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La presse espagnole s’indigne de «la caravane de la honte»

«Caravane de la honte» (ABC), «Caravane de l’enfer» (La Razon): la presse de droite fustige le convoiement en bus de centaines d’Africains menottés vers la frontière mauritanienne, aux confins du désert marocains. «Leur abandon en plein désert par la police marocaine et les images d’émigrants menottés dans un bus et appelant à l’aide ont à nouveau rendu manifeste le mépris du régime de Rabat envers les droits de l’homme», écrit El Mundo (centre droit).

Habituellement très critique envers le Maroc, «El Mundo» dénonce «l’inexplicable tolérance du gouvernement envers le Maroc». Il reproche à José Luis Rodriguez Zapatero d’avoir laissé pourrir la question de l’immigration clandestine vers les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. «Ce n’est que lorsque la situation est devenue insupportable que le gouvernement a pressé, diplomatiquement, Rabat, qui a agi, mais avec des méthodes inhumaines», écrit le quotidien. Il n’existe «pas de solution magique», reconnaît le journal qui prône un «indispensable accord de coopération entre l’Union européenne et les pays d’origine» de ces Africains qui tentent de gagner l’Europe via le Sahara.

Pour «La Razon» (droite), «peu d’images ont causé autant d’indignation dans la société espagnole» que celles de «ces immigrants menottés et traités comme des animaux par le gouvernement marocain pour être transportés vers un lieu inconnu». «Depuis qu’ont commencé les avalanches de subsahariens (aux frontières de Melilla et Ceuta avec le Maroc), le gouvernement (espagnol) a commis erreur sur erreur: de l’imprévision, au déploiement de l’armée – comme si elle était une ONG – jusqu’à l’invocation d’un accord vieux de treize ans pour refouler les émigrants au Maroc, sans un minimum de garanties», écrit «La Razon».

Le premier quotidien espagnol El Pais (centre-gauche, pro-gouvernemental), moins critique, souligne que le problème concerne de nombreux autres pays que le Maroc et l’Espagne, citant l’Algérie «qui refuse de coopérer» en refusant les clandestins refoulés à sa frontière par le Maroc. «L’Espagne ne pouvait permettre que l’on prenne d’assaut sa frontière chaque nuit, et pour cette raison, ne pouvait cesser d’exiger du Maroc qu’il applique l’accord de réadmission des émigrants irréguliers. Mais au vu de ce qui s’est passé, il convient d’ajouter que le gouvernement aurait dû joindre à cette exigence celle d’un traitement humanitaire pour les Subsahariens expulsés», écrit le journal sous le titre «Ils ne sont pas du bétail».

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