Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Les mineur.es isolé.es marocain.es victimes du marchandage entre la France et le Maroc

Des enfants assimilés à une marchandise qu’on utilise dans un rapport de force pour obtenir de l’Europe des avantages politiques et financiers en contrepartie du contrôle des flux migratoires, c’est ce que la France vient de « saluer » en réagissant favorablement à la directive royale du 1er juin sur le retour des mineur·es isolé·es de nationalité marocaine présents sur le territoire européen.

Ces déclarations ne peuvent être déconnectées des événements de Ceuta et Melilla de mai dernier. Des événements qui ont révélé la « passivité » des autorités marocaines face à la fuite de milliers de Marocains et de Marocaines dont un grand nombre de mineur·es, suscitant une réaction de l’Union européenne, prompte à défendre ses « frontières » et à menacer le Maroc de sanctions.

Cette situation de crise a conduit à des négociations entre le Maroc et l’Espagne, puis à un accord aux termes duquel la prise en compte de l’intérêt des enfants ne tient aucune place.

Les autorités marocaines portent à ce titre une double responsabilité. D’abord, celle de créer des conditions conduisant une partie de sa jeunesse à risquer la mort en traversant la Méditerranée dans l’espoir d’un avenir meilleur. Puis d’accepter leur retour forcé, ce qui les replacera immanquablement dans les mêmes conditions que celles qui ont motivé leur départ.

L’Union européenne, sous couvert de coopération en matière de protection de l’enfance, sous-traite au Maroc la gestion de ses frontières extérieures, en bafouant la Convention internationale des droits de l’enfant.

De son côté, la France, en contournant sa propre législation sur l’interdiction de l’éloignement forcé des mineurs étrangers, met délibérément ces enfants en danger en les renvoyant dans leur pays où ils encourent des peines de prison pour avoir émigré illégalement.

Le Maroc et la France, en signant la convention internationale des droits de l’enfant, ont pris des engagements intangibles. Ils doivent les respecter en renonçant à appliquer la déclaration d’entente qu’ils ont signés le 7 décembre 2020, permettant le renvoi des mineur⋅es marocain⋅es.

 

Premiers signataires :

Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s (Gisti), La Ligue des droits de l’Homme (LDH), le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), InfoMIE, Migreurop, Réseau éducation sans frontière (RESF), Fédération CGT Education Recherche Culture (FERC-CGT), Utopia 56, Association De Défense Des Droits De L’Homme Au Maroc (ASDHOM), Accompagnement et Défense des Mineurs Isolés Étrangers (ADJIE)

14 juin 2021

 

 

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QUAND L’HUMAIN N’EST PLUS RIEN D’AUTRE, QU’UNE VARIABLE D’AJUSTEMENT !

Variable d’une équation, où les rives du sud comme du nord agitent le « nationalisme »

Les raisons qui poussent aujourd’hui, des milliers de marocains à fuir massivement le pays qui les a vu naître, sont les mêmes qui animent les luttes revendiquant justice sociale et libertés fondamentales. Elles sont les mêmes qui ont motivé le mouvement du Hirak du Rif qui a porté haut fort les exigences sociales et culturelles d’une région où les seules alternatives pour survivre restent liées massivement à la contrebande et à une immigration périlleuse.

Pour dénoncer cette situation, notre association n’a pas trouvé de mots aussi justes, aussi forts, que ceux portés et scandés par la jeunesse de cette région. Ce sont les paroles des supporters du « Itihad Tanger» :

https://youtube.com/watch?v=py-fA4YDp88&feature=share

 

« Les paroles de la galère éclairent »

 

Pourquoi, de ce pays,

des fils immigrent ?

Ceux qui sont arrivés à destination

et ceux qui sont morts

Cette vie qui ne vaut rien,

est la cause de la migration

Félicitations, le pays se vide

Ni santé, ni éducation… que corruption et …

Patients, nous sommes et dieu est espérance

Ils usurpent les moyens de vie des personnes

Et s’il n’ ya plus que le néant,

c’est parce que tes enfants sont en exil

Eh ma terre « mi amor »

celle que mon cœur a aimé

Elle habite mon esprit,

alors que je traverse les mers

On nous a fracassé, oh ma mère…

je jure que ce n’est pas par choix

Ni boulot, ni rien… et ils veulent que je m’incline

L’amour du pays habite le cœur

Seul dieu le sait

Rouge et vert, le drapeau !

Que d’argent dépensé en projets,

et d’enfants dans les rues, des victimes vivantes

Je reste patient et je me dis,

Meilleur que le passé, sera ce qui est à venir

Vous avez parasité nos esprits … Par où passe la drogue ?

Elle passe par la douane

Et le peuple, pour un join,

vous le jetez dans les prisons !

Oh ! Dieu notre seigneur

Demande des comptes à ceux qui nous font du mal,

ceux qui vivent à nos dépends

Marocain de nationalité… Ils l’ont ignoré

J’exprime en toute liberté de simples revendications

Et j’ai des regrets,

quand je pense à mes parents,

qui nourrissaient des espoirs envers moi

J’ai fait des études qu’ils ont financées

Le diplôme, le voilà

où est donc l’emploi ?

La lala lala…

 

La vie doit avoir la même valeur, sans distinction aucune.

Les marchandages honteux aux dépens des plus démunis doivent cesser.

Les autorités marocaines doivent avoir comme urgence nationale d’assurer l’emploi et un revenu minimum pour ceux qui n’en ont pas.

Les autorités européennes doivent arrêter de sous-traiter la maltraitance des migrants. L’immigration est aussi la résultante des politiques néocoloniales.

Le droit à la dignité des migrants doit être préservé.

Aucune maltraitance ne doit être tolérée.

Aucune poursuite pénale des migrants.

Liberté de circulation.

Abrogation des accords de la sous-traitance de l’immigration.

 

Atmf.org – 20 mai 2021

 

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La réponse de l’ATMF à Rodolphe GRANIER, élu municipal du « Groupe Changer Paris »

« On domine plus facilement les peuples, en excitant leurs passions qu’en s’occupant de leurs intérêts. »

Gustave Le Bon – 1913

« La loi « Séparatisme », est une Menace pour Tous.

Elle participe d’un « renforcement global du contrôle de l’ordre social ».

Elle renoue avec les pratiques d’allégeance.

Elle s’éloigne de la République ».

Notre association l’a affirmé dans son communiqué du 02 avril 2021

Rodolphe GRANIER, élu municipal du « Groupe Changer Paris », l’a illustré par son intervention, lors de la séance du conseil de Paris, du 15 avril 2021.

Il a demandé la suppression de la subvention accordée à notre association.  Le motif évoqué est que l’ATMF est une « association politique ». Et pour preuve, il cite les communiqués qu’elle a publiés :

  • contre le royaume du Maroc et la répression de l’état à l’encontre du Hirak du Rif
  • contre l’annexion des territoires palestiniens
  • sur le 17 Octobre 1961
  • sur les violences policières
  • sur la « loi séparatisme »

Ainsi, la loi « conforter les principes de la République », ouvre la voie à des surenchères hautement dangereuses pour le droit démocratique de tous les citoyens de France, et particulièrement de ceux issus de l’immigration et leurs enfants français.

Alors, pour quel modèle de république œuvre-t- on pour l’ensemble des citoyens, quand on défend une monarchie totalitaire et la répression de ceux qui se battent pour « la liberté et l’égalité» ?

Qu’en est-il de la liberté d’opinion ?  Les associations défendant les droits des immigrés et de leurs enfants, seraient exclues de ce droit ? De quel « universalisme » républicain, peut-on se revendiquer, dans ce cas ?

La politique constitue-t-elle un délit de « séparatisme » pour certains citoyens, quand elle est une preuve d’implication dans la vie de la cité pour d’autres ?

Pour notre association, il s’agit d’une volonté d’instaurer une police de la pensée, en agitant le chantage aux subventions. Exclure du champ politique, une association agissant sur les questions relatives à l’immigration, relève d’une logique d’exclusion de l’égalité des droits et de domination.

Les déclarations répétées de Rodolphe GRANIER ne sont pas un fait isolé. Elles participent, dans un contexte de crise économique et sociale sans précédent, puis de préparation des élections présidentielles,  au déploiement d’un climat idéologique caractérisé par une Lepénisation des esprits. Reprendre des concepts d’extrême-droite ou issus du passé colonial, devient un moyen de capter des voies à l’extrême droite. Un exercice auquel se livre une frange de la droite, mais pas uniquement.

Pendant que l’on stigmatise une partie des citoyens en les désignant comme un danger pour la république, des prérogatives plus larges pour réprimer les protestations populaires sont octroyées. Pour les uns, c’est la loi « séparatisme », pour tous, c’est la loi sur « la sûreté globale ».

L’ATMF restera résolument attachée, à la défense des droits, des libertés  de tous  ceux qui en sont privés, et là où ils sont bafoués, « sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.

L’ATMF continuera « à s’occuper des intérêts » de tous sur une base d’égalité et de justice sociale.

 

Atmf, 19 avril 2021

 

 

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Commentaires sur le rapport du Conseil National des Droits de l’Homme (Maroc) à propos du Hirak du Rif (Hirak Al-Rif)

1) Mot de l’Association TAFRA
2) Mot de l’ATMF
3) Contribution d’Aboubakr Jamaï : journaliste et universitaire
4) Le commentaire sur le rapport du Conseil National des Droits de l’Homme (Maroc) à propos du Hirak du Rif : en bas de l’article (PDF)

MOT DE L’ASSOCIATION TAFRA

Aujourd’hui, 05 mars 2021, est le quatrième anniversaire de l’approbation du document/ dossier des revendications du Hirak populaire du Rif. Approbation publique qui a eu lieu le 5 mars 2017 sur la place Calabonita à Al-Hoceima. Et en cette occasion importante, nous sommes honorés, au sein de l’Association de Tafra pour la Loyauté et la Solidarité, de co-publier avec l’Association des Travailleurs Maghrébins de France, ce commentaire sur le rapport du Conseil National des Droits de l’Homme sur le Hirak du Rif. Nous espérons que cet effort, sincèrement déployé par son auteur, soit l’occasion d’échanges sereins et motive d’autres commentaires sur le rapport du Conseil National des Droits de l’Homme. Nous affirmons, par l’occasion, la prédisposition de l’Association Tafra à coopérer à tout travail collectif allant dans ce sens avec toutes les personnes sincères.

En publiant ce commentaire remarquable, nous voulons restituer la symbolique de cette étape aux significations profondes et denses, et rappeler le caractère central du dossier des revendications en termes de méthodologie, de formulation, sans oublier sa trajectoire participative et son approbation démocratique. Il y va également de la justesse et de la crédibilité de ses revendications. Nous voulons également rappeler la légitimité du Hirak populaire dans le Rif et réaffirmer l’innocence de ses prisonniers politiques qui doivent être libérés sans condition. C’est également pour avertir l’Etat marocain quant à son erreur historique consistant à traiter le Hirak via une approche répressive et sécuritaire qui lui fait commettre des de nouveau chapitre de violations graves des droits de l’homme dans le Rif et dans l’ensemble du pays.

Ce commentaire est le premier en son genre dans sa précision conceptuelle et théorique, en plus de sa profondeur dans le traitement du rapport du Conseil national. Il réfute les indications fallacieuses et les allégations puisées par le Conseil dans les procès-verbaux de la police judiciaire et du ministère public ainsi que dans les déclarations de la défense de la partie civile et des faux témoins. Il conteste également la diabolisation du Hirak populaire dans le Rif et ses militants, une diabolisation qui émane de la réduction du Hirak à des actes de violence, de désordre, de propagation de la haine, l’extrémisme et le racisme. Et cela seulement parce qu’il a demandé à l’État de reconnaître l’histoire du Rif, de réhabiliter ses symboles ainsi que de révéler la vérité sur les violations graves des droits de l’homme qu’il a subies un siècle durant. Même si le Conseil reconnait que ce qu’a connu la région du Rif constitue un « événement exceptionnel dans la vie politique, économique et culturelle du Maroc moderne ; Que ce soit par sa durée, son envergure ou ses répercussions », et que cela « n’a pas d’équivalent dans les contextes des droits de l’homme au Maroc », il (le Conseil) a procédé à dépouiller le Hirak populaire dans le Rif de son identité de son identité nominative et de son caractère sociétal. Il le fait en biffant le concept du Hirak et en le réduisant une expression vague à savoir «les manifestations d’Al Hoceima». Il a même tenté d’occulter sa réalité pacifique, civilisée et revendicative, se faisant ainsi le relais officiel pour blanchir l’Etat des violations des droits de l’homme qu’il a commises dans le Rif et pour enlever à ses détenus le statut de détenus politiques.

Le rapport du Conseil a tenté de justifier l’usage de la violence et de la répression contre le Hirak du Rif en en distinguant deux phases : une phase marquée par des protestations pacifiques et prend fin le 26 mars 2017 et l’autre phase (suivante) marquée par les protestations violentes. Cependant, le retour à la chronologie du Hirak montre que le recours de l’Etat à la répression et à la violence a commencé immédiatement après la présentation du projet du dossier revendicatif, soit en imposant un siège à la ville d’Al-Hoceima ou en occupant ses places qui accueillaient les manifestations des militants du Hirak et des masses populaires. Ce fut le cas de la place Mohammed VI (place des Martyrs) sous prétexte d’organiser une foire des produits artisanaux. Ou encore en violentant les manifestants, en empêchant leur rassemblement et en les poursuivant dans les rues de la ville. Ce fut le cas de l’interdiction de la marche commémorative de la mort de Mohamed Ben Abdelkrim Al-Khattabi et de l’approbation du dossier revendicatif le 5 février 2017. La vérité que le rapport du Conseil occulte est que malgré le climat terrible imposé par l’État dans la ville d’Al Hoceima, les militants du Hirak ont appelé dans leurs communiqués à tous les citoyens à rester calmes, à ne pas réagir aux provocations des forces de sécurité et à s’en tenir à la non-violence. Cela a donné au Hirak une impulsion supplémentaire, et les marches du Hirak s’étaient déplacées hors de la ville d’Al-Hoceima: Imzouren, Bni Bouayach, Boukidan, Tamassint, Trougout, Nador, Al Aroui, Selouane, Targuist, Bni Hdifa, Bni Boufrah, Oulad Amghar … La première tentative de répression du Hirak a par conséquent échoué et s’est terminée par la levée le siège de la ville d’Al-Hoceima et par l’approbation du dossier revendicatif le 5 mars 2017.

Alors que le rapport du Conseil ferme les yeux sur la nature pacifique, civilisée, artistique et esthétique des protestations du Hirak du Rif dans le but de l’extraire de son identité culturelle et sociétale et de le réduire à l’extrémisme, à la haine, au racisme et au repli, il s’est attelé à redorer l’image de l’État et ses appareils. Il présente celui-ci comme une victime et ne dit rien sur sa violence féroce contre le Hirak. Il justifie ouvertement la violence en usant des allégations trompeuses et fallacieuses, et une sélectivité scandaleuse. Comme si les appareils sécuritaires de l’État n’ont pas torturé les détenus et pris d’assaut les domiciles. Comme si ces mêmes appareils n’ont pas cassé les portes, détruit les propriétés privées et publiques et exercé de la violence physique et verbale contre le droit des citoyens de toutes catégories, de tous genres et non armés. Comme si ces appareils n’ont pas entravé le droit des citoyens à la circulation et n’ont pas tué un citoyen par balles.

Pour rendre crédible ses conclusions, le rapport n’a pas hésité, et sans vergogne, de prétendre que le Conseil « a tenu une réunion avec l’Association Tafra à propos de ce qui s’est passé », ce qui suggère que la réunion aurait porté sur le rapport. Nous considérons cela comme une calomnie et une entorse morale de la part du Conseil dans sa composition actuelle, et cela met à nu ses prétentions à l’objectivité et la neutralité et couvre de suspicion les desseins de ses efforts. Nous affirmons que la réunion avec le Conseil ne portait pas sur le rapport, mais sur la situation tragique des détenus du Hirak du Rif dans diverses prisons. Nous avons, en effet, appelé le Conseil à activer ses compétences constitutionnelles et juridiques et à intervenir auprès de Délégation Générale de l’Administration Pénitentiaire pour rassembler les détenus, dans les plus brefs délais, dans la prison la plus proche de leurs familles et de fournir à celles-ci un moyen de transport pour leur rendre visite. Nous lui avons également demandé de leur permettre l’accès à leurs dossiers médicaux et de répondre aux demandes urgentes et immédiates des détenus politiques en ce moment-là.

Parmi les anecdotes qui ont marqué cette réunion, ce que M. Ahmed Zafzafi, président de l’Association Tafra, a dit à la présidente du Conseil lorsqu’elle justifiait en détail le retard du Conseil dans la publication de son rapport : «libérez les gars et prenez le rapport.» Si seulement le Conseil dans sa composition actuelle avait suivi cet avis au lieu d’être un faux témoin, de faire preuve de diligence pour justifier la violation des droits de l’homme, de transformer la victime en bourreau et d’acquitter les auteurs de graves violations des droits de l’homme à l’encontre des militants du Hirak du Rif et l’ensemble de la population. On en cite le meurtre par broyage dans une poubelle ou par balles, l’interdiction de la protestation pacifique et la dispersion des manifestants par la violence et l’usage aléatoire et excessif de gaz lacrymogène dans des zones peuplées, la destruction de biens publics et privés par les forces de sécurité, la militarisation du Rif, les enlèvements et détentions arbitraires, la torture physique et psychologique, les parodies de procès, les verdicts injustes et inéquitables, la dispersion des détenus politiques, la vindicte et les traitements racistes.

L’insistance du rapport du Conseil à intégrer des faits non objectifs et des conclusions partiales, nous met face à un rapport en porte à faux avec les droits de l’homme ; voire même face à une version politique cohérente avec la version de la majorité gouvernementale et l’orientation sécuritaire. Nous sommes plus précisément, devant un rapport / faux témoignage contre l’histoire. Par conséquent, nous attirons l’attention de l’État sur la nécessité de mettre en œuvre la justice, l’équité et la reconnaissance face aux répercussions du Hirak du Rif, car quand bien même seraient ses intentions sincères et prometteuses, le passé continuera à déteindre sur elles tant que les blessures ne sont pas traitées avec justice.

Association Tafra, le 5 mars 2021

 


L’Association des Travailleurs Maghrébins de France et l’Association TAFRA pour la solidarité et la fidélité diffusent conjointement un commentaire à propos du Rapport du conseil national des droits de l’homme sur le Hirak du Rif : Pourquoi ?

 

Pourquoi le commentaire ?

Le Commentaire est un document factuel, reposant sur des événements documentés, datés et précisés, mais également un éclairage s’appuyant sur une analyse juridique. Il a pour objectif de mettre en exergue les aspects  subjectifs et fallacieux portées par certaines affirmations du conseil national des droits de l’homme, révélatrices d’une compromission et d’une instrumentalisation de cet organe. C’est également, un outil pour relancer une campagne en faveur de la libération des militants du Hirak, de tous les militants et citoyens victimes de la répression.

Pourquoi aujourd’hui ?

L’actualité au Maroc, est une succession de démonstrations prouvant, si besoin, que le Hirak du Rif est une expression populaire de revendications dénonçant l’impasse de politiques  économiques, sociales et culturelles basées sur un système prédateur s’accaparant les richesses du pays, usant d’une répression systémique de toute forme de contestation ou d’expression critique.

L’État de non-droit, s’est particulièrement illustré en condamnant les militants du « Hirak » du Rif à de lourdes peines, pour certains, allant à 20 ans de prison. Une répression qui n’est pas une exception. Elle n’a cessé et continue, de s’abattre sur des citoyens, des artistes, des youtubeurs, des activistes de droits humains. De nombreux journalistes sont accusés de violences sexuelles, de viols, de trafics d’êtres humains, de blanchiment, d’atteinte à la sécurité d’état… Une surveillance de masse est à l’œuvre, allant jusqu’à infiltrer les téléphones de certains militants par coûteux logiciel espion Pegasus de l’entreprise israélienne NSO.

Tout en instaurant un climat de terreur, le régime au Maroc continue à revendiquer une prétendue ouverture démocratique. Pour cela, il a recours à une conjonction entre l’appareil policier et judiciaire, prétendant que le droit est respecté. Ces pratiques sont exportées en dehors du Maroc. Un communiqué commun de la DGSN, de la DGST et de la DGED, annonce le dépôt de plaintes contre les personnes portant atteinte aux institutions marocaines depuis l’étranger, l’arrestation du youtubeur américano-marocain. 

Face à ces graves atteintes aux libertés et aux droits humains, c’est le silence coupable. Les intérêts d’un Etat, et particulièrement ceux de la France, ne peuvent être une raison pour sacrifier ceux des peuples se battant pour leur dignité, la justice sociale, la liberté et la démocratie.

C’est pourquoi, s’impose l’exigence de la liberté pour toutes les voix contestantes, dénonçant l’arbitraire, la marginalisation sociale et culturelle, ainsi que l’absence de perspectives poussant toute une jeunesse à sacrifier sa vie dans des barques de la mort. C’est pourquoi, s’impose l’exigence de la libération des militants du Hirak du Rif et de tous les Hirak.

ATMF, 05 mars 2021


Contribution d’Aboubakr Jamaï : journaliste et universitaire

 

Cette étude fait œuvre utile. Sa mission première est d’exposer les défaillances d’un rapport émanant d’une organisation censée protéger les droits de l’homme. Ce faisant, elle jette une lumière crue sur la fonction politique du CNDH : rendre présentable l’autoritarisme du régime marocain.

 

Comme l’atteste la présente étude, le CNDH fait partie de ces nombreux faux nez institutionnels dont se pare le système. Ils permettent de maintenir l’illusion de la démocratisation si ce n’est de la démocratie. Il est bien arrivé au CNDH de pointer les manquements de l’Etat. Son ancien président a bien déclaré, que des militants du Hirak avaient été torturés. Mais il l’a fait comme le ferait une montre cassée qui donne l’heure, juste deux fois par jour. Ce n’est donc pas le moindre des intérêts de cette étude, que de montrer par la preuve, et non l’incantation, la facticité de ces institutions cache-sexe.

 

Ce rapport contribue surtout à mieux mesurer l’importance du Hirak dans la série d’événements majeurs qui façonnent l’ardu chemin vers un Maroc de la dignité et de la liberté. Il documente le prix élevé payé par les femmes et les hommes qui ont mené et participé à ce Hirak. Mais leurs sacrifices n’auront pas été vains. Le mouvement du 20 Février avait poussé le régime à reconnaître dans le discours, que l’on peut qualifier d’armistice du 9 Mars 2011, l’obsolescence de ses institutions politiques. Le Hirak du Rif a forcé le régime à des réactions autoritaristes qui ont souligné la fiction des réformes soi-disant démocratiques de l’après 2011 et de sa constitution octroyée. Après les sévices infligés à Nacer Zefzafi et ses compagnons, après la parodie de justice dont ils ont été victimes, qui peut encore prétendre que la constitution de 2011 et les institutions qui en sont nés constituent un tournant démocratique ?

 

Le Hirak est survenu dans une région électoralement dominée par le Parti de l’Authenticité et de la Modernité. Un parti fondé par le conseiller du Roi le plus influent du régime. Si le Hirak en a démontré l’insignifiance, il a surtout souligné la vanité des projets politiques préfabriqués face à au mécontentement des citoyens.

 

Le Hirak a poussé le régime à un autre aveu d’échec. Celui de son modèle économique. C’est un vieil argument de l’autoritarisme, que de prétendre que sa gouvernance économique est plus efficace que celle des régimes démocratiques. Grâce aux militants du Hirak, celui du Maroc aura vécu. La liste des revendications économiques et sociales défendue par le Hirak, a souligné l’ineptie d’un modèle économique rentier basé sur les investissements de prestige sans réel impact sur le bien-être des citoyens.

 

Enfin et ce n’est pas le moindre des enseignements. Le Hirak a généré un groupe de jeunes leaders. Par leur courage et l’articulation de leur action, ils ont démenti la thèse de la décérébration politique des jeunes générations. S‘ils paient cher leur militantisme, ils ont semé les graines d’un Maroc meilleur.

05 mars 2021


 

Cliquer sur le lien pour télécharger le rapport : Commentaire Rapport CNDH – Maroc

 

 

 

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Le Printemps Arabe, un Hiver Berbéro-Arabe : Une répression d’état, jamais démentie

Communiqué de la commémoration du 10ème anniversaire du mouvement du 20 février

Liberté pour tou.te.s les détenu.e.s d’opinion, Liberté pour tou.te.s les prisonnier.ière.s des Hirak, Liberté pour tou.te.s les acteurs et actrices des mouvements sociaux

 

A l’occasion du 10ème anniversaire du mouvement du 20 février, l’ATMF et l’Association TAFRA pour la solidarité et la fidélité publieront pour la première fois, une analyse sur le rapport du Conseil National des Droits de l’Homme marocain à propos du Hirak du Rif le 05 mars 2021.

Dix années, se sont écoulées depuis la fronde sociale de 2011, portée par le Mouvement du 20 février.

Une fronde qui a été portée massivement par une jeunesse, revendiquant, « Liberté, Dignité, Equité », contre l’arbitraire, la corruption, l’autoritarisme et la mainmise sur les richesses du pays.

L’établissement d’une monarchie constitutionnelle, est l’autre exigence de ce mouvement, mais pas uniquement.

Et si le Mouvement du 20 février, fait écho à l’histoire des luttes du peuple marocain, les mouvements du Hirak du Rif, de Jerada, de Zagora, de celui qui éclot aujourd’hui à Fnideq, s’inscrivent à leur tour dans cette même continuité, avec chacun sa propre spécificité. Ils ont cela en commun, mais aussi la répression inouïe qui s’est  abattue et s’abat encore sur toute voix osant protester ou revendiquer. Une répression institutionnelle qui n’a jamais cessé, même au plus fort du prétendu « processus démocratique ».

Les disparitions, la torture, les arrestations arbitraires, les poursuites judiciaires, les condamnations à de lourdes peines de prison, restent ce qui caractérise «  l’exception marocaine » tant défendue par l’état français et ses représentants de tous bords. C’est le cas pour des Youtubeurs, des rappeurs, des journalistes, des activistes des droits humains, des militant.e.s des Hirak, des citoyen.ne.s exigeant la justice sociale. Criminalisation, diffamation, instrumentalisation des libertés individuelles, décrédibilisation, judiciarisation, est une constante d’une « démocratie » de façade qui fait de la répression un pilier pour sa pérennité. Le contexte de l’épidémie sanitaire, les lois d’exception, sont une aubaine pour tous les pouvoirs en place, au Maroc comme en France et partout ailleurs, pour déployer autoritarisme et coercition.

Au Maroc, le retour à l’exigence d’une allégeance déclarée entre le monarque et ses sujets, avec l’agitation de la peur et du bâton comme seules promesses d’avenir, révèlent à quel point les droits humains sont menacés.

En France, comme l’illustre le projet de loi dit « séparatisme », le rapport entre la république française et ses citoyen.ne.s dit de seconde zone met en danger les droits fondamentaux et les libertés.

Pour y faire face, seule la résistance et la solidarité avec toutes les femmes et hommes épris de liberté et de justice sociale, avec toutes les expressions populaires revendiquant le droit à une vie digne, avec toutes celles et ceux qui en manifestant, en dénonçant, en se révoltant s’exposent à la répression.

C’est dans ce contexte qu’intervient la commémoration du dixième anniversaire du Mouvement du 20 février et c’est en cela, que le devoir de solidarité et de résistance prend tout son sens.

Pour nous, en tant qu’Association, nous nous en saisissons, pour impulser une nouvelle dynamique de soutien aux prisonniers politiques au Maroc en exigeant leur libération.

ATMF

Le 19 février 2021

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MAROC : 20 FEVRIER 2011 – 20 FEVRIER 2021

DIRE NON A L’ETAT DE NON DROIT

HALTE A LA RÉPRESSION 

LIBERTÉ POUR LES DÉTENUS POLITIQUES ET D’OPINION

 

            Le 20 février 2011, des milliers de jeunes –et moins jeunes- descendent dans la rue, à la suite des insurrections tunisiennes et égyptiennes, et rempli.es de fierté et d’audace,  manifestent leur volonté de rupture avec le Maroc makhzénien hérité d’un autre âge,  autour de trois  slogans  phares criés à pleine gorge, Liberté, Dignité, Justice sociale, derrière lesquels se décline tout un cahier de revendications, pour une nouvelle constitution et la fin de la tyrannie, contre la corruption, l’enrichissement frauduleux et le pillage des richesses, pour la libération des prisonniers politiques et d’opinion et l’arrêt des détentions arbitraires, pour l’abolition des lois sécuritaires et de la Charte visant à libéraliser l’enseignement,  pour l’accès gratuit  aux services sociaux et une politique d’emploi, d’amélioration du pouvoir d’achat et des conditions de vie, etc.

            Une  nouvelle constitution a été rédigée entre experts nommés par le Roi, un nouveau Parlement a été élu, un nouveau gouvernement désigné, les forces de l’ordre ont nettoyé les rues et rien n’a changé. Pire encore l’accaparement des richesses, de la terre et de l’eau par quelques uns s’est accentué, tandis que les disparités sociales ont augmenté, le chômage et la misère ont littéralement explosé avec la crise ouverte par l’épidémie du coronavirus qui a aussi été l’occasion de renforcer les mesures sécuritaires, qui se sont traduites par le bâillonnement de toute contestation sociale, l’emprisonnement de protestataires, de journalistes et d’intellectuels. Une offensive en règle est déclenchée pour museler toute pensée libre et indépendante. C‘est d’abord l’arrestation et la condamnation de jeunes militants du 20 février (Bachir Benchaib, condamné à 12 ans de prison, est toujours sous les verrous) ; puis de ceux du Hirak du Rif (condamnés jusqu’à 20 ans de prison, comme c‘est le cas de Nacer Zafzafi, finaliste pour le prix Sakharov) ainsi que ceux d’autres soulèvements sociaux ; le tout relayé par le contrôle des blogs et pages Facebook et la répression des blogueurs jugés impertinents, allant jusqu’à l’emprisonnement de ces derniers ; puis l’acharnement contre des associations qui refusent de se laisser museler, et contre des journalistes soucieux d’exercer leur métier avec professionnalisme et indépendance.

            Tous les moyens sont bons : piratage des téléphones et ordinateurs, provocations, manipulations, accusations fantaisistes portant sur la vie intime ou des délits de droit commun. Ainsi, les journalistes Taoufik Bouachrine, Soulaiman Raissouni, Omar Radi sont poursuivis pour délits sexuels, Maâti Monjib pour blanchiment d’argent, tout en étant pour ces deux derniers également accusés d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Pire encore, Maâti Monjib et six autres journalistes viennent d’être condamnés à des peines allant jusqu’à un an de prison et à différentes amendes, après un procès sans cesse reporté depuis 2015, sans que jamais la défense n’ait l’occasion de plaider ni d’avoir un débat contradictoire. Un procès qui ne s’est donc jamais déroulé

            Le pouvoir marocain non seulement bafoue ses propres lois, ridiculise ses institutions, mais il joue aussi avec le feu. Le Maroc souffre d’inégalités criantes dans tous les domaines. L’essentiel de la richesse du pays est concentré entre les mains de quelques uns. Les aspirations exprimées avec force en 2011 n’ont pas trouvé écho auprès du pouvoir marocain. Bien au contraire, les populations se restent à l’écart des décisions qui les concernent. Les pseudo modèles de développement prônés ne répondent pas à leurs besoins fondamentaux, mais les condamnent à un système de survie infernal.

         En ce 10ème anniversaire du 20 février, il est urgent de dire que nous n’oublions pas, que nous n’acceptons pas, que nous sommes toujours présents, pour soutenir les aspirations du peuple marocain à la liberté, à la dignité, à la justice sociale et à la fin du despotisme, pour exiger le respect du droit d’expression, l’arrêt de toutes les poursuites et la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion.

 

Toutes et tous au rassemblement le 20 février 2021 à 14 heures,

Place de la République (Paris)

 

Appel lancé par :

≠FreeKoulchi Paris – AMDH- Paris Association marocaine des droits humains – Paris – AMF- Association des Marocains en France  ASDHOM – Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc – ATMF-  Association des travailleurs maghrébins de France  Association Justice et liberté au Maroc – Collectif des Amazighs de France – Comité de soutien à Maâti Monjib – CSMR- Paris Comité de soutien au mouvement rifain – Paris  – Institut Mehdi Ben Barka – Mémoire Vivante – Rassemblement Ifni Aït Baamrane  pour la dignité et les droits humains – RIBDH

 

Soutenu par :

Assemblée européenne des citoyens – HCA – France ; ATTAC ; CEDETIM ; CNT

Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie – CRLDHT ; Ensemble ; Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives. FTCR ; Immigration. Développement. Démocratie- IDD ; Ligue des droits de l’homme – LDH ; MRAP ; Nou PA ; Parti des indigènes de la République ; Parti communiste français PCF ; Riposte internationale ; Union syndicale Solidaires

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Maati MONJIB : un défendeur des droits humains au Maroc

Un homme libre défendant la liberté, au prix de sa liberté

Que dit son arrestation ?

Finie et révolue, l’époque de Hassan II. Une époque où la répression politique des militants n’avait pas besoin de dissimuler sa nature. Tout au contraire, c’était un étendard qu’on déployait pour terroriser la population et la dissuader de toute implication dans la défense de son droit à une vie digne.

La nouvelle époque, est celle d’une répression qui s’appuie, entre autres, sur trois constantes :

  • La surveillance de masse et ciblée des citoyens, notamment par des moyens technologiques
  • La stigmatisation et les campagnes de diffamation
  • Les persécutions par voie judiciaire

 

Maati MOUNJIB est une victime, parmi d’autres citoyens, de cette stratégie répressive :

  • Il a été ciblé par le logiciel espion « Pegasus » de l’entreprise israélienne « NSO Group »,
  • Il a été visé publiquement depuis 2015, par des accusations fallacieuses portant sur des « malversations financières » et « l’atteinte à la sécurité de l’état », converties aujourd’hui en « blanchiment d’argent »
  • Son procès a été reporté plusieurs fois depuis 2015, aboutissant à son incarcération le 29 décembre en attente de son jugement par un parquet financier.

Derrière ces pratiques diffamatoires et le recours abusif au droit pénal, un objectif : discréditer les militants en portant atteinte à leur réputation et décrédibiliser la cause qu’ils défendent. Le but final est d’entraver, d’empêcher la poursuite de l’action de ces militants.

 

Il s’agit d’une stratégie répressive structurelle.

Elle vise aujourd’hui le militant Maati MONJIB.

Elle a visé auparavant, des citoyens de mouvements revendicatifs, des artistes des blogueurs, des journalistes, des militants.

Elle concernera demain, tous ceux qui osent s’indigner, dénoncer et résister.

 

 

Une seule revendication :

La libération du militant Maati MOUNJIB

La libération de tous les détenus d’opinion

 

Atmf, 31 décembre 2020

 

 

 

معطي منجب: مدافع عن حقوق الإنسان في المغرب

رجل حر يدافع عن الحرية، على حساب حريته

ماذا يعني اعتقاله؟

 

لقد مرت أيام الملك الحسن الثاني عندما لم يكن فيه القمع السياسي للمناضلين بحاجة إلى إخفاء طبيعته. بل على العكس من ذلك، فقد كان ذلك القمع رسالة واضحة يجب إرسالها من أجل إرهاب جميع الناس وردعهم عن أي مشاركة في الدفاع عن حقهم في حياة كريمة، أما هذا العهد الجديد فهو عصر القمع الذي يعتمد، على ثلاثة ثوابت:

–   المراقبة الجماعية واستهداف المواطنين، بما في ذلك عن طريق الوسائل التكنولوجية

–   تشويه السمعة وحملات التشهير الإعلامي

–   المضايقات القضائية من خلال المحاكم

إن الأستاذ معطي منجب ضحية لهذه الاستراتيجية القمعية، برفقة مواطنين آخرين:

لقد استهدفه برنامج التجسس « بيغاسوس » التابع لشركة « إن إس أو غروب » الإسرائيلية، وهو ملاحق قضائيا منذ عام 2015، بتهمة زائفة حول « مخالفات مالية والمس بأمن الدولة »، تم تحويلها الآن إلى « غسيل أموال » وقد تأجلت  محاكمته عدة مرات منذ عام 2015، وبلغ التضييق ذروته عندما سجنوه في 29 ديسمبر الماضي على ذمة معلومات صادرة من النيابة العامة التي تحقق في المخالفات المالية.

وراء هذه الممارسات التشهيرية والتوظيف السيء للقانون الجنائي، يوجد هدف واحد: تشويه سمعة النشطاء من خلال الإضرار بسمعتهم وتشويه سمعة القضايا التي يدافعون عنها. والرغبة النهائية هي إعاقة ومنع استمرار عمل هؤلاء النشطاء في مجالات الحرية وحقوق الإنسان.

إنها استراتيجية قمعية ممنهجة ومنظمة وهي الآن تستهدف الناشط البارز الأستاذ معطي منجب  وقد سبق أن استهدفت مواطنين آخرين من الحركات الاحتجاجية والفنانين والمدونين والصحفيين والنشطاء. وستستهدف غدا كل الذين يجرؤون على التعبير عن الغضب والاستنكار والمقاومة.

ولذلك فإن مطالبنا تتلخص في كلمة واحدة:

« الحرية للأستاذ معطي منجب والحرية لكل معتقلي الرأي في المغرب « .

جمعية  العمال المغاربيين بفرنسا

31 دجنبر2020

 

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La monarchie du Maroc normalise ses relations avec un Etat coupable !

  • Coupable de crimes contre l’humanité
  • de crimes de guerre et d’apartheid

C’est trahir le peuple palestinien et son droit à un état et à une terre

Normaliser les relations avec un état coupable

  • d’enlèvements, de tortures, d’éliminations,
  • de suprématie, de non-respect des résolutions de l’ONU

C’est trahir les droits humains, décision actée (la journée internationale des droits de l’homme)

Normaliser les relations avec un état coupable, dans le cadre du plan de Trump

  • un plan qui légitime l’annexion des territoires palestiniens, la colonisation,
  • un Trump qui déplace l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem

C’est trahir, trahir et trahir

La question palestinienne ne peut être l’objet d’un marchandisage

Nous nous indignons et dénonçons avec force toute trahison au droit inaliénable du peuple palestinien à un état indépendant et à une paix juste et durable.

C’est le sens du combat de toutes les femmes et hommes épris de justice et de liberté, quel que soit leur confession

 

Et c’est le sens de notre engagement

Nous refusons cette normalisation

Nous appelons le peuple marocain et les personnes épris de justice à une expression massive de ce refus

Nous appelons à toutes formes de solidarité avec le peuple palestinien et ses droits.

 

Atmf, 11 décembre 2020

 

 

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L’arrestation du journaliste d’investigation marocain Omar RADI : un viol caractérisé de la liberté d’expression – Une réhabilitation de l’arbitraire et de la démesure du pouvoir répressif

« Il n’y a pas de plus atroce tyrannie que celle qui s’exerce sous l’ombre de la loi et les couleurs de la justice. »

Montesquieu

Si la stratégie répressive au Maroc, n’est plus massivement structurée autour du système clandestin de détention et de disparition de personnes caractérisant les années de plomb sous Hassan II, le « nouveau » Maroc, après avoir épuisé ses campagnes de propagande autour d’une « démocratie » retrouvée, marque son recours à un durcissement répressif spectaculaire s’inscrivant dans une continuité de l’histoire d’un pouvoir autoritaire : poursuites judiciaires, emprisonnements de journalistes indépendants, lois liberticides, médias en ligne censurés, cyber-harcèlement, inculpations d’artistes et de citoyens sur la base d’accusations fallacieuses…

 

Aussi, la seule réponse à toute expression critique ou revendicative populaire est la coercition. Le mouvement du Hirak dans les différentes régions du Maroc en a en a été l’illustration la plus large. Omar a payé le prix de sa dénonciation des lourdes peines prononcées à l’encontre de ses militants emprisonnés, en étant condamné lui-même à 4 mois de prison avec sursis. C’est le début du long processus d’harcèlement qui l’a visé : 12 convocations par la police, des interrogatoires de 6h à 9h par jour, une campagne de diffamation, une mise sous surveillance de son téléphone par un logiciel espion, puis son arrestation le 29 juillet 2020 et sa détention en attente d’un procès le 22 septembre.

 

Le cas d’Omar RADI, est révélateur de tout un système et un nouvel ancien type d’intervention. C’est une justice instrumentalisée par le pouvoir à des fins politiques, pour défendre ses intérêts et réprimer toute forme d’opposition. Quant aux motifs  évoqués pour sa mise en examen, ils ne peuvent convaincre de leur authenticité. Ils sont aussi vieux que la répression. Ils sont communs à toutes les dérives autoritaristes dans le monde.

Quiconque se permet de juger ou de critiquer l’action de ces pouvoirs, est accusé de faire le jeu de la « main étrangère » et de servir les intérêts de ceux qui « complotent » contre la sûreté intérieure et extérieure de l’état. Les accusations d’attentat à la pudeur, de viol et de violence viennent pour discréditer l’action et l’engagement courageux d’une voix libre et digne, celle d’un journaliste d’investigation critique et d’un défenseur des droits humains, Omar.

 

Nous exprimons notre totale solidarité avec Omar RADI ainsi que toutes les victimes de la répression au Maroc.

Nous exigeons leur libération immédiate et inconditionnelle.

Nous revendiquons la sanction du viol de leurs droits à la liberté d’expression et d’opinion.

 

Paris, le 30 juillet 2020

ATMF

 

 

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6 février 2020 : Journée mondiale de commémorAction à l’occasion du sixième anniversaire du massacre de Tarajal

 

 

Le 6 février 2014, plus de 200 personnes migrantes ont essayé d’entrer dans la ville de Ceuta depuis le territoire marocain. Tandis qu’ils s’approchaient, à la nage, à la plage de Tarajal la Guardia Civil a utilisé l’équipement anti-émeute, – cartouches de fumée et balles en caoutchouc, pour empêcher aux personnes d’entrer dans le territoire espagnol.

 

Quinze migrants sont décédés du côté espagnol, des dizaines ont disparu et d’autres sont morts sur le territoire marocain.

 

Pour commémorer cet événement, du 6 au 8 février 2020, se réuniront à Oujda (Maroc) certains des proches des migrants disparus de Tunisie, Algérie, Maroc, Cameroun, Sénégal, Syrie et Mexique avec des activistes de plusieurs Pays qui luttent chaque jour pour dénoncer la violence meurtrière que les États exercent aux frontières.

 

L’ évènement est organisé par le réseau Alarm-phone de Watch the Med et l’association Pionniers volontaire (Oujda – Maroc) en collaboration avec Fondation Euro-Med, Association des Travailleurs Maghrébins en France, Milano senza Frontiere, Stiftungs fonds zivile seenotretttung, Association des enseignants de philosophie d’Oujda, Arci, :do Stiftung, Heinrich Böllstiftung, Union Marocaine de travail, Réseau marocain des Journalistes migrations, XminY Actie Fonds, Alarmphone Sahara, Association d’aide des migrants d’Oujda, Association marocaine des droits humains, Afrique Europe Interact et Missing at the borders.

 

Nous lançons un appel à toutes les organisations sociales et politiques, laïques et religieuses, aux citoyens individuels à se joindre à cette journée de commemorAction en organisant dans ses propres villes de différentes initiatives pour ne pas oublier les victimes de ce massacre et de tous les massacres qui ont lieu chaque jour tout au long des frontières dans le monde.

 

Ici le texte qui appelle à la commémoration:

 

Ensemble dans la lutte contre les frontières que les ont assassiné-es et les ont fait disparaître!

Depuis longtemps déjà, nous sommes confrontés à des morts et à des disparitions d’êtres humains aux frontières extérieures de l’Europe – en Méditerranée, au Sahara, ou dans les centres de détention européens qui sont conçus pour dissuader les gens de partir. Nous ne pouvons pas oublier ceux qui ont été tués, qui ont disparu ou qui ont été victimes de disparition forcée. Mettre un terme à ce massacre continu causé par le régime frontalier de l’Europe est l’une de nos motivations pour être actifs ensemble dans une lutte à long terme pour la liberté de mouvement et la justice mondiale.

Le 6 février 2020, nous nous réunirons pour transformer notre deuil en action collective. Nous venons de contextes et d’horizons divers. Nous sommes des proches de disparus de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, du Cameroun, du Sénégal, de Syrie, du Mexique, du Pérou et d’ailleurs. Nous sommes ceux qui trouvent des restes humains dans le désert et la mer, qui tentent d’identifier les défunts dans les différentes zones frontalières, qui donnent aux corps sans nom un enterrement digne. Nous sommes ceux qui se tiennent la main quand une fille, un fils, une sœur, un frère, un ami nous manque.

Nous nous rassemblons pour dénoncer la violence mortelle des régimes frontaliers mondiaux. Nous nous réunissons pour commémorer ceux qui sont morts, ont disparu ou ont été victimes de disparition forcée en Méditerranée, au Sahara, dans la région d’Evros, à Calais et ailleurs. Nous accusons les auteurs de meurtres : Les gouvernements qui décident de restreindre davantage les itinéraires et de dissuader les migrants par tous les moyens disponibles.

Pour nous, la commémoration des personnes décédées, disparues ou victimes de disparition forcée fait partie de nos luttes quotidiennes.

Le 6 février 2020, cela fera 6 ans : en 2014, la police des frontières espagnole (Guardia Civil) a massacré au moins 15 personnes qui tentaient de passer la frontière dans l’enclave espagnole de Ceuta. Jusqu’à présent, leurs morts n’ont pas été reconnues comme des meurtres, les agents frontaliers impliqués restent impunis. Ce massacre n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la mort et de la disparition aux frontières européennes. Plusieurs milliers d’autres personnes ont perdu la vie dans le désert, en mer, ont disparu ou sont victimes de disparition forcée.

En tant qu’alliance transnationale et par des actions de solidarité dans de nombreuses villes, nous commémorons ces vies disparues et luttons pour un monde juste où la liberté de mouvement sera enfin et véritablement un droit humain fondamental.

Beaucoup d’entre nous se sont réunis à Oujda, au Maroc, pour se souvenir et échanger. Nous voulons rendre visibles les luttes quotidiennes et la souffrance des personnes qui traversent les frontières. Nous voulons créer des espaces pour le traumatisme continu enduré par les parents et les proches de ceux qui ont perdu la vie, ont disparu ou ont été victimes de disparition forcée. Avec l’externalisation de la frontière européenne, le Maroc devient de plus en plus le garde-frontière de l’Europe. C’est pourquoi nous avons besoin d’une forte mobilisation des militants migrants sur le terrain.

Nous nous sommes déjà réunis par le passé, et nous nous retrouverons à l’avenir. La prochaine fois, nous nous réunirons dans un autre lieu et à une autre date, car les crimes contre l’humanité en cours marquent tant de jours de l’année de chagrin et de colère qu’il est impossible d’en choisir un seul.

Nous nous réunirons et protesterons aux frontières extérieures de l’Europe mais aussi dans de nombreuses villes d’Europe (Ceuta, Barcelone, Berlin, Marseille, Milan et autres). Nous devons ramener la violence à sa source, au cœur de l’Europe.

Avec notre terme « CommemorAction », nous offrons une promesse : nous n’oublierons pas ceux qui ont perdu la vie ou qui ont été portés disparus et nous lutterons contre les régimes frontaliers meurtriers. Nous offrirons un espace de commémoration et nous construirons collectivement quelque chose à partir de notre deuil. Nous ne serons pas seuls et nous n’abandonnerons pas. Nous continuerons à nous battre pour la liberté de mouvement et la dignité humaine pour tous dans notre vie quotidienne.

Nous invitons donc tout le monde à organiser des initiatives dans leurs villes pour faire du 6 février 2020 une journée mondiale pour commémorer ceux qui sont morts, disparus ou ont été victimes de disparition forcée le long des frontières du monde. Sur la page Web missingattheborders.org, nous publierons tous les événements qui auront lieu.

Nous vous invitons à envoyer des informations sur vos activités par e-mail: info@missingattheborders.org

 

Programme CommémorAction

  • La commémoration des victimes et des disparus en mer et aux frontières
  • Commemoration of victims and missing at sea and at borders
  • Conmemoración de las víctimas y desaparecidos en el mar y en las fronteras.

Jeudi / Thursday / Jueves 06/02/2020

  • 09h00 – 12h30 : Accueil et installation des participants / Reception and installation of participants / Recepción e instalación de los participantes.
  • 14h30 – 15h00 : Accueil et enregistrement des participants / Reception and registration of participants / Recepción y registro de los participantes.
  • 15h30 – 16h30 : conférence de presse, présentation du programme, du contexte et des partenaires / Press conference, presentation of the program, and partners / conferencia de prensa, presentación del programa y socios
  • Synthèse sur le Rapport : « De la mer à la ville ! » L’Alarm Phone a cinq ans / Report: « From the sea to the city! » The Alarm Phone is five years old / Informe: »Del mar a la ciudad! » El teléfono de alarma tiene cinco años.
  • Modérateur / Moderator / Moderador: Hassane (AP – Oujda). Rapporteurs / Reporters / Relatores : Rachida et Alex (Oujda)
  • Cérémonie d’honneur aux / Ceremony of honor to /Ceremonia de honor a : Docteur /Professeure universitaire Mme Soumia Boutkhil de l’Université Mohammed Premier d’Oujda et l’Acteur associatif Abdulkhalek Hamdouchi de Laarache.
  • Exposition Artistique / Art Exhibition / Exposición de arte (J.) « Traversé »
  • Exposition photos / Photo exhibition / Exposición fotográfica « Au delà des frontières » Téléphone d’Alarme – Oujda / « Beyond Borders » Alarm Phone – Oujda. / Teléfono de alarma « Más allá de las fronteras ».
  • Exposition: Art et Migration de l’Artiste plasticien camerounais / Exhibition: Art and Migration of the Cameroonian Visual Artist / Exposición: Arte y migración del artista visual camerunés Junior Noubissi.
  • 16h30 – 16h45: Pause café / Coffee break / Descanso
  • 16h45 – 18h45: Atelier sur le thème / Theme workshop / Taller temàtico : « Migrations et Médias :

Terminologies et aspects de droit »/ »Migration and Media : Terminologies and aspects of law » / « Migracion y medios : Terminologias y aspectos del derecho » .

  • Modérateurs /Moderator / Moderador : Salaheddine Lemaizi et Zainab Aboulfaraj (Rabat) Rapporteur/Reporter / Relatore : Abdelmadjid Amyay (Oujda)
  • 20h00 – 21h00: Diner /Having dinner/ Cena

Vendredi / Friday / Viernes 07/02/2020

  • 09h30 – 11h30: Rencontre ouverte avec les familles des disparus et leurs amis au Sahara et en Méditerranée / Open meeting with the families of the disappeared and their friends in the Sahara and in the Mediterranean with Testimonies and border policy / Reunión abierta con las familias de los desaparecidos y sus amigos en el Sahara y el Mediterráneo : Témoignages et politiques Frontalières /Testimonies and border policies / Testimonios y política fronteriza (Maroc, Algérie, Tunisie, Amérique centrale – Mexique, Cameroun, Sénégal … / Morocco, Algeria, Tunisia, Cameroon, Senegal, Mali, Central America – Mexico / Marruecos, Argelia, Túnez, Camerún, Senegal, Malí, Centroamérica – México)… et les Avocats des victimes de Tarajal (près de Ceuta) le 06 Février 2014 / in addition to the lawyers of the victims of Tarajal – Ceuta the February 06 2014/ además de los abogados de las víctimas de Tarajal – Ceuta el 06 de febrero de 2014.
  • Modérateurs /Moderator / Moderador : Edda Pando (Milan) et Hatem Ghrebi (Strasbourg), Rapporteur/Reporter / Relatore : Youssef Chemlal (Oujda).

 

Témoignages et intervenants – tes / Testimonials and speakers / Testimonios y oradores: Boubkeur et Kamal (Algérie), Feric (Cameroun), Souad, Oumelkhir et Mohammed (Tunisie), Salio (Sénégal), Ruben (Mexique) et Wafae, Joumaa, Yahya, Abdelghani, Aissatou, Sedrik, et Sumpo (Maroc).

 

  • Commentaires / Comments / Comentarios: Me Kouceila Zerguine (Avocat spécialiste en droits d’immigration, défenseur de la cause des harragas et des victimes de disparition forcée (Algérie) / Lawyer specializing in immigration rights, defender of the cause of harragas and victims of enforced disapperance (Algeria) /Abogado especializadoen derechos de inmigracion, defensor de la causa de harragas y victimas de desaparicion forzada (Argelia).
  • Synthia Magallanes-Gonsalez (Etudiante chercheuse et diplômée expérimentée à SOAS, Université de Londres aux migrations et les frontières. (Mexique) / Experienced researcher and graduate student at SOAS, University of London for migration and borders (Mexico)/ Investigadora experimentada y estudianté de posgrada en SOAS, Universidad de Londres para migracion y fronteras (Mexico).
  • 11h45 – 12h45: Débat / Debate / Debate
  • 13 h00: Déjeuner /Lunch / Comida
  • 15h30 – 17h30: Conférence publique / Public conference / Conferencia pùblica: « Solidarité et criminalisation des actes humanitaires : sauvetage, aides sociales et la solidarité en mer de la Méditerranée et aux frontières – quelles réalités et quels défis??  » / « Solidarity and criminalization of humanitarian acts – rescue, social aid and solidarity in the Mediterranean Sea and borders – what realities and what challenges?? » / « Solidaridad y criminalizacion de los actos humanitarios : ayuda social y solidaridad en el mar Mediterraneo y en las fronteras – qué realidades y qué desafios ?? « .
  • Modérateurs / Moderators / Moderadores : Lisa Taiger (Berlin) et Hassane Ammari (Oujda), Rapporteur / Reporter / Relatore : Mohammed Dahak (Oujda).
  • Intervenants / Speakers /Altavoces: Dr. Reem Bouarrouj (Tunis), Miriam Edding (Hamburg), Said Tbel (Rabat), Mouhcin Aftite (Oujda), Chamseddine Merzoug (Zarzis) et Aziz Chehou (Agadez).
  • 18h00: Diner / Having dinner / Cena.
  • 19h00: Soirée musicale animée par l’Artiste militante / Musical evening hosted by activist artist /Velada musical organizada por artista activista: Edda Pando du réseau « Milano Senza Frontiere » (Italie) et l’Artiste ghanéen / and the Ghanaian artist / y el artista ghanés Reuben Yemoh Odoi.

 

Samedi / Saturday / Sabado 08/02/2020

  • 09h30 – 10h30 : Sit-in à la frontière maroco – algérienne « Ouvrez les frontières » / Sit-in at the Moroccan-Algerian border « Open the borders »/ sentada en la frontera marroqui-arggelina  » Abre las frnteras » qui aura lieu à Bine Lajraf près de Saïdia / Location : Bine lajraf near Saïdia / Ubicacion : bine lajraf cerca de Saïdia.
  • Départ de « la caravane de Commémoration » vers la ville de Saïdia (ville côtière méditerranéenne), en commémoration de tous les morts et les disparus en mer et aux frontières terrestres / Departure of  » the Commemorattion Caravan  » to the city of Saïdia (Mediterranean costal city), in commemoration of all the dead and missing at sea and land borders / Salida de « la Caravana Conmemorativa » a la ciudad de Saïdia (ciudad costera mediterranea), en conmemoracion de todos los muertos y desaparecidos en el mar y en las fronteras terrestres.
  • 13h00 : Retour de Saïdia / Return of Saïdia / Regreso de Saïdia
  • 14h00 : Mot de clôture des travaux à la Place 16 Aout / Closing remarks for the works at Place 16 August / Palabras de clausura de las obras en Place 16 Augusto – Oujda.

 

Pour plus d’information :

 

 

  • Toutes les activités auront Lieu : Union Marocaine du Travail “UMT“, boulevard ZREKTOUNI prés  Hôtel  

 

 Commomération Oujda – Programme-FR-EN-ESP