Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Hier les juifs, aujourd’hui les musulmans et les français issus de l’immigration. Demain, tous ceux revendiquant la justice sociale

«Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines »

Suffit, violence ! Suficiente violencia ! ! عنف كفى ! מספיק אלימות

La violence est là, bien présente, subie par celles et ceux qui paient invariablement les frais de chaque réforme antisociale, chaque campagne électorale. Encore et encore…

Celles et ceux qui, à travers l’ethnicisation des questions sociales, sont utilisés comme un moyen d’externalisation des causes de la dégradation des conditions de vie des classes populaires.

Celles et ceux qui subissent constamment, dans leur chair, dans leur âme, la violence sociale de la précarité économique, la violence des contrôles policiers au faciès, la violence des discours politiques et médiatiques ainsi que la violence des agressions racistes quotidiennes se banalisant de plus en plus.

Sans cesse, les discours idéologiques suscitent peurs, angoisses, créant la panique autour d’un supposé péril menaçant notre société, dans son « unité », son « identité » et sa « sécurité ».

Dévier la colère contre l’insécurité sociale vers une colère contre « l’insécurité », est la logique qui anime ces discours sur les « territoires perdus de la République ».

Ainsi, les deux tribunes de militaires qui se disent prêts à intervenir pour sauver la France menacée de « délitement », en raison d’un « certain antiracisme », de « l’islamisme » et des « hordes de banlieue »…, marquent grave un tournant dans ce processus de légitimation de l’extrême droite et de son discours d’assise fasciste.

La lettre ouverte du syndicat Police-France fait froid au dos : « Dans le cadre de l’état d’urgence, il faut procéder au bouclage des 600 territoires perdus de la République, y compris avec le renfort de l’Armée, en contrôlant et en limitant les entrées et sorties de ces zones par des check points sur le modèle israélien de séparation mis en place avec les territoires palestiniens».

Cette lettre appelle par ailleurs, à légiférer pour le droit de tuer en toute impunité instaurant « la légitime défense pour les policiers et les gendarmes leur permettant d’ouvrir le feu dès lors qu’un fuyard n’obtempère pas ou qu’ils sont l’objet de tirs de mortiers et d’artifices ou de jets de cocktails Molotov.», invitant à s’inspirer « du modèle brésilien et philippin en matière de lutte contre le narco-terrorisme. »

Aujourd’hui, nous sommes déjà dans le projet de demain, se référant à des systèmes politiques de l’apartheid et des dictatures, faisant appel à la légitimation de la violence d’institutions incarnant l’ordre, la police et l’armée.

Cette démonstration de force menace la démocratie, menace l’avenir de notre société dans son ensemble.

La responsabilité en incombe à la politique qui fait d’une part siennes, les thèses du séparatisme, de l’islamo gauchisme, de la peur sécuritaire, et qui mène d’autre part, des réformes antisociales, le tout relayé avec une violence inouïe par des médias à la botte de leurs détendeurs.

Jeter une partie des citoyens de ce pays au lynchage médiatique et à la haine raciale, paupériser les franges populaires, les précariser, leur ôter le droit à une vie digne, est ce qui ouvre grandement les portes à l’emprise de tous les fascismes.

Aucune voix ne sera arrachée, aucune victoire électorale ne sera effective, sans mener la bataille contre les idées noires des corbeaux, sans une politique de justice sociale.

 

ATMF, 11.06.2021

 

L’ATMF appelle à marcher pour les libertés et contre les idées de l’extrême droite ce samedi 12 juin 2021

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Graves atteintes aux droits humains au Maroc !

Le 31 aout 2019 la jeune journaliste marocaine Hajar Raissouni a été arrêtée à la sortie d’une clinique médicale de Rabat par des policiers en civil pour « avortement illégal » et « débauche » (relation sexuelle hors mariage). Son fiancé (universitaire soudanais), le médecin qui l’a auscultée ainsi que ses 2 collaborateurs ont été de même arrêtés.

La journaliste est connue pour ses articles critiques concernant la politique de l’Etat marocain notamment la couverture du mouvement social appelé Hirak du Rif et des lourdes peines infligées à ses militants allant jusqu’à 20 ans de prison.

Cette violation flagrante des droits élémentaires de la personne illustre l’instrumentalisation du pouvoir en place de dispositions juridiques iniques pour faire taire toute voix discordante. En effet, la police judiciaire transformée en « police des mœurs » s’appuie sur des articles du code pénal qui criminalisent les rapports consentis hors mariage et les avortements dont un certain nombre de femmes sont obligées d’y recourir.

Cette affaire illustre le degré de violence institutionnelle envers les femmes en premier lieu, ainsi que l’ensemble des citoyens, le bafouement du droit des femmes à disposer de leur corps et la manipulation politique envers les journalistes qui dérangent.

Nous associations, organisations politiques éprises de justice exprimons notre indignation pour ces pratiques cherchant à museler les voix libres en s’appuyant sur des lois liberticides moyenâgeuses.

Réclamons : 

– La libération immédiate de Hajar, son mari, son médecin et ses 2 collaborateurs ;

– Le respect des conventions internationales dont le Maroc est signataire notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 16 décembre 1966 ;

– L’abrogation des dispositions liberticides du code pénal marocain, notamment les articles 490, 129, 454.

Paris, le 12 septembre 2019 

NB : Le verdict du tribunal de première instance de Rabat sera prononcé lundi 30.09.2019

 

Premiers signataires :

Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM)- France, Association des Marocains en France (AMF), Association Marocaine des Droits Humains – AMDH-Paris/IDF, Association Naoura – Belgique, Association EMCEMO – Pays Bas, Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT)- France, Immigration Développement Démocratie ( IDD ) – France, Plateforme Euro-Marocaine Migration, Développement, Citoyenneté et Démocratie (MDCD), Association Khamsa solidaire ici et ailleurs- France, Coordination Maghrébine des Organisations des Droits Humains (CMODH), Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – Belgique, Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP-France), SOS migrants ASBL – Belgique, Réseau féministe « Ruptures » – France, Femmes solidaires – France, Egalité femmes – France, Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA) – France, Ligue des Droits de l’Homme (LDH) – France, AFAPREDESA, L’ACORT, MRAP