Association des Travailleurs Maghrébins de France
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RIF : STOP À LA RÉPRÉSSION ET À L’IMPUNITÉ

Nous saluons avec respect la mémoire de Mohsen Fikri, assassiné le 28 octobre 2016, broyé dans une benne à ordures, sur ordre d’agents de la police, à Al Hoceima, dans le nord du Maroc.

Le meurtre a déclenché la révolte légitime du « Hirak populaire du Rif », qui n’a pas cessé de se mobiliser jusqu’à ce jour contre la « hogra » et pour la dignité, dans toute la région. Les forces de l’ordre qui ont réprimé les manifestations populaires du 20 juillet 2017, ont fait à leur tour deux autres martyrs, Imad El Attabi et Abdelhafid El Haddad.

Nous n’oublions pas.

L’ATMF et ses associations membres s’associent à toutes les initiatives pour commémorer la mémoire de Mohsen Fikri et toutes les victimes de la répression au Maroc.

Nous exigeons :

  • La vérité sur les circonstances de l’assassinat de nos martyrs (Mohcine Fikri, Imad El Attabi, Abdelhafid El Haddad) et punir les véritables responsables de ces crimes
  • La libération immédiate et sans condition des détenus politiques du mouvement populaire dans le Rif et dans toutes les autres villes et ainsi de lever l’injustice subie par les familles des victimes
  • La levée de la militarisation du Rif ainsi que la satisfaction légitime des revendications du Hirak.

Nous dénonçons les entraves au travail des journalistes dans le Rif et exigeons la libération des journalistes emprisonnés.

Le Bureau National de l’ATMF

Paris, le 27 octobre 2017

 

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L’ ATMF est une Fédération de 20 associations :

ATMF Aix en Provence ; ATMF Argenteuil ; Association des Mineurs Marocains du Nord ; ATMF Bassin Houiller Lorrain ; ATMF Bagneux ; ATMF Dijon ; ATMF Gennevilliers ; ATMF Le Mans ; ATMF Montpellier ; ATMF Nancy ; ATMF Nantes ; ATMF Rennes ; ATMF Reims ; ATMF Saint Denis ; ATMF Strasbourg ; ATMF Sens ; Compagnie Espace Temps ; El Ghorba ; Euro-Maghreb Sans Frontières ; Moussem Barbès.

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Continuons de renforcer l’HIRAK du Rif – Grève de la faim de Silya

Le comité de soutien au mouvement rifain Ile de France (CSMR-idf) et l’association des Travailleurs Maghrébins de France ATMF, ont pris la décision de renforcer la défense des prisonniers politiques rifains, en désignant Maître Marie Dosé, avocate à la cour de Paris, pour rejoindre les avocats de la défense au Maroc. Maître Dosé s’est rendue au Maroc, accompagnée de Mohamed Ouachekradi, du lundi 10 juillet au mercredi 12 juillet 2017.

A leur arrivée à Casablanca, ils ont rencontré par hasard Maître Abdeslam BAHI, avocat au barreau de Casablanca, qui les a assistés dans toutes les démarches institutionnelles, auprès de la cour d’appel de Casablanca, pour rejoindre le pôle de défense des prisonniers politiques, mis en examen et détenus dans le cadre de l’instruction consacrée au mouvement Hirak du RIF. La priorité pour notre avocate a été d’obtenir rapidement un permis de communiquer afin de pouvoir rendre visite à la militante Salima ZIANI, artiste engagée, chanteuse et comédienne, mise en examen et placée en détention à la prison civile de Casablanca (Okacha). Salima Ziani, symbole de la répression violente et arbitraire du mouvement rifain, rencontrerait de graves problèmes de santé à la prison civile de Casablanca liés aux conditions de détention.

Maître Dosé et Ouachekradi n’ont pas réussi à rencontrer lundi, le magistrat instructeur en charge du dossier, car ce dernier interrogeait dans son cabinet depuis le matin de ce 10 juillet, le militant Nasser ZAFZAFI, leader de la contestation assisté d’une quarantaine d’avocats.

L’autorisation ministérielle de rencontrer Salima Ziani n’a été obtenue que mardi après-midi, et une rencontre a pu avoir lieu, mercredi matin dans le bureau du juge d’instruction à la cour d’appel de Casablanca, entre Salima Ziani et Maîtres Marie Dosé, Said BENHAMMANI et Abldelslam BAHI.

Notre avocate a quitté le Maroc le mercredi 12 juillet 2017.

Mohamed Ouachekradi qui a déjà rencontré des membres des familles de détenus dont Silya est toujours sur place.

Le CSMR-Ile de France et l’ATMF réaffirment leur soutien et leur solidarité avec la population du nord contre la Hogra, et pour la dignité et le respect de ses revendications.

Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers politiques rifains et de tous les prisonniers politiques au Maroc.

Dernière nouvelle : Le père de Silya M’hend Ziani a informé Mohamed Ouachekradi de l’ATMF ce matin que sa fille Silya a entamé une grève de la faim totale depuis hier. L’état de santé de Silya est très préoccupant. A la demande des avocats désignés par l’ATMF et le CSMR-idf, maîtres Dosé et Bahi, le procureur général se prononcera sur la libération provisoire de Silya dans les 24h.

L’ATMF et le CSMR-IDF mettent en garde l’état marocain et sa responsabilité sur le danger qui menace gravement la santé de Silya.

Nous appelons le chef de l’état Français à interpeller sans délai les plus hautes autorités marocaines sur ce danger.

Nous sommes solidaires avec les prisonniers du Hirak qui entameront une grève de la faim à partir du lundi 17 juillet 2017.

Nous soutenons également l’appel de Nawal Ben Aissa au nom du Hirak à la grande manifestation nationale à  jeudi 20 juillet 2017.

 

Le CSMR-IDF et l’ATMF

Paris le 15 Juillet 2017

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Strasbourg solidaire de la révolte populaire du Rif

L’insurrection populaire et pacifique du Hirak perdure depuis huit mois et grandit du Rif marocain à tout le Maroc. Un large mouvement de solidarité se dessine dans de nombreuses villes d’Europe , des Etats Unis ou de Tunisie, pour soutenir le combat que mènent les citoyen-ne-s sur place et exiger la libération immédiate des prisonniers politiques.

 

Le quatrième rassemblement de soutien au Hirak se tiendra

le 24 juin 2017 de 16h place Kléber Strasbourg.

 

Le mouvement Hirak est né le 28 octobre 2016 après le lâche assassinat de Mohsine FIKRI, un marchand de poissons broyé dans un camion benne suite à une altercation avec les forces de l’ordre qui avait saisi et détruit sa marchandise qui lui permettait de nourrir sa famille.

La colère exprimée spontanément après ce meurtre, puise ses racines dans l’histoire de cette région martyrisée par les séquelles de la colonisation et du régime répressif et corruptif du « Makhzen ». Une longue liste de campagnes violentes et meurtrières ont jalonné la région du Rif en plus d’être méprisée culturellement, économiquement et historiquement. Ce territoire, désenclavé en termes d’infrastructures et de services publics, compte parmi les taux de chômage les plus élevés du Maroc. De plus, la corruption et l’injustice sont le quotidien des marocain-e-s. Cette situation alimente la révolte populaire et pacifique du Hirak. Le meurtre de Mohsine Fikri est l’humiliation et l’injustice de trop.

 

Depuis l’interpellation puis l’emprisonnement du leader de la contestation rifaine, Nasser Zefzafi le 29 mai 2017, la répression est grandissante au Maroc et le nombre de prisonnier-e-s politiques ne cessent de grandir. Le but d’une telle manœuvre est claire : intimider le mouvement de protestation et instaurer la terreur. De plus, des informations mensongères circulent sur les leaders du mouvement. Les objectifs d’une telle propagande sont de décrédibiliser et salir la figure de Nasser Zefzafi afin d’endiguer la solidarité à la révolte légitime, populaire et pacifique du Hirak.

 

Nous, Collectif de soutien de la révolte du Rif à Strasbourg, sommes solidaires du Hirak et nous nous joignons à leur lutte. Nous nous faisons les relais de leurs revendications démocratiques pour: la libération des prisonnier-e-s politiques, la justice sociale, la répartition équitable des richesses,  l’arrêt immédiat des répressions et violences policières, la lutte contre la corruption d’Etat, l’arrêt des expropriations des terres par l’Etat, pour plus d’hôpitaux, plus d’universités, plus d’usines, plus de routes, plus de culture.

 

Nous appelons les citoyen-ne-s démocrates, les ressortissant-e-s marocain-e-s, les militant-e-s associatifs, les étudiant-e-s, les élu-e-s, les syndicats, les partis politiques, les amis du Maroc, amoureux de la liberté; à soutenir cette révolte libre, pacifique, populaire et à lui donner une audience au-delà du Maroc. Notre solidarité compte. Et c’est pourquoi nous appelons à un rassemblement samedi 24 juin de 16h place Kléber.

 

Adresse mail: strasbourg.rrpp@outlook.fr

 

rif - affiche 24 6 2017 kleber

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Stop au broiement de la population du nord par le régime marocain

Depuis l’assassinat de Mohsen Fikri, marchand de poisson à Al Hoceima, broyé par une benne, après la confiscation de sa marchandise, la population du Rif n’a cessé ses manifestations contre l’hogra et l’injustice dont elle est victime de la part des autorités marocaines.

La jeunesse du nord, ses citoyens, ses pauvres, ses chômeurs, ses étudiants, ses femmes, ses paysans, ses pêcheurs, ses travailleurs…, toute cette population, face au mépris et au refus de ses droits les plus élémentaires, crie haut et fort, aujourd’hui, son refus de se laisser broyer à son tour.

Le makhzen, comme à l’accoutumé, n’avait d’autres réponses aux revendications juste et légitimes de la population de la région du nord, que sa répression, sa délégitimation en l’accusant de séparatisme, d’ennemi et d’être à la solde de puissances étrangères.

La militarisation en marche ces jours ci de toute la région, son bouclage militaire, policier et baltagis n’ont pas réussi à casser ce mouvement massif de revendication pour ses droits économiques et sociaux, pour une citoyenneté effective et digne.

 

La détermination de la population d’Al Hoceima et de toutes les villes du nord, la solidarité exprimée par toutes les forces progressistes dans les différentes régions au Maroc ou ici en Europe, ne peuvent que conduire à la victoire et à l’anéantissement de ces politiques makhzeniennes visant depuis toujours à l’asservissement par la répression des forces libres des populations du nord.

La population de la ville d’Al Hoceima, privée de tout, est aujourd’hui debout face aux discours nauséabonds du pouvoir marocain, face aux actes répressifs de ses forces de l’ordre et de ses baltagis.

Le réseau ATMF soutient et exprime aujourd’hui sa solidarité avec la population du nord.

Les militantes et les militants de l’ATMF saluent le combat courageux des populations du nord pour la dignité et contre l’Hogra.

L’ATMF salue cette continuité de la résistance rifaine contre le Makhzen et sa répression.

L’ATMF condamne le bouclage militaire et policier de la population du nord, notamment celui de la ville d’El Hoceima.

L’ATMF condamne la répression dont sont victimes les rifain e s.

L’ATMF appelle ses associations membres dans différentes villes à manifester leur soutien à la population du Nord.

L’ATMF appelle ses militant.e.s à participer au rassemblement appelé par nos camarades de la Coordination des Organisations Marocaines de France pour la Dignité, contre l’Impunité et la Hogra, le mercredi 7 juin à 18H devant l’ambassade du Maroc à Paris.

 

Le Bureau National de l’ATMF

Paris, le 22 mai 2017

 

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L’ ATMF est une Fédération de 21 Associations :

ATMF Aix en Provence ; ATMF Argenteuil ; Association des Mineurs Marocains du Nord ; ATMF Bassin Houiller Lorrain ; ATMF Bagneux ; ATMF Dijon ; ATMF Gennevilliers ; ATMF Le Mans ; ATMF Montpellier ; ATMF Nancy ; ATMF Nantes ; ATMF Rennes ; ATMF Reims ; ATMF Saint Denis ; ATMF Strasbourg ; ATMF Sens ; Calima ; Compagnie Espace Temps ; El Ghorba ; Euro-Maghreb Sans Frontières ; Moussem Barbès.

 

Atmf – Hoceima Rif

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Maroc : situation alarmante de migrants au bureau de l’OIM

Chers Camarades,

Je n’ai jamais été le partisan de la politique de retour dit volontaire menée par L’Organisation Internationale de Migration, OIM.  Mais la situation que j’ai trouvée à son bureau à Rabat au Maroc, exige notre dénonciation.

Organisation-Internationales-pour-les-Migrations

En effet Vendredi  13 février 2016 en promenade  à Takkadoum, un quartier populaire de Rabat au Maroc, j’ai croisé un jeune garçon de 14 ans de nationalité guinéenne. Il avait l’air inquiétant. Je me suis approché de lui et engagé un entretien avec lui. C’est ainsi qu’il me dira qu’il venait de la Caritas et maintenant il se dirige vers le bureau de l’OIM. (Ce dernier est situé dans un chic quartier de riches à Rabat).

Tu as un rendez–vous à  l’OIM,  lui ai – je demandé ?

–          Non je n’ai pas de rendez–vous, je dors là-bas en attendant qu’il m’aide à retourner dans mon pays.

Tu dors là-bas, où ?

–          Sur le trottoir devant le bureau de l’OIM, je n’ai pas d’argent pour payer le droit de guetto. Je suis là avec d’autres camarades parce que nous voulons retourner chez nous. Je ne suis pas seule, nous sommes nombreux.

Depuis combien de jour tu dors là ?

–          Ça fait deux mois.

Est-ce que je peux partir avec toi à l’OIM ?

–          Oui si tu veux.

Je suis allé au bureau de OIM pour me rendre compte. La situation que j’ai trouvé est  non seulement indignant et  alarmante, mais montre aussi l’indifférence et le manque de considération des êtres humains par cette organisation qui crie partout à qui veut l’entendre qu’il travaille  pour   le retour dit volontaire de migrants qui désirent retourner dans leur pays. Vous n’allez pas peut être le croire mais c’est une vérité. J’ai trouvé des migrants (es)   subsahariens  en majorité de mineurs,  couchés presque partout devant et  sur le  long de trottoir  à coté de l’OIM.  Il y a parmi eux des enfants mineurs.  Ils sont là depuis des mois, la grande majorité d’entre eux viennent de la forêt de Nador et Gasiago. Je me suis entretenu avec eux, ils me disent qu’ils sont là parce qu’ils veulent retourner dans leur pays natal, ils ne peuvent plus rester dans la forêt parce que chaque jour ils sont arrêtés, frappés par la guardia civile et la force auxiliaire marocaine et ramenés dans les grandes ville comme Agadir, Fès, Rabat où ils sont abandonnés dans la rue sans couverture ni nourriture. Voilà ce que l’un  d’eux  me raconte : « Nous sommes là parce que nous voulons retourner dans nos pays. Il y a plusieurs nationalités ici : guinéenne, Camerounaise, malienne, congolaise, nigérienne etc. nous étions dans la forêt, chacun de nous ici a subit des frappes de la part de la police marocaine et de la guardia civil espagnole. On a tenté de traverser plusieurs fois, et à chaque fois qu’on traverse, il y a la guardia civile qui nous arrête, nous frappe avant de nous faire sortir et nous envoyer du coté marocain. Là aussi la force auxiliaire nous frappe. Ils nous ont dit que c’est la dernière fois, il faut retourner dans vos pays. Prochainement on va vous frapper jusqu’à la mort. Nous avons été refoulés de la forêt vers ici à Rabat. Nous avons été jetés dans la rue. c’est ainsi que nous sommes venus ici au bureau de l’ OIM en tant qu’une agence internationale pour nous aider à partir dans nos pays. Il y a ceux et celles qui ont fait déjà plus de 5 mois ici, d’autres 2 voir 3 mois. OIM nous dit qu’il faut attendre. Ils n’ont pas de fonds. Ils nous passent ici le matin et le soir. Ils roulent dans les grosses voitures et ne s’intéressent pas à nous. Même de simples couvertures, ils ne nous  donnent pas. On dort ici dehors en plein hiver et des fois il y a la police qui vient nous chasser. Il fait froid et il pleut mais nous sommes toujours là. Pour manger nous allons fouiller dans les poubelles, parfois  il y a des gens de ce quartier qui nous amènent de pains, et d’autres méchants nous chassent. Tel que tu nous vois là, nous sommes tous morts. Il y a des gens qui sont malade ici et nous avons la dépression. On ne peut pas comprendre comment ces gens nous traitent. L’Europe dit qu’il ne veut plus de nous et nous voulons retourner chez nous, mais voilà ils ne veulent pas nous aider à retourner. Ils (les agents de OIM) nous disent que l’enregistrement est suspendu et ça va commencer au début de mars et nous sommes abandonnés comme ça ».

Un autre d’entre eux s’adresse à moi en me disant : « Si vous avez la possibilité de dire à ces gens de comprendre notre souffrance et nous faire partir, fais-le. Nous sommes épuisés. Nous sommes des humains ».

Les agents de l’OIM menacent les migrants qui acceptent de parler ou de se faire prendre une photo par les  journalistes ou des activistes comme moi.  J’ai eu à prendre ces photos en cachant les visages de migrants sur leur propre demande.

De telles situations et intimidations sont inacceptables. L’Europe ferme les frontières et finance les pays tiers pour assumer le sale boulot. Mais ceux qui veulent retourner  non pas volontairement, mais parce que empêché de réaliser leur rêve,  se retrouvent maintenant abandonnés devant le bureau de cette agence qui faisait trop de bruit pour le retour dit volontaire.

Je demande à l’OIM Maroc de prendre toutes les dispositions pour trouver d’abord un logement pour tous (tes) les migrants (es) qui dorment devant son bureau en ce moment et d’accélérer la procédure pour le retour dans leurs pays respectifs. Laisser des êtres humains en plein hiver dormir dehors est un crime au même titre que ceux commis par les terroristes et les dictateurs qui dirigent les pays d’origines de ces migrants.

Je lance aussi un appel aux organisations de droits de l’homme marocain et celles qui luttent pour les droits de migrants de se mobiliser pour soutenir les migrants qui sont devant la porte de l’OIM. Ils subissent l’intimidation et la menace de la part des agents de l’OIM. Parler à un journaliste ou à un activiste leur est interdit et celui qui ose voit son dossier rejeter.

A vous tous et toutes qui pouvez contacter le bureau de l’OIM. Faites-le. Nous avons le devoir de sauver les vies, bien que détestant cette politique de retour dit volontaire.

 

Emmanuel Mbolela

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Solidarité avec les contestations du peuple marocain Et à l’occasion du 5ème anniversaire du mouvement du 20 février

20FFace à la prédation économique et à l’explosion des inégalités sociales, les marocain(e)s se soulèvent encore, 5 ans après la naissance de ce mouvement en scandant les mêmes revendications. En effet, les villes du Nord ont connu un soulèvement populaire avec l’un des slogans du mouvement du 20 février : « Amendis dégage ! », les étudiants en médecine ont pacifiquement manifesté pour leur droits légitimes, les habitants des régions les plus marginalisées du Maroc à l’image d’Imider, de Bouarfa, du Rif…etc. continuent leur lutte contre les politiques d’exclusion et d’appauvrissement, les enseignants stagiaires poursuivent depuis plusieurs mois leur lutte contre les réformes gouvernementales et pour la défense de l’enseignement public. C’est une large frange de la population qui fait entendre sa voix et ce malgré la répression sauvage dont elle est victime.

 

Les indicateurs économiques et les rapports nationaux et internationaux reflètent cette situation alarmante que vivent les Marocain(e)s. En 2014, l’Unesco a classé le système éducatif marocain parmi les « 21 pires systèmes éducatifs» au monde. En 2015, le rapport du PNUD sur le développement humain a placé le pays à la 126ème position (sur 188 pays analysés). Les rapports de l’Organisation International du Travail, d’Amnesty, de Transparency, de Reporters Sans Frontières, de Human Rights Watch, de l’AMDH, de l’ASDHOM… n’échappent pas à cette tendance.

Menaces, tabassages, prisons ou tortures, sont le lot quotidien des militant(e)s et des marocain(e)s libres qui luttent chaque jour pour un Maroc meilleur. On réprime les organisations des droits humains, on musèle les journalistes, mais on honore les présumés tortionnaires. L’un d’entre eux, Abdellatif HAMMOUCHI, a été promu à la légion d’honneur par le Ministre de l’Intérieur français en 2014 malgré les plaintes en cours. Ce triste événement marque ainsi un nouvel épisode du soutien de l’état français au régime marocain.

 

Le mouvement marocain du 20 février a ouvert une brèche pour un réel changement et un avenir meilleur pour tou(te)s les marocain(e)s. Il reste l’un des points d’appui pour amplifier la résistance face à la prédation économique et la politique répressive du pouvoir en place.

À travers cet appel, les organisations signataires accompagnées de toutes les personnes voulant exprimer leur solidarité avec les luttes du peuple marocain appellent à manifester pour :

 

La liberté, l’égalité, la dignité et la justice sociale

Rendez-vous, le samedi 20 février 2016 à 15h

Devant l’ambassade du Maroc à Paris

(5 Rue le Tassé, Paris, Métro 6 ou 9, station Trocadéro).

 

Premiers signataires : Mouvement du 20 Février Paris/IDF, Association Marocaine des Droits Humains Paris/IDF (AMDH Paris/IDF), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Collectif des Amazighs de France pour le Changement Démocratique au Maroc, Taharour Dimocrati /Emancipation démocratique, Association des Marocains en France (AMF), La Voie Démocratique Paris (Annahj-Paris), Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Association Marocaine des Droits Humains Nord/France (AMDH Nord/France) …

Appel à manifester à Paris En solidarité avec les contestations du peuple marocain