoncer la corruption et le trafic de drogue qui sévissent à Mhamid El Ghizlane, à la frontière maroco-algérienne, celui d’avoir désigné un système mafieux où seraient impliqués des politiciens, des hauts fonctionnaires et des militaires gradés, le quotidien suisse « Le Temps », l’affirme.

Ces actes ont déjà valu à Labbas, des arrestations entre 2006 et 2010, puis son adoption au cours de cette dernière année, par Amnesty Internationale comme prisonnier politique et lanceur d’alerte qui dérange le pouvoir marocain.

Pour quelle raison ?

La raison d’état, la raison de l’arbitraire et de la muselière, qui fait de la torture et de la maltraitance violente des citoyens, une arme pour terroriser toute voix osant relever la tête, dénonçant l’abject.

 Dans quel endroit ?

« Ici ».

« Ici » C’est le Maroc. C’est le Guantanamo, l’Abu Ghraïb, où le détenu politique comme le détenu de droit commun, sont traités avec barbarie.

« Ici », c’est le Maroc « nouveau », un Maroc ne s’embarrassant plus  de sauvegarder une image policée. Un Maroc d’arrogance, dopé par des soutiens et collaborations d’organes d’espionnage et de crimes à l’encontre notamment du peuple palestinien.

« Ici », c’est le Maroc  qui jette les meilleur-e-s d’entre les filles et les fils de son peuple dans les prisons : Manifestants, militants des droits humains, militants du Rif et des zones marginalisées, journalistes, historiens, youtubeurs, rappeurs, citoyens revendiquant leur citoyenneté…

« Ici », c’est le Maroc où on doit se taire ou crever.

 

Alors, que nos voix tonnent !

Réclamons avec force, justice pour Labbas, justice pour tous les Labbas !

Que les tortionnaires soient poursuivis pour leurs crimes !

Que toutes les voix libres soient libérées !

Que tous les détenus sans distinction aucune soient traités avec dignité!

Que les prisons de la honte soient fermées !