Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Palement européen de Strasbourg : pour le respect des libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

Compte rendu de l’audition au parlement européen de Strasbourg

L’Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) de Strasbourg organisait le 25 octobre 2005, en partenariat avec le groupe de la Gauche unitaire au Parlement européen une conférence sur les libertés et les droits humains en Tunisie.

L’audition, qui s’est tenue en présence de nombreux parlementaires, a été présidée par monsieur Francis Wurtz, président du groupe parlementaire européen de la Gauche unitaire (GUE/NGL), et par madame Hélène Flautre, présidente de la sous commission des droits de l’Homme au Parlement européen .

Ont été conviés à cette audition, Monsieur Mokhtar Trifi président de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH), madame Samia Hammouda, épouse de Maître Mohamed Abbou, avocat et défenseur des droits de l’Homme, condamné à 3 ans et demi de prison, et de madame Teresa Chopin, porte parole du comité international pour la libération des internautes de Zarzis et mère de Omar Chlendi, un des internautes condamnés dans cette affaire.

Dans son intervention, monsieur Mokhtar Trifi a brossé un tableau de la situation des droits humains en Tunisie à la lumière des derniers évènements, particulièrement la grève de la faim des dirigeants de partis et d’organisations.
Il a également signalé que toutes les associations du monde peuvent participer au Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI) en Tunisie, sauf les associations tunisiennes non reconnues par le gouvernement tunisien. Or, aucune association indépendante n’a été reconnue depuis 1989, date de la reconnaissance de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD), car ni le Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT), ni l’Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques (AISPP), ni l’Association de Lutte contre la Torture en Tunisie (ALTT) ne sont reconnus.

Il a précisé que la LTDH est disposée à ouvrir un dialogue avec le gouvernement sur l’amélioration de la situation des droits humains dans le pays, mais les autorités font preuve d’un autisme total.
C’est ce même pouvoir qui a conditionné le déblocage des fonds européens destinés à la Ligue à la tenue de son Congrès national et qui a empêché la tenue de ce Congrès.

Pour conclure, maître Trifi a précisé que la lutte contre le terrorisme et contre l’immigration clandestine est utilisée pour bafouer les libertés. Elle a permis la promulgation de la loi liberticide du 10 décembre 2003 contre le terrorisme. Du coup, le pouvoir considèrent des atteintes aux droits humains comme des « dégâts collatéraux », et d’ajouter nous sommes ces dégâts collatéraux !
Pour lutter contre l’immigration, il faut donner de l’espoir et des perspectives en Tunisie pour que les Tunisiens aient envie d’y rester.

Madame Samia Abbou a évoqué les conditions d’arrestation de son époux, précisant qu’il a été kidnappé et non arrêté
Au tribunal le 16 mars, alors qu’elle avait été agressée par un policier, elle lui avait dit qu’il n’était pas normal qu’on l’agresse dans le palais de justice, et le policier de rétorquer : « la justice, va la chercher ailleurs !»

Madame Abbou a également évoqué les conséquences néfastes de la condamnation injuste et infondée de son mari sur ses enfants, particulièrement le plus petit qui ne voulait plus aller à l’école, traumatisé par le regard de ses petits camarades sur lui « la prison c’est pour les criminels ».
Elle a également raconté le calvaire qu’est la visite à son époux, l’éloignement géographique, l’impossibilité de s’entretenir tranquillement avec son mari.

Madame Helène Flautre, qui animait cette audition, a précisé que Maître Abbou a le statut de défenseur des droits humains et qu’à ce titre l’Union européenne lui doit protection au nom des lignes directrices des accords d’association qui engagent sur les défenseurs des droits humains. Elle a ajouté que les cas de Maître Abbou et des internautes de Zarzis sont des figures emblématiques des entraves à l’usage d’Internet et à l’expression libre dans ce pays à la veille du SMSI

Téresa Chopin a évoqué les conditions d’arrestation de son fils et des autres internautes, les interrogatoires pendant lesquels ils ont été torturés et les procès iniques au terme desquels ils ont été condamnés.
Elle a aussi relaté les difficultés rencontrées par les familles pour rendre visite à leurs enfants, le pouvoir ayant attribué à chaque internaute un jour de visite différent des autres pour empêcher les familles de se rencontrer et de se soutenir.

Quant aux conditions de détention, elles sont dignes du moyen âge, les détenus se trouvent entassés dans des cellules minuscules sans avoir droit ni aux soins, ni à un suivi médical : Omar Chlendi a la gale et Abdelghffar Ghiza a la tuberculose.

Pour conclure, Teresa Chopin a cité Maître Abbou qui faisait partie des avocats de la défense : « en Tunisie, on n’a pas de terroristes mais on va finir par en créer. »
Les témoignages ont été suivis par l’intervention de plusieurs parlementaires européens.

Alain Hutchinson, vice-Président de la commission Maghreb du PE, a accompagné la Délégation de la Commission qui s’est rendue à Tunis du 14 au 18 septembre dernier.
Il s’est dit « perturbé » par la situation à Tunis qu’il a qualifiée d’« intolérable » et « dramatique », déclarant que la mission n’avait pas pu recevoir qui elle voulait dans les locaux de l’UE à Tunis, et il a déclaré ne pas être fier de voir que le parti de Ben Ali est toujours membre de l’Internationale socialiste.
Il a insisté sur la nécessité de mettre la Commission européenne devant ses responsabilités face à l’article 2 des accords d’association.

Emma Bonnino a déclaré qu’il fallait soumettre une question à la Commission pour mettre en route les procédures prévues par l’article 2 des accords

Comme à l’accoutumée, le pouvoir tunisien a délégué ses agents, parmi lesquels l’avocat membre de la chambre des conseillers, Habib Achour, ainsi que des agents du consulat
tunisien à Strasbourg, l’un d’entre eux est intervenu pour défendre le point de vue du régime tunisien, il n’a suscité qu’indifférence au sein de l’assemblée.

Réunion publique à la maison des associations à Strasbourg

En soirée, l’ATMF a appelé à une conférence-débat en présence de Mokhtar Trifi, Teresa Chopin et Samia Abbou, à la maison des associations à Strasbourg.
Exaspérés par l’organisation d’une réunion publique sur les droits humains en Tunisie dans la ville de Strasbourg où les seules associations de Tunisiens existantes sont des amicales, les agents des milices du parti destourien ont dépêché une horde d’une bonne vingtaine de Tunisiens déchaînés, qui s’en ont pris aux organisateurs et aux intervenants utilisant leurs allocutions habituelles marqués par les propos insultants et orduriers.
Les organisateurs et les intervenants ont été obligés d’assurer la protection de madame Samia Abbou, particulièrement visée par l’agressivité d’une membre de ces milices.

L’agent Habib Achour était visiblement très irrité de ce que monsieur Wurtz, qui présidait l’audition au Parlement européen, ne lui avait pas donné la parole : il a répété plusieurs fois qu’on ne lui avait pas donné la parole, la consigne était bien passée aux agents qui l’accompagnaient qui n’ont pas cessé de répéter la même chose
Les organisateurs ont préféré faire évacuer la salle et tenir la réunion ailleurs dans le calme et la sérénité.

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40 ans après l’enlèvement et l’assassinat de Mehdi Ben Barka : Colloque international

Colloque international sur de Mehdi Ben Barka : « De la Tricontinentale à l’Altermondialisme »

Paris, le 29 et 30 octobre 2005

Au Sénat Salle Clemenceau. Paris

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40ème anniversaire de l’enlèvement de Mehdi Ben Barka : Rassemblement

Le Samedi 29 Octobre 2005 à 11H00
Boulevard Saint-Germain face à la Brasserie LIPP
Métro : Saint-Germain-des-Prés

40 ans après, la vérité n’est toujours pas établie
ni en France ni au Maroc

A l’appel de L’Institut Mehdi Ben Barka – Mémoire Vivante et le SNES – FSU

Avec le soutien de : (premiers signataires)
Association des Marocains en France (AMF), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Association des Parents et Amis des Disparus au Maroc (APADAM), Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), Forum Marocain Vérité et Justice – France ( FVJ-France), Association Mémoire Vérité Justice sur les assassinats politiques en France (MVJ), La Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), La Ligue des Droits de l’Homme (LDH), …

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Paris : Rassemblement de solidarité avec les grévistes de la faim en Tunisie

Samedi 29 octobre, 15h00 – 17h00

Couronnes, Paris 11e

Métro: Couronnes, Belleville, lignes 2 et 11

A l’appel du comité de soutien aux grévistes du 18 octobre à l’étranger

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ESPAGNE/MAROC – Les pressions exercées au sein de l’Union européenne pour « ne laisser entrer personne » engendrent de graves violations des droits des migrants

26 octobre 2005

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU BUREAU EUROPÉEN D’AMNESTY INTERNATIONAL

Bruxelles, Madrid – À la veille du sommet de l’Union européenne à Hampton Court où l’Espagne et la France doivent lancer une initiative commune sur le contrôle de l’immigration, Amnesty International révèle les conclusions de la mission de dix jours qu’elle vient d’effectuer en Espagne et au Maroc. Ces résultats montrent non seulement que des atteintes aux droits humains caractérisées sont commises contre les migrants aux frontières de l’Europe, mais aussi que personne ne veut en prendre la responsabilité.

L’organisation de défense des droits humains a effectué cette mission après qu’au moins 11 personnes eurent été tuées et de nombreuses autres blessées en tentant d’entrer dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Les conclusions de la mission ont été rendues publiques lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 26 octobre 2005 à Madrid.

Amnesty International craint que la réaction de l’Union européenne à cette crise récente, qui fait suite à des événements similaires en Italie et à Malte, ne soit encore centrée presque exclusivement sur le contrôle de l’immigration illégale.

Pour l’organisation, il faut que les États membres de l’Union européenne reconnaissent que les pressions politiques et économiques qu’ils exercent sur les pays voisins afin qu’ils « ne laissent entrer personne en Europe » contribuent à créer une situation chaotique. Il faut que les États élaborent une stratégie commune pour faire en sorte que les droits fondamentaux de certains des individus les plus pauvres du monde soient protégés, qu’ils remplissent ou non les conditions requises pour être considérés comme des réfugiés.

« Nous avons pu constater que les agents de l’État avaient eu recours à une force illégale et disproportionnée, en utilisant notamment des armes létales, a déclaré Javier Zúñiga, le conseiller principal pour les Programmes régionaux du Secrétariat international qui dirigeait la délégation envoyée par Amnesty International en Espagne et au Maroc. Les forces de l’ordre ont blessé et tué des personnes essayant de franchir la clôture, et un grand nombre des migrants grièvement blessés sur le territoire espagnol ont été renvoyés de l’autre côté de la clôture en l’absence de toute formalité légale et assistance médicale. »

Amnesty International constate que même la mission technique de l’UE envoyée récemment dans cette zone a reconnu l’absence d’une protection adéquate des réfugiés au Maroc. La mission de l’UE a été informée de ce que ce manque de protection avait conduit au refoulement par les autorités marocaines de demandeurs d’asile et de personnes déjà reconnues comme des réfugiés par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

En outre, des centaines de migrants, parmi lesquels des demandeurs d’asile, ont été conduits près de la frontière algérienne, dans des zones désertiques, avec pour consigne de franchir la frontière à pied et de se rendre dans les localités algériennes les plus proches. Ils ont été abandonnés là sans eau ni nourriture ou avec de l’eau et de la nourriture en quantité insuffisante.

Le rapport de mission d’Amnesty International met également en évidence les grandes difficultés que rencontrent les migrants souhaitant demander asile à la frontière espagnole. À ce jour, peu de propositions ont été faites de la part d’États membres de l’Union européenne ou de l’UE dans son ensemble pour résoudre ce problème et celui du traitement inhumain réservé aux personnes ne répondant pas aux conditions requises pour acquérir le statut de réfugié aux termes de la Convention de Genève.

« L’Europe doit trouver des solutions collectives au problème qu’elle a contribué à créer afin que nul ne soit tué ou blessé à ses frontières, et pour que ceux qui souhaitent y demander asile puissent le faire librement », a conclu Javier Zúñiga.

Amnesty International a exprimé sa vive préoccupation quant au fait que le rapport de la mission technique de l’Union européenne comprend des propositions visant à accroître les contrôles en matière d’immigration, y compris en collaboration avec des pays où sont commises des atteintes massives aux droits humains comme la Côte d’Ivoire ou la République démocratique du Congo.

Source – http://www.amnestyinternational.be/doc/article.php3?id_article=6087 –

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ESPAGNE/MAROC – Les autorités doivent être tenues responsables des violations des droits fondamentaux des immigrés

26 octobre 2005

« Vous n’êtes que des Noirs. Vous n’avez pas à poser de questions. »
C.M., originaire du Mali, a affirmé à Amnesty International qu’un responsable de l’application des lois s’était adressé à lui en ces termes, dans un commissariat de police de Melilla (Espagne).

« C’est une prison, pas un centre. Ils ne nous laissent pas sortir et c’est sale. Ce n’est pas nettoyé. Nous sommes 17 et nous n’avons qu’un seul morceau de savon. Le soir, on nous donne uniquement un petit bol de lait et quelques dates. D’habitude, nous n’avons que deux repas, l’un à 13 heures, l’autre à 18 heures. C’est parce que vous (Amnesty International) êtes là qu’ils nous donnent à manger à cette heure-ci. »
A.L., originaire du Mali, retenu dans un centre de détention de Tanger (Maroc).

Madrid (Espagne). Lors d’une mission de dix jours en Espagne et au Maroc, au cours de laquelle ils se sont rendus dans les villes de Ceuta, Melilla, Oujda, Nador et Tanger, des délégués d’Amnesty International ont relevé de nombreuses irrégularités dans la manière dont étaient traités certains immigrés, et parmi eux d’éventuels demandeurs d’asile. Ils ont recueilli les témoignages de personnes cherchant à échapper à la misère et à la répression, originaires, pour la plupart, du centre et de l’ouest de l’Afrique, et qui tentaient de pénétrer à Ceuta ou à Melilla, soit par la mer, soit en escaladant les clôture de barbelé et de fil tranchant qui entourent les deux enclaves.

Au vu des violations des droits humains graves et répétées constatées par Amnesty International dans ces deux villes espagnoles, ainsi qu’au Maroc même, l’organisation prie instamment les gouvernements de ces deux pays de mettre immédiatement un terme à toutes les expulsions et à tous les refoulements d’immigrés et de demandeurs d’asile en provenance d’Afrique sub-saharienne.

Les autorités, tant espagnoles que marocaines, reconnaissent elles-mêmes que, ces dernières semaines, de nombreuses personnes ont été blessées et que 11 au moins sont mortes, en se heurtant aux forces de sécurité des deux pays, alors qu’elles essayaient de pénétrer dans les enclaves de Ceuta et de Melilla. Amnesty International enquête actuellement sur un certain nombre d’autres cas contestés. Des centaines d’autres personnes, parmi lesquelles d’éventuels demandeurs d’asile, ont été arrêtées par les autorités marocaines, puis placées en détention ou expulsées par la force.

« Nous avons pu constater que les responsables de l’application des lois faisait un usage de la force illégal et disproportionné, n’hésitant pas à se servir d’armes meurtrières », a déclaré Javier Zúñiga, conseiller auprès des Programmes régionaux du Secrétariat international d’Amnesty International (Londres), qui conduisait la délégation de l’organisation. « Ils ont tué ou blessé un certain nombre de personnes qui tentaient de passer la clôture. Nombre de blessés graves se trouvant en territoire espagnol ont été refoulés par les portes aménagées dans cette clôture, sans aucune formalité et sans recevoir la moindre assistance médicale. »

Les droits des immigrés et des demandeurs d’asile, garantis par la législation espagnole, ne sont pas respectés entre les deux clôtures, même lorsque ces personnes se trouvent, de fait, entre les mains des autorités espagnoles.

Un médecin légiste, le Dr Francisco Etxebarria, membre de la délégation d’Amnesty International, a pu examiner plusieurs blessés, ainsi que des photos et d’autres éléments qui, selon lui , indiquaient, selon toute vraisemblance, que les forces de sécurité avaient eu recours à des méthodes inadéquates. Il a estimé que les responsables de l’application des lois ne disposaient manifestement pas de la formation nécessaire pour faire face à une tentative de passage en masse dans les enclaves de Ceuta et de Melilla.

Étant donné le nombre de blessés et la gravité des lésions dont ils souffrent, Amnesty International prie instamment les autorités des deux pays d’adopter un protocole spécifique réglementant l’usage de la force par les responsables de l’application des lois dans le secteur. Les dispositions de ce protocole doivent être rendues publiques.

Amnesty International demande également aux autorités espagnoles et marocaines de veiller à ce que les enquêtes menées sur les événements évoqués plus haut soient approfondies et se déroulent dans les meilleurs délais, en toute indépendance et en toute impartialité. Les conclusions de ces enquêtes devront également être rendues publiques. Conformément aux normes internationales, il appartient aux autorités des deux pays, et non aux victimes ni aux organisations non gouvernementales qui les défendent, d’apporter la preuve de ce qu’elles avancent.

Les deux gouvernements, aussi bien espagnol que marocain, ont assuré Amnesty International que leurs services judiciaires respectifs avaient ouvert une enquête sur la mort des personnes dont les corps avaient été retrouvés de leur côté de la frontière. Amnesty International a cependant pu constater que les deux pays cherchaient à se défausser de leur responsabilité l’un sur l’autre, ou, en tout cas, de nier toute responsabilité pénale de leurs forces de sécurité dans ces affaires. Ainsi, interrogés par l’organisation sur le cas de quatre personnes ayant trouvé la mort le 29 septembre dernier, à la frontière entre Ceuta et le Maroc, les deux gouvernements s’en sont mutuellement rejeté la faute.

« L’Espagne et le Maroc doivent enquêter de manière indépendante sur les circonstances, dans lesquelles plusieurs personnes sont mortes et de nombreuses autres ont été blessées, notamment sur les clôtures qui entourent Ceuta et Melilla, ou à proximité, ainsi que sur le sort des immigrés et des demandeurs d’asile qui auraient pu être maltraités lors de leur expulsion de la zone par les forces marocaines », a déclaré Javier Zúñiga. « Les conclusions des enquêtes doivent être intégralement publiées et tout représentant de l’État soupçonné d’avoir eu recours à une force excessive ou superflue doit rendre compte de ses actes. »

« Tant que régnera l’impunité et que les autorités refuseront de reconnaître leurs torts, il faut s’attendre à ce que d’autres personnes soient gravement blessées, tuées ou expulsées illégalement et clandestinement. »

Pour éviter que de nouvelles violations des droits humains ne se produisent, toutes les caméras de surveillance disposées sur les clôtures doivent être placées sous contrôle judiciaire et les images filmées doivent être systématiquement visionnées, dans le souci de détecter les éventuels manquements. Toute personne raisonnablement soupçonnée d’être responsable d’une violation doit être traduite en justice, conformément aux normes internationales.

Amnesty International a également recueilli des témoignages, faisant état de l’arrestation par les forces de sécurité marocaines, ces derniers jours et ces dernières semaines, de centaines d’immigrés, parmi lesquels figuraient apparemment des dizaines de demandeurs d’asile, originaires de l’ouest et du centre de l’Afrique, qui auraient été placés en détention, dans un premier temps dans des commissariats de police et des casernes de gendarmerie, puis sur des bases militaires. De nombreuses sources indiquent que les personnes arrêtées n’ont pas été informées de la durée prévue de leur détention et qu’elles n’ont pas eu le droit de disposer d’un avocat ni de faire appel de la mesure dont elles faisaient l’objet.

Les délégués d’Amnesty International ont recueilli des informations, selon lesquelles des centaines d’immigrés, dont d’éventuels demandeurs d’asile, ont été embarqués à bord d’autocars, de camions et de véhicules divers, qui les ont conduits dans des régions désertiques voisines de la frontière algérienne. Là, ces personnes auraient reçu l’ordre de passer la frontière à pied et de rejoindre des localités situées en territoire algérien. Des personnes originaires de pays d’Afrique centrale ou occidentale ont indiqué à Amnesty International qu’elles avaient été ainsi abandonnées, pratiquement sans vivres et sans eau. L’une d’elles a raconté qu’un homme qui faisait partie de son groupe était mort d’épuisement en tentant de retraverser le désert pour regagner le Maroc.

Lors de la rencontre qu’elle a eue avec les autorités marocaines, Amnesty International a exprimé sa profonde inquiétude, devant les informations qu’elle avait reçues et qui faisaient état de mauvais traitements administrés à des immigrés et à des demandeurs d’asile au moment de leur arrestation. Certains auraient été frappés par les forces de sécurité et les papiers que leur avait remis le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) auraient été confisqués ou détruits. La mission technique récemment envoyée au Maroc par la Commission européenne a estimé, en substance, que l’on pouvait s’interroger sur la capacité du Maroc à garantir concrètement une véritable protection à tous ceux qui cherchent à se réfugier sur son territoire.

« Les réfugiés ont des droits clairs et bien définis », a rappelé Javier Zúñiga. « L’Espagne comme le Maroc doivent respecter les obligations qui sont les leurs en vertu des normes internationales relatives à la protection des réfugiés, des demandeurs d’asile et des immigrés. Ces deux pays doivent informer ces personnes de leurs droits, notamment de leur droit à bénéficier de l’assistance d’un avocat, de leur droit à déposer une demande d’asile et de leur droit à faire appel d’un rejet en première instance de cette demande, ainsi que des procédures et garanties administratives et judiciaires les concernant. »

« Les autorités espagnoles et marocaines doivent en particulier permettre au HCR de jouer pleinement son rôle en matière de protection des demandeurs d’asile. Elles doivent en outre respecter les documents d’identité émis par cet organisme. »

Dans sa réaction face à cette crise, l’Union européenne paraît presque exclusivement préoccupée par la lutte contre l’immigration clandestine. Le rapport de la récente mission technique de l’Union reconnaît cependant les carences de la protection des réfugiés au Maroc. Les recommandations de l’UE sont pourtant totalement insuffisantes et ne permettent aucunement d’assurer la protection des réfugiés dans des conditions compatibles avec les obligations des pays membres de l’UE, au titre du droit international, de mettre fin à l’exploitation des travailleurs sans papiers et d’aider les pays pauvres à s’attaquer aux causes profondes de l’immigration clandestine. Certaines mesures préconisées par l’UE, visant à renforcer les contrôles aux frontières dans des pays comme la République démocratique du Congo ou la Côte d’Ivoire, où sont commises des atteintes massives aux droits humains, inquiètent tout particulièrement Amnesty International.

En outre, l’UE entend manifestement, par sa démarche, ne pas garantir la sécurité ni la dignité des immigrés qui pourraient ne pas bénéficier du statut de réfugié en vertu des critères définis dans les Conventions de Genève, mais dont les droits fondamentaux doivent néanmoins être respectés.

« L’Europe doit trouver des solutions collectives à un problème dont elle est partiellement responsable, des solutions qui garantissent que personne ne sera plus tué ou blessé à ses frontières et qui permettent à ceux qui veulent demander l’asile de le faire librement », a déclaré Javier Zúñiga.

Quelques cas individuels

– J.P. n’a pas trente ans. Originaire du Cameroun, il a quitté son pays il y a plus d’un an, pour tenter d’échapper à la misère. Il a gagné le Maroc en passant par le Nigéria, le Niger et l’Algérie, puis s’est rendu jusqu’à Melilla. La première fois qu’il a réussi à pénétrer dans l’enclave espagnole, il s’est présenté au commissariat où les immigrés peuvent se faire enregistrer et obtenir une aide juridique. Toutefois, il a immédiatement été refoulé vers le Maroc. La deuxième fois, il a été frappé par des hommes de la Guardia Civil espagnole, qui lui ont tiré dessus avec des balles de caoutchouc, à deux mètres de distance, avant de le renvoyer au Maroc. La troisième fois, il a pris d’assaut la clôture en compagnie d’autres candidats à l’immigration, mais il a une nouvelle fois été refoulé. Les autorités marocaines l’ont alors conduit dans une zone située à la frontière algérienne, près de la ville d’Oujda. Lorsqu’ils sont ainsi dans le désert, les immigrés sont souvent roués de coups et détroussés par les hommes des Forces auxiliaires marocaines. J.P. se cache actuellement à Oujda. Il envisage de retourner à Melilla, pour tenter une nouvelle fois d’entrer dans l’enclave.

– X et Y font partie de quelque 500 immigrés originaires de l’ouest de l’Afrique, détenus sur une base militaire du nord du Maroc. Les détenus sont six ou sept par tente et de nouveaux prisonniers arrivent chaque jour. Ils reçoivent à boire et à manger, mais aucun médicament. X et Y affirment ne pas avoir eu droit à un avocat et ne pas avoir été informés des raisons ni de la durée de leur détention. Ils disent qu’ils veulent bien être rapatriés, mais exigent d’être libérés immédiatement.

– T.S., vingt-trois ans, a quitté son pays natal, la Côte d’Ivoire, en 2003, après que son père et son frère eurent été tués chez eux par des hommes armés. Le statut de réfugié lui a été accordé en juin 2004 au Mali. Après avoir passé plusieurs mois dans ce pays, il s’est rendu par voie terrestre en Algérie, puis au Maroc, où il a gagné Rabat, la capitale. Une semaine plus tard, il a été arrêté lors d’une descente de police contre l’immeuble dans lequel il louait une chambre. Il a été emmené jusqu’à la frontière, avec plusieurs dizaines d’autres personnes originaires de l’ouest de l’Afrique, et a reçu l’ordre de regagner à pied le territoire algérien. Les policiers ont refusé de prendre en compte son statut de réfugié. De l’autre côte de la frontière, T.S. et ses compagnons ont été interceptés par des militaires algériens, qui les ont fouillés, puis leur ont intimé l’ordre de repartir au Maroc. Le statut de réfugié de T.S. a été confirmé en novembre 2004 par les services du HCR à Casablanca. Le 9 septembre 2005, ne trouvant pas de travail, le jeune homme a tenté d’escalader la clôture de Melilla, en compagnie d’une trentaine d’autres personnes. Selon son témoignage, il aurait été le seul à parvenir à passer. Il a déposé une demande d’asile le 19 septembre dernier. Il se trouve actuellement dans un centre pour immigrés et demandeurs d’asile administré par les autorités espagnoles.

Source – http://www.amnestyinternational.be/doc/article.php3?id_article=6094 –

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Tunisie : Rassemblement de soutien

Dans l’esprit de la Déclaration du 21 octobre, le Comité de soutien aux grévistes du 18 octobre à l’étranger appelle à un Rassemblement de Solidarité à Paris.
Le Comité de soutien appelle à une Assemblée génarale ouverte à tous les militants tunisiens, maghrébins, arabes et français, du mouvement assoctaif, des partis politiques et des indépendants, pour préparer cette action militante et pour débattre des initiatives engagées et à entreprendre pour soutenir les grévistes de la faim et les revendications qu’ils portent.

Rassemblement de Solidarité
à Paris
Samedi 29 octobre, 15h00 – 17h00
Couronnes, Paris 11e
Métro: Couronnes, Belleville, lignes 2 et 11

Comité de soutien: Kamel Jendoubi, Jawhar Fékih, Fatma Ksila, Béchir Abid, Noureddine Sinoussi, Oumayya Seddik, Abdellatif Ben Salem, Néjib Baccouchi, Jalel Bournouni, Ali Tlili, Rachid Chourabi, Sonia Hamza, Tahar Labidi, Béhija Ouezzini, Jalloul Ben Hamida, Hichem Abdessamad, Brahim Nsiri, Jalloul Chouaïb, Chokri Hamrouni, Khémaïs Ksila, Ahmed Amri, Fathi Ennaes, Houcine Jaziri, Hédi Jilani, Lotfi Hammami, Abdel Wahab Hani, Tarek Ben Hiba, Mouheddine Chirbib, Nouerddine Ben Ticha, Rabeh Arfaoui, Anouar Kanzari, Fathia Chaari.

Comité de suivi: Abdel Wahab Hani, Khémaïs Ksila, Houcine Jaziri, Fathi Ennaes, Lotfi Hammami, Hédi Jilani, Ahmed Amri, Chokri Hamrouni, Nouerddine Ben Ticha, Rabeh Arfaoui, Anouar Kanzari.

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ATMF de Strasbourg : Conférence Débat : pour les libertés en Tunisie

UNE CONFERENCE DEBAT

LE MARDI 25 OCTOBRE 2005 A 19H 30

Maison des associations, 1A, place des orphelins. Strasbourg

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Sarah et Rawda, deux mères de prisonniers politiques en Israël en tournée en France

Entre Sarah et Rawda, deux mères de prisonniers politiques en Israël, la rencontre ne pouvait être fortuite

Deux mères, une Israélienne et une Palestinienne traversent ces jours-ci le mur qui sépare Israël des territoires occupées. Sarah et Rawda ont toutes deux décidé de se rencontrer malgré les obstacles, parce que toutes les deux ont le même objectif: libérer leurs enfants de la prison israélienne où ils sont enfermés pour des actions contre l’occupation.

Tali FAHIMA, la fille de Sarah LAHIANI, a été arrêtée il y a un an. Accusée d’assistance à l’ennemi en temps de guerre son procès se déroule en ce moment et elle risque une très lourde peine si les charges sont retenues. Ubaï ODEH, 19 ans, et Loaï ODEH, 28 ans, deux des fils de Rawda ODEH sont prisonniers politiques depuis 2002 et condamnés respectivement à 4 ans et 28 ans de prison. Loaï a été condamné pour avoir aidé à l’organisation d’un attentat à Jérusalem ; contre son jeune frère Ubay les charges retenues sont inexistantes.

C’est la première fois qu’une telle rencontre s’engage entre des mères des deux peuples ayant des enfants prisonniers. C’est également la première fois qu’Israël arrête une “simple citoyenne” israélienne avec ce registre d’accusation. Tali FAHIMA, comme tant de prisonniers palestiniens, n’a jamais été une activiste politique. Poussée par sa curiosité, elle rend visite une première fois au camp de réfugiés de Jénine et y tisse des relations d’amitié avec les habitants. Lorsqu’elle réalise ce que subissent les palestiniens sous l’occupation depuis presque 40 ans, elle franchit les barrages psychologiques et physiques qui séparent les deux sociétés et au plus fort de l’Intifada, se rend régulièrement à Jénine afin de soutenir les habitants du camp.

En Israël, Tali est présentée comme l’ennemie du peuple. La plus grande partie de sa famille et la plupart de son entourage la boycottent et elle a pour seul soutien sa mère, ses sœurs et une tante. Elle trouve aussi une aide précieuse auprès des pacifistes israéliens contre l’occupation qui l’aident à assurer sa défense.

Du 1er au 8 Novembre, Sarah et Rawda viendront en France et en Belgique afin de plaider la cause de leurs enfants. Par ce voyage, les deux mères espèrent susciter l’intérêt du public et des responsables européens sur le drame des prisonniers politiques en Israël.

Invitées par quatre associations françaises, la Ligue des Droits de l’Homme, l’Association France Palestine Solidarité, l’Union juive Française pour la Paix et l’Association des Travailleurs Maghrébins de France, ainsi qu’une association belge : l’Union des Juifs Progressistes Belges, Sara et Rawda arrivent en France le 1er novembre pour un périple qui les emmène à la rencontre du public, des militants français de toutes origines d’associations pour la paix au Moyen-Orient, et de la presse.

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Des refoulés maliens de Ceuta et de Melilla témoignent

La force des vaincus
Des refoulés maliens de Ceuta et de Melilla témoignent

Bamako (Mali)

Octobre 2005

De nombreux rescapés maliens du drame de Ceuta et de Melilla sont de l’ethnie bamanan. Dans leur langue, le même mot – taama- désigne le voyage et la marche.

« La marche de la dignité » que le Forum pour l’Autre Mali (FORAM) et le Réseau des Artistes et Intellectuels Africains ont initiée, est donc un voyage en signe de solidarité avec tous les survivants de Ceuta et de Melilla dont la dignité a été bafouée ainsi qu’un hommage à tous ceux qui ont payé de leurs vies leur quête d’Europe. Elle a démarré à Bamako, au Mali, du 18 au 20 octobre 2005, au Centre Amadou Hampaté BA (CAHBA), par l’écoute de quelques deux cents refoulés et se poursuivra du 22 au 31 octobre 2005, en France, en Belgique, en Espagne et en Italie.

Nous nous devions de rencontrer les survivants de Ceuta et de Melilla, de les entendre pour mieux porter leur parole auprès de ceux et celles qui ont besoin d’en savoir davantage sur l’inadmissible : la chasse aux Noirs d’Afrique aux portes de l’Europe et à travers le désert, en ce XXIème siècle.

« Nous n’avons rien fait de mal aux Marocains ni aux Espagnols » dit Makan Sidibé « Nous voulions juste passer », a-t-il ajouté.

Les témoignages consignés dans ce document ne sauraient rendre compte de tous les préjudices qu’ils ont subis en même temps que leurs frères d’infortune du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Nigeria, du Ghana, du Cameroun… Ce qu’ils nous livrent ici, constituent certes, un cri de détresse mais aussi et surtout un défi à l’Europe -la riche, la puissante- qui exige l’ouverture totale des économies africaines au commerce mondial, dont elle est l’une des principales gagnantes, pendant qu’elle se barricade.

En tant que tel, ce document devra contribuer au débat de fond que nous appelons de tous nos vœux, en initiant cette marche.

Rien ne nous autorise à penser que les prochaines rencontres des dirigeants européens entre eux ou avec ceux d’Afrique traiteront de la nature du rouleau du compresseur qui broie les Africains, les condamne au chômage, à la guerre et à l’exil.
Les victimes de la répression de Ceuta et de Melilla ont d’abord souffert de la violation de leurs droits économiques et politiques dans leurs propres pays et pas seulement du fait de la corruption de leurs dirigeants. Les causes de leur exil qui sont internes et externes ne sauraient être réduites à la pauvreté et l’extrême pauvreté dont l’issue serait la « bonne gouvernance ». Le fait est que l’Europe, qui ne veut pas subir l’émigration, fait subir aux peuples d’Afrique les conséquences de ses choix économiques, exacerbe les inégalités et les injustices internes, criminalise et humilie les composantes les plus vulnérables du néolibéralisme sur le continent.

Les refoulés de Ceuta et de Melilla ont les mêmes aspirations que les jeunes européens à l’emploi et devraient avoir les mêmes droits qu’eux si l’Europe se souciait davantage des conséquences des réformes structurelles qu’elle exige de nos Etats. Comme l’attestent leurs témoignages, la majorité des refoulés maliens sont des jeunes ruraux, qui savent à peine lire et écrire. « Personne ne veut de nous » soutient l’un d’entre eux en ayant le sentiment, comme le Maire de Oujda, qu’ils sont les rebuts que l’Europe invite le Maroc à gérer. Ils n’ont droit ni au visa ni au voyage par avion à plus forte raison un emploi décent en Europe.

Hier comme aujourd’hui, qu’il s’agisse de la traite négrière ou de l’esclavage des temps présents, le système capitaliste fait le tri, prélève ceux qui répondent à ses besoins.

Aussi, l »immigration « choisie » consiste-t-elle à entrebâiller les portes de l’Europe afin qu’y entrent les médecins, les infirmiers, les informaticiens… dont elle a besoin en laissant aux Etats africains le soin de gérer la grogne sociale et de contenir les mécontents et les désespérés, du fait des salaires de misère et du chômage.

Aux pays du Maghreb, qui sont confrontés à ces mêmes réalités, la même Europe demande de surveiller et de protéger ses frontières face aux assauts des Noirs d’Afrique qui, apparemment, la terrorisent. Les uns sont donc invités à se fourvoyer avec l’Accord de Cotonou, les autres à travers le processus de Barcelone, pourvu que les affaires de l’Europe de la finance et du commerce prospèrent.

En forçant les barbelés de Ceuta et de Melilla, les victimes africaines du capital prédateur voulaient tout simplement se libérer de la prison dans laquelle le FMI, le G8 et l’Europe les enferment au nom d’une ouverture qui n’est que leurre et qui fait de leurs dirigeants de simples exécutants et des geôliers plus ou moins consentants.

L’issue à la déshumanisation du monde qui a atteint son comble en Afrique, du fait du dogme néolibéral, n’est pas dans le colmatage de brèches que les dirigeants européens tenteront de faire admettre à ceux d’Afrique, du haut des sommets qu’ils envisagent. Elle est dans un projet européen honnête et responsable qui tient compte de notre histoire commune, hier comme aujourd’hui, et qui ne détruit pas nos économies et nos efforts de démocratisation en vue de relever, en son propre sein, le défi de la croissance et de la compétitivité.

L’intensification des flux migratoires n’est, en somme, ni un hasard, ni la faute d’une Afrique noire, pauvre et corrompue mais l’une des conséquences tragiques de la violence de l’ordre économique dominant. Une autre Afrique libre, fière et prospère dont les ressortissants vont et viennent, sur son sol, aussi librement que les Européens le font sur le leur.