Association des Travailleurs Maghrébins de France
10 rue Affre - 75018 Paris
01 42 55 91 82 national@atmf.org

By

Course contre la montre de l’ONU pour retrouver des Africains dans le désert

jeudi 13 octobre 2005, 16h06

RABAT (Maroc) (AFP) – L’ONU était engagée jeudi dans une course contre la montre pour retrouver des Africains affirmant être sans eau après avoir été lâchés lundi par les forces marocaines dans le désert du Sahara occidental, alors que les expulsions par avion se poursuivait à partir d’Oujda.

Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) est « très préoccupé » par le sort d’un groupe de migrants africains abandonnés par les forces marocaines dans le désert du Sahara occidental et qui ont lancé jeudi un cri de détresse.
« Nous sommes très préoccupés. Nous voulons savoir ce qui se passe », a indiqué à l’AFP une porte-parole du HCR, Astrid Van Genderen Storp, jointe à Genève par téléphone depuis Rabat.

« L’accès est très difficile. Nous sommes en contact avec l’organisation Médecins sans frontières, des ONG espagnoles sur place ainsi que les autorités marocaines et algériennes », a-t-elle ajouté.

« La Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) est à la recherche de subsahariens dans le désert », a précisé Mme Van Genderen Storp.

Le HCR s’intéresse à trois endroits. « Un groupe se trouve peut-être à proximité de la ligne du cessez-le-feu, à 15 km au sud de Smara », croit savoir la porte-parole du HCR. Par ailleurs, une équipe du HCR se trouve près de Nouâdhibou, la dernière ville mauritanienne avant la frontière avec le Sahara occidental. Une dernière équipe pourrait se rendre près de Guelmim, où sont regroupés des bus de migrants africains.

« Nous n’avons plus d’eau. Nous allons mourir », a affirmé par téléphone un Malien abandonné dans le désert, joint par l’AFP au téléphone. Il assure faire partie d’un groupe d’une trentaine de personnes, qui se partage un seul téléphone portable. Le groupe dit avoir été abandonné par les forces marocaines lundi soir dans le désert, après être passé par Smara, dans le Sahara occidental.

Par ailleurs, selon une source des services de sécurité marocaine, 304 émigrants clandestins qui avaient été convoyés lundi à Dakhla, dernière grande agglomération du Sahara occidental avant la Mauritanie, étaient dirigés en bus vers le camp militaire de Bou Izakarn (150 km au sud d’Agadir).

Dans cette position de l’armée marocaine se trouvent déjà 800 émigrants clandestins arrivés en début de semaine et qui attendent de savoir vers où ils vont être dirigés.

Par ailleurs, une journaliste de l’AFP a vu arriver mercredi en fin d’après midi dans un poste de garnison de Guelmim, deux cents Africains à bord de quatre bus. L’un d’eux, un Sénégalais, a déclaré qu’il venait de la région proche de l’enclave espagnole de Melilla.

Un responsable de la sécurité marocaine a affirmé mardi soir qu’il y avait eu « une erreur d’aiguillage » et que le Maroc avait renoncé à ce projet pour éviter toute discorde avec la Mauritanie.

D’après une source sécuritaire mauritanienne, Nouakchott avait exprimé mardi des réticences à recevoir les émigrants refoulés du Maroc à bord d’autocars « sauf preuves matérielles de leur transit par le territoire mauritanien ».

Enfin les refoulements se poursuivaient à partir d’Oujda (nord-est). Selon le préfecture, 689 Sénégalais ont déjà quitté le Maroc pour leur pays à bord de cinq avions et il en restait 93 qui devraient partir dans la soirée.

Par ailleurs, 296 Maliens ont regagné mercredi Bamako et 500 autres devraient les suivre jeudi, à bord d’appareil marocains et d’autres affrétés par l’Organisation Internationales des Migrations.

Twitter