Appel des associations d’Al houceima
Le 24 février 2004, très tôt, un terrible séisme a frappé la province de El Hoceima.
Les habitants d’El Hoceima ont vécu une horrible tragédie : l’hôpital Mohammed V est devenu le symbole de ce drame au vu du nombre de morts et de blessés qui ne cesse de croître, tous les jours. Les villages de la province d’El Hoceima sont devenus des fosses communes, où s’empilent une quarantaine de victimes à chaque fois … On ne compte plus les sinistrés. Les habitants sont restés sans secours, sans habits décents, sans nourriture. Devant cette tragédie, nous collectifs d’associations, qui avons assisté à ce drame, constatons ce qui suit :
– Le retard flagrant de la part des autorités officielles pour déclarer la province de El Hoceima comme « zone sinistrée ».
– le manque cruel de coordination pour acheminer les aides fournies par les habitants de la région, et surtout celles provenant de l’étranger.
– l’absence de couverture par les médias nationaux et l’interdiction des médias étrangers à accéder à des régions reculées. L’information diffusée par la télévision nationale ne correspond en rien à la réalité constatée sur le terrain.
– certains villages n’ont bénéficié d’aucune forme d’aide.
– le nombre de morts avancés par les autorités officielles ne correspond en rien à ce qu’on a pu relever dans chaque village.
– l’absence totale des conseillers municipaux dans les lieux sinistrés.
– la diffusion des aides d’une façon arbitraire, surtout dans la ville d’El Hoceima, Amzroune, ce qui a provoqué la colère des habitants, qui ont été réprimés par les forces de l’ordre.
– l’absence des aides médicales : les blessés étaient sont restés sans soin, ce qui accentue leurs douleurs, après avoir perdu leurs familles et leurs biens.
– la manière indécente avec laquelle ont été traités les fosses communes, sans respect de la dignité des familles
– en plus du retard pour sauver des victimes, les odeurs nauséabondes causées par les cadavres d’animaux non enterrés provoquent des maladies surtout chez les enfants.
– le manque de communication entre les responsables et les habitants pour coordonner les aides.
– Par manque d’abris, des centaines de familles vivent à l’extérieur.
Devant cette situation de crise nous ne nous étonnons pas du traitement réservé par le régime à cette partie du Maroc (« non utile »). Nous condamnons le traitement que réserve le régime à cette partie du Maroc, la propagande médiatique et le mensonge exercés à propos de cette catastrophe, le retard de l’acheminement des aides, surtout dans les régions les plus reculées, la répression contre les manifestations des habitants de la région.
Nous revendiquons ce qui suit :
– l’acheminement des aides d’urgence à toutes les régions sinistrées
– l’objectivité dans le traitement de l’information
– une meilleure coordination des aides
– la participation de la société civile
– le lever de l’embargo militaire dans la région
– l’indemnisation des biens des sinistrés
– la reconstruction des maisons
Nous présentons nos condoléances à toutes leurs victimes, et exprimons notre solidarité inconditionnelle avec tous les habitants de la province d’El Hoceima.
Les associations signataires :
Association pour la culture et le développement Tafsout (Amzroune)
Association de la culture et des sports Bouya (Aït Tayeb)
Association pour la culture et le développement Tanoukra (Anador)
Association pour la culture et le développement Aït Hadifa (Aït Hadifa)
Association pour la culture et le développement Kadi Kadour (Rakhmis Akdim)
Association pour la culture et le développement Taziri (Tasnit-Teza)
Association pour la culture et le développement Issoran (Kasita)
Association pour la culture Houssan (Meddar)
Association pour le développement Izarenghane (Izarenrane)
Association pour la culture et le développement Tamazagh (Aaroui)
Association pour la culture et les arts Bouya (Aït Bouhâyach)
Association pour la culture et le développement Tazghat (Essouâni)
Association socio-culturelle Tinnuzgha (El Hoceima)
Avec le soutien du réseau ATMF