Association des Travailleurs Maghrébins de France
10 rue Affre - 75018 Paris
01 42 55 91 82 national@atmf.org

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Cellule de suivi Belyounech: Cellule crée par l’Afvic pour informer au quotidien sur la situation à BELYOUNECH suite à l’embargo mené par les forces d’ordre.

Témoignage du chairman Congolais contacté par téléphone aujourd’hui le 23 février 2005 à 16H30 GMT

 » Cela fait plus de 10 Jours que nous sommes encerclés par les militaires. Nous sommes des réfugiés congolais, nous vivons dans cette forêt depuis notre arrivée au Maroc, nous avons survécu à un hiver difficile où nous avons passé des nuits à moins de 7 degrés sans couverture ni toit. Il y a des enfants et des femmes parmi nous. Nous avions l’habitude de sortir en ville pour chercher de la nourriture ou pour mendier, et nous cherchions de l’eau d’une source à 1 Km du camp. Aujourd’hui les militaires nous encerclent, nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des êtres humains avec des sentiments, des familles et des aspirations. Nous sommes des réfugiés et si nous avons fuit le Congo, c’est parce qu’il y a la guerre. ……….

……..Aujourd’hui même nous avons envoyé deux de nos camarades pour nous chercher de la nourriture ils ne sont pas revenus. Hier c’était pareil ! !…….

……Aidez-nous, nous avons besoin de votre appui. C’est un drame humanitaire. Nous refouler à Oujda ne veut pas dire trouver une solution à notre cas. Nous préférons mourir encercler que de nous rendre. On nous applique une stratégie de guerre alors que nous sommes des civiles sans armes, sans force. Enfin penser que nous sommes des êtres humains, peut être ! ! je commence à m’en douter  »

La situation sécuritaire reste la même. Toutes les issus aux camp restent bloquées. L’association des Travailleurs maghrebin en France à rendu public un Communiqué dans lequel elle denonce cet état de fait et demande une intervention du Roi, en tournée actuellement dans des pays africains , d’intervenir pour arreter ce drame humanitaire.

Afvic à mis en place une cellule de suivi pour réagir et informer les Ongs et le grand public de la situation sur le terrain et sollicile la mobilisation de la société civile pour mettre terme à cet embargo contaraire aux principes fondamentaux des droits de l’Homme.

Pour Réagir contre l’embargo prière d’envoyer un Fax à Monsieur le Wali de Tétouan :

++212 39 995 920

Avec une copie à La cellule de suivi Afvic: ++212 23 491 287

afvic@hotmail.com

AFVIC/PFM

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Mme AIT SIRAHAL

Mme AIT SIRAHAL
Décide de s’installer tout les vendredi de 16h à 19 h
Devant l’ambassade du Maroc en protestation contre l’impunité qui touche les policiers marocains responsables
de la mort de son mari
J’ai vu de mes propres yeux la police soulever mon mari menotté et le jeter contre le mur du commissariat de Marrakech. AIT SIRAHAL Mohammed, mon conjoint immigré marocain de 52 décède l’hôpital IBN ZOUHR à Marrakech quelques heures après avoir subi des tortures par la police marocaine (suite à une banale altercation).
Depuis le 25/07/2002 jour de la mort de mon mari, avec mes enfants, Achraf, Fahd, Wassime et leurs grands parents nous n’avons pas cessé de faire tous les recours auprès de l’administration Marocaine en France et au Maroc même afin que les policiers coupables de ce crime odieux soient jugés.

Des associations Marocaines, comme l’association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), l’Association des Travailleurs Immigrés en Espagne (ATIME), Association de la jeunesse Maghrébine de Bruxelles, l’Association des Travailleurs Marocains de Hollande (KMAN), l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM)…, de simple citoyens, mais aussi l’ONG américaine Humain Rights Watch, se sont indignés par le fait qu’aucun des policiers qui ont participé aux séances de torture n’a été suspendu de ses fonctions.

Je viens de rentrer du Maroc, ou la cour de « Justice » Marocaine de Marrakech a reporté au 1 mars l’étude du dossier et cela pour la 15 ème fois !!
Parce que je refuse que les agents de l’état jouissent d’une impunité totale, parce que, même si je suis une simple femme immigrée, vivant de son travail pour élever mes enfants et aider ma famille au bled, j’exige que justice soit faite et que les coupables soient jugés. C’est le seul moyen d’honorer la mémoire de mon mari et de me permettre de vivre avec dignité.
Pour la 15ème fois, je repars au Maroc, grâce à mes petites économies de gardienne d’immeuble parisien, pour défendre la mémoire de mon conjoint lors du prochain procès prévu le 1mars 2005 au tribunal pénal de Marrakech.
Par ailleurs, j’ai décidé avec mes enfants, et le soutien de mes amis, de m’installer, avec les photos de mon conjoint, devant :
l’ambassade du Maroc
5, RUE LE TASSE 75016 PARIS (Métro TROCADERO)
tout les vendredi de 16 h à 19h et cela a partir du vendredi 25 février 2005.

J’arrêterai mon action le jour ou la justice marocaine rendra un jugement équitable et punira les lâches qui torturent et assassinent un immigré qui voulait juste passer des vacances dans son pays d’origine avec sa famille.

J’ai plus que jamais besoin de votre soutien, interpellez les autorités marocaines, venez me rejoindre devant l’ambassade tous les vendredi, envoyez vos messages de soutien, apportez moi conseil pour que je puisse garder espoir dans la justice de mon pays et de ses institutions.

Paris le lundi, 21 fév. 2005
Madame Zoubida AIT SIRAHAL
Tel : 0143950493

Envoyez vos fax de solidarité et de contestation aux :
Ambassadeur du Maroc en France: 0145202258
affgeneral@amb-maroc.fr
Premier Ministre : 00 212 37 76 86 56
Copie de vos envois à : HAJI Youssef administrateur du réseau ATMF hajiyoussef@yahoo.fr (0610594063 faxe : 03.27.98.14.76).

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Liberté de presse en Algérie

Les libertés publiques et la liberté de la presse en Algérie et plus largement au Maghreb.
Réunion publique.

Vendredi 18 février 2005

A partir de 19h00

Au sénat
15 rue de Vaugirard
75006 paris

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Soirée / Débat : Les Emmurés de Tazmamart

A l’occasion des auditions entamées par l’Instance Equité et Réconciliation (IER) au Maroc nous avons le plaisir de vous inviter à une soirée débat en présence de Salah et Aïda HACHAD, autour de leur livre « Kabazal les emmurés de Tazmamart » (Edition Tarik)

Le mercredi 9 février 2005 à 19 heures

Salle St. Bruno
9, rue St. Bruno 75018 Paris
ligne 2 métro Barbès

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Soirée / Débat : les emmurés de Tazmamart

A l’occasion des auditions entamées par l’Instance Equité et Réconciliation (IER) au Maroc nous avons le plaisir de vous inviter à une soirée débat en présence de Salah et Aïda HACHAD, autour de leur livre « Kabazal les emmurés de Tazmamart » (Edition Tarik)

Le mercredi 9 février 2005 à 19 heures

Salle St. Bruno
9, rue St. Bruno 75018 Paris
ligne 2 métro Barbès

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Appel à signatures de soutien aux familles de Zarzis

Pour : BOURGUIBA Abderrazak (19 ans), MAHROUG Hamza, (22 ans), BEL HAJJ IBRAHIM Ridha (38 ans), GUIZA, Abdelghaffar (22 ans), RACHED Omar (22 ans), MCHAREK, Aymen (22 ans), CHLENDI Omar (22 ans).

A l’initiative de Térésa Chopin, mère d’Omar Chlendi, un groupe de soutien se met en place pour la libération des « internautes de Zarzis ». Ces internautes ont été condamnés en Tunisie pour la plupart à treize ans d’emprisonnement sans aucune preuve et ont été torturés durant leurs interrogatoires et détention.

L’objet de ce groupe de soutien est de réaliser et encourager toutes actions concrètes pour alerter et sensibiliser les opinions publiques et responsables politiques ou associatifs avec le but d’obtenir la libération de l’ensemble des prisonniers.

A cette fin, il diffuse aujourd’hui la lettre adressée au Premier ministre français, Jean Pierre Raffarin qui sera en visite en Tunisie à la fin du mois de janvier avec plusieurs membres de son gouvernement.
Voilà pourquoi et afin de soutenir Térésa Chopin, mère d’Omar Chlendi, et l’ensemble des familles et proches des internautes de Zarzis, nous demandons à chacune et chacun de bien vouloir signer la présente lettre au mail suivant : contact@zarzis.org

(Pour suivre les actions du groupe de soutien : http://www.zarzis.org/)

M. Le Premier ministre

Hôtel de Matignon

57, rue de Varenne

75700 Paris

Monsieur le Premier Ministre,

A l’occasion de votre déplacement en Tunisie à la fin du mois de Janvier, je reviens, une fois de plus, vers vous afin de vous alerter sur la situation dramatique et injuste vécue par les « internautes de Zarzis », et je vous demande de bien vouloir mettre en œuvre toutes les actions possibles en particulier auprès du Président de la République Tunisienne, Monsieur Ben Ali, afin que ces jeunes injustement condamnés soient libérés.

La tenue du Sommet Mondial sur la Société de l’Information en Tunisie en 2005, qui veut promouvoir les principes fondamentaux de la liberté d’expression, d’accès à l’information et de la liberté de la presse, ne peut que renforcer cette demande de libération pour des internautes dont le seul tort a été la fréquentation de sites interdits censurés.

Les peines de 13 ans d’emprisonnement ayant été confirmées en cassation le 8 décembre dernier mon fils a tenté de se suicider par désespoir. Il est dans un état de santé très dégradé et privé d’assistance médicale. Ses camarades sont également dans un état de désespoir total dû à leurs conditions de détention.
Voilà pourquoi, il est extrêmement urgent d’intervenir autant par souci humanitaire que par souci de justice.

J’avais adressé une demande de grâce à M. BEN ALI, mais cette demande est restée sans réponse jusqu’à aujourd’hui.

Monsieur le Premier ministre, la France a toujours défendu et respecté la liberté d’expression, la liberté de la presse et le droit à l’information ! La citoyenne française et la maman que je suis, peut-elle espérer que le représentant de son pays mettra tout en œuvre pour ouvrir les portes de la liberté à ces jeunes innocents ?

D’autres personnes, anonymes, familles d’autres détenus, associations humanitaires ou non et divers organismes qui ont suivi toute cette affaire et qui, comme moi, sont convaincus de l’innocence de ces jeunes me soutiennent et s’associent aujourd’hui à ce courrier en le co-signant avec moi.

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Premier ministre, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Térésa Chopin

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LE P.S. GAZE LES SANS-PAPIERS (ENFANTS FEMMES ET HOMMES) ET LES RAFFLENT

9ème Collectif des sans-papiers

06 03 58 39 59/06 16 81 06 67/06 13 95 22 07

Après six jours de présence dans les locaux de la fédération PS du 93, sans chauffage, une grève de la faim en cours et une occupation de la mairie du Pré Saint Gervais par les intermittents, précaires et chômeurs en soutien au collectif, sans qu’aucun responsable du parti socialiste ne soit venu discuter avec les sans papiers, les cinq « militants-vigiles » socialistes, qui harcelaient continuellement les personnes, ont concrétisés leur harcèlement en empêchant les sans papiers de venir aux fenêtres saluer leur famille et leur soutien.

Ces militants-vigiles n’ont rien trouvé de mieux à faire que d’agresser physiquement les sans papiers au gaz lacrymogène (femmes et enfants compris). Ils sont même allés jusqu’à poursuivre trois personnes réfugiées dans un bureau et ont défoncé la porte pour les en éjecter.

Nous sommes catastrophés, consternés et restons sans voix par rapport à cette attitude et encore plus surpris qu’ils aient ouverts les fenêtres pour crier : « Au secours, police, il faut faire quelque chose ! ». Le bourreau se transformant alors en victime !

Les sans papiers se sont alors réfugiés dans la grande salle de réunion du rez de chaussée. Les forces de l’ordre ont brisé la porte d’entrée et ont foncés comme des chiens-fous dégageant et tirant les femmes, les enfants (dont un de un mois et deux de un ans) et les hommes pour les faire sortir sous une pluie battante sans protection.

Il n’y a eu aucune arrestation durant l’évacuation des locaux hormis une femme soutien arrêtée avant l’intervention.
C’est alors que le service d’ordre du PS s’est mis à pointer du doigt certains sans papiers, allant jusqu’à en poursuivre d’autre à l’aide des policiers. Quatre personnes venus cherchées leurs affaires à l’intérieur de la fédération PS n’en sont jamais ressortis.

Bilan de l’opération : huit arrestations dont cinq sans papiers. L’un d’entre eux a été envoyé à l’hôpital inconscient, une femme est toujours hospitalisée, les trois enfants gazés ont été examinés.
Nous sommes plus que choqués et nous regroupons toutes nos forces pour sortir nos camarades arrêtés injustement.

Aujourd’hui jeudi 20 janvier 2005 à 12H, quatre sans-papiers sont toujours retenus au commissariat des LILAS et risquent l’expulsion. L’un d’entre continue la grève de la faim qu’il avait entamé avant l’évacuation (5éme jours de grève). Son état est critique.

L’attitude du PS durant les jours passés a été infecte tant au niveau du blocage des négociations avec la préfecture, du contact avec la presse que lors de l’évacuation. En effet le PS à fait bloquer l’entrée des locaux alors même qu’une délégation était reçue à la préfecture.

Le PS a refusé de laisser rentrer la presse dans ces locaux privant les sans-papiers de s’exprimer sur les situations dramatiques dans lesquels ils se trouvent. Nous ne revenons pas sur les violences des militants socialistes sur les enfants, femmes et hommes du collectif. Mais nous tenons à préciser que le PS refuse de rendre les affaires laissées sur place dans la panique de l’évacuation : passeports, carte de transport, couverture et 32 sacs de couchage, portables, chauffes biberons, preuves de présence en France, AME, médicaments pour les enfants…

Le PS lâche ne reconnaît même pas avoir utilisé le gaz lacrymogène et accuse les sans-papiers d’avoir cassé une porte alors que ses militants l’ont défoncé à l’aide d’un porte manteau.
Liberté pour nos camarades !

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Térésa Chopin : Rapport de visite a mon fils a la prison de Borj El Amri – Tunis

Voyage au bout de l’enfer par Térésa Chopin

«Térésa Chopin est la mère d’ Omar Chlendi un des jeunes internautes de Zarzis»

3 et 4 janvier 2005

Le Quai d’Orsay m’a organisé une visite à mon fils à la Prison de Borj El Amri avec pour mot d’ordre de me rendre à l’administration pénitentiaire pour avoir un laisser passer pour une visite à mon fils.

Le 3 janvier 2005 :

Je me rends à l’administration pénitentiaire , il est 8 h 45 ; la personne à l’accueil arrive en retard, plusieurs personnes attendent comme moi.

Quand mon tour arrive : je lui dis que je viens chercher l’autorisation spéciale que le Consulat de France a demandée pour moi.

La personne me répond qu’elle n’est au courant de rien et me conseille d’aller voir à la prison pour voir si eux, ont l’autorisation. J’appelle le Consulat de France à Tunis et je leur dis qu’à l’administration pénitentiaire, ils ne sont au courant de rien et que je refuse de me rendre à la prison si je n’ai pas un écrit car on ne me laissera pas passer.

La personne au Consulat de France me dit qu’elle appelle le directeur de la prison et me tient informée. 5 minutes plus tard, le Consulat a résolu le problème et m’informe que le directeur de la prison est informé de ma visite et que j’ai un accord pour 2 visites le 3 et 4 janvier 2005.

Je prends la direction de la prison, une heure plus tard, j’y suis. Pour une fois, l’amabilité des gardes est au rendez-vous ; ils étaient informés de ma visite.
Après une attente pour contrôle d’identité, on me fait entrer dans une pièce où se trouvaient quelques sièges et un bureau pour les gardes qui assistent à la visite.

J’ai demandé s’il était possible de remettre quelques vêtements à mon fils que j’avais apportés mais on m’a répondu que je n’avais pas le droit de lui remettre quoi que ce soit. Mais son père pourra les lui remettre lors de ses visites.

Après une attente de 15 minutes environ, mon fils arrive, entouré de 2 gardes . Je me dirige vers lui et enfin, je peux l’embrasser.

Remarques sur son état : en apparence le sourire, l’air de rien. Je lui demande de s’asseoir, 3 gardes occupent la pièce également, dont 2 viennent s’asseoir de part et d’autre auprès de mon fils et de moi pour mieux contrôler la conversation. Je m’aperçois que mon fils a beaucoup de difficultés à se mouvoir et est très abattu.

Il était relativement couvert et je ne pouvais voir que ses mains qui étaient rongées par la gale. Il a des coupures entre les doigts et la peau est très abîmée, avec beaucoup de plaies et il me dit que ses pieds ne vont pas bien non plus, qu’il a des ongles incarnés et qu’il a un gros problème au genou et surtout qu’il ne tiendrait pas 13 ans dans ce trou !

Nous avons continué notre conversation par des nouvelles de la famille et beaucoup d’autres sujets et il me dit avoir reçu mes cartes postales envoyées pour son anniversaire ainsi qu’une carte de la personne qui le parraine au niveau d’Amnesty International.

Je lui demande s’il voyait ses camarades, il me répond qu’ils ne se voyaient jamais, qu’il était strictement interdit pour eux de se rencontrer ; ils sont dans des secteurs différents.

Je lui demande : avez-vous une cour commune ou un réfectoire où vous pouvez vous rencontrer ? Il me répond qu’ils n’ont pas de lieu commun.

Pendant mon entretien avec mon fils, je lui cite le nom de toutes les ONG pour faire comprendre aux fonctionnaires présents que ces jeunes étaient suivis et défendus à l’extérieur de la Tunisie.

Mon fils me dit ironiquement : « maman, si nous étions de dangereux terroristes, est-ce que la France aurait accordé le statut de réfugié politique à Ayoub Sfaxi ? (condamné par contumace et résidant en France) »

Je m’adresse aux gardes présents et leur demande de transmettre un message au directeur en lui disant que j’étais prête à financer la visite d’un médecin ainsi que les médicaments pour mon fils, et surtout que je voulais le rencontrer. 15 à 20 minutes se sont écoulées et les gardes me font comprendre que la visite est terminée !
Je leur dis que je reviens demain matin à la même heure.

Le 4 janvier 2005 :

A mon arrivée, on me reconnaît et je demande au fonctionnaire s’il y a une possibilité de rencontrer le directeur ; il me répond qu’il va se renseigner. Il revient et me dit que la pièce qui sert de salle de visite spéciale est occupée par une autre visite. Je lui demande alors : puis-je rencontrer le directeur tout de suite ? Il me dit oui et m’accompagne jusqu’au bureau du directeur.
Entretien avec le directeur de la prison :
Je lui dis bonjour.

« Monsieur, je présume que vous n’avez jamais reçu mes courriers concernant ma demande d’assistance médicale à mon fils »

« Non, pas du tout »

« Monsieur, mon fils m’a affirmé hier qu’il n’a jamais vu un médecin depuis qu’il est détenu »

« Madame, tous les détenus disent à leur famille qu’ils sont tous malades pour que leur famille accélère leur procédure juridique. Tous les détenus ont vu un médecin car nous avons, dans cette prison, 3 médecins, un orthopédiste et un cardiologue et s’il le faut, nous les emmenons à l’hôpital car nous avons beaucoup d’hôpitaux à Tunis. »

Il n’a pas pu me prouver que mon fils ait eu des visites d’un médecin mais m’a dit « votre fils a eu la visite d’un médecin hier et nous avons constaté qu’il avait la gale ».

Je lui demande ce que comporte le rapport du médecin et il me dit que le médecin a indiqué que mon fils avait la gale, qu’il avait des ongles incarnés et un grand handicap au niveau d’un genou et qu’il lui faudra une opération. Il me dit « je vais faire une demande à l’administration ».
Je lui demande : « pouvez-vous me fournir la copie du rapport du médecin ? » mais il ne m’entend pas.

« Monsieur, il y a combien de détenus par cellule ? »
Il n’a pas pu me répondre et s’est adressé au garde présent pour savoir ; celui-ci lui dit : 45 .
Je savais que c’était faux.

« Monsieur, ne peut-on pas améliorer leurs conditions de vie, pour qu’ils soient moins d’individus par cellule ? »

« Je note votre demande »

« Monsieur, ne peut-on pas transférer mon fils dans un autre lieu de détention près du domicile du père ? »

« Que votre fils en fasse la demande ».

« Mon fils en a fait la demande depuis déjà plusieurs mois »

« Oui, en effet, il me semble avoir vu cela…… , je renote votre demande »

« Monsieur, vous êtes le maître en ces lieux, vous serait-il possible de m’accorder des droits de visite à mon fils ? »

« Non madame, vous serez dans l’obligation de faire la même démarche auprès de vos autorités qui se mettront en rapport avec l’administration pénitentiaire pour avoir le droit de revoir votre fils. »

« Monsieur, nous savons, vous et moi, que ces jeunes sont là injustement ! »

« Madame, vous savez, moi je ne suis pas au courant de leurs dossiers , ils arrivent ici avec des peines à effectuer, c’est tout ! »

« Monsieur, vous savez, au niveau international, tout le monde sait que ces jeunes n’ont rien à faire dans votre prison. Les pièces juridiques de cette affaire n’ont jamais démontré une quelconque culpabilité de ces jeunes. »

« Madame, avez-vous des notions juridiques ? »

« Parfaitement, Monsieur ! Mais ce n’est pas moi qui ait démontré que ces jeunes ne sont pas coupables, ce sont les avocats de la défense, qui sont tunisiens et qui appliquent la loi tunisienne et qui font un travail remarquable. »

Monsieur, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour sortir ces jeunes de là ! Monsieur BARNIER, Ministre des affaire étrangères a déjà informé les autorités tunisiennes de la situation de ces jeunes et fin janvier, Monsieur RAFFARIN, premier Ministre, sera en visite en Tunisie et je l’ai informé également de cette affaire et espère qu’il interviendra au niveau de vos autorités. Ce qui est également valable pour la presse internationale.

« Monsieur, je fais ce que vous auriez fait pour votre enfant si vous étiez dans ma situation et convaincu qu’il est innocent. »

« Madame, il faut dire ça à l’administration pénitentiaire »

« Madame, je fais faire le nécessaire concernant vos demandes et tant que votre fils sera détenu dans cette prison, il sera traité convenablement, comme le prévoit la loi. »

« Monsieur, vous serait-il possible de me donner vos coordonnées pour avoir des nouvelles de mon fils ? »
Il s’adresse au garde et lui dit « donnez lui le n° du standard »

« Monsieur, je ne vais pas vous faire perdre plus longtemps votre temps précieux et vous remercie de votre accueil ».
2ème visite à mon fils :
Je reviens voir Omar, il est déjà dans la pièce, je me blottis dans ses bras, il n’y a plus que 2 gardes dans la salle, dont un qui prend des notes avec un papier et un crayon.

L’ambiance est beaucoup plus favorable et détendue du fait que j’avais rencontré le directeur avant. Omar est content, il me dit « j’ai vu un médecin hier soir ! ».

Je lui demande : « combien vous êtes par cellule ? » Il me répond : « nous sommes plus de 100 dans ma cellule dans moins de 100 m2. » Un des gardes présents me confirme ce que mon fils venait de me dire.

J’ai demandé à mon fils d’enlever ses chaussures, que je puisse vérifier l’état de ses pieds, ainsi qu’une partie de son corps.

J’ai constaté que les ongles de ses pieds étaient incarnés et qu’un de ses genoux était complètement disloqué. Des traces de gale sur les mains, sur les jambes, les avant bras, mais pas de traces de maltraitances physiques apparentes.

Je lui ai demandé si on lui faisait de mauvais traitements, il m’a répondu que depuis un certain temps on le laissait tranquille.

Son état psychologique est très fragile, il est prêt à n’importe quoi pour sortir de là. Il me répétait sans arrêt « je ne veux pas rester 13 ans dans ce trou ! »
Mon fils me dit : « maman, j’ai demandé depuis 8 mois à continuer mes études en prison mais on ne m’a toujours rien accordé. »

Je dis aux gardes présents qu’il serait bien d’occuper l’esprit de ces jeunes pour qu’ils ne pensent pas à se détruire.

Je pose la question à Omar : « comment te nourris-tu » ? Il me répond : « avec la nourriture que papa m’apporte car la nourriture qu’on nous sert est immangeable mais nous n’avons pas le droit de recevoir de produits laitiers, ni sucre, ni gâteaux. Les légumes doivent être épluchés, lavés et coupés car nous n’avons pas de couteau. Seuls les fruits , légumes et viande sont autorisés, ainsi que les œufs durs dont la coquille ne doit pas être abîmée. Papa m’amène également des vêtements. »

« Nous pouvons acheter à l’intérieur certaines choses mais parfois on se fait voler notre argent, c’est ce qui m’est arrivé récemment. »

Il me dit que depuis peu il a eu droit à un matelas et des couvertures pour dormir. Auparavant, il dormait à même le sol et au début de sa détention, il dormait assis sur un seau renversé qui lui servait de siège.

Je lui demande : « sortez-vous de votre cellule durant la journée ? » Il me répond : « nous faisons 2 promenades par jour, le matin et l’après midi. » Ils ont également le droit de regarder un film une fois par semaine. Ceux dont l’état de santé le permet peuvent faire du football de temps en temps.

J’ai encore tellement de choses à lui dire et des questions à poser mais le garde nous fait comprendre que le temps de la visite est écoulé et qu’il me faut partir.
Il me dit : « maman, je t’écris toutes les semaines », je lui répond que je n’ai reçu qu’une seule de ses lettres depuis qu’il est en détention.

Je l’embrasse très fort et surtout je lui dis que je fais le maximum pour le sortir de là et qu’il ne perde pas patience et que tout le monde est avec lui.

Ma conclusion :

* aspect positif : j’ai pu voir mon fils, j’ai pu vérifier son état de santé, il a été vu par un médecin.

* aspect négatif : aucun contrôle de savoir si les promesses de meilleures conditions de détention vont être respectées ni s’il va obtenir des soins, ni même l’éventuelle demande d’opération.

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La situation sanitaire des jeunes internautes de Zarzis suscite de vives inquiétudes.

Le Comité de Soutien aux internautes de Zarzis (CSIZ),
s’est réuni au siège de la LTDH le Mardi 18 Janvier
2005, après-midi.

Le CSIZ a pris connaissance du rapport qui a été fait
par deux de ses membres sur la situation des jeunes
internautes de Zarzis détenus depuis deux ans et
condamnés dans les conditions scandaleuses que l’on
sait – en 1ère instance, en appel et en cassation – à
des peines de 13 ans de prison ferme, Abderrazek
Bourguiba mineur étant condamné à 2ans de prison
ferme.

Le Comité a pris un certain nombre de dispositions
concernant le soutien matériel et moral qu’il a décidé
d’apporter à ces sept détenus.
Au terme de la réunion, un contact a été pris avec les
familles à Zarzis qui ont rencontré, en présence du
secrétaire général de la section locale de la LTDH, la
délégation d’IFEX en visite en Tunisie. Ce contact a
permis de confirmer les informations inquiétantes sur
l’état de santé des sept internautes qui sont, à
présent, disséminés dans deux établissements
pénitentiaires (PCT 9 avril Tunis et celle de Borj El
Amri), ce qui constitue une pénalisation préméditée
des familles qui ne peuvent plus dans ces conditions
se relayer pour les visites et pour les remises des «
couffins » de nourriture. Alors que le droit de visite
est hebdomadaire, la plupart des familles en sont
ainsi réduites à n’effectuer de visite que toutes les
deux ou trois semaines.

Les sept détenus souffrent de maux divers et le suivi
médical est quasi inexistant. Mais la situation de
quatre d’entre eux est particulièrement préoccupante :

– Hamza Mahroug souffre de céphalées particulièrement
douloureuses. Il a annoncé qu’il entamerait
probablement le jour de l’Aïd El Adha (20/01/05) une
grève de la faim pour réclamer des soins médicaux et
obtenir qu’il soit mis un terme aux tracasseries
incessantes dont il est l’objet de la part des détenus
de droit commun, incités par les agents
pénitentiaires.

– Abdelghafar Guiza, tuberculeux, n’a pas obtenu de
renouvellement de son traitement médical, et il
souffre d’anémie depuis sa grève de la faim de 18
jours du mois de Juillet 2004. Abdelghafar continue,
par ailleurs, à faire l’objet d’un harcèlement
systématique à caractère odieusement raciste en raison
de la couleur de sa peau !

– Ridha Belhaj Brahim, est très affecté moralement
depuis le verdict de la cassation.

– Enfin, le cas le plus alarmant est celui, confirmé
par le récent témoignage de sa mère Mme Térésa Chopin,
de Omar Chelandi. Celui-ci, excédé par les traitements
dégradants dont il est l’objet et dépressif depuis
l’accident mortel de sa sour il y a quelques mois, a
fait une tentative de suicide.

Ces conditions sanitaires inacceptables se sont
aggravées avec l’affection de gale dont ils sont
victimes en raison du manque d’hygiène, Omar Chelandi
ayant de surcroît ses deux ongles d’orteils incarnés
et gravement infectés. Son genou nécessite par
ailleurs une intervention chirurgicale.

L’état physique des sept détenus a été, faut-il le
rappeler, très affecté par l’usage systématique de la
torture dont ils ont été victimes, et par les
conditions de détention. Une illustration
supplémentaire en est donnée par le fait que certains
d’entre eux sont contraints de dormir, à défaut de
place, assis sur les sceaux en plastique qui leur
servent de sièges !

Le CSIZ a pris des contacts pour mettre en place une
démarche conjointe avec des médecins en vue d’obtenir
que les sept jeunes internautes de Zarzis aient la
possibilité de bénéficier d’un examen médical complet
en structure hospitalière et qu’ils fassent l’objet
d’une assistance médicale effective.

A quelques semaines de la tenue à Genève de la 2ème «
Prepcom » préparatoire à la deuxième phase du SMSI
(Novembre 2005 à Tunis), le CSIZ :

– lance un appel pressant en faveur des sept jeunes
internautes et exige que leur légitime revendication
d’assistance et de soins médicaux soit satisfaite.

– Espère que les contacts entamés pour la mise en
place d’un Comité International de Soutien aboutissent
avant la « Prepcom ».

– Décide de prendre à l’occasion de la tenue de cette
importante réunion toutes les dispositions nécessaires
pour assurer une large information sur la situation
des sept détenus, réitérant sa conviction qu’il serait
à tout égard inacceptable que la deuxième phase du
SMSI se tienne à Tunis alors que les sept jeunes
internautes continueraient à croupir dans les geôles
du pouvoir tunisien.

Tunis le 19 Janvier 2005

Pour le CSIZ
La porte parole : Balkis Mechri

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Maroc : Montée de la xénophobie? ( texte de l’AFVIC)

Sous le titre  » Arrestation de plus de 264 clandestin dans la province de Nador « , le journal Arabophone AL AHDATH AL MAGHRIBIA (plus grand tirage au Maroc), a annoncer dans son édition N°2181 du 16 janvier 2005, l’organisation de deux opérations de ratissage dans la forêt de Gourougou, avec la participation de 1200 membre des forces de l’ordre, dont 350 gendarme,(25 Jeep et 3 hélicoptères), 470 membre des forces auxiliaires et 120 membre de la sûreté nationale, protection civile et santé publique.

Le  » communiqué militaire  » ajoute que des sources sur place ont déclaré que les habitants Marocains de la région ont montré leur ferme volonté d’appuyer les efforts des autorités qui visent la limitation de l’immigration clandestine,  » l’article  » ajoute que l’immigration clandestine représente un danger pour les habitants de la région et un risque pour leur propriétés, avant de finir en annonçant que les habitants de Gourougou, souhaitent la continuité des opérations de ratissage afin qu’ils puissent vivre dans la tranquillité.

Pour rappel le même journal dans son édition N° 2178 du 12 janvier 2005, avait traité de la problématique en déplorant le manque de la collaboration Algérienne, et rappelant l’organisation des vols charters vers le Nigeria, « opération qui s’est déroulée dans le respect de la dignité des migrants, le respect des droits de l’homme et de la législation Marocaine en vigueur » ! !.

avant de terminer par le coût exorbitant des refoulement, pris en charge par la direction de la sûreté National, il déplore la mobilisation de fonds qui pourraient être utilisés pour l’amélioration de la sécurité au profit des Marocains vivant dans les régions de Oujda et Nador.

Le journal a annoncer les chiffres relatifs a l’année 2004 (Arrestations et refoulement) :

Refoulement 2004 :

18319 dont 2008 Algérien , (20479 dont 1513 Algérien pour 2003)

Arrestations :

Nador 2850 dont 260 Algérien

Oujda 572 dont 177 Algérien

Opérations de Ratissage :

Gourougou et Talina Aéroport(Nador) : 116

Abris incendiés :

Gourougou 1229

source : www.ahdath.info (N° 2178) du 12 janvier 2005

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