Association des Travailleurs Maghrébins de France
10 rue Affre - 75018 Paris
01 42 55 91 82 national@atmf.org

By

Calais : Les bulldozers ne font pas une politique !

860_nettoyage-du-camp

Une fois de plus, l’unique réponse qu’envisagent les pouvoirs publics face à la situation dans le Calaisis, c’est l’évacuation d’un camp de réfugiés, et leur dispersion. On feint de s’attaquer aux causes réelles du problème ; mais en réalité, en s’en prenant aux victimes condamnées à se disperser dans la peur, cette politique ne fait que le déplacer et l’aggraver. Cette « solution » n’en est pas une.

Aux huit organisations qui ont adressé une lettre ouverte à Bernard Cazeneuve pour lui demander de surseoir à l’évacuation programmée d’une grande partie de la « jungle » de Calais, le ministre de l’Intérieur vient d’adresser une réponse qui est une fin de non-recevoir : il justifie sa décision à coups de propos incantatoires sur le respect des droits fondamentaux des migrants et le bien-fondé de politiques qui ne varient pas depuis des années, malgré leur échec évident ; et il rappelle aux associations leur « partenariat » avec l’État comme pour les impliquer dans la politique qu’elles contestent. Dans la foulée, la préfecture du Pas-de-Calais vient de publier un arrêté ordonnant aux occupants de la zone sud du bidonville, dite « la Lande », de quitter les lieux mardi 23 février au plus tard.

Les bulldozers ne peuvent pas tenir lieu de politique. Cela n’implique évidemment pas de nous accommoder d’une « jungle » dont le nom dit tout. Personne ne saurait accepter le maintien en l’état du bidonville de Calais, pas plus que du camp de Grande-Synthe, ni d’aucun autre. Personne ne peut se satisfaire de voir des réfugiés contraints de survivre dans de tels lieux.

Depuis des années, nous ne cessons d’ailleurs de dénoncer l’indignité de ces conditions de vie, comme l’a fait également Jacques Toubon, le Défenseur des droits, l’été dernier. Plus récemment, le tribunal administratif de Lille a même condamné l’État à procéder en urgence à des améliorations, décision confirmée par le Conseil d’État.

Pour autant, il n’est pas question non plus de cautionner l’évacuation annoncée, non seulement parce qu’elle est inhumaine, mais aussi parce qu’elle ne résoudra rien. Chasser les habitants d’une large partie du bidonville, y faire passer des bulldozers et détruire tout ce qui, dans la précarité et avec les moyens du bord, a été construit au fil des mois : à quoi bon ?

Les migrants qui se trouvent dans le Calaisis veulent souvent rejoindre des proches en Grande-Bretagne. D’autres seraient en droit de demander l’asile en France mais ils ne le savent pas toujours, ou bien ils se méfient de l’accueil qui leur serait réservé. D’autres encore attendent une réponse à leur demande. Parmi eux, il y a beaucoup d’enfants… Or pour plusieurs catégories de migrants, il existe des solutions inscrites dans les textes, avec des dispositifs, des acteurs, des fonds alloués à cet effet. Elles auraient pu être mises en œuvre depuis longtemps déjà.

Au lieu de s’y atteler, les pouvoirs publics ont préféré procéder à des « démantèlements » successifs. En  2015, ils ont contraint les migrants ainsi délogés à s’installer dans une zone « aménagée » pour eux. Bref, ils ont déjà défait ce qui se faisait, forçant ceux qu’ils chassaient à vivre dans une précarité plus grande encore.

Aujourd’hui, la partie principale du bidonville d’État de Calais est constituée de tentes et d’abris sommaires, bâtis par les réfugiés avec des bénévoles de différentes associations. Dans ces quelques kilomètres carrés sont nés peu à peu des cafés ou des restaurants de fortune, de minuscules épiceries, des lieux de culte de différentes religions, de toutes petites écoles, un théâtre sous chapiteau, une cabane d’aide juridique, plusieurs endroits dévolus à des soins, etc. Autant d’espaces de vie sociale, partagés par les réfugiés des différentes nationalités présentes dans le bidonville.

Qu’est-ce qui justifie de raser tout cela ? Le ministre veut convaincre que c’est pour le bien des occupants. En réalité, c’est une politique de dissuasion : rendre la vie invivable aux réfugiés. À ceux qu’ils ont hier installés dans cette zone, les pouvoirs publics enjoignent depuis des semaines d’occuper des conteneurs – sortes d’Algecos – ou sinon d’être dispersés loin de Calais, dans des CAO (centres d’accueil et d’orientation), baptisés « lieux de répit ».

Or c’est une alternative impossible.

Le ministre vante les mérites des conteneurs, qui sous sa plume semblent des bungalows pour vacanciers. Le fait est qu’il s’agit de cabanes de chantier, avec dans chacune des lits superposés pour douze personnes, où l’on ne peut qu’être debout ou couché ; toute installation de mobilier y est interdite, toute intimité impossible…

Concernant les CAO, le ministre se félicite de ce qu’ils permettraient aux migrants, grâce à « un accompagnement associatif de qualité » et à « un suivi particulier » des personnes, de déposer des demandes d’asile dans de bonnes conditions, ce qui n’était pas le cas dans le bidonville. « Au dernier recensement », écrit-il, « 80 % des migrants encore présents en CAO étaient engagés dans une démarche d’asile »… Il oublie de parler de ceux qui, mis en hôtel, sont privés de tout accompagnement et risquent une prochaine expulsion du territoire. Il oublie aussi de préciser que les CAO ont été conçus comme des solutions à très court terme ; après leur fermeture, qu’adviendra-t-il des personnes qui y auront été envoyées ?

Conteneurs, CAO ; expulsion, dispersion ; ces réponses ne feront qu’aggraver le sort des migrants sans régler pour autant le problème auquel est confrontée la région du Calaisis, pas plus qu’en son temps la fermeture du camp de Sangatte. Et dans un an, on nous rejouera la même scène. Car c’est avant tout l’inaction des pouvoirs publics, mais aussi leur action, qui, en créant des conditions de vie impossibles, rend la situation ingérable. L’État veut nous faire croire qu’il prend le parti des habitants contre les réfugiés ; en réalité, il monte les premiers contre les seconds en abandonnant les uns et les autres.

Il faut cesser de chasser de jungle en bidonville toute la misère du monde, persécution qui ne fait qu’exaspérer le ressentiment des « riverains ». Non, le malheur des migrants ne fera pas le bonheur des Français, pas plus à Calais qu’ailleurs. En réalité, laisser se dégrader la situation est plus pénible pour les populations du Calaisis, et plus coûteux aussi pour les pouvoirs publics, que s’employer à l’améliorer. L’humanité la plus élémentaire nous interdit ces destructions à répétition ; mais notre intérêt bien compris aussi.

Ce pays peut-il se satisfaire de devenir le champion du non-accueil, alors que les réfugiés y sont moins nombreux qu’ailleurs ? Ce que d’autres pays font déjà, la France doit pouvoir le faire. La Grande-Bretagne, qui porte une lourde responsabilité dans cette situation, doit elle aussi revoir sa position à cette frontière. Il faut en finir avec l’improvisation perpétuelle ; il est temps de penser dans la durée. Et si l’État ne fait pas son travail, nous allons y travailler nous-mêmes – avec les associations sur le terrain, avec les habitants du Calaisis et avec les réfugiés.

Les jours prochains, nous irons à Calais pour le clamer haut et fort : nous ne sommes pas condamnés à choisir entre la « jungle » et sa destruction. Nous refusons de réduire la France à des barbelés et des bulldozers. Nous tiendrons une conférence de presse. Nous voulons faire entendre un autre discours que celui des pouvoirs publics qui occupent les médias. Détruire, dit la Préfète ? Avec, sans ou contre l’État si nécessaire, il faudra pourtant bien construire un avenir.

Une fois de plus, nous, organisations signataires et personnes solidaires, demandons :

– que soit annulé l’arrêté d’expulsion pris le 19 février ;
– en urgence : une prise en charge individuelle respectueuse des droits fondamentaux des personnes actuellement présentes à Calais ;
– une discussion du règlement Dublin III et des Accords du Touquet ;
– plus largement, que la France s’engage enfin, en particulier en faisant la promotion de cet axe au sein de l’Union européenne, pour une véritable politique d’accueil des personnes migrantes.

20 février 2016

Personnalités

Laurence Abeille, députée du Val de Marne
Michel Agier
Carlos Agudelo, chercheur associé, URMIS (Unité de Recherche Migrations et Société)
Philippe Aigrain, essayiste et poète
Claire Angelini
Daniele Auroi, députée EELV du Puy de Dôme
Chryssanthi Avlami, historienne, Université Panteion des sciences politiques et sociales, Athènes
Eduardo Ayres Tomaz, doctorant, philosophie politique
Etienne Balibar, professeur émérite, Université de Paris-Ouest Nanterre
Julien Bayou, porte parole national EELV
Sophie  Bessis, historienne
Emmanuel Blanchard, président de Migreurop
Mathieu Bouvier, artiste chercheur
Claude Calame, directeur d’études, EHESS
Laurent Cantet, cinéaste
Monique Chemillier-Gendreau, professeur émérite à l’université Paris Diderot
Catherine Coquio, littérature, professeur à l’université Paris Diderot
Philippe Corcuff, maître de conférences de science politique à l’IEP de Lyon
David Cormand, Secrétaire national de EELV
Alexis Cukier, philosophe, Fondation Copernic
Didier Daeninckx, écrivain
Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, professeure émérite à l’université Paris-Diderot
Karima Delli, eurodéputée Europe Écologie du nord
Fabrice Dhume, sociologue, enseignant-chercheur à l’université Paris Diderot
Philippe Enclos, maître de conférences en droit privé, Lille
Kévin Eybert, doctorant en sociologie, université Paris Diderot
Mireille Fanon-Mendes-France, experte ONU
Éric Fassin, sociologue, professeur à l’Université Paris-8
Didier Fassin, professeur, Institut d’étude avancée de Princeton
Nathalie Ferré, professeure de droit, Paris 13
Claudia Girola, maitre de conférence de sociologie et anthropologie
Serge Guichard, membre du réseau Reprenons l’initiative
Jean Waddimir Gustinvil, docteur en philosophie, enseignant-chercheur à l’ENS de l’Université d’État d’Haïti
Michael Hoare, Copaf
Sandra Iché, chorégraphe
Maria Kakogianni, Université Paris 8
Jérôme Karsenti, avocat
Ariane Labed, actrice
Éric Lecerf, maître de conférences, département de philosophie, Université Paris 8
Danièle Lochak, juriste, professeur émérite de l’Université Paris-Ouest Nanterre
Camille Louis, philosophe, artiste-dramaturge co créatrice du collectif kom.post
Elise Lowy, Secrétaire Nationale Adjointe d’EELV
Michael Lowy, chercheur émerite au CNRS
Sarah Mailleux Sant’Ana, doctorante, Université Paris Diderot- Paris 7
Noël Mamère, deputé écologiste
Stéphane Maugendre, avocat, président du Gisti
Niccolo Milanese, Chair, European Alternatives
Muriel Montagut, chercheure associée, Laboratoire de Changement Social et Politique (Paris Diderot)
Alain Morice, laboratoire Urmis et réseau Migreurop
Jean-Luc Nancy, philosophe
Frédéric Neyrat, philosophe
Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS
Bertrand Ogilvie, professeur de philosophie Université de Paris 8
Willy Pelletier, sociologue, université de Picardie, coordinateur général de la Fondation Copernic
Geneviève Petauton, Copaf
Catherine Quiminal, professeure émérite URMIS, université Paris Diderot
Sandrine Rousseau, Porte Parole d’EELV, Lille
Paul Schor, americaniste, professeur à l’Université Paris-Diderot
Elsa Stamatopoulou, Director, Columbia University, New-York
Laurent de Sutter, professeur de droit
Étienne Tassin, philosophe, professeur à l’université Paris Diderot
André Tosel, professeur émerite de Philosophie, Université de Nice
Maryse Tripier, sociologue
Eleni Varikas, professeure émérite
Sophie Wahnich, directrice de recherche

Organisations

ActionFroid-Calais (Paris)
Alternatives Européennes
Association des Marocains en France (AMF)
Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)
Auberge des migrants (Calais)
Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (Cedetim)
La Cimade régionale Nord Picardie
Comité médical pour les exilés (Comede)
Collectif de sans-papiers CSP 75
Collectif de soutien de l’EHESS aux sans papiers et aux migrant-es
Collectif pour l’avenir des foyers (Copaf)
Collectif R, Lausanne, Suisse
Conseil d’urgence citoyenne
Droits devant
Ecole Laïque du Chemin des Dunes (Calais)
Emmaüs France
Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)
Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS)
Fondation Frantz Fanon
France Libertés
Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s (Gisti)
Initiatives pour un autre monde (Ipam)
Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Mouvement Burkinabe des Droits de l’Homme et des Peuples (Comité Régional Aquitaine)
Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)
Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau
Revue Pratiques
Réseau Éducation sans frontières (RESF)
Réseau Euromed France (REF)
Réseau Immigration Développement Démocratie (IDD)
Le Réveil voyageur (Calais)
Solidarité Laïque
Syndicat de la médecine générale (SMG)
Tenons et mortaises
Terre d’errance (Pas-de-Calais)
Union syndicale Solidaires
Utopia 56

 

————-

© Emmanuel Sérazin – Radio France – 28 mail 2014 à Calais

By

Liberté de circulation !

arton4411Libération immédiate et retrait de toute charge (pour) contre les manifestantEs arrêtéEs à Calais !

Le samedi 23 janvier 3000 migrants, réfugiés de la jungle, réfugiés et sans-papiers de Paris, de Marseille, de Lille et d’ailleurs, membres de mouvements de solidarité de Calais et sa région et d’autres villes, militantEs venus d’Angleterre, de Belgique et d’Allemagne ont manifesté à Calais. C’est la plus grosse mobilisation sur ce sujet ayant eu lieu à Calais. Au même moment des manifestations du même type ont eu lieu à Evros à la frontière entre la Grèce et la Turquie et à Lampedusa.
Malgré quelques provocations, très peu nombreuses, de l’extrême-droite, la manifestation a eu le visage de la détermination et de la solidarité.
La confiance transmise par cette magnifique manifestation a amené des centaines de migrants à décider d’obtenir ce qu’ils revendiquent légitimement, leur liberté de circulation. Après la fin de la manifestation, débordant les forces de police ils ont manifesté jusqu’au port pour tenter d’embarquer sur un bateau. Plusieurs dizaines ont même réussi à entrer sur un ferry à quai.
Suite à cette action, six migrants sont actuellement en prison et deux militants avec papiers sont sous contrôle judiciaire. Ils passeront en procès le lundi 22 février au tribunal de Boulogne sur Mer.
La manifestation a été la démonstration que la solidarité est un projet de société qui a bien plus d’avenir que les politiques menées actuellement, qui font de Calais une ville sinistrée et barbelée.
Nous exigeons donc la libération immédiate de touTEs les manifestantEs arrêtéEs quels que soient leur statut ou leur nationalité et le retrait de toutes les charges.

NOUS APPELONS À UNE MANIFESTATION 

DE SOLIDARITÉ AVEC LES INCULPÉS
L E S A M E D I 2 0 F É V R I E R 2016 À 1 8 H

DÉPART DE MÉNILMONTANT (POUR ALLER VERS LA GARE DU NORD)

Contact  : Calais23janvier@gmail.com

Premiers signataires :ATMF, CISPM, Collectif Paris 20ème Solidaire, CSP 75, Droits Devant !!!, Écologie sociale, Mouvement Utopia, NPA, Sans-Voix Paris 18ème, Sortir du Colonialisme, SUD Culture Solidaires, UJFP, Union Locale Solidaires des 5e -13e arrondissements de Paris et d’Ivry…

 

Tract-manif-inculp-calais-20fev16_V1

By

Le coût de la déchéance

arton4721La déchéance de nationalité accapare déjà depuis des semaines, et ce n’est pas fini, le débat politique : tel est le jeu auquel jouent le président de la République et le Premier ministre avec la Constitution. Plus on en parle, et moins on débat de l’état d’urgence, mais aussi du fonctionnement de l’Europe, des conséquences du chômage et de la réforme du Code du travail ou encore de la politique à l’égard des réfugiés et des Roms. Pour autant, n’allons pas croire que cette mesure symbolique soit dépourvue de réalité. Qu’on la réserve aux Français binationaux ou pas, au risque de légaliser la production d’apatrides, elle vise à accréditer l’idée d’un terrorisme étranger à la nation. Il y aurait de vrais Français, et d’autres qui le seraient moins. Ce n’est donc pas un hasard si l’idée est empruntée à l’extrême droite.

Que les terroristes français deviennent des corps étrangers aura ainsi des effets bien réels sur le corps social. En pesant inégalement sur une partie d’entre nous, elle précariserait la nationalité. Car on s’en doute : comme d’habitude, Français musulmans, habitants des quartiers populaires et enfants d’immigrés seront les premiers suspects ; une nouvelle fois, on leur fera sentir qu’ils sont moins français que d’autres, qu’ils ne sont pas « chez eux » et qu’ils ne viennent pas de « chez nous ». C’est ainsi que cette nationalisation symbolique de la menace terroriste contribuerait effectivement à la racialisation de la nation. Bref, ce serait constitutionnaliser la politique d’« apartheid » dont Manuel Valls affecte de s’inquiéter alors qu’il en est l’un des responsables.

Nul ne croit à l’efficacité de cette réforme pour lutter contre le terrorisme – pas même ses promoteurs. Certes, il y aura des politiques pour résister à cette dérive. Pourtant, elle risque d’être adoptée. En effet, ce n’est pas seulement l’exécutif qui pèse sur les parlementaires ; ce sont aussi les sondages d’opinion. En particulier, il est des députés qui peuvent craindre de perdre la faveur de leurs électrices et électeurs s’ils ne vont pas dans le sens du vent. Bref, il n’est pas sûr que ces politiques s’apprêtent à voter selon leurs principes – et selon les nôtres. Nous allons donc les y aider. En effet, en vertu de notre engagement contre le racisme et donc contre les politiques de racialisation, nous ne pouvons rester les bras croisés. Nous souhaitons que voter cette réforme constitutionnelle soit coûteux dans les urnes. Nous voulons que nos représentants aient plus à gagner qu’à perdre en décidant d’écouter leur conscience politique.

C’est pourquoi nous nous souviendrons du choix de chaque parlementaire, et nous allons le répéter à chaque occasion – en particulier à l’heure des prochaines élections législatives. Nous voterons et nous appellerons à voter contre celles et ceux qui auront voté pour l’extension de la déchéance de nationalité. Nous ne nous laisserons plus intimider par la logique du vote utile. Nous nous engagerons, même au deuxième tour, contre les parlementaires qui s’apprêtent à laisser à leurs successeurs un arsenal juridique aussi dangereux.

Il faudra compter avec nous. L’enjeu est historique. Parlementaires, ne raisonnez pas à court terme, car nous aurons la mémoire longue. Constitutionnaliser ou légaliser l’extension de la déchéance de nationalité aux Français de naissance aurait un prix pour notre pays. Aussi ferons-nous en sorte que le coup de la déchéance ait un coût politique – pour vous aussi. Vous comptez sur nos voix ? Nous comptons sur les vôtres.

Pour signer cet appel, cliquez ici : Parlementaires, ne signez pas l’extension de la déchéance de nationalité.

Associations signataires avec le réseau Reprenons l’initiative contre les politiques de racialisation,reprenons.info :

ASEFRR (Association solidarité Essonne familles roumaines et roms) ;
ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France) ;
CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) ;
CEDETIM / IPAM (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale) ;
CRI (Coordination contre le racisme et l’islamophobie) ;
CRAN (Conseil représentatif des associations noires) ;
FASTI (Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s) ;
Femmes plurielles ;
Fondation Frantz Fanon ;
FUIQP (Front uni des immigrations et des quartiers populaires) ;
Les Indivisibles ;
MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) ;
Sortir du colonialisme ;
UJFP (Union juive française pour la paix) ;
La Voix des Rroms…

 

———————————————

Le réseau Reprenons l’initiative contre les politiques de racialisation, avec de nombreuses associations engagées contre le racisme, lance un appel aux parlementaires, à l’occasion du premier vote des députés sur l’article 2 de la réforme constitutionnelle, pour les prévenir du coût électoral d’un vote pour l’extension de la déchéance de nationalité. Cet appel est ouvert à la signature en ligne.

By

STOP AUX RAFLES DANS LES FOYERS ! Rassemblement le 12 février

Capture
42 RUE CAMBRONNE – PARIS 15e Métro ligne 6 : Cambronne
À la faveur de l’état d’urgence, le 15 décembre 2015, une intervention de la police, accompagnée de chiens et en présence de la direction de l’ADOMA, a eu lieu jusque dans les chambres du foyer ADOMA Marc Seguin Paris 18e.
ADOMA, pour obtenir cette intervention, n’a pas hésité à employer des méthodes calomnieuses en accusant les résidents du foyer de recourir à la prostitution ou au trafic de drogue, alors qu’aucune infraction n’ait été constatée par la police !
Les véritables motifs de l’ADOMA sont la volonté de punir les résidents en grève de loyers depuis 18 mois pour revendiquer la réouverture de leur cuisine collective et de leur cafétéria, des travaux indispensables…
Nous n’acceptons pas qu’une telle opération se transforme, sans aucune réquisition de la force publique par le Procureur, en arrestations collectives au sein de leurs domiciles privés de personnes qui n’ont commis aucun délit et que les droits de l’homme fondamentaux soient ainsi remis en cause : mise en rétention à Vincennes d’une vingtaine de personnes, expulsion de plusieurs d’entre eux.
Le samedi 9 janvier 2016, une manifestation de plus de 1 000 personnes s’est déplacée du foyer ADOMA Marc Seguin à la Mairie du 18e arrondissement, où nous n’avons malheureusement pas été reçus.
Le vendredi 12 février, nous manifesterons encore, cette fois, en nous rassemblant devant le siège du gestionnaire ADOMA pour revendiquer : STOP AUX RAFLES DANS LES FOYERS ! ÉCOUTE, RESPECT, DIGNITÉ, DROITS POUR LES RÉSIDENTS, ET SATISFACTION DE LEURS REVENDICATIONS LÉGITIMES !
Comité des résidents du foyer Marc Seguin soutenu par : ATMF / Autremonde / CNL75 / Collectif du 15 décembre / Coordination des délégués des foyers Adef, Adoma, Coallia, Lerichemont / COPAF / CSP 75 / CSP 93 / DAL / Droits Devant / FASTI / LDH 18e / MRAP-Paris / PCOF/ UD CGT 75 / Union syndicale Solidaires…

By

Communiqué des collectifs « Nous ne céderons pas » et « Stop état d’urgence »

Capture

Communiqué des collectifs « Nous ne céderons pas » et « Stop état d’urgence »

 

Paris, le 31 janvier 2016

 

A l’appel des collectifs « Nous ne céderons pas » et  « STOP état d’urgence », des manifestations ont eu lieu samedi 30 janvier dans plus de 80 villes en France

Plus de 40 000 personnes, dont 20 000 à Paris, ont marché pacifiquement contre l’état d’urgence et les différents projets de loi qui le renforcent : constitutionnalisation de l’état d’urgence et de la déchéance de la nationalité, reconduction de l’état d’urgence et durcissement des lois pénales.

Cette journée de mobilisation est un premier succès, malgré les intempéries, qui appelle d’autres initiatives.

D’ores et déjà, les deux collectifs appellent :

  • à un rassemblement à l’Assemblée nationale vendredi 5 février à 17h, lors des premiers débats sur la constitutionnalisation de l’état d’urgence et de la déchéance de la nationalité ;
  • à encourager localement les parlementaires à refuser cette grave régression démocratique.

Ils appellent également à soutenir les trois militants qui passent devant le tribunal mercredi 3 février au palais de justice de Paris, pour avoir bravé, le 22 novembre dernier, l’interdiction de manifester en soutien aux réfugiés décrétée par la préfecture de police.

Collectif « Nous ne céderons pas »

Collectif « Stop état d’urgence »

www.etatdurgence.fr

By

Face à tous les racismes : mobilisation antifasciste !

Capture7

Face à l’extrême-droite, à l’islamophobie, à tous les racismes, mobilisation antifasciste !

 

Il y a quelques jours, PEGIDA (« Européens Patriotes contre l’Islamisation de l’Occident », mouvement allemand d’extrême-droite) a lancé un appel, relayé par un certain nombre de groupuscules fascistes français, pour passer à l’action et « sauver notre pays de l’invasion migratoire » le week-end des 6 et 7 février. Cet appel coïncide avec l’anniversaire du soulèvement du 6 février 1934, où des ligues fascistes avaient tenté de prendre le pouvoir en France. Il s’inscrit donc clairement dans une histoire et une filiation politique d’extrême-droite.

Or, aujourd’hui comme il y a 80 ans, l’extrême droite menace, dans la rue et dans les urnes. Elle emploie les mêmes méthodes de division, d’instrumentalisation des peurs sociales. Elle surfe sur la stigmatisation des musulman-e-s ou considéré-e-s comme tel-le-s en instrumentalisation la peur du terrorisme et le féminisme. Elle prône le rejet de l’immigration et la fermeture des frontières comme solution en désignant les migrant-e-s comme responsables de tous les maux. Elle se réjouit de la violence policière subie par les quartiers populaires et de la condamnation de militant-e-s anti-impérialistes. Enfin, sans avoir besoin de gagner des élections, elle fixe l’agenda politique et ses idées sont reprises par l’ensemble de l’échiquier politique et des médias.

Face à tout cela, restons solidaires avec tout-e-s les migrant-e-s, avec toutes les victimes de l’islamophobie et de tous les racismes et toutes les discriminations et défendons le projet d’une société débarrassée de l’extrême droite et des idées réactionnaires.

Ne leur laissons pas la rue, même une journée.

 

Week-end de mobilisation antifasciste

Samedi 6 février, 14h

Fontaine des Innocents

Métro et RER Châtelet – Les Halles

Premiers signataires : Action antifasciste Paris-banlieue, Alternative libertaire, ATMF, Coordination des groupes anarchistes – région parisienne, Génération Palestine Paris, La Horde, NPA, Solidaires, Solidaires Etudiant-e-s, Sortir du colonialisme

By

Communiqué des collectifs « Nous ne céderons pas » et « Stop état d’urgence »

logo

Paris, le 29 janvier 2016

Etat d’urgence, déchéance de nationalité : c’est non ! 

Samedi 30 janvier sera une journée de mobilisation importante contre le projet de prolongation et de constitutionnalisation de l’état d’urgence et de déchéance de la nationalité. A l’appel des collectifs « Nous ne céderons pas » et « Stop état d’urgence », nombreux seront celles et ceux qui manifesteront leur hostilité à des mesures qui les heurtent et mettent à mal nos libertés au nom d’une hypothétique sécurité. Ensemble, ils diront : « déchéance de nationalité, état d’urgence, pour nous, c’est non ! »

Des rassemblements et des manifestations sont prévus dans plus de soixante-dix villes en France.

A Paris, la manifestation partira de la place de la République, à 14h30, en direction du Palais royal.

Collectif « Nous ne céderons pas » : http://www.nousnecederonspas.org/

Collectif « Stop état d’urgence » : http://www.stopetatdurgence.org/

www.etatdurgence.fr

By

Manifestation contre l’état d’urgence à Marseille, samedi 30 janvier

Capture2

Sortir de l’état d’urgence !

 

MANIFESTATIONS PARTOUT EN FRANCE SAMEDI 30 JANVIER

MARSEILLE : 15h30 Place Sadi Carnot

 

En réaction à l’horreur des attentats, l’état d’urgence a été décrété par le gouvernement, puis prolongé pour une durée de trois mois. Une nouvelle prolongation de 3 mois vient d’être décidée. Or les craintes exprimées par nos organisations vis-à-vis de ce régime d’exception sont aujourd’hui confirmées par l’ampleur des atteintes aux libertés constatées. Nous assistons à un véritable détournement de l’état d’urgence qui cible également des personnes sans aucun lien avec des risques d’attentat. Ces abus doivent cesser.

 

L’interdiction des rassemblements et manifestations entraîne la multiplication des arrestations, des gardes à vue, des assignations à résidence, un fichage policier des militants, et, pour quelques-uns, des condamnations.

L’état d’urgence autorise par ailleurs des perquisitions sur ordre des préfectures, de jour comme de nuit, souvent violentes, en dehors de tout cadre judiciaire, sur le fondement d’informations et de soupçons sujets à caution.

Les assignations à résidence se multiplient sur la base de motifs aussi vagues que la présence sur le lieu d’une manifestation ou le fait de « connaître » tel ou tel individu. Rien n’indique qu’une telle frénésie va s’arrêter, chacun peut en être victime.

 

L’état d’urgence contribue au renforcement des amalgames et aux pratiques discriminantes, notamment de la part des forces de police. Ce ne sont pas «  les terroristes qui sont terrorisés », ce sont des jeunes et des populations victimes de l’arbitraire en raison de leur origine et/ou de leur religion qui voient leur situation encore davantage fragilisée.

Reprenant à son compte les exigences de l’extrême droite, FN en tête, le gouvernement s’engage honteusement dans une modification de la Constitution visant à étendre la déchéance de la nationalité aux binationaux nés en France.

 

Ces multiples atteintes portées à nos libertés qui semblaient acquises au sein de la République sont une mauvaise réponse aux actes terroristes. Notre pays a été blessé, mais loin d’en apaiser les plaies, l’état d’urgence risque de les exacerber en appauvrissant notre démocratie, en délégitimant notre liberté.

 

Dans ces circonstances, nous appelons les pouvoirs publics à :

 

  • rétablir, sans délai, le droit plein et entier de manifester ;

 

  • cesser les perquisitions et les assignations à résidence arbitraires et à agir dans le cadre de procédures judiciaires ;

 

  • lever l’état d’urgence ;

 

  • renoncer à une réforme constitutionnelle préparée dans l’urgence et au contenu inacceptable (dont la déchéance de nationalité)

 

 

 

Premiers signataires : Amnesty International – ATMF – ATTAC Marseille – CNT SO13 – Fédération spectacle CGT Paca – FSU13 – LDH13 – L’école au Présent – Les jeunes écologistes Marseille – Libre Pensée13 – MRAP13 – RESF13 – Solidaires13 – Syndicat de la Magistrature PACA…

Capture4

By

Manifestation à Paris contre l’état d’urgence – 30 janvier

Capture2

 

Manifestation « Stop à l’état d’urgence ! »

Stop à la déchéance de nationalité !

  • Levée immédiate de l’état d’urgence et de l’état d’exception permanent ;
  • Abandon de la constitutionnalisation de l’état d’urgence et de la déchéance de nationalité ;
  • Arrêt de la répression et de la stigmatisation des manifestant-e-s et militant-e-s des mouvements sociaux, des migrant-e-s, des musulman-e-s ou supposé-e-s l’être, des quartiers populaires ;
  • Respect de la liberté de manifester, de se réunir et de s’exprimer.

Collectif Stop état d’urgence :

AC!, ACORT, ADTF, AMF, APEIS, ATMF, ATTAC, CCIF, CEDETIM, CFPE, CGT 75, CNT RP, Col. 3C, Col. des désobéissants, Col. des sans voix 18e, COPAF, CRLDHT, CSP 75, DAL, Droits devant, Ecologie sociale, FASTI, Femmes égalité, Filles et fils de la république (FFR), Fondation Copernic, FTCR, FUIQP, GISTI, HALEM, Initiative Décroissante pour le Climat, IPAM, MAFED, MCTF, MNCP, MRAP, REMCC, Rés. pour une Gauche Décoloniale, Syndicat de la Magistrature, SNES PJJ-FSU, Solidaire, Union Syndicale Solidaires, Solidaires étudiant-e-s, SUD Aérien, SUD PTT, Sortir du colonialisme, Survie, UJFP, UTIT …

Avec le soutien de :
Alternative libertaire, CGA, Décroissance Idf, Ensemble, NPA, PCOF, PG …

 

Pour télécharger tract : 160130ManifStopetatdurgence

 

EDITION :

Quelques photos de la participation de l’ATMF à la manifestation du 30 janvier 2016

Capture1

 

Capture2

By

Communiqué « Libération immédiate des manifestantEs arrêtEs à Calais !

CaptureLogo

Liberté de circulation !

Libération immédiate et retrait de toute charge contre les manifestantEs arrêtéEs à Calais !

Ce samedi 23 janvier 3000 migrants, réfugiés de la jungle, réfugiés et sans-papiers de Paris, de Marseille, de Lille et d’ailleurs, membres de mouvements de solidarité de Calais et sa région et d’autres villes, militantEs venus d’Angleterre, de Belgique et d’Allemagne ont manifesté à Calais. C’est la plus grosse mobilisation sur ce sujet ayant eu lieu à Calais. Au même moment des manifestations du même type ont eu lieu à Evros à la frontière entre la Grèce et la Turquie et à Lampedusa.

Malgré quelques provocations, très peu nombreuses, de l’extrême-droite, la manifestation a eu le visage de la détermination et de la solidarité.

La confiance transmise par cette magnifique manifestation a amené des centaines de migrants à décider d’obtenir ce qu’ils revendiquent légitimement, leur liberté de circulation. Après la fin de la manifestation, débordant les forces de police ils ont manifesté jusqu’au port pour tenter  d’embarquer sur un bateau. Plusieurs dizaines ont même réussi à entrer sur un ferry à quai.

Suite à cette action la police a arrêté au moins 11 personnes solidaires et 24 migrants. La manifestation a été la démonstration que la solidarité est un projet de société qui a bien plus d’avenir que les politiques menées actuellement, qui font de Calais une ville sinistrée et barbelée.

Nous exigeons donc la libération immédiate de touTEs les manifestantEs arrêtéEs quels que soient leur statut ou leur nationalité et le retrait de toutes les charges

Le collectif unitaire d’organisation de la manifestation

Premiers signataires : ATMF, CGA, CNT-RP, CISPM, Collectif Paris 20ème Solidaire, CSP 75, DAL, Droits Devant !!!, Ensemble !, EuroPalestine, FASTI, IJAN, Mouvement Utopia, NPA, SNPES-PJJ FSU IDF, UJFP, Union Locale Solidaires des 5e-13e arrondissements de Paris et d’Ivry, Union Syndicale Solidaires