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Front commun Paris-Madrid auprès de l’UE sur l’immigration clandestine

lundi 17 octobre 2005, 18h25

BARCELONE (Espagne) (AFP) – La France et l’Espagne ont décidé lundi de lancer une initiative globale auprès de l’Union européenne (UE) sur l’immigration clandestine, lors d’un sommet Zapatero-Villepin à Barcelone.
Le chef du gouvernement français, Dominique de Villepin, a également soutenu la proposition espagnole d’une « réunion euro-africaine » associant les pays d’origine, de transit et de destination de l’immigration.

L’immigration illégale, avec la crise autour des enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta, s’est imposée en plus du thème du financement de l’UE, au menu de cette réunion officiellement consacrée à la coopération transfrontalière.
M. Zapatero a annoncé lors de la conférence de presse finale qu’une « initiative conjointe » franco-espagnole « pour un plan global de réponses sur l’immigration » sera présentée au prochain Conseil européen qui se tiendra sous présidence britannique le 27 octobre à Hampton Court.
« Nous voulons arriver à une proposition formelle au prochain Conseil européen », a confirmé M. de Villepin, soulignant que « ce n’est pas une politique que l’on peut mener à l’échelle d’un Etat seul », mais « qui implique l’engagement de l’Europe ».

A la demande pressante de Madrid, M. de Villepin a aussi soutenu « l’idée espagnole d’une conférence Europe-Afrique » sur l’immigration, un thème d’habitude jalousement géré par son ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy.

« Bien sûr, la France, dans les relations qu’elle a avec l’Afrique dans le cadre des rencontres régulières, des sommets, fera avancer » les choses, a-t-il dit.

Le chef du gouvernement français a plaidé pour « une grande politique d’immigration », comportant des « volets incitatifs et répressifs », qui soit « ouverte, généreuse, dans le domaine du co-développement ».

« Un volet contrôle des frontières est essentiel pour aider ces pays à faire en sorte qu’il n’y ait pas d’hémorragie vers le Nord » mais aussi pour « aider les pays de transit à mieux contrôler leurs propres frontières afin d’éviter qu’ils ne tentent des aventures dont on a vu qu’elles comportaient souvent tant de drames », a-t-il ajouté en référence au récent et controversé abandon d’émigrants africains dans le désert par les forces de sécurité marocaines. Hasard ou pas du calendrier, MM. Zapatero et de Villepin ont affiché une grande convergence sur les perspectives financières de l’UE et la défense de la Politique agricole commune (PAC), chère au président français Jacques Chirac.

M. de Villepin a jugé qu’un accord sur le budget 2007-2013 de l’UE était « indispensable d’ici la fin de l’année ».

« La meilleure base pour y parvenir reste le paquet Juncker », a-t-il dit, en référence à la proposition de budget de l’ancienne présidence luxembourgeoise de l’UE qu’avaient rejeté le 17 juin le Royaume Uni, l’Espagne, la Suède, la Finlande et les Pays-Bas.

M. Zapatero a assuré pour sa part soutenir la défense de « l’intégrité de la PAC », dont l’Espagne est le deuxième bénéficiaire net, même si « elle peut évoluer », a-t-il nuancé.
« L’Espagne, comme la France, défend la PAC. Il n’y a pas d’incompatibilité entre la PAC et le fait de parvenir à un accord » sur le budget de l’UE, a estimé M. Zapatero.

Ces questions ont un peu éclipsé le thème d’une réunion consacrée aux questions de voisinage et associant pour la première fois les présidents des sept régions espagnoles et françaises des deux versants des Pyrénées, en proie à une augmentation annuelle de 10% du trafic routier et au manque d’infrastructures.

Les deux pays se sont accordés sur la création d’une Commission intergouvernementale (CIG) franco-espagnole sur des autoroutes de la mer pour la façade Atlantique-Manche-Mer du Nord, en vue d’un démarrage à partir de 2007.
Comme prévu, Paris et Madrid ont signé deux lettres d’intention de coopération sur la santé, afin notamment de permettre l’accès de l’hôpital espagnol de Puigcerda aux populations françaises voisines de Cerdagne.

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