Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Brahim BOUARRAM et Ibrahim ALI, 30 ans après : l’urgence de se souvenir et d’agir contre le racisme et le fascisme !

Rassemblement le 1er mai de 10h à 12h Paris au Pont du Carrousel

Le 1er mai 1995, Brahim BOUARRAM, 29 ans, est assassiné par des militants d’extrême droite issue du défilé du Front National, jeté dans la Seine depuis le pont du Carrousel. Le 21 février de la même, année Ibrahim ALI est tué par des colleurs d’affiches du FN au carrefour des Quatre-Chemins-des Aygalades à Marseille. Tous deux sont  victimes de  crimes racistes symptomatiques d’une haine entretenue par des discours de stigmatisation et d’exclusion. Ces drames ont marqué une génération et demeurent un rappel cinglant des dangers de l’idéologie xénophobe.

Trente ans plus tard, alors que nous commémorons leur assassinat, force est de constater que les idées qui les ont rendues possible n’ont pas disparu. Pire encore, elles se sont banalisées et infiltrées dans les sphères du pouvoir, donnant lieu à une convergence alarmante entre les discours de l’extrême droite et certaines politiques publiques, en France comme à l’international.

Une résonance mondiale des idées racistes

L’arrivée au pouvoir de figures comme Donald Trump et la complaisance de responsables politiques envers des symboles de haine ont largement contribué à la désinhibition du discours raciste. Cette tendance se traduit par une remise en cause des droits fondamentaux et par la prolifération d’un racisme structurel qui essentialise et hiérarchise les populations.

Le rôle des médias et des grands groupes industriels dans la propagation du racisme

L’extrême droite ne se contente plus d’occuper les sphères politiques : elle bénéficie d’un relais médiatique puissant qui participe activement à la diffusion de ses thèses. Les grands groupes médiatiques, notamment ceux contrôlés par Vincent Bolloré, jouent un rôle fondamental dans la légitimation et la banalisation du discours raciste.

Face à la menace, une résistance indispensable

L’ascension de l’extrême droite et l’adhésion progressive  à ses thèses exigent une vigilance et une mobilisation accrues. Honorer la mémoire de Brahim BOUARRAM, Ibrahim ALI et de toutes les victimes du racisme ne peut se limiter à la commémoration ; cela implique une lutte active contre les mécanismes structurels de discrimination.

La lutte contre le racisme ne saurait être dissociée de celle pour la justice sociale et l’égalité. Elle impose de dénoncer avec force non seulement les actes et propos haineux, mais aussi les politiques qui les favorisent et les médias qui les propagent.

Nous appelons à un sursaut citoyen pour rejeter sans équivoque les idéologies de haine et construire une société plus juste, véritablement égalitaire et fraternelle. L’histoire et l’urgence du présent nous imposent d’agir avec détermination.

Premiers signataires : ATMF ; MRAP ; LDH ;  Assemblée des Quartiers ; FTCR ; ACORT ; Action Antifasciste Tolosa ; Action Antifasciste Paris –Banlieue ; Action Justice Climat Paris ; Act Up-Paris ; AFAPREDESA ; AMDH-Paris ;  AMF ; APCV ; ASDHOM ; ASIAD ; ATF ; Attac France ; CADTM France ; CEDETIM / IPAM ; Collectif « D’Ailleurs Nous Sommes d’Ici » ; Collectif des Musulmans Anticapitalistes ; COPAF ; Collectif Vietnam-Dioxine ; Collectif les Mères Déters ; Comité Adama ; Coudes à coudes ; Coordination Pas sans Nous ; CRDLHT ; CORENS ; DAL ; Droit devant ; FASTI ; Femmes Egalité ; Femmes Plurielles ; Fondation Frantz Fanon ; Front de mères ; FUIQP ; GISTI ; Jeunesse Populaire ; Ka Ubuntu ; L’Institut Mehdi Ben Barka-Mémoire vivante ; Mémorial 98 ; REMCC ; RAAR ; Samidoun Paris Banlieue ;Résister Aujourd’hui ; ROSMERTA ; Tsedek ; UJFP ; UTAC ; UTIT ; VISA ; Union Générale des Vietnamiens de France ; ONED – Observatoire national de l’extrême droite ; CNT ; UL CGT Paris 18e ; Union Syndicale Solidaires ; UD CGT ; EELV ; Ensemble ! ; PCF ; La France Insoumise ; PEPS-Pour une Ecologie Populaire et Solidaire ; PCOF ; NPA-A ; Révolution Permanente ; l’Après – l’Association pour la République écologique et sociale

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Pour la mémoire de Brahim BOUARRAM

Pour la mémoire de toutes les victimes du racisme

Pour un avenir de justice sociale,

Combattons la politique du bouc émissaire 

Plus d’un quart de siècle, que nous n’oublions point. 

Plus d’un quart de siècle, dont nous nous souvenons. 

Pour ne pas effacer. Pour prévenir. Pour agir.

Pour tenir vivace la flamme d’un devoir de mémoire.

 

Brahim BOUARRAM, a été exécuté, jeté dans la Seine par les mains de l’extrême droite, un 1er mai 1995.

Plus d’un quart de siècle après, nous nous devons et devons à toutes et à tous les Brahim, de combattre le processus de fascisation, libérateur des passages à l’acte des fanatiques de tout bord.

 

Plus d’un quart de siècle après, à des fins de détournement des colères sociales, les mêmes politiques de construction d’un bouc émissaire désigné, sont toujours à l’œuvre.

Le recours à la stigmatisation des quartiers populaires et de l’immigration, aux discours islamophobes, n’est en rien une réponse à la paupérisation et au déclassement social d’une majorité de la population.

 

Plus visibles, sont depuis la pandémie, les conséquences désastreuses des choix économiques et politiques menés ainsi que celles du démantèlement des services publics. Austérité pour les mêmes et enrichissement scandaleux pour une petite minorité !

 

Des milliards ont été débloqués, mais pas pour tous. Seul 0,8 % du financement du plan de relance sera consacré aux plus pauvres, alors qu’une grande partie des aides publiques sont allées, sans condition, aux grandes entreprises du CAC 40. La finance est aux commandes !

Réduction des allocations pour « inciter les chômeurs à reprendre le travail ». Telle est la logique de la réforme de l’assurance chômage, qui entraînera une baisse de revenus de 15,15 millions de personnes, à hauteur de 17%, dont les plus touchés sont les précaires et les femmes. Une économie de 2,3 milliards par an, sur le dos des plus fragiles, des plus précaires !

Retirer aux plus pauvres pour donner aux plus riches.

A qui en incombent les responsabilités ?

N’est-ce pas là, le cœur de toutes les manifestations et revendications populaires ?

N’est-ce pas là, les raisons de la remise en cause de la légitimité des dominants ?

 

La démonstration n’a-t-elle pas été faite, qu’il n’y a nulle différence de traitement entre français de différentes origines, quand le « peuple d’en bas » réclame ses droits ?

 

Les violences réservées habituellement aux jeunes des quartiers populaires, n’ont-elles pas visé aussi férocement les Gilets Jaunes et les manifestant-e-s contre la réforme des retraites ?

 

Le corollaire évident de cette intense campagne idéologique, politique et médiatique portant sur l’immigration, le communautarisme, le voile, le séparatisme, le péril que représente l’islam de France, n’est-il pas une reprise, et une banalisation du discours de la haine ?

 

La gestion des mouvements sociaux par le recours aux trois composantes, idéologique par le biais de la construction d’un bouc émissaire dévoyant les colères sociales, juridique en intégrant des mesures d’exception dans le droit commun, et répressif en instaurant la doctrine de l’ordre public, ne révèle-t-elle pas que le processus de fascisation ne se limite pas à son aspect raciste, mais menace tous ceux qui s’opposent aux politiques des dominants ?

 

Le discours guerrier autour d’un ennemi extérieur, le terrorisme, et un ennemi intérieur, le séparatisme, n‘a-t-il pas pour seul but de fabriquer une opinion publique qui adhère à cette guerre idéologique, pendant qu’une guerre contre les libertés fondamentales, les droits économiques et sociaux des plus défavorisés est menée à pas de charge ?

 

Ce processus de lepénisation, dopé notamment par le contexte des élections présidentielles, est le véritable danger, dans la mesure où il prépare le terrain à l’avènement de l’extrême droite et sa possible accession au pouvoir. Il ne faut pas s’y tromper.

 

Le Rassemblement National n’est pas porteur de progrès social, ni d’équité, ni de sécurité. Son projet n’est pas anticapitaliste. Tout au contraire il reproche aux capitalistes de ne pas aller assez loin. Et s’il n’hésite pas aujourd’hui à s’aligner sur des revendications populaires, c’est par pure manipulation. Ses positions historiques le prouvent.

 

Le fascisme est le démon du capitalisme. C’est lui qui a assassiné Brahim. Et c’est lui qui vise l’étouffement de toutes les aspirations portées par les luttes sociales, dont celles des quartiers populaires.

 

La politique du bouc émissaire est ce qui menace notre vie et plonge des milliers d’entre nous dans la précarité et la misère, sans distinction aucune de nos origines. Et c’est tous ensemble, dominés, exploités, exclus, combattants de la justice sociale, que nous ferons reculer l’ombre planante du fascisme.

 

C’est la base de l’engagement que nous prenons en tant qu’organisations, pour que la mort de Brahim Bouarram et de toutes les victimes du racisme rappelle à tous que l’histoire risque de se répéter.

 

Nous vous donnons rendez-vous l’année prochaine pour nous retrouver là où Brahim a été assassiné, là où le devoir de mémoire continuera de vivre.

 

Premiers signataires :

ATMF, LDH, Femmes Plurielles, ASDHOM, FTCR, ADTF, ATF, UTAC, CRLDHT, CEDETIM, AFAPREDESA, ACDR, REMCC, UJFP, Femmes en luth citoyennes à part entière, Le paria, FUIQP, FASTI, GISTI, L’ACORT, Institut Mehdi Ben Barka-Mémoire Vivante, La Horde, APCV, AMF, Union Syndicale Solidaires

PEPS – Pour une Ecologie Populaire et Sociale