Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Au Pont Corbeau à Strasbourg Cortège vers la place du 17 octobre 1961

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la force de police auxiliaire – ou pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie.

Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrême des forces de police.

55 ans après, la Vérité est en marche. Cependant la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées- en particulier la guerre d’Algérie – ni le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961.

Cette année, le 17 octobre 2016, nous avons appelé à lutter contre le racisme d’Etat, l’islamophobie et les violences policières à caractère raciste dont la justice est complice et dont les premières victimes sont les descendants des manifestants du massacre en 1961 et des victimes de l’Etat colonial français.

Depuis plusieurs décennies, ce sont des centaines de personnes qui ont perdu la vie dans des conditions similaires. Jeunes ou moins jeunes, presque toujours noires ou arabes, habitants de quartiers populaires, ils ont été tués dans l’indifférence générale et les responsables – directs ou indirects – de leur mort n’ont pas été condamnés.
Enquêtes bâclées, pressions politiques, indifférence médiatique, justice complice, etc. : tout est bon pour protéger policiers et gendarmes, à coup de non-lieux. Les contrôles au faciès systématiques sont ainsi autant de rappels quotidiens à un ordre raciste, auquel participe la justice, en garantissant une impunité presque totale aux agents coupables de ces violences.
Sous le label « politique de la ville », c’est en effet tout un dispositif ramifié et omniprésent de contrôle social et d’encerclement quasi-militaire des populations qui s’est construit au cours des trente dernières années dans les quartiers populaires, où sont concentrées les franges les plus opprimées du prolétariat. Conséquence de ce traitement d’exception qui prolonge, au moins en partie, les méthodes du colonialisme français : les violences policières à l’égard des non-blancs sont endémiques. Dans les quartiers populaires, on tue des noirs et des arabes en silence, et en général impunément.

17-octobre-1961

 

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