Association des Travailleurs Maghrébins de France
10 rue Affre - 75018 Paris
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Mesdames et Messieurs les parlementaires, légiférez pour le droit de vote des étrangers

Communiqué du collectif Votation citoyenne

Paris, le 18 janvier 2010

Le collectif Votation citoyenne pour le droit de vote des étrangers aux élections locales réaffirme qu’après trente ans de débat sur ce droit démocratique, il est temps que le législateur conclue par une loi.

L’héritage de notre République démocratique c’est les droits de l’Homme et du citoyen, c’est celui de l’idée des Lumières, du pouvoir au peuple, c’est aussi celui d’un court moment où le suffrage tendant vers l’Universel est affirmé dans la Constitution de 1793. Ce ne fut pas sans mal que le droit des femmes au vote fut instauré quatre-vingt seize ans après celui des hommes.

Au cours de ces trente dernières années, les associations ont pris leurs responsabilités en menant le débat par des écrits, des réunions publiques, des pétitions, des votations publiques.

Les citoyens ont participé à ce débat et l’ont mené à son terme. Pour preuve, les sondages qui montrent, année après année, la montée du choix démocratique en faveur des résidents étrangers qui vivent parmi nous. Il n’est que de voir les sondages annuels depuis quinze ans de La Lettre de la citoyenneté/CSA et le tout dernier sondage du Parisien/CSA.

Les uns après les autres, les partis se sont prononcés pour ce droit. Après l’adoption par l’Assemblée nationale de la proposition de loi du 3 mai 2000 pour le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales, il ne reste guère au parlement que le parti majoritaire pour hésiter entre rejet et débat. Encore qu’une partie de ses membres de premier plan s’y soient dits favorables, à l’image du premier d’entre eux.

Il n’est pas indifférent non plus de rappeler que la majorité des pays de l’Union européenne ont instauré totalement ou partiellement ce droit.

Votation citoyenne appelle donc les législateurs à conclure cette démarche par le vote d’une loi. Que l’ensemble des partis se mettent d’accord pour déposer une proposition de loi sur le bureau de l’Assemblée nationale, que le gouvernement, de son côté, en fasse un projet afin que chacun mette ses actes en accord avec ses discours.

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Soiree de solidarite avec les journalistes tunisiens

M. Jacques BOUTAULT, Maire du 2ème arrondissement de Paris

le CRLDHT, la FIDH, la FTCR, la LDH, le REMDH, RSF, les amis(e) de Taoufik Ben Brik

vous invitent à la rencontre avec

Azza Zarrad épouse Taoufik Ben Brik

Le Mercredi 20 janvier 2010 de 19h30 à 22h00

A La salle des expositions à la Mairie du 2ème Arrondissement de Paris

8, rue de la Banque – 75002 Paris– Métro Bourse.

Pour la libération immédiate de Taoufik Ben Brik et de Zouheir Makhlouf,

pour les libertés en Tunisie

Avec la participation de :

Alima Boumediene( Sénatrice – Les Verts) – Aline Paillé (Journaliste – France Culture), Arnaud Viviant (Journaliste – Les Inrockuptibles), Aurélie Trouvé(Présidente d’Attac), Bernard Dréano (Cedetim), Cécile Duflot (Secrétaire Nationale des Verts), Daniel Mermet ( Journaliste – France Inter), Florence Aubenas(Journaliste – Nouvel Observateur), Francine Bavay (Vice Présidente du Conseil Régional Ile de France -Les Vert), François Gèze (Editeur), Hassen Zarrouki (Journaliste – Humanité), Haythem Mannaa (Commission Arabe des Droits de l’Homme), Houcine Bardi (Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie), Jean Bellanger (syndicaliste) ; Jean François –Julliard (Reporters Sans Frontières), Jean Pierre Tuquoi (journaliste, Le Monde) José Bové (Député Européen), Kamel Jendoubi (président du réseau Euromed des droits de l’homme), Khémaies Chammari (Consultant en droits de l’Homme), Michel Tubiana (président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme), Mouhieddine Cherbib (Président de la Fédération pour une Citoyenneté des deux Rives) Moncef Marzouki (Président du CPR) , Mouloud Aounit (Président du MRAP), Nahla Chahal (Journaliste – Universitaire),Nicole Borvo (Sénatrice – PCF), Pierre Baron (NPA), Pierre Laurent (PCF), Pouria Amir Shahi (Secrétaire National des Droits de l’Homme – Parti Socialiste), Robert Ménard ( journaliste), Souheyr Belhassen (Présidente de la FIDH), Tahar Ben Hassine (Directeur de la Chaine TV El Hiwar ETTOUNSI), Tarek Ben Hiba (Conseiller Régional – Ile-de-France groupe communiste, alternative citoyenne, républicain et parti de gauche ) . .

La liste des participants sera mise à jour ultérieurement.

Animation Musicale : Mohamed Bhar.

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Meeting – Débat pour la Palestine Gaza, 1 an après : Mardi 19 janvier 2010 à 19h Bourse de travail de Saint Denis

A l’initiative du « Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens ».

Gaza, 1 an après :

Briser 3 ans de siège israélien, juger les criminels de guerre.

Mardi 19 janvier 2010 à 19h

Bourse de travail de Saint Denis

11 rue Genin 93200 Saint denis / M° St denis – Porte de Paris, ligne 13

Avec :

– Claude Léostic et Yazid Debbiche pour les participant-e-s à la marche pour la liberté de Gaza ;
– Raji Sourani, directeur du Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme (PCHR) – GAZA ;
– Michael Warschawski, président du Centre d’information alternative (AIC) de Jérusalem ;
– Stéphane Hessel, co-rédacteur de la déclaration Universelle des Droits de l’Homme en 1948 (sous réserve).

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Des centaines de manifestants à Paris contre les crimes racistes à Rosarno en Italie

Compte rendu de rassemblement

le Jeudi 14 Janvier 2010, quelques centaines de personnes se sont rassemblées pour s’insurger contre les traitements dégradants infligés aux travailleurs immigrés à Rosarno en Italie, et pour exprimer leur profonde solidarité avec les victimes de ces odieux agissements racistes.

52 associations et organisations syndicales et politiques de France, Espagne, Italie, Maroc, Suisse ont appelé à un rassemblement devant l’ambassade d’Italie.

Un rassemblement très animé, où la foule a scandé des slogans comme

– Assez de racisme assez de barbarie, solidarité avec tous les migrants

– En France / en Italie, non non non à la chasse aux migrants…

Sur les pancartes portées par les manifestants on pouvait lire des mots d’ordre comme :

– L’Europe pense le racisme Berlusconi l’exécute

– El Ejido en Espagne / Rosarno en Italie, crimes racistes = impunité

– Rosarno : les oranges amères du racisme

Mr Giovanni Caracciolo Di Vietri, ambassadeur d’Italie à Paris a reçu une délégation représentant les manifestants.

La délégation a rapporté à l’ambassadeur la condamnation des organisations des émeutes racistes, visant les migrants à Rosarno.

Elle a aussi mis l’accent sur la responsabilité du gouvernement italien et des politiques européennes qui prônent la préférence européenne et incitent à la chasse aux migrants.

Embarrassé, l’ambassadeur a d’abord exprimé ses regrets avant de tenter d’expliquer qu’il s’agit de la situation particulière du sud d’Italie marquée par la pauvreté à laquelle s’ajoute la criminalité.

L’ambassadeur a aussi rappelé que l’immigration italienne avait aussi en son temps payé son tribu de lynchage.

Concernant la responsabilité du gouvernement italien, il a préféré évoquer la ligue du Nord, argument auquel la délégation a rétorqué que cette dernière fait bien partie du gouvernement.

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APRES L’OCCUPATION DE LA DG DES IMPOTS, LES TRAVAILLEURS SANS-PAPIERS A BERCY]

Après avoir occupe la direction des impôts paris centre,
les travailleur-e-s sans-papiers seront reçus a Bercy fin janvier

Après avoir occupé la direction des impôts de Paris Centre durant l’après midi et la soirée du mardi 12 janvier, les 280 travailleur-e-s sans-papiers (CSP 75 – 17 – 93 – Vitry) et leurs soutiens (Droits devant !! – Syndicat National Unifié des Impôts, SNUI – SUD Travail – ATTAC – ATMF – RESF, Jacques BOUTAULT, maire du 2ème arrondissement…) ont quitté les lieux après avoir obtenu satisfaction sur leur revendication principale, à savoir être reçus au Ministère de l’Economie et des Finances à Bercy.

Cette rencontre, qui se fera avec la direction générale des finances publiques, aura lieu fin janvier, début février (nous aurons la date dans les deux à trois jours), et aura pour objectif de dénoncer le véritable racket subi par les centaines de milliers de travailleur-e-s sans-papiers, autant sur leurs cotisations sociales que sur les impôts qu’ils déclarent et payent, sur le revenu pour les sans-papiers déclarés ou TVA pour ceux qui travaillent « au noir ».

La réussite de cette action est le résultat d’une mobilisation déterminée, tenace et sans faille des travailleurs sans-papiers et à celle des soutiens, notamment le SNUI, qui a pesé fortement pour faire plier le ministère et obtenir cette rencontre.

Lorsque nous aurons la date du Rendez-vous, nous la diffuserons très largement afin d’organiser une grande manifestation unitaire ce jour là, à laquelle nous inviterons tous les acteurs associatifs et syndicaux inscrites dans le combat des travailleur-e-s sans-papiers.

Après cette nouvelle action, les 6000 sans-papiers en grève soutenus par 11 organisations, notamment la CGT, les manifestations exemplaires à l’appel des collectifs de sans-papiers du « Ministère de la régularisation de tous les sans-papiers » du 10 octobre, du 14 novembre et du 9 janvier… Le gouvernement doit comprendre enfin qu’il n’arrivera jamais à juguler cette mobilisation qui ira en s’amplifiant tant qu’il n’aura pas pris la seule décision qui s’impose désormais à l’évidence, et est approuvée par une frange toujours plus importante de l’opinion publique :

LA REGULARISATION GLOBALE DE TOUTES ET TOUS LES TRAVAILLEURS SANS-PAPIERS.

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D’El Ejido à Rosarno, les émeutes racistes perdurent et se ressemblent Appel à un rassemblement

10 ans presque jour pour jour après les émeutes racistes de février 2000, à El Ejido en Espagne, c’est la chasse aux travailleurs agricoles immigrés à Rosarno en Italie.

Ces émeutes racistes mettent au devant de la scène la précarité des immigrés surtout ceux sans papiers. La violence de ces agressions traduit la déshumanisation en marche, de ces travailleurs qui font la prospérité de l’agriculture de la région, corvéables à merci, payés seulement 20 euros la journée.

Comme à El Ejido, la population de Rosarno s’est livrée à une traque en règle contre les travailleurs immigrés, tous les moyens de châtiment étaient bons. Comme à El-Ejido, des êtres humains vivent dans des conditions d’un autre âge, entassés dans des abris de fortune.

Ce déferlement de haine et de brutalités contre les travailleurs immigrés à Rosarno, est le résultat des politiques européennes qui prônent la préférence européenne. Ces dernières se traduisent localement par des lois racistes comme celle promulguée le 2 juillet dernier en Italie, sous la pression du parti d’extrême droite de la Ligue du Nord.

L’arsenal raciste de Berlusconi est renforcé. L’immigration « illégale » devient un délit, et les milices anti-immigrés sont légalisées. Les habitants de Rosarno ont érigé des barricades, semé la terreur et fait des dizaines de blessés à coups de bâtons et de barres de fer, pris dans cet élan de haine et de xénophobie.

Les immigrés de Rosarno ont été contraints à l’exode, ceux qui ont été pris en charge dans des bus, ont été transférés aux centres de rétention en vue de leur expulsion. Un signal d’encouragement et d’approbation envoyé aux auteurs des crimes racistes.

Les associations et organisations signataires tiennent à exprimer leur profonde solidarité avec les travailleurs immigrés victimes de ces odieux agissements racistes.

Elles s’insurgent contre les traitements dégradants et inhumains infligés aux immigrés à Rosarno.

Elles condamnent les lois anti-immigrés européennes et leurs expressions nationales.

Elles exhortent les citoyens en Italie et ailleurs, à se dresser contre cette poussée raciste.

Les signataires appellent à l’organisation de rassemblements devant les ambassades d’Italie en Europe et ailleurs

RASSEMBLEMENT
Jeudi 14 janvier à 18h
A l’ambassade d’Italie
A l’angle de la rue de Varenne et du bd de Raspail
Paris 07
Métro Rue du Bac

Premiers signataires : Associations Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (ACORT), Accord de Seville, Association des marocains en France (AMF), Association Rencontre Méditerranéenne Pour l’Immigration et le Développement Tanger (ARMID), Association de défense de droits de l’homme au Maroc (ASDHOM), Association des tunisiens en France (ATF), Association des tunisiens en France/Paris (ATF/Paris), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association pour la taxation des transactions et pour l’action citoyenne (ATTAC), Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (CEDETIM), Centre Malcolm X, 9ème Collectif de sans papiers, Collectif pour l’avenir des foyers (COPAF), Conseil des Citoyens d’origine Marocaine de France (CCMF) Coordination Asile Migration Vaud, (Suisse) Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI), Droit au logement (DAL), Droits Devant!, Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleur-euse-s Immigré-e-s, (FASTI), Fédération des associations d’immigrés Andalucía Acoge (Espagne), Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Forum civique européen, Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI), Immigration démocratie développement (IDD), Ligue des droit de l’homme (LDH), Marche mondiale de femmes, Migreurop, Mouvement des indigènes de la république (MIR), Movimento per i Diritti Degli Immigrati (Italie), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), NO-VOX, Pateras de La Vida pour le développement et la culture (Maroc), Peace Breather, Reporters sans Limites, Respaix Conscience Musulmane, Réveil des consciences, Réseau féministe « RUPTURES», SOC-SAT Almeria, Solidarité Sans Frontières, Berne, (Suisse), SOS soutien aux sans papiers, Unione Democratica delle Associazioni dei Marocchini in Italia (UDAMI), Union juive française pour la paix (UJFP)…

Organisations syndicales : Union syndicale solidaire, Confédération paysanne nationale,

Organisations politiques :Les Alternatifs, Les jeunes verts, Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti communiste français (PCF), Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), les Verts…

CONTACT :fouzia.maqsoud@atmf.org

ATMF, 10 rue Affre. 75018. Paris. Tel :01 42 55 91 82 / Fax : 01 42 52 60 61. www.atmf.org

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D’El Ejido à Rosarno, les émeutes racistes perdurent et se ressemblent

=http://www.atmf.org/spip.php?article1138

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Mort suspecte dans un centre de rétention belge. Communiqué de la FTCR

Lundi 4 janvier, M. Yahya Tabbabi, 31 ans, demandeur d’asile politique de nationalité tunisienne,

originaire de la ville de Redeyef du bassin minier de Gafsa, est décédé dans le centre de détention pour étrangers en situation irrégulière à Vottem, près de Liège, en Belgique.

Les circonstances de son décès restent obscures.

Alors que le directeur du centre fermé et la porte-parole de l’Office des Etrangers évoquent un problème de toxicomanie, la famille de M. Tabbabi, que nous avons contactée, plusieurs autres retenus au centre de Vottem et les associations locales de défense des droits de l’Homme évoquent un problème de maladie non soignée.

Rappelons que M. Tabbabi, était parmi les sans papiers Nantais, originaires de Redeyef, qui occupaient un immeuble du quartier « Sillon de Bretagne » à Saint Heberlain dans la Banlieue de Nantes, que Ce groupe avait été expulsé par la police le 15 décembre 2009 et leurs affaires jetées à la déchetterie.

Suite à cette expulsion M. Tabbabi a choisi de partir en Belgique où il a été interpellé le 31 Décembre 2009 avant de décéder trois jour après au centre de rétention de Vottem.

La Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives (FTCR) :

· présente ses sincères condoléances à la famille de M. Tabbabi, à ses proches et à ses amis et les assure de son soutien dans ces moments difficiles.

· Affirme son soutien aux détenus au centre de rétention de Vottem qui ont entamé une grève de la faim.

· demande la libération et la régularisation de tous les détenus.

· demande que toute la vérité soit faite concernant la mort de M. Tabbabi.

· condamne les politiques européennes en matière d’immigration qui nient les fondements de la liberté et des droits démocratiques en permettant d’emprisonner les étrangers sans jugement.

· dénonce la collaboration des pays du sud avec les autorités des pays européens, notamment de la Tunisie, dont les services consulaires collaborent « admirablement » avec les administrations françaises et européennes sans prendre en compte les intérêts des ressortissants tunisiens qu’ils seraient pourtant sensés défendre.

· exige l’arrêt des expulsions et la fermeture des centres de rétention en France, en Europe et au Maghreb.

Pour la FTCR

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IDD, soirée débat : « Aux nouvelles frontières de l’Europe. L’aventure incertaine des Sénégalais au Maroc »

Dans le cadre des soirées-débats organisées par le réseau IDD (Immigration Développement Démocratie) nous avons le plaisir de vous inviter à l’échange avec Anaik Pian et la présentation de son livre

« Aux nouvelles frontières de l’Europe.

L’aventure incertaine des Sénégalais au Maroc »

Paru aux éditions La Dispute

Vendredi 8 Janvier 2010 à 18 heures

Au siège d’IDD

130, rue des poissonniers

75018- Paris

Métro : Marcadet-Poissonniers

Le Maroc est l’un des principaux points de transit de l’émigration africaine subsaharienne vers l’Europe.

Issu d’une enquête ethnographique de terrain menée au Maroc entre 2003 et 2006 par l’auteure, ce livre analyse les motivations et les moyens auxquels ont recours les migrants sénégalais, qui constituent l’un des gros contingents de cette émigration, pour tenter d’atteindre l’autre rive de la Méditerranée malgré les obstacles dressés devant eux.

Loin des préjugés et raccourcis habituels, Anaïk Pian décrit une « aventure » migratoire motivée par des projets complexes et profondément façonnée par les dispositifs de contrôle des frontières conçus en Europe et mis en place par le Maroc.

Cette nouvelle dynamique migratoire, dont l’auteure propose une explication sociologique, tend ainsi à transformer le Maroc en un « espace-temps de l’entre-deux ».

Cette impasse, où le « en cours de route » du transit se transforme peu à peu en « fin de route », contraint les « aventuriers » à s’organiser pour faire face à l’attente, aux contrôles policiers, et finalement, bien souvent, à la déroute de leur projet migratoire.

Cet ouvrage nous invite à réfléchir à l’évolution de la situation migratoire mondiale où l’accès à la mobilité se polarise toujours plus entre ceux qui peuvent voyager sans contraintes et ceux qui sont assignés à résidence.

Anaik Pian est docteure en sociologie et a soutenu en 2007 sa thèse intitulée « Les Sénégalais en transit au Maroc. La formation d’un espace-temps de l’entre-deux aux marges de l’Europe » (Université Paris 7, Urmis). Depuis, elle poursuit ses recherches au Maroc et au Sénégal, dans le cadre du projet ANR Mitrans « Migrations de transit en Afrique » et du projet européen Eurobroadmap sur les représentations de l’Europe dans le monde.

Elle enseigne actuellement à l’Université de Bretagne occidentale (ARS/SUFCEP) en tant qu’ATER.

IDD
130 rue des Poissonniers
75018 Paris
Tél : +33 1 55 79 09 34
http://www.idd-reseau.or

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Dans ou hors des centres de rétention, La Cimade poursuivra son action auprès des étrangers

Le 16 novembre 2009, le Conseil d’Etat a annulé la décision du juge des référés du tribunal administratif de Paris. Cette juridiction avait suspendu les contrats signés par le ministre de l’Immigration relatifs à la mission d’aide aux étrangers dans les centres de rétention administrative (CRA). Le tribunal administratif de Paris a depuis rendu une décision au fond allant dans le même sens que celle du Conseil d’Etat, rejetant le recours formulé par La Cimade.

La Cimade manifeste à nouveau son opposition à cette réforme qui rendra plus difficile l’accompagnement et la défense des étrangers retenus, placera les différentes associations ou « personnes morales » qui interviendront en rétention dans une situation de concurrence absurde en matière de défense des droits de l’Homme. Cette réforme supprime une vision nationale de la situation des migrants en instance d’expulsion et affaiblit le rôle fondamental de témoignage et de contrepoids de la société civile.

La réforme voulue par le gouvernement en août 2008 entrera en application le 1er janvier 2010. Cette date marquera la fin d’une mission associative nationale et indépendante dans les CRA, telle qu’elle a été construite depuis 25 ans. La Cimade, actuellement présente dans tous les centres de rétention, en quitte aujourd’hui 13. Elle y sera remplacée par d’autres associations. Elle espère que ces dernières sauront faire preuve de l’indépendance et de la détermination nécessaire pour mettre en œuvre une action de défense des droits des étrangers ; mission dont la nécessité a par ailleurs été réaffirmée par le Conseil d’Etat. La Cimade espère aussi que le témoignage essentiel sur la politique d’expulsion et sur ces lieux d’enfermement que sont les centres de rétention se maintiendra.

Les instances de La Cimade souhaitent à cette occasion citer la lettre ouverte, rédigée par ses intervenants en rétention le 2 juin 2009, lorsque le départ de l’association de certains centres avait été initié, avant qu’une décision de justice ne suspende cette mesure :
« (…) depuis 25 ans, La Cimade n’a cessé d’aider les étrangers enfermés par la rédaction de recours devant les tribunaux et de saisines individuelles en direction des administrations compétentes.
Nous avons eu à coeur de développer un travail de relations avec vos familles, vos avocats et l’ensemble de vos soutiens associatifs et syndicaux. Nous avons assumé la rédaction de rapports et de communiqués de presse pour alerter l’opinion publique sur les pratiques administratives et les drames humains créés par la politique du chiffre.
Contraints par le gouvernement à quitter (certains) centre(s) de rétention (…), nous vous promettons de développer d’autres moyens d’action pour vous accompagner dans vos démarches avec la même détermination et témoigner publiquement de vos situations et de vos conditions d’enfermement.
Nous, bénévoles et salariés de La Cimade, intervenants en centre de rétention, tenons à vous manifester plus que jamais notre solidarité et notre soutien. Dehors ou dedans, nous ne vous abandonnons pas et restons auprès de vous conformément aux valeurs et aux engagements de La Cimade depuis son origine en 1939 pour agir en solidarité auprès des populations déplacées et enfermées. »

La Cimade tient à saluer publiquement l’engagement et la détermination de toutes celles et ceux qui, depuis 25 ans, ont réalisé et fait évoluer cette mission associative dans les centres de rétention, action unique en Europe. Elle réaffirme également qu’avec ses partenaires associatifs, elle poursuivra quoi qu’il advienne sa présence et son action pour le respect des droits et de la dignité des étrangers dans ou hors des centres de rétention.

31 décembre 2009

La Cimade :