Opérations policières visant les réfugié.e.s à Paris
Sep
22
Août
12
Programme
Vendredi 9
Samedi 10
Migrant-e-s, citoyen-ne-s de toutes nationalités : Quelles nouvelles dynamiques de solidarité ?
– Said BOUAMAMA
– Gustavo MASSIAH
– Hanane KARIMI
– intervenant de l’ATMF
Et tout au long du week-end : animations, expositions, rencontres et restauration (Boissons, repas et grillades) sur le stand !
La Fête de l’Humanité se déroule dans le Parc départemental Georges Valbon à La Courneuve (93),
Le stand de l’ATMF se situe dans le Village du Monde, Avenue Charlie Chaplin au n° 792.
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*Associations membres :
– ATMF Gennevilliers
– ATMF Strasbourg
– ATMF Nancy
– ATMF BHL – Bassin Houiller Lorrain
– ATMF Sens
– ATMF Aix-en-Provence
– AMMN
– ATMF Montpellier
– ATMF Argenteuil
– ATMF Dijon
– ATMF Bagneux
– ATMF Rennes
– Compagnie Espace-temps
–Moussem Barbès
– ATMF Le Mans
– ATMF Nantes
– ATMF Saint-Denis
– El Ghorba
Atmf – affiche FDH 2016 MK logo b
Juil
26
En ce jour, 26 juillet 2016, Jacques HAMEL prêtre de l’église de Saint-Etienne du Rouvray a été lâchement assassiné pendant la célébration de la messe du matin. Un des paroissiens de l’église, gravement blessé est toujours entre la vie et la mort.
Tout adjectif nommant l’innommable de cet acte s’écroule avec le choix de cette mise à mort commise par des terroristes de Daech.
L’Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) rend hommage, avec respect, à la mémoire du prêtre assassiné. Elle souhaite un prompt rétablissement sans séquelles au paroissien blessé.
Nous nous associons à la douleur de leurs proches et à toute la communauté Chrétienne de Saint-Etienne Rouvray ainsi qu’à tous les Chrétiens en France et dans le monde.
Nous saluons particulièrement la dignité, la lucidité, le courage, l’appel à la paix des habitants de la ville meurtrie.
Nous réaffirmons notre engagement total aux côtés des forces de la société civile qui combattent au quotidien et partout ce nouvel ennemi de l’humanité. Nos forces communes ne céderont pas devant la haine et la peur que Daech veut semer entre les populations de nos sociétés, les peuple du Proche Orient, en Afrique et partout dans le monde, musulmans, juifs, chrétiens, kurde, yezidis, alevis…
Partout et au quotidien, nous sommes résolument de celles et ceux qui continueront à combattre toute forme d’idéologie de la haine ici et ailleurs.
Paris, le 26 juillet 2016
Po/ATMF – Le bureau national
Juil
21
L’Association des Travailleurs Maghrébins de France salue, avec respect, la mémoire des victimes du massacre qui a fait 84 morts et des dizaines de blessés à Nice le soir du 14 juillet 2016 dont plusieurs enfants.
Nous partageons la douleur des familles, des proches des morts et des blessés endeuillés pour longtemps.
Nous nous associons à l’expression des condamnations unanimes venues du monde entier et à la solidarité internationale devant l’innommable qui a frappé encore une fois des innocents, perpétré, encore une fois dans des lieux de vie en commun, des lieux de partage, de liens humains et de liberté. La réaction émue, solidaire, de résistance du peuple est unanime.
La journée emblématique de la révolution, le 14 juillet, est désormais marquée par l’horreur indicible.
Il est avéré que l’acte infernal est prémédité. Il s’inspire et s’inscrit dans la propagande de l’état-de fait, Daech, qui le revendique après coup mais qui le revendique en tant que tel.
Les enquêtes et les spécialistes montreront le profil, de type singulier de l’auteur de ce massacre, au moins pour l’essentiel. Crapuleux, malade mental, terroriste, ou tout à la fois, à l’acte criminel peuvent s’ajouter d’autres dimensions, cernables ou non. Une constante est là : le formatage des esprits prédisposés à semer la mort collective. A un autre degré de la chaine mortifère, la manipulation des pulsions complexes, profondes et redoutables de l’être humain, se révèle aujourd’hui avec le tueur de Nice. Sa « radicalisation toute récente » n’est peut être que la surface visible de la vérité de cette complexité. Complexité de nature imprévisible, féroce, individuelle, avec ou sans réseau.
Donner la mort est l’ADN de Daech. Viser des collectifs, des masses, des populations pour des choix qui opèrent sur le mode génocidaire, en tant que vision politique globale des cerveaux qui l’installent dans la durée pour hystériser leurs troupes. Les extrêmes droites et les droites extrêmes en Europe, en particulier en France, sont à la fois captées et instrumentalisent à leur tour les massacres d’innocents pour alimenter leurs programmes de haines, de rejets, d’amalgames, du tout-sécuritaire, de mesures liberticides sans précédent. L’esprit des mots « c’est eux ou nous » dans la boucle de l’extrême droite et la droite déborde sa lettre, au point de rendre public une proposition de loi de légitimation du port d’armes. C’est du pain béni pour Daech et des milices hors du droit en France et dans toute l’Europe qui, en visant la déstabilisation des sociétés et des institutions en Europe, veut dresser les communautés les unes contre les autres.
Au lendemain de l’attentat de Nice, l’Elysée avait promis « d’intensifier ses frappes en Syrie et en Iraq pour frapper ceux qui nous menacent ». Le 18 juillet 2016, plus de 120 civils innocents seront tués par un raid de la coalition internationale.
Par ailleurs, un ailleurs si près et si visible d’ici, caché ou rendu inaudible par les pouvoirs et les médias majoritaires qui leurs sont soumis, c’est une véritable guerre, conçue totale, innommable que ce nouvel ennemi de l’humanité mène d’abord à partir de son berceau et dans son berceau, le Cham (Palestine, Irak, Syrie, Jordanie, Liban ), c’est une véritable guerre de colonisation, d’occupation, d’oppression, de pillage du sol et du sous-sol, dans un seul but, soumettre sous son joug les peuples ou exterminer les populations qui y résistent ou les déporter. Sous d’autres formes, l’horreur est propagée au Maghreb, en Afrique, en particulier en Lybie dont il veut faire son prochain territoire, une nouvelle base armée de sa politique de domination et de destruction.
Jamais les peuples arabes ou africains des régions où il frappe n’ont subi, il faut le dire et rappeler, de telles formes génocidaires dans leur histoire.
L’origine principale est loin et directement liée à l’invasion de l’Iraq par l’armada américaine et ses alliés (par choix et /ou obligés, dont le gouvernement socialiste en France) qui prive le peuple Irakien des denrées de base et des infrastructures de base. La destruction de l’Etat en Irak a commencé là, en 1991. Une autre agression la suit en 2003, toujours sous le commandement des U.S.A « Axe du mal » et « les Etats Voyous » de Bush père et fils trouvent dans les livres « la fin de l’histoire » et « le choc des civilisations », dans le sillage de la chute de l’URSS, la feuille de route du démembrement de l’Irak qui ne finit pas de sombrer avec son peuple. Les peuples de la région vivent sous la même menace – sauf bien entendu l’Etat d’Israël qui, au contraire est conforté et encouragé dans sa politique d’apartheid et d’occupation coloniale des territoires palestiniens.
Sans oublier le rôle que jouent les pétrodollars du Golfe et leurs Etats en particulier l’Etat Wahhabite de l’Arabie Saoudite .Tous sous la botte américaine et ses bases américaines co-dirigées par la C.I.A, ces Etats féodaux font tout pour empêcher les Etats voisins à se stabiliser ou à se reconstruire.
Livrés à eux-mêmes, abandonnés par leurs Etats corrompus, déchirés par les guerres fratricides paupérisés à l’extrême, continuellement déplacés, les peuples Arabes subissent cet enfer nuit et jour.
Cette vie qui est à peine une survie est marquée à l’encre rouge par une mondialisation des humiliations, des frustrations, des avenirs bouchés. Un lot quotidien qui ne peut que nourrir un ressentiment littéralement abyssal. La mort en masse en Méditerranée n’en est que la partie visible de l’iceberg.
Il est dangereux, de croire et de faire croire, en particulier à la jeunesse, que « cela » est loin de « chez nous ».
Tous les êtres vivants savent ou ressentent ce que souffrir est. Les populations de l’immigration poste-coloniale et ceux qui en sont issues des banlieues ghettoïsées et déstructurées par les discriminations et le chômage de masse, notamment, vivent dans leur chaire, directement, l’horreur des vies agonisantes ou en sursis de morts insoutenable. C’est le terreau du ressentiment qui mène à l’irréparable. La France a fait le choix désastreux de ne pas régler le contentieux de son passé colonial avec les peuples qu’elle a colonisés.
Jusqu’ où vont aller Les Etats-va- en- guerre, encore actuellement menés par les USA, fondamentalement bellicistes, qui financent leurs guerres par la course à la vente des armes, des chantiers gigantesques des reconstructions, des industries mondiales du pétrole et du sol, des partages de dominations régionales et géo-stratégiques
Nourris par ces intérêts vertigineux, les Etats qui interviennent contre Daech sur des territoires spoliés, le font aussi pour des raisons géo-économico-politiques – c’est évident. Et, les bombes ciblant un terroriste ou un groupe d’entre eux, ne peut éviter les civiles – c’est évident aussi. S’il n’y a pas de guerre propre, une guerre légitimée par la sécurité à laquelle sont attachés tous les habitants de la terre, ne peut se livrer que strictement dans le respect inconditionnel du droit international, même s’il est loin d’être parfait en raison des rapports de force qui le constituent (voir les résolutions de l’ONU jamais appliquées par Israël).
C’est ces raisons que nous réaffirmons, avec d’autres, ici et ailleurs, qu’une vie humaine est une vie humaine. Du Soudan ou du Nigeria, de Syrie ou d’Irak, de France ou de Belgique, chaque vie est à la fois la même et unique.
Nous ne pouvons, donc, que réaffirmer nos convictions, avec de véritable sociétés civiles, sur la nécessité absolue de construire des alternatives par la paix en tant que projet politique global de l’humanité dans la sécurité de tous et protégé par des Etats de droit dignes de ce nom dans le cadre de démocraties ouvertes à toutes et à tous. Cela suppose la rupture nette avec les régimes corrompus et tyranniques du Proche Orient, comme une condition politique majeure. Cela suppose en même temps de donner les moyens de mobilisation aux peuples pour reconstruire des projets démocratiques. Les peuples concernés directement sont les plus à même de combattre l’organisation mafieuse de Daech. Cela suppose aussi, en termes de moyens, que l’occident paye son confort, un confort insultant et humiliant des peuples qu’il a paupérisé sur leur propre sol. L’argent en tant que nerf de la guerre, oui à la guerre contre les inégalités, oui pour un nouveau type de plan Marshall du partage des richesses.
Nous considérons plus que jamais que face à la terreur, la contre terreur est contre-productive. La guerre provoque et/ou amplifie d’autres guerres.
Seule une politique de paix digne de ce nom est et restera le projet de l’Humanité tel que le rêvent au quotidien et en pratique tous les peuples de la Terre.
Paris le 21 juillet 2016
Le C.A National de l’ATMF
Juin
17
Les résidents du foyer Adoma Descartes de Ste-Geneviève-des-Bois (91) en colère appellent à un
RASSEMBLEMENT DEVANT LE SIÈGE D’ADOMA
Jeudi 23 juin à partir de 16 h 30
42 rue Cambronne – Paris 15e
métro ligne 6 : Cambronne
Les résidents du foyer Adoma Descartes condamnés à vivre seuls dans des chambrettes de 6 m² sans espaces collectifs de convivialité !
Les résidents vivent dans de minuscules chambres de 6 m², alors que la norme est de 9 m² minimum. Pour compenser ce manque d’espace, les résidents avaient auparavant beaucoup de salles collectives : salle de télé, cafétéria, salles de réunion, salle de prières. Mais depuis 5 ans, Adoma récupère petit à petit ces espaces de convivialité. En février 2016, Adoma décide de s’approprier tout l’espace du grand hall pour en faire des locaux, dont apparemment Adoma n’en a aucun usage. Et tout ça s’est fait sans concertation avec le comité de résidents comme pourtant l’exige la loi.
Les résidents abandonnés par Adoma !
Les résidents, dont une majorité d’immigrés âgés, se sentent abandonnés par Adoma qui n’accomplit pas ses devoirs de gestionnaire : réparer les équipements dégradés (portes cassées, toilettes et douches bouchées), remplacer le mobilier (manque de chaises et tables dans les cuisines en commun), remédier à l’insécurité (trafics de drogue et de prostitution, squatters), nettoyer (la société de nettoyage intervient qu’une fois par semaine).
Puisque la direction d’Adoma du 91 ne répond pas à la demande légitime du comité des résidents d’être reçu, ce sont TOUS les résidents qui viendront se rassembler devant le siège national d’Adoma à Paris, pour demander à ce que leurs revendications et leur colère soient enfin entendues.
Le comité de résidents du foyer Descartes soutenus par : ATMF, Coordination des délégués des foyers Adoma, Copaf, DAL…
Juin
2
L’ATMF salue avec respect le mouvement social d’envergure massive et populaire, exemplairement déterminé avec ses organisations syndicales CGT- FO- Solidaires- FSU- UNEF-FILD, conséquentes et responsables, qui ont fait le choix de la dignité et de l’honneur.
C’est aussi avec fierté que nous nous retrouvons avec la jeunesse en général, la jeunesse mobilisée partout en France de « Nuit Debout », la jeunesse des cités et des banlieues qui découvrent que l’espoir, un autre sens historique, le droit à une vie digne sont possibles.
Dans ce combat porté par les salariés en première ligne et très majoritairement soutenu par une grande partie du peuple français, nous ne pouvons que le faire notre et le soutenir.
Ce mouvement social vient conforter la légitimité des utopies pratiques, sans lesquelles aucun progrès n’est possible ni même envisageable.
Devant le rêve du MEDF ainsi réalisé par un gouvernement élu pour être un <<peu>> socialiste dans la gestion du capitalisme des << maitres du monde >> de Davos, devant l’autoritarisme simplement inacceptable, la décision de recourir au 49.3 ne fera que cristalliser encore plus le rejet d’un projet de loi sur la démolition des acquis du code du travail auquel les gouvernements droite réfléchissaient depuis longtemps sans oser s’y attaquer.
Dans tous les cas, quelques soient les issues de ce conflit historique, et avec tous ceux qui nous ont restitué l’essentiel de notre fierté et ouvert des exemples de voies d’avenir possibles et praticables aux générations à venir, nous affirmons que dans notre esprit et dans notre existence sociale, nous avons déjà gagné. Cumulé à d’autres luttes en Europe et à travers le monde, nous pouvons réaffirmer qu’un << autre monde est possible >>, dans la réalité en devenir.
Il y aura désormais un avant et un après projet loi travail dit <<El Khomri>>.
Quelque chose d’essentielle vient de se casser et peut-être de façon irrémédiable.
Les mémoires des peuples se nourrissent et se développent de pensées et d’actions qui, même anesthésiées de force, restent toujours vivantes et fertiles-même devant le pire.
A Paris, le 1er juin 2016
ATMF – Hommage aux luttes hommage aux résistances
Mai
24
La plupart des associations de soutien aux chibani-a-s, dont notre association, ont organisé et/ou participé à des débats sur les propositions du rapport parlementaire sur les vieux migrants. Aujourd’hui il s’agit de se pencher sur la manière dont certaines administrations et institutions ont pris en compte les recommandations de cette Mission et de faire le point sur ce qui reste à mettre en œuvre pour faciliter l’accès aux droits des Chibani-a-s.
LOGEMENT :
Suite aux luttes des résidents et leurs soutiens, les bailleurs sociaux (ADOMA et ARALIS…) ont entamé des plans de rénovation pour combler les retards et offrir des conditions de logement décentes. Ces plans manquent souvent de concertation avec les concernés et leurs comités de résidents surtout quand il s’agit de rénovation ou d’augmentation des loyers et des charges notamment. Les associations de soutien et d’accompagnement des résidents soulèvent et dénoncent régulièrement, les agissements et règlements dans de très nombreux foyers.
La transformation des lieux collectifs en chambres imposées dans la plupart des foyers isole encore plus les résidents et les prive de fait de lieux de vie et d’activités communes.
Il reste aussi la question des allers-retours et les contrôles de la CAF pour l’attribution des APL.
Autre question : la présence du grand âge et l’absence d’un suivi adapté est un souci quasi quotidien dans ces foyers.
SANTE :
Les titulaires des cartes de séjour mention « retraité » subissent des difficultés pour faire valoir leurs droits aux soins et à une couverture sociale. Ils sont à la merci du bon vouloir de certaines CPAM, les règles ne sont pas les mêmes d’une Région à une autre, voire d’un département à un autre. La question des soins pour tous les Chibani-a-s se pose aussi quand ils sont dans le pays d’origine. Une clarification des règles est nécessaire et notamment en ce qui concerne les conventions bilatérales avec les pays d’origine.
RETRAITE Avec le complément ASPA
La question des allers-retours et la durée de séjour reste le problème fondamental pour ces vieux migrants. Malgré les recommandations de la Mission et ses consignes, les contrôles sont toujours d’actualité et se déroulent dans des conditions inacceptables ( ciblage des foyers, exemple : contrôle de masse dans 2 foyers à Strasbourg plus de 80 personnes CNAV et CAF, exigence de présentation du passeport, relevés bancaires et autres documents, notification de suspension et de remboursement de ce que les caisses considèrent comme trop-perçu ! . l’administration fait fi du principe du contradictoire).
Des poursuites sont engagées poussant une partie non négligeable des vieux migrants à un abandon de leurs droits par dépit et lassitude et pour éviter les harcèlements, les conséquences de ces pratiques empoisonnent le quotidien de ces vieux immigrés.
ARFS (Aide à la réinsertion familiale et sociale)
L’allocation de retour découlant de la loi de 2007 et entrée en vigueur dans le décret d’application publié en janvier 2016 ne répond que très partiellement, voire pas du tout, à cette problématique de l’aller-retour. La faiblesse du montant (environ 500 €) et les conditions d’éligibilité et d’application la rendent plus que discutable voire inopérante. Cette allocation s’adresse à un public très restreint, exclusivement résidant en foyer ADOMA, ce qui exclut les autres en particulier les femmes (qui n’habitent que rarement en foyer). Les contours de cette allocation, malgré les 9 pages du décret d’application, restent flous. Quid des soins et des autres droits sociaux. A ce titre, nous réaffirmons notre attachement à relier les droits sociaux à la personne et non à la résidence.
Suite à des contentieux avec certaines administrations, de nombreux Chibani-a-s se retrouvent trainés devant des juridictions sociales et ont de grandes difficultés à rembourser les sommes qui leur sont réclamées. Ils vivent dans une très grande précarité et rencontrent de graves difficultés. Nous demandons que les pouvoirs publics se penchent sérieusement sur ces problèmes. Les associations continuent à réclamer à une remise à zéro des demandes de remboursement et l’abandon de toutes les poursuites à leur encontre.
ADMINISTRATIONS :
Le Parlement a voté trois amendements concernant les Chibani-a-s. Des avancées certes mais qui dépendront des préfectures et des guichets qui seront chargés de les mettre en œuvre.
La carte de séjour mention « retraité » devient réversible et de facto obsolète. Aujourd’hui, les titulaires de cette carte éprouvent de grandes difficultés pour le changement d’adresse et son renouvellement en France. Malgré les jugements des Tribunaux, aucune harmonisation n’a été mise en œuvre pour accéder aux soins, à l’ASPA, au logement… Ils éprouvent des difficultés, voire souvent des refus. Ils sont souvent à la merci du bon vouloir des administrations.
Le regroupement familial (pour l’épouse et les enfants mineurs) serait facilité pour les plus de 60 ans. En attendant de voir les modalités de son application il aurait été pertinent de l’élargir à d’autres membres de la famille en l’absence de l’enfant mineur ou du conjoint.
La carte de séjour permanente est censée exister mais rien n’est prévu matériellement pour sa délivrance. A notre connaissance, nous n’avons à ce jour rencontré aucun bénéficiaire. Le législateur a prévu l’automaticité de la carte permanente à l’issue de deux cartes de séjour de 10 ans, condition difficile quand on sait le durcissement depuis des années de la délivrance de la carte de séjour de 10 ans.
La généralisation des prises de rendez-vous en ligne dans les préfectures : en l’absence d’un accompagnement, les Chibani-a-s se retrouvent dans l’impossibilité d’accéder aux guichets de la préfecture. Il est souhaitable qu’ils aient un traitement particulier et un accès privilégié lors de leurs démarches préfectorales.
NATIONALITE :
La Mission Parlementaire a recommandé la simplification de l’acquisition de la nationalité française pour les vieux migrants. En effet, les textes prévoient la délivrance de celle-ci aux personnes âgées de plus de 65 ans justifiant de 25 années de présence en France et ayant un ascendant français (cela exclut beaucoup de vieux migrants n’ayant pas leurs enfants en France). En pratique, le dossier et les documents exigés sont les mêmes que pour le reste des demandeurs et les mêmes modalités sont prévues (entretien etc.). Il est légitime de simplifier au maximum les démarches.
Lors des auditions de la Mission Parlementaire concernant les vieux migrants, les associations ont insisté sur la nécessité de simplifier au maximum les démarches avec les administrations. Nous constatons que ce n’est pas toujours le cas et que les Chibani-a-s rencontrent toujours de grandes difficultés. Il serait temps de réfléchir à des guichets, des formulaires et des démarches adaptées.
Voilà une partie des problèmes que rencontrent les Chibani-a-s dans leurs relations avec les administrations. D’autres sujets de préoccupations peuvent être évoqués en d’autres lieux et d’autres temps (mémoire, histoire, loisirs, relations au pays d’origine, conventions bilatérales etc..).
Des campagnes d’information et de sensibilisation doivent être prévues (brochures, support vidéo dans différentes langues, formation de bénévoles, sensibilisation des professionnels). Il est temps de faire reconnaitre aux associations un statut d’interlocuteur légitime.
Une interrogation subsiste pour les Chibani-a-s d’origine algérienne qui sont assujettis aux accords franco-algériens et qui à ce titre ne rentrent pas dans le cadre des dispositions législatives réglementaires récemment intervenues. Ils sont les plus nombreux concernés. Il serait là aussi absolument nécessaire d’y remédier.
Contribution de l’ATMF à l’Audition du 23 mai 2016- Mission Parlementaire MigrantEs Agées
Mar
1
La destruction de la « jungle » de Calais a brutalement commencé ce lundi 29 février au matin. Plusieurs compagnies de CRS ont investi les lieux, qui ont dévasté des cabanes encore occupées, lancé des grenades lacrymogènes et usé de canons à eau contre des réfugiés grimpés sur les toits de leurs abris. Des centaines de personnes ont été jetées dans un froid glacial sans rien d’autre que les vêtements qu’elles portent sur elles, sans savoir où aller… Faut-il s’en étonner ?
Les pouvoirs publics ont écarté tout témoin : les soutiens des réfugiés ont été interdits d’entrée dans le périmètre de l’opération. Le ministre de l’Intérieur n’a cessé de le proclamer ces jours derniers : certes, il entendait mener à bonne fin ce qu’il appelle « la résorption » du camp de Calais ; mais il voulait le faire « de façon progressive » et « dans le respect des personnes » [voir entre autres son discours du 22 février au Mans]. Et c’est bien en se référant expressément à cet engagement de l’État à procéder à une évacuation progressive que le Tribunal administratif de Lille a validé l’arrêté d’expulsion de la jungle de Calais (25 février 2016, ordonnance n° 1601386).
Force est de constater que le « démantèlement » qui vient de commencer n’a rien de progressif ou d’humanitaire, et qu’il ne prend pas en compte la situation des personnes : les choses se déroulent comme s’il s’agissait de punir quiconque s’obstine à vouloir se rendre en Grande-Bretagne.
Rappelons qu’un quart des habitants de la jungle de Calais aurait des proches outre-Manche ; ils seraient donc parfaitement fondés à demander à les rejoindre… Mais de même que la Turquie est priée de faire le garde-frontière de l’Union européenne, la France se charge de « protéger » la Grande-Bretagne, à grand renfort de moyens policiers quasi militaires, contre les migrants que celle-ci refuse d’accueillir. La première a-t-elle voulu donner des gages à la seconde, en perspective du sommet franco-britannique qui aura lieu ce 3 mars ?
Quant aux autres, leur méfiance face aux « solutions » alternatives qui leur ont été présentées ne peut qu’être confortée par la violence mise en œuvre pour les chasser. « Les services de l’État se mobilisent sans relâche pour permettre à tous ceux qui le veulent de pouvoir quitter la lande », déclarait vendredi la ministre du Logement.
Aujourd’hui, les masques tombent. Nous n’aurons plus d’excuses pour ne pas voir ce qui se passe sous nos yeux. Dans un État de droit, l’État n’a pas tous les droits. La justice n’a pas délivré au gouvernement un permis de chasse contre les réfugiés. Partout, des voix se sont élevées pour exiger que s’organise l’accueil des personnes chassées de leurs pays en guerre ou dévastés. Ces voix ne vont pas se taire. Il faudra bien qu’on les entende. Rappelons-le : l’asile est un droit ; la répression des réfugiés est donc un déni de démocratie.
Signataires (parmi ceux de l’appel Calais : Les bulldozers ne font pas une politique !)
Les organisations :